Vision de L’Express sur… : Le championnat national de football
A quand le championnat national de football ? Cette question, tout le monde se la pose. Après l’Assemblée générale de la Fédération burkinabè de football à Bobo début décembre, l’impression qui dégageait est que ce championnat devait débuter en décembre afin de répondre au titre d’un vrai championnat 2011-2012 comme le veulent les structures internationales. Mais voilà qu’une fois cette AG terminée, nous nous retrouvons face aux réalités du moment. Le championnat attendu a du mal à démarrer car pour qu’il débute, il faudrait que soit mise en place la ligue nationale de football qui ne s’était réduite qu’à son secrétaire général.
Ainsi, la mise en place de cette ligue sensée organisée les compétitions nationales pose problème : les clubs demandent d’abord la mise sur pied d’un bureau transitoire de la FBF avant la Ligue nationale, quand on considère que les membres de la Ligue nationale sont désignés par la Fédération burkinabè de football. Ainsi, nous retombons dans les mêmes problèmes qui semblaient avoir trouvé solutions après l’AG de Bobo. Les présidents de clubs ne jouent-ils pas avec le feu en demandant trop ? Déjà, l’actuelle Fédération est favorable à des élections le 25 février prochain. Je crois que les présidents de clubs très sensés comme ils en ont l’air, avaient intérêt à accepter que cette Ligue nationale soit mise en place afin que le fasofoot débute, sinon cette année serait perdue et ce sera tant pis pour tous.
Et puis, à propos de ces élections de la FBF en février, est-il judicieux de les organiser au stade actuel des choses ? Allons-nous passer notre temps à avoir des comités transitoires ? Il faut que nous apprenions à respecter les textes. S’il est vrai que le mandat de la Fédération est arrivé à expiration, il est tout aussi vrai qu’un texte du ministère prévoit le renouvellement des structures pour la fin de cette année. Combien coûte-t-il de donner kitus à Zembendé et à son équipe de poursuivre son travail jusqu’à cette période. Est-ce que si des élections doivent avoir lieu en février, les clubs auront le temps de procéder au renouvellement de leurs structures avant la mise en place de la Fédération ? Ce n’est pas si évident que ça.
Alors, il appartient au ministère des Sports et des Loisirs de prendre ses responsabilités en laissant la Fédération actuelle continuer à gérer ses « angoisses ». Car des soucis, cette « Fédé » en a très certainement : en dehors du fait que la Ligue nationale tarde à voir le jour, il y aurait un manque criard de financements pour organiser le championnat. Déjà qu’elle ne s’en sortait pas avec 14 équipes, nous nous demandons si elle pourra le faire avec 20 équipes reparties de surcroît en deux pools. Seule la « Fédé » sait où avoir de l’argent pour relever ce défi. Personne ne viendra souffrir à leur place. Avec cette CAN budgétivore à laquelle nous participons, nous nous demandons si le ministère aura encore les « reins solides » pour supporter un championnat national de football à 20 équipes.
L’idéal serait donc de laisser Zembendé et son équipe gérer « son championnat » jusqu’à la fin. Et alors, cette prolongation permettrait aux prétendants à la FBF, de peaufiner leurs stratégies de campagne.
Cette situation pénalise non seulement toutes les équipes qui prennent part à ce championnat, mais surtout celles engagées en campagne africaine. Que vaut une équipe sans compétition, en compétition africaine interclubs. Et nous serons encore les premiers à la critique si nos équipes ne franchissent pas les préliminaires. Nous serons tous responsables de la situation, tous sans exception au cas où…. Pour l’instant, l’ASFA-Y et l’EFO revisent leurs gammes respectivement à Ouaga et à Bobo. Le champion en titre, l’ASFA-Y a disputé samedi un match amical contre les anciens internationaux et l’EFO s’est exercé respectivement contre l’ASFB et le RCB le week-end dernier à Bobo.
Ibrahim BAYILI
L’Express du Faso