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SORTIE DE LA MINISTRE DE LA JUSTICE DU BENIN : Et si les magistrats béninois se mouchaient ?

Publié le jeudi 2 février 2012 à 00h25min

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Les magistrats béninois sont en grève. Les raisons, la Garde des sceaux, Marie-Elise Gbédo a déclaré, en marge de la journée nationale de lutte contre la corruption, que l’ensemble de la magistrature du Bénin est mouillé. Il n’en fallait pas plus pour provoquer l’ire des hommes en toge qui ont, du reste, interpellé illico presto le président de la république afin qu’il somme la ministre de leur présenter des excuses publiques. On voudra bien savoir si les magistrats béninois ont eu une mauvaise compréhension des termes de leur ministre de tutelle ou s’ils veulent faire croire que tout est pour le mieux dans le meilleur du monde de la justice béninoise.

En effet, dire que « l’ensemble de la magistrature béninoise est corrompu » ne signifie nullement que tous, sans exception aucune, le sont nécessairement. On est loin de verser dans le nihilisme consistant à peindre tout en noir le tableau de la justice béninoise. Il y a évidemment des magistrats intègres. Mais combien sont-ils sous nos tropiques, ces juges qui défendent rigoureusement ces valeurs cardinales sans céder à la tentation corruptive ? On a envie de se demander si les magistrats béninois ne se mouchent pas après s’être sentis morveux. La question est d’autant plus légitime que la ministre qui leur pointe le doigt sait bien de quoi elle parle.

En plus d’être leur partenaire, Gbédo est elle-même avocate de profession. Comme on le dit, le meilleur messager des dieux de la prison ne peut être qu’un prisonnier. Au fait, pour ne pas donner l’impression qu’ils livrent une querelle de chiffonniers à leur ministre, les juges béninois devraient se sentir interpellés et travailler à nettoyer les écuries d’Augias plutôt que de ruer dans les brancards. Mais comme il est de coutume en Afrique, on va encore nager dans l’hypocrisie en arguant de l’absence de preuves qui attestent que le corps est malade. Et si l’on n’y prend garde, la justice béninoise est bien partie pour être gangrenée par ce mal difficile à combattre.

Cela pour la simple raison que l’aboutissement des revendications des magistrats viendrait donner un cachet officiel à la corruption. Et personne n’oserait lever le petit doigt pour dénoncer quoi que ce soit. On retiendra de madame Gbédo, une ministre courageuse qui a osé taper dans une fourmilière très redoutée sous les cieux africains. Pour le reste, les magistrats béninois peuvent s’agiter et gesticuler. L’opinion est désormais davantage au parfum de ce qui se passe dans leur maison.

Boulkindi COULDIATI

Le Pays

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