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Fonctionnaires SND à Gaoua : Des conditions de vie qui suscitent plaintes et désespoirs

Publié le lundi 30 janvier 2012 à 00h45min

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Les fonctionnaires soumis au Service national pour le développement (SND) à Gaoua boudent ce passage obligé de tout agent de moins de trente ans. Avec la modique somme de 30.000 F CFA, il leur est difficile de joindre les deux bouts, au regard du coût extrêmement élevé de la vie dans cette partie du Burkina Faso. Sidwaya est allé à la rencontre de certains d’entre eux pour comprendre les fondements de leur mécontentement.

Dans la « cité des collines », ils sont de plus en plus nombreux, les « jeunes fonctionnaires » en poste soumis au Service national pour le développement (SND), à se faire entendre sur leur sort. A tous les coins de rue de la ville, on peut les entendre décrier avec amertume le « SERNAPO (Service national populaire) », nom autrefois donné au SND. Ces derniers affirment être confrontés à des problèmes de divers ordres, notamment les questions de logement, de nourriture etc. Cela serait d’autant plus vrai que lorsqu’on fait un tour dans les boutiques et autres lieux de commerce de la ville de Gaoua, on se rend compte de la cherté de la vie.

Les habitants de « la cité du Bafudji », se demandent dès lors où est passée la Ligue des consommateurs. A titre d’exemple, le paquet de sucre se négocie autour de 1000 F CFA dans certaines boutiques. Une heure de connexion internet vous fera débourser la somme de 500 F CFA, tandis que la bouteille de 12 kg de gaz chargée coûte 5 000 F CFA, quoique le gaz soit livré par la SONABHY. Et que dire des maisons, aussi rares que des pierres précieuses et dont le loyer revient extrêmement cher quand on en trouve. Ce sont autant de situations misérables et difficiles auxquelles les fonctionnaires débutants « font face » à Gaoua. Dans de telles conditions, ils se voient souvent obligés de se mettre à 2, 3 et parfois même à 4 pour prendre les maisons et alléger les charges. Bonjour alors les désagréments et autres contrariétés possibles dans les intimités.

Du coup, cela se répercute sur le rendement des agents dans leurs services respectifs. Pour cela, la quasi-totalité des fonctionnaires que nous avons rencontrés remet en cause la raison du maintien du SND. Alors que certains souhaitent une révision à la hausse du montant du pécule, les plus radicaux veulent sa suppression pure et simple. « En toute franchise, nous ne vivons pas, mais nous vivotons. Avec 30 000 F CFA à Gaoua, nous peinons à boucler le mois. Et si tu t’absentes du service, tes supérieurs vont engager des procédures à ton encontre. Dans une certaine mesure, le SND entrave même le développement du Burkina », a raconté Salif Ouattara, un fonctionnaire-SNDiste. Même son de cloche chez Bilidou Bazongo qui déplore la petitesse de la somme qui constitue le revenu mensuel durant cette phase de la carrière du fonctionnaire.

Pour lui, les autorités perdent de vue certains aspects fondamentaux du bien-être des agents publics débutants qu’ils sont. A la Cité SND destinée aux agents de la santé, la situation semble plus alarmante. Nombreux sont ceux parmi les locataires de ladite Cité qui ont passé 6 mois sans leur pécule. Comment se débrouillent-ils dans cette situation ? Mystère et boule de gomme ! En tout cas, ils avouent être contraints à occuper parfois la chambre à deux, voire plus dans une cité dépourvue d’eau depuis un certain temps. Boukary Ouédraogo, technicien du génie sanitaire, fait partie de ces agents. Il estime que le service national doit être supprimé, parce qu’il ne permet pas aux travailleurs d’être rentables. « D’ailleurs la somme de 30 000 F CFA ne peut pas subvenir à nos besoins élémentaires et pour l’obtenir, c’est tout un calvaire. Dans le même temps, on nous demande d’être opérationnels pour construire un Burkina émergent.

C’est impossible », a-t-il martelé. A les entendre, les agents de la santé seraient plus concernés par la lenteur dans le processus de mandatement et de correction. L’obtention de la correction ne serait pas chose facile, même après les 12 mois requis pour l’accomplissement du service. Infirmier d’Etat au CHR de Gaoua, Sibiri Dao dit être confronté à cette dure épreuve. Quinze mois après sa sortie de l’Ecole nationale de santé publique (ENSP), il continue de percevoir 30 000 F CFA, alors que la fin de son SND devait intervenir 3 mois plus tôt. « Le Service national pour le développement pénalise souvent les agents de l’Etat. Depuis le 15 juillet 2010, date de notre sortie, je n’ai pas eu jusqu’en décembre 2011 mon salaire normal », a-t-il indiqué. Le SND semble alors ne pas être accepté par les fonctionnaires nouvellement sortis des écoles et plus précisément, ceux affectés à Gaoua. Autrement dit, ceux qui ne demandent pas sa suppression souhaitent l’augmentation du pécule pour les promotions à venir.

Karim Bikienga

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 30 janvier 2012 à 08:45, par Environnement En réponse à : Fonctionnaires SND à Gaoua : Des conditions de vie qui suscitent plaintes et désespoirs

    Je suis de cœur avec mes frères SNDiste de Gaoua. comment voulez vous que quelqu’un puisse vivre avec 30 000 FCFa par mois et vouloir qu’il puisse fournir un bon rendement. ceux la mêmes qui sont de la catégorie B et C valent mieux parce que leur revenus reste sensiblement égale à leur pécule de l’école. imaginez vous ceux de la catégorie A qui à l’école avaient plus de cinquante mille et qui doivent revenir à 30 000 FCFA, quel rendement pourra-t-il fournir. Ce phénomène n’est pas seulement limité à Gaoua, mais dans tous le pays.

    • Le 31 janvier 2012 à 15:32, par Cruchot En réponse à : Fonctionnaires SND à Gaoua : Des conditions de vie qui suscitent plaintes et désespoirs

      C’est l’esprit du SND qui devrait être revue. Au lieu d’encourager les gens qui ont bien bossé et qui se sont faits un job assez rapidement, c’est ces derniers qui sont obligés de subir le SND. Je prends un petit exemple de personnes anyant fait quelques filières professionalisantes (Médecins pharmaciens...) ;qui sont souvent obligés de s’engager dans le privé parce qu’ils ont eu leur diplome tot et cela pour ne pas subir la galère du SND en attendant d’avoir les 30 ans pour intégrer la fonction publique. Et ca fait que lors des recrutements l’Etat n’a pas souvent les effectifs souhaités. L’esprit du SND est à revoir : Soit il est obligatoire pour tout le monde (sans exeption) soit on l’annule. Dans le premier cas revoyez le pécule à la hausse pour permettre au jeune fonctionnaire de vivre de reduire sa misère.

  • Le 30 janvier 2012 à 08:49, par raogo En réponse à : Fonctionnaires SND à Gaoua : Des conditions de vie qui suscitent plaintes et désespoirs

    Mes ainés me disaient qu’avant, un fonctionnaire nouvellement recruté faisait plusieurs mois avant de toucher leurs salaires. De nos jours il est question du SND qui fait souffrir les agents de la fonctionne publique. Cette situation est vécu par les jeunes recrus de l’armée, de la police et même de la gendarmerie.
    Si le SND était une situation qu’on introduit pendant la carrier d’un agent on pouvait comprendre, mais un situation en début de carrière et qui en plus sera régularisée tôt ou tard je crois qu’on doit essayer de l’améliorée et non la supprimer car même en France ou aux états unis le service national existe et est souvent obligatoire pour tous citoyens qui a l’âge requis.
    Si un peuple ne veut pas se sacrifier, il ne doit pas parler de développement. Tout État est obligé de faire un certains nombre de sacrifice pour son propre développement.
    Ces agents ont un problème et ils ont trouvé la solution en se regroupant pour s’aider. Remercions Dieu, car certains vous diront que la phase militaire a été supprimée.
    En conclusion, je dirai que les jeunes d’un peuple constitue son avenir, mais j’ai bien peur de notre avenir parce que les jeunes de maintenant détruisent les acquis et ne veulent plus se sacrifier comme nos ainés, c’est dommage.
    Repensons le SND.
    Que tout jeune ayant l’âge de le faire le fasse avant de commencer à travailler cela éviterait ces désagréments.
    Qu’il y a la possibilité de faire le SND mensuellement, trimestriellement jusqu’à obtenir le nombre de mois requis cela nous éviterait ces mécontentements.

  • Le 30 janvier 2012 à 09:37, par Guez En réponse à : Fonctionnaires SND à Gaoua : Des conditions de vie qui suscitent plaintes et désespoirs

    Courage mes frères.
    Le SNP puis SND existe depuis 1984 donc sachez que.......
    La phase militaire a été supimée mais on devrait vous apprendre certaines de ces chansons à vous remonter le moral.
    OU BIEN ?????

  • Le 30 janvier 2012 à 11:25, par sri amos En réponse à : Fonctionnaires SND à Gaoua : Des conditions de vie qui suscitent plaintes et désespoirs

    le malheur du Burkina c’est que nos syndicats ne s’attaquent pas à la racine, moi je propose qu’ils inscrivent la suppression pure et simple de ce SND. le comble c’est que les ainés vous disent même que nous valons mieux que nous avons 30.000 qu’a leur temps c’était moins que ça.a ce rythme nous nous endettons auprès des banques juste pour vivre en attendant le premiers salaire amputé de ce que nous devons à la banque. Nous sommes une génération sacrifiée et vulnérables à la corruption. M le ministre de la fonction publique.

  • Le 30 janvier 2012 à 11:44, par VIEUX PERE En réponse à : Fonctionnaires SND à Gaoua : Des conditions de vie qui suscitent plaintes et désespoirs

    GAOUA est mieux.venez a DIAPAGA et vous allez comprendre que c’est l’enfer sur terre.le transport aller diapaga-ouaga fait 7000f et c’est pas sur d’arriver le meme jour.le sac de riz 50kg fait 22000f,le litre d’huile a 1000f,le litre d’essence dans les commune a 1000f,loyer on parle meme pas tellement ca coute cher.il fau t carrement debourser 1500f/jour pour la popote car condiment est trop cher.c’est pour dire que GAOUA est mieux dèh !

  • Le 30 janvier 2012 à 12:10, par Pierros En réponse à : Fonctionnaires SND à Gaoua : Des conditions de vie qui suscitent plaintes et désespoirs

    Le SND a été instauré par la révolution, nous ne sommes plus en révolution. Il faut le supprimer purement et simplement. Pendant que des fonctionnaires meurent de faim et de soif, d’autres dorment sur des milliards et vous voulez qu’il y ait la paix sociale. Pourquoi affamer sciemment et à dessein un fonctionnaire alors qu’il regarde à côté de lui les enfants des gourous faire le boucan avec des liasses de billets rares pour lui ?
    En plus où va l’argent, le reste du salaire de ce fonctionnaires en snd ? Si le gouvernement ne peut pas donner de réponse claire et précise à cette question, il ne faut plus qu’il accepte mettre un fonctionnaire dans ce foutu merde d’snd. Le fonctionnaire qui a accepté d’observer son snd a le droit de la traçabilité de l’argent qu’il concède au pays.

  • Le 30 janvier 2012 à 12:10, par Pierros En réponse à : Fonctionnaires SND à Gaoua : Des conditions de vie qui suscitent plaintes et désespoirs

    Le SND a été instauré par la révolution, nous ne sommes plus en révolution. Il faut le supprimer purement et simplement. Pendant que des fonctionnaires meurent de faim et de soif, d’autres dorment sur des milliards et vous voulez qu’il y ait la paix sociale. Pourquoi affamer sciemment et à dessein un fonctionnaire alors qu’il regarde à côté de lui les enfants des gourous faire le boucan avec des liasses de billets rares pour lui ?
    En plus où va l’argent, le reste du salaire de ce fonctionnaires en snd ? Si le gouvernement ne peut pas donner de réponse claire et précise à cette question, il ne faut plus qu’il accepte mettre un fonctionnaire dans ce foutu merde d’snd. Le fonctionnaire qui a accepté d’observer son snd a le droit de la traçabilité de l’argent qu’il concède au pays.

  • Le 30 janvier 2012 à 15:11, par Gentleman En réponse à : Fonctionnaires SND à Gaoua : Des conditions de vie qui suscitent plaintes et désespoirs

    Merci à SIDWAYA d’avoir eu le courage d’aborder un sujet qui risque de fâcher nos gouvernants. Pourtant il faut voir la réalité en face : le SND ne contribue pas à produire des fonctionnaires dévoués. Dans un pays de plus en plus cher, maintenir le SND est à mon avis une manière de les inciter à la corruption, à l’affairisme, à la mendicité, à la prostitution, etc, toutes choses qui les prédisposent à échouer dans la mission à eux confiée. Que peut-on espérer d’un instituteur qui a faim ? Rien. Que représente le serment d’Hippocrate pour un infirmier affamé ? Rien. A nos gouvernants, je propose ce qui suit :
    - la suppression pure et simple du SND pour les fonctionnaires ;
    - la détaxe complète du premier engin à deux roues du nouveau fonctionnaire.
    Les fonctionnaires "sérieux" et "compétents" ne s’obtiennent pas avec des spots publicitaires couteux mais avec des actes concrets.

    • Le 30 janvier 2012 à 19:15, par nouveau fonctionnaire En réponse à : Fonctionnaires SND à Gaoua : Des conditions de vie qui suscitent plaintes et désespoirs

      Gentlemen, tu pourras aussi proposer que le nouveau fonctionnaire reste coucher à la maison pendant sa première année de service.

      • Le 31 janvier 2012 à 13:42, par Gentleman En réponse à : Fonctionnaires SND à Gaoua : Des conditions de vie qui suscitent plaintes et désespoirs

        Monsieur,
        Lorsqu’on n’est jamais sorti de son pays, on peut tenir des propos comme ceux-là. Il faut qu’on sache ce qu’on veut. Lorsqu’on commence sa carrière avec une grosse dette, on ne peut rien montrer aux jeunes qui arrivent pour faire le même travail 10 ou 20 ans après. AUCUN jeune aujourd’hui n’est prêt à ces sacrifices. Pensez un seul instant au sort de votre enfant qui passe toute la journée avec une personne qui n’est bien dans sa peau. Je vous signale que vous ne pouvez pas forcer le fonctionnaire à travailler. Les beaux discours n’y feront rien. Pensez aux générations futures et faites les sacrifices qu’il faut. A bon entendeur...

  • Le 30 janvier 2012 à 15:56, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Fonctionnaires SND à Gaoua : Des conditions de vie qui suscitent plaintes et désespoirs

    ’’Cela serait d’autant plus vrai que lorsqu’on fait un tour dans les boutiques et autres lieux de commerce de la ville de Gaoua, on se rend compte de la cherté de la vie’’

    - Quand les mossis envahissent un coin, c’est toujours ainsi !

    Sinon il y a à peine 7 ans à Gaoua, tu paies un tas de 5 ignames à 500 FCFA. Et c’est pareil à Bourou-Bourou, Dimolo, Gnofrara, Dipéo, Djigoè, Passana et autres.

    Ces dernières années avec le goudron, on a ouvert la route pour les mossis et les orpailleurs qui sont allés envahir le coin.

    Par Kôrô Yamyélé

  • Le 31 janvier 2012 à 13:11, par le diseur En réponse à : Fonctionnaires SND à Gaoua : Des conditions de vie qui suscitent plaintes et désespoirs

    je suis d’avis qu’il faut se sacrifier pour la nation mais cè tout le monde qui devrait le faire.

    pourquoi certains corps comme les magistrats sont dispensés du SND ? pourquoi eux ne doivent pas se sacrifier ? on nous dit que c’est parce que un magistrat nécessiteux est facilement corruptible et ne peut pas rendre justice. que dirait vous d’un médecin nécessiteux ? il est plus dangereux qu’un magistrat nécessiteux alors que Dieu seul sait combien de médecins et infirmiers sont en SND et tant pis pour la qualité des soins. Un enseignant nécessiteux cè un aigris qui ne peut pas éduquer un enfant etc.... si on a pu dispensé certains corps du SND on peut le faire pour tous les fonctionnaires cè juste une question de volonté politique.

    Arrêtons de mettre certains corps au dessus des autres on n’a besoin de tout le monde pour construire la nation.

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