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Autant le dire… : Accélérer le développement depuis la France

Publié le jeudi 2 février 2012 à 00h25min

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La Stratégie de croissance accélérée pour le développement durable sur la table. A Paris sous la présidence du Premier ministre Luc Adolphe Tiao. Une soixantaine de cadres de l’administration (techniciens et spécialistes des questions d’économie et de développement durable), dont douze ministres. En face, les bailleurs de fonds du Burkina, partenaires et éventuels partenaires, des hommes d’affaires. C’était l’événement hier dans la capitale française. Avec pour objectif principal de convaincre tout ce beau monde des affaires et de la finance à venir investir au Faso pour accélérer la croissance et naturellement le développement.

Ce qui est tout à fait normal car, après une année 2011 suffisamment éprouvante, et faisant suite aux engagements du président du Faso devant les Burkinabè à la dernière élection présidentielle, Luc Tiao et son équipe n’avaient pas le choix d’aller vers ceux qui peuvent aider. Ce n’est sans doute pas faire de la mendicité, mais c’est la realpolitik qui veut que lorsqu’on a besoin de quelqu’un, on se rend chez lui. Evaluée à 7 496,2 milliards de FCFA, la SCADD a pour objectif de réaliser « une croissance économique forte et soutenue, génératrice d’effets multiplicateurs sur le niveau d’amélioration des revenus, de la qualité de vie de la population et soucieuse de la prise en compte des principaux déterminants de la gestion durable des ressources naturelles ».

Mais pour cette rencontre de Paris, le gouvernement recherche 973,15 milliards de F CFA. La SCADD couvre la période 2011-2015. Sur cette période concernée, c’est 7 496,2 milliards de francs CFA qui devront être mobilisés pour assurer le financement des projets et programmes contenus dans la SCADD, soit un coût annuel moyen de 1 499,2 milliards de francs CFA, contre une capacité nationale annuelle moyenne de financement de 949,4 milliards de francs CFA.

D’abord les engagements du président du Faso. Après avoir parcouru le Faso alors qu’il totalisait une vingtaine d’années à la tête de l’Etat, Blaise Compaoré s’est rendu compte que tous les efforts accomplis depuis toutes ces années n’ont pas suffi à faire décoller véritablement le développement du pays. Aussi, a-t-il estimé que pour booster le développement, il faut accélérer la croissance. A tous les niveaux. D’où cette nouvelle vision stratégique de croissance accélérée et de développement durable. Autrement, il a décidé de changer le fusil d’épaule face aux mutations à la fois mondiales, régionales et aussi nationales.

La grave crise de croissance démocratique et sociopolitique que le pays a connue en 2011 en est l’une des explications. Une crise qui est venue en réalité conforter sa vision qu’il faut accélérer le développement, ouvrir les espaces de dialogue et de concertation, favoriser davantage l’expression démocratique et de liberté. C’est sans doute pour cette raison qu’il tente avec son gouvernement de saisir toutes les opportunités qui peuvent être offertes pour réussir ses engagements. Quand bien même le gouvernement fait déjà de gros efforts pour satisfaire les besoins des populations.

C’est pourquoi, pour un si ambitieux programme de développement qui nous concerne tous, puisqu’il concourt à nous sortir de la précarité, nous devrions nous mobiliser pour sa réussite. Car, quoi qu’on dise, le développement ne peut venir seulement de l’extérieur. Il vient et se construit de l’intérieur d’abord.

C’est sans aucun doute dans cette même lancée qu’il faut comprendre cet autre ambitieux Programme spécial de création d’emplois pour les jeunes et les femmes (PSCE) qui vise à réduire de façon considérable le chômage et le sous-emploi des jeunes et des femmes. 54 209 emplois et 10 000 occupations seront créés avec la formation de plus de 45 100 jeunes diplômés et ruraux en moyenne par an. Tout cela sur la période 2012-2014 et nécessitera plus de 11 milliards de F CFA. Car quels que soient les apports financiers qui seront faits, tant qu’il n’y a pas de compétences nationales pour faire tourner la machine, tout tombe est à l’eau. Les Burkinabè ont encore une autre raison de s’engager.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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