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PROJET DE CIMENTERIE A NOUMOUNDARA : La population accepte, Tiéfo Amoro s’oppose toujours

Publié le mercredi 25 janvier 2012 à 23h50min

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L’affaire du projet de cimenterie connaît désormais un dénouement heureux du côté du promoteur. Après des polémiques autour de ce projet qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive, la population, d’un commun accord, a cédé ses terrains, et s’empresse d’accueillir cette unité de fabrication de ciment dans sa localité. C’est le constat que l’on pouvait faire lors de notre visite sur le site le mardi 24 janvier 2012. Cependant, l’ Association pour le développement de Tiéfo Amoro (ADTA) ne lâche toujours pas prise.

« Les populations mobilisées contre un projet de cimenterie à Noumoundara ». C’est de cette façon que nous avions titré un de nos écrits, il y a de cela environ un mois. Suite à cet article, les autorités des Hauts-Bassins, avec à leur tête le gouverneur de la région, avaient, en son temps, rencontré le promoteur dudit projet, les populations de Noumoundara et les membres du bureau de l’Association pour le développement de Tiéfo Amoro (ADTA).

Il avait été question de trouver un consensus autour dudit projet qui fait tant jaser. De justes mesures auraient été trouvées et la population se aurait accepté de céder ses terres pour la réalisation du projet. Cependant, la question est toujours demeurée d’actualité, et des rumeurs circulent sur des dissensions au sein de la population à propos de la cession ou non des terres. Un document signé de l’ADTA indique d’ailleurs que les signataires de l’acte de notoriété ne seraient pas les vrais propriétaires de terres, mettant en cause le compromis qui avait été trouvé. Pour en savoir davantage, nous nous sommes rendus sur le terrain le mardi 24 janvier 2012.

Feu vert au projet

Du côté des habitants de ce village historique situé à 25 kilomètres de Bobo-Dioulasso, il n’y a pas de tergiversation. L’usine va se construire. Le chef du village nous a accueillis à son domicile, où il a donné sa lecture du projet comme étant un facteur de développement. Après le passage des autorités, selon le chef du village, Bassory Ouattara, le village a décidé de céder les terres et non de les vendre, afin que le projet profite aux jeunes en termes d’emploi. « L’association nous instrumentalisait. Et nous avons envoyé nos enfants, parmi lesquels mes deux fils, pour aller voir à Ouagadougou une usine similaire. Un des nôtres du nom de Sibiri Ouattara nous a encore confirmé les bienfaits d’une telle unité, contrairement à ce que l’association nous disait quant à son impact sur la santé et l’environnement », a fait savoir le chef du village. Pour le président du Comité villageois de développement (CVD), Kalifa Ouattara dit Capi, ceux qui s’opposent au projet ne seraient pas de vrais ressortissants de Noumoundara ; il a qualifié leur acte de contestation de politique visant à délocaliser l’usine au détriment du village. Le responsable des jeunes, Soungalo Ouattara, a précisé que le recrutement des jeunes du village par l’usine de cimenterie s’inscrit dans leurs doléances et la réalisation d’infrastructures comme les écoles, un centre de santé, des forages et des logements sociaux promis à la faveur du projet seront des facteurs de développement pour leur localité auquel la jeunesse de Noumoundara aspire. Répondant aux questions sur l’acte de notoriété les quatre personnes concernées, Soma Ouattara, Djina Ouattara, Soungalo Ouattara et Dougoutigui Ouattara, ont confirmé en être bien les propriétaires.

Une confirmation appuyée par les notables du village. Ils ont aussi confirmé avoir été dédommagés à hauteur de 9 millions 450 mille F CFA (pour les 4 personnes concernées). Le chef de canton de Noumoundara, Sa Majesté Badiori Ouattara, a, quant à lui, salué l’avènement d’un tel projet, et a, dans le même ordre d’idées, demandé à la presse d’être leur porte-parole afin que l’usine se construise dans les meilleurs délais au grand soulagement des jeunes. Des moyens ont été également demandés pour faire des sacrifices expiatoires aux mânes et aux génies de la forêt, afin de libérer les champs. Ces besoins ont été estimés, soumis à qui de droit et seront exécutés bientôt. C’est donc parti pour la cimenterie de Noumoundara, à en croire la détermination des populations.

Josias Zounzaola DABIRE

Le Pays

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