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Vision de L’Express sur… : Le Budget de l’Etat, gestion 2012

Publié le vendredi 27 janvier 2012 à 01h40min

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En ce moment, des équipes du ministère de l’Economie et des Finances sillonnent les treize régions du Burkina pour présenter ce qu’il convient d’appeler le « nassongho* » du Faso. Ce qui est une bonne chose dans la mesure où chaque Burkinabè est en droit de se demander quelle sera sa « part du gâteau ». Même s’il devrait se poser la question de savoir ce qu’il apporte à la Nation plutôt que ce que la Nation lui apporte. Au-delà des chiffres, nous nous intéresserons davantage à l’efficience de la mise en œuvre de ce Budget. Car, ce Budget sera mis en œuvre dans un contexte de crise financière internationale en même temps que le Burkina Faso est engagé sur le sentier de la décentralisation.

Pour lui assurer une plus grande efficacité, le Conseil des ministres a adopté, le 21 décembre dernier, une série de mesures. Sont de celles-là, le plafonnement des crédits relatifs à certaines charges (frais de missions, contrats d’entretiens…), l’expérimentation de compteurs à prépaiement, la poursuite de l’anticipation du processus de passation des marchés, le relèvement de certains seuils et la facilitation de l’accès des PME/PMI et des artisans aux marchés publics, etc.

Quant à la décentralisation, celle-ci doit se traduire non seulement en termes de transfert de compétences et de ressources, mais aussi et surtout en termes de pouvoir réel de décision. S’agissant du transfert de compétences aux communes, on note que c’est le cas en matière de santé, d’enseignement de base, d’eau potable et d’assainissement. Pour ces trois volets, l’Etat alloue une somme globale de 14 335 885 000 F CFA au titre du Budget 2012. En outre, une dotation de 5 592 400 000 F CFA sera accordée aux communes et une autre de 1 227 591 000 F CFA aux régions. Les bénéficiaires, notamment les communes, vous diront que « c’est bien, mais ce n’est pas arrivé ! ». L’Etat répondra de son côté, qu’il s’agit d’un grand effort. C’est important, mais là n’est pas notre problème. Ce qui nous préoccupe, c’est surtout la gestion des ressources humaines.

Les choses ne semblent pas être très claires à ce niveau. Prenons le cas criard des enseignants du primaire. N’en déplaise à nos amis instituteurs, de l’ordre doit être mis à ce niveau. En effet, il n’est pas rare de constater qu’une même classe soit confiée à trois enseignants en ville alors qu’on en manque dans nos villages. A qui la faute ? A l’Etat naturellement, puisque c’est lui qui affecte les agents et est censé savoir où sont affectés les « doublons ». On ne peut pas continuer à clamer sur tous les toits la bonne gouvernance économique tout en perpétuant ce type de pratiques. Payer trois salaires pour un seul poste, c’est vraiment du gâchis. On dira que c’est parce que madame demande à être à côté de monsieur. Argument fallacieux ! On est agent de l’Etat, donc au service de la Nation, et non au service de monsieur.

Il faut choisir. Cela est valable aussi pour nos amis de la santé. On comprend pourquoi certains maires ont « maille à partir » avec des agents publics. Ce n’est pas toujours le cas, nous le concédons, mais ceci peut expliquer cela.

*Prix des condiments en langue dioula

Aly KONATE (alykonat@yahoo.fr)

L’Express du Faso

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