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HOMMAGE AU PR JEAN PIERRE GUINGANÉ : L’histoire d’un « d’un merveilleux baobab »

Publié le mercredi 25 janvier 2012 à 00h19min

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Le comité d’organisation du premier anniversaire du décès du Pr Jean Pierre Guingané a organisé le lundi 23 janvier 2012, à l’Université de Ouagadougou, une conférence sur la vie et l’œuvre de l’illustre disparu.

Une année jour pour jour, après son décès brutal, la mémoire du Pr Jean Pierre Guingané est toujours vivace dans les cœurs de tous ceux qui l’ont connu. Pour preuve, le 23 janvier 2012, l’amphi qui porte son nom à l’Université de Ouagadougou, a refusé du monde.
Le Dr Hamadou Mandé, l’inspecteur Jean Henri Drèze, les professeurs Amadou Bissiri et Mahamadé Savadogo ont occulté chacun, un pan de l’immense œuvre de l’homme de culture. Pour le dernier cité, le Pr Jean Pierre Guingané a été un intellectuel qui a su concilier sa passion d’artiste avec sa profession d’enseignant-chercheur.

De l’avis du Pr Savadogo, entre sa passion et sa profession, il n’y a eu aucune subordination car « Guingané a été un praticien et un théoricien du théâtre ». A l’en croire, l’auteur-dramaturge ne se désintéressait pas « des agitations » de la société. Mieux, a-t-il ajouté, le Pr Guingané prônait la liberté et le changement « mais il n’était pas partisan des changements radicaux.

Pour lui il fallait pousser les citoyens à changer ».
Pour le Pr. Mahamadé Savadogo, la mort quoique brutale, n’est pas venue à bout de la « vie sensée » que le Pr Guingané a su mener. L’inspecteur et professeur honoraire, le Belge Jean Henri Drèze, a entretenu le public sur la dimension internationale du regretté. Il a notamment évoqué le travail abattu au profit de la culture et de l’art par le Pr Guingané au sein de l’Institut international du théâtre de l’UNESCO. « Jean Pierre et moi avons soutenu à Lisbonne que l’éducation artistique devait être promue au même titre que les sciences », a-t-il laissé entendre. Jean Pierre Guingané, a confié l’inspecteur Drèze, liait intimement la formation à la création. Le Pr Amadou Bissiri, quant à lui, a fait une analyse d’ensemble de l’œuvre du dramaturge. A l’écouter, toute l’œuvre de Guingané a été une critique de la société construite sur le modèle du conte.

Ainsi, il a respectivement comparé les trois parties du conte que sont l’ouverture, la narration et la clôture à celles du théâtre que sont le prologue, l’intrigue et l’épilogue.
A l’exemple de l’ouverture, le prologue cherche à impliquer l’auditorat à travers la musique et le bruitage. L’ouverture et le prologue, a indiqué le Pr Bissiri, autorisent la suite de la représentation. Pour lui, l’intrigue s’inspire du conte en adoptant des schèmes et la satire poursuit des objectifs éducatifs. Selon ses explications, la clôture est le lieu où les conflits les plus complexes trouvent des jonctions et des stratégies de résolution. L’épilogue, a-t-il noté, suscite le débat, provoque l’éveil et la prise de conscience finale. Le Pr Jean Pierre Guingané, de son avis, a utilisé dans ses ouvrages, « un langage dramatique endogène ». Et Dr Hamadou Mandé d’ajouter que Jean Pierre Guingané a été le dramaturge burkinabè le plus prolifique.

Premier doyen de la Faculté des lettres, des arts, des sciences humaines et sociales (FLASHS), le Pr Guingané, selon Dr Mandé, s’est illustré dans beaucoup de domaines, notamment la recherche, le théâtre d’intervention sociale, l’administration, la politique, la vie associative.

Il a reçu plusieurs distinctions sur les plans national et international dont le Grand Prix du théâtre francophone en 2009, au Bénin. Dr Hamadou Mandé a révélé que l’homme de théâtre avait un « caractère direct et fougueux ». Ce qui lui a valu quelque fois « des ennemis ». Mais, selon lui, cela se justifiait par le fait que le Pr Guingané « préférait crever l’abcès afin d’éviter les ulcères ». Nonobstant ce trait de personnalité, pour Mandé, le Pr Jean Pierre Guingané, par son « œuvre immense et dense à l’image du baobab, a mis à la disposition du Burkina Faso, des élites bien formées ».

Joseph Haro et Tilado Apollinaire ABGA
(Stagiaire)

Sidwaya

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