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Forum national de l’eau et de l’assainissement du Mali : Echanges sans langue de bois

Publié le mercredi 25 janvier 2012 à 00h23min

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Le forum national de l’eau et de l’assainissement du Mali a débuté ses travaux le 23 janvier 2011 au Centre International de Conférences de Bamako. Le Mali est ainsi le 4e pays de la sous-région à tenir son forum national de l’eau dans le cadre de l’initiative A l’Eau l’Afrique, A l’Eau le Monde. Pendant trois jours, acteurs de la société civile, autorités politiques centrales ou décentralisées, opérateurs privés, monde de la recherche, vont faire un état des lieux du secteur de l’eau et de l’assainissement ; formuler des propositions pour des actions majeures au niveau national et local. L’objectif à terme étant de formuler un message qui sera porté au 6ème forum mondial de l’eau de Marseille en mars 2012. Des débats houleux, sans langue de bois ont ponctué la conférence inaugurale.

œ« Qu’il s’agisse de sécurité alimentaire, de réduction de la pauvreté, de croissance économique ou de santé humaine, l’eau est l’ingrédient indispensable sans lequel aucune réponse viable ne peut être apportée », a soutenu Monsieur Tiémoko Sangaré ministre malien de l’environnement et de l’assainissement, en co-présidant avec son homologue de l’énergie et de l’eau, la cérémonie d’ouverture officielle du forum de l’eau et de l’assainissement. Cette cérémonie a connu la présence de nombreuses personnalités du secteur de l’eau au Mali et dans le monde dont Madame Danielle Touré-Roberget, présidente de Eau Vive International.

La solution d’une eau potable et d’un environnement assaini est à coup sûr multi-acteurs. A la suite du Burkina Faso, du Sénégal et du Togo, le Mali est le 4ème pays à engager sa concertation nationale avant Marseille. Le Niger et le Benin complèteront à six, les pays d’Afrique de l’Ouest concernés par l’initiative « A l’eau l’Afrique, A l’eau le monde ». Comme les trois premiers, le forum de Bamako est un espace de mobilisation et d’expression citoyenne populaire autour des enjeux de l’eau et de l’assainissement. Les réflexions visent à harmoniser les positions à défendre à Marseille dans un peu plus d’un mois.
Le directeur général adjoint d’Eau Vive, Jean Bosco Bazié qui a fait le déplacement de Bamako, n’a pas manqué de remercier les autorités maliennes pour l’attention accordée à l’initiative A l’Eau l’Afrique, A l’Eau le Monde à travers la tenue du présent forum.

Il a salué la grande mobilisation des acteurs du secteur pour leur participation aux travaux et félicité le comité d’organisation ainsi que l’équipe d’Eau Vive au Mali avant de rappeler l’importance des conclusions qui sortiront du Centre international des conférences de Bamako. Monsieur Mirco Kreibich de l’Ambassade d’Allemagne, chef de file des partenaires techniques et financiers Eau et assainissement au Mali, a embouché la même trompette. Le ministre de l’environnement et de l’assainissement a procédé à l’ouverture officielle du forum devant près de 500 participants représentants différents collèges d’acteurs venus de tout le pays. Puis place à la première session plénière qui a porté sur « rappel des politiques et stratégies nationales Eau et assainissement ». Mais, que les discussions furent passionnées et sans langue de bois !

Des débats houleux sur les responsabilités des uns et des autres. Des propos parfois virulents mais apparemment sincères. Mais, pas question de censurer qui que ce soit. Chacun a pu dire ce qui lui vient du fond cœur. Quelque fois, c’est la langue locale (Bamanan) qui prend la place du Français. Une liberté de ton qui a réjoui plus d’un. Satisfaction mais aussi recadrage des débats.

Accès à l’eau potable, un droit fondamental

Le droit à l’eau potable salubre et propre est un droit fondamental. L’eau, source de vie est de plus en plus source de conflits, une question désormais « géostratégique » pour les pays. Cette ressource est malheureusement mal répartie dans l’espace et dans le temps. Et la solution ne pourrait se trouver à l’échelle d’un seul pays. Plus que la question de la disponibilité, c’est celle de la gestion de cette ressource qui est un sujet problématique. Le Mali, comme la plupart des pays Ouest-africains, vit une situation peu reluisante aussi bien en termes de disponibilité d’eau potable que d’assainissement. Environ 1000 villages et hameaux de culture ne dispose pas d’un point d’eau potable moderne. Moins de 27% ont accès à un système d’assainissement adéquat.

Heureusement, tout n’est pas négatif. Loin s’en faut, plusieurs dizaine de milliers de points d’eau ont été réalisés ces dernières années par l’Etat malien et ses partenaires, environ 4750 villages équipés de système d’assainissement moderne. Mais, force est de reconnaître que ces points d’eau n’arrivent à satisfaire intégralement les besoins de la population des localités bénéficiaires de ces infrastructures.
Il convient de souligner la forte implication des autorités politiques maliennes et surtout des responsables des collectivités territoriales. La salle dénommée Centre international de presse a quasiment refusé du monde.

La rencontre prend fin le 25 janvier 2012 avec la fête de l’eau au cours de laquelle plusieurs artistes de renom donneront un concert gratuit à la place du projet de monument du Centenaire à Bamako. Vivement que ce dialogue multi-acteurs accouche de recommandations à même de porter haut le flambeau de l’Afrique afin d’offrir à sa population de l’or bleu qualitatif et quantitatif.

Moussa Diallo, envoyé spécial à Bamako

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