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Concours "zéro sachet plastique" à Ouagadougou : Le premier prix à l’arrondissement de Bogodogo

Publié le jeudi 2 février 2012 à 00h25min

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La première édition du concours "zéro sachet plastique" dans la commune de Ouagadougou a désigné ses lauréats : Bogodogo est le premier avec 91,5 tonnes de déchets plastiques ramassés. La cérémonie de récompense a eu lieu le mardi 31 janvier 2012 à Ouagadougou, en présence du ministre de l’Environnement et du Développement durable, Jean Couldiaty.

Pour avoir ramassé plus de 90 tonnes de déchets plastiques dans ses espaces, Bogodogo est désigné comme l’arrondissement ayant le plus collecté de sachets plastiques durant le concours inter-arrondissements dénommé « zéro sachet plastique ». Comme récompense, l’arrondissement a reçu une attestation de reconnaissance et une somme de deux millions (prix composé de 500 000 FCFA en espèces et du matériel tel que des charrettes, des brouettes, des râteaux et des poubelles), lors de la cérémonie de remise de prix aux lauréats le 31 janvier 2012 à Ouagadougou.

Viennent ensuite par ordre de mérite, les arrondissements de Sig-Noghin, Nongr-Massom, Boulmiougou et Baskuy. Selon Paul Sawadogo qui a présidé le jury, trois critères ont déterminé ce classement : « la quantité des déchets ramassés, la propreté de l’arrondissement et le niveau de la prise de conscience des populations ». Le premier adjoint au maire de Ouagadougou, Jean Christophe Ilboudo, a témoigné, au nom du Conseil municipal de la ville, sa reconnaissance au ministère en charge de l’Environnement et à l’ambassade de la Chine Taïwan pour leur accompagnement.

Il a reconnu que le fléau des déchets plastiques dépasse la seule capacité de gestion de la commune de Ouagadougou ; d’où la nécessité des actions comme celles du ministère de l’Environnement et du Développement durable. Quant au ministre en charge de l’Environnement, Jean Couldiaty, il s’est dit satisfait du déroulement de l’opération, même s’il reconnaît que l’effort doit être maintenu pour éliminer les déchets plastiques de Ouagadougou et des autres villes. Il a précisé que cette édition n’est que le point de départ d’actions globales, dont la finalité est de mieux maîtriser la gestion des déchets conformément aux recommandations des états généraux de l’Environnement et du Développement durable.

Par ailleurs, le ministre Couldiaty a fait savoir que le concours a été organisé dans l’objectif de créer l’émulation entre les cinq arrondissements de la commune de Ouagadougou, et contribuer à l’amélioration du cadre de vie des populations. Le concours vise également à inciter les populations à une prise de conscience individuelle et collective vis-à-vis du péril plastique.

Raphaël KAFANDO, Fréderic Ouéhoura et Thitey TIETIEMBOU
(Stagiaire)


Le sachet plastique met plus de 100 ans pour se dégrader

Le Burkina Faso est depuis deux décennies, confronté à une pollution due aux sachets plastiques en raison de leur forte utilisation dans tous les secteurs d’activités. Dans les villes et campagnes, l’usage des emballages plastiques s’est accru à un rythme sans précédent.

En effet, les biens courants de consommation des ménages tels que les gobelets, les seaux, les bidons, les emballages ou sachets pour ne citer que les plus usuels, sont en plastique du fait de sa commodité d’utilisation, de sa durabilité et de son imperméabilité. Le plastique a donc remplacé, sinon acquis la prédominance sur les ustensiles traditionnels dans la majorité des foyers burkinabé. Cependant, cette utilisation massive devient encombrante après usage et la solution envisagée est le rejet dans la nature. Or, en la jetant dans la nature, la matière plastique peut y demeurer pendant cent à quatre cents ans, polluant dangereusement l’environnement pendant tout ce temps. Il se pose alors le problème de leur gestion. S’ils sont enfouis dans le sol, il faudra des centaines d’années pour qu’ils soient désintégrés. S’ils sont entassés et brûlés dans les dépôts sauvages, ils dégagent de la dioxine, un gaz qui est néfaste à la santé humaine et animale car son inhalation est à l’origine notamment des maladies pulmonaires, de certains cancers, des attaques du système nerveux, des problèmes cardiovasculaires et même des déficiences intellectuelles chez les enfants.

Ils sont portés alors par le vent et entraînent des nuisances visuelles dans les villes. A cet égard, les emballages plastiques offrent un spectacle désolant lorsqu’ils sont accrochés à des barrières physiques comme des arbres ou arbustes, des grillages. Ceux-ci ont un impact sur le cheptel polluent l’air lorsqu’ils sont incinérés et asphyxient le sol du fait de leur imperméabilité réduisant ainsi les capacités d’absorption des plantes.

R.K./F.O.T.T


L’opération "zéro sachet plastique" en chiffre

Près de 350 tonnes de déchets plastiques ont été collectées à raison de 75 F CFA le kilogramme et confinés au Centre de traitement et de valorisation des déchets de la commune de Ouagadougou. L’achat des déchets a permis de distribuer 25 millions de F CFA environ aux populations les plus défavorisées et aux acteurs de la collecte des déchets. L’opération qui est à sa première édition a vu la participation de six mille cent vingts (6120) personnes dont 5456 femmes ; soit environ 80% du taux de participation, 122 associations et groupements.

R.K./F.O.T.T

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 2 février 2012 à 11:45 En réponse à : Concours "zéro sachet plastique" à Ouagadougou : Le premier prix à l’arrondissement de Bogodogo

    A quand l’interdiction d’importer ces sachets plastiques noirs qui sont le plus souvent utilisés une seule fois. De plus, la plupart du temps, ils sont mal utilisés car ils sont non alimentaires. Et, les femmes reviennent du marché avec une dizaine de sachets noirs dont le contenu est des aliments. Bonjour, les dégâts à long terme pour la santé.
    Enfin l’opération zéro sachet plastique est une goutte d’eau dans un océan de sachets noirs car je n’ai pas vu de différence dans mon secteur sur ce plan.

  • Le 2 février 2012 à 13:57, par Thuyo Pevece. En réponse à : Concours "zéro sachet plastique" à Ouagadougou : Le premier prix à l’arrondissement de Bogodogo

    Cet article me laisse sur ma fin. Il ne s’agit pas d’inciter les populations a collecter les dechets plastiques mais a trouver une solution globale et durable a l’eradication de l’utilisation des plastiques dans nos habitudes courantes. En Afrique, Le Tchad et le Soudan (pour les pays que je connais) menent deja ce combat et il a donne des resultats plus que probants. Les populations ont renonce a utiliser les sachets plastiques (qui constituent pe plus grand pourcentage de l’utilisation des plastiques).
    Au Burkina, Il nous faudra donc nous inspirer de l’exemple de ces pays dans lequels meme les tomates en fruits et autres legumes sont vendus dans des sachets en papier.
    Il faudra d’abord interdire l’importation des sachets plastiques et les remplacer par des sachets en papier qui lui est bio-degradable.
    Alors, on pourra organiser les collectes pour les plastiques deja ecoules.
    Pensons donc global.

  • Le 2 février 2012 à 16:39 En réponse à : Concours "zéro sachet plastique" à Ouagadougou : Le premier prix à l’arrondissement de Bogodogo

    Vous savez, au Burkina, on adore beaucoup le cirque. Je suis entièrement d’accord avec ceux qui ont interveu avant moi : Il faut une action vigoureuse.
    L’exemple que je connais le mieux, c’est le Rwanda.Le plastic comme amballage y est interdit. Nos autorités peuvent faire de même avec des mesures accompagnatrices : emballage de substitition, delai accordé aux importateurs pour liquider leur dernier stock, repression...Et ça marchera

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