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Fait de chez nous : La bonne qui dérobait les sacs de riz de ses patrons

Publié le vendredi 20 janvier 2012 à 00h26min

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Prise la main dans le sac, Sidonie a tout avoué à sa patronne. Désarmée par les pleurs et les supplications de sa bonne, madame est restée pantoise ne sachant quoi lui dire. Toutes restées désarmées l’une aussi bien que l’autre, le silence a été interrompu par l’arrivée du maître de maison. Surpris lui aussi de voir son épouse et la servante dans une posture inhabituelle, il interroge son épouse. « Chérie, qu’est-ce qui ne va pas ? ». D’un geste nonchalant, elle indexe la bonne à l’attention du mari. « Pose lui la question ». lui répondit-elle. De nouveau, Sidonie fondit en larmes. Sans insister davantage, monsieur va s’asseoir en attendant que l’atmosphère se calme. Il revient de nouveau vers sa femme qui s’attelait à servir le repas.

Il lui pose la même question. « Je t’explique tout de suite à table, chéri », a répondu madame qui continuait de servir le repas. Pendant ce temps, Sidonie s’est retirée derrière la cuisine externe et attendait l’appel de ses patrons d’un moment à l’autre. Toute chose que sa patronne n’a pas tardé à faire. Malgré la situation qui prévalait, la patronne sert à manger à Sidonie comme si de rien n’était. Après le repas, elle l’invite devant son mari. Là encore, Sidonie se met à pleurer. Madame qui jusque-là, n’avait rien dit à son époux, ramène un bidon de quatre litres de la cuisine. Ce bidon était à moitié plein de riz. Elle le présente à son mari.

« Tu t’es toujours plaint du fait que les sacs de riz finissent très vite non ? Voilà, c’est la preuve comme ça. Contrairement à ce que la bonne nous fait croire en simulant remplir le bidon avec de l’eau, pourtant c’est notre riz qu’elle vole chaque soir ». En effet, depuis un certain temps, les sacs de riz du couple finissaient avant leur durée habituelle. Monsieur avait fini par se plaindre de la situation. Ne sachant pas comment cela arrivait, il était juste limité à la plainte en continuant d’acheter son riz à chaque fois qu’on lui présentait le sac vide. Pendant ce temps, Sidonie alimentait ses parents au village avec le riz dérobé chez ses patrons. Sa procédure de vol du riz était si bien huilée que personne ne la soupçonnait ; ainsi, après ses travaux ménagers, Sidonie rentrait chez elle dans un autre quartier, où elle partageait une chambre avec d’autres filles qui se livrent aux mêmes activités.

Chaque jour, avant que ses patronnes ne reviennent du service, la bonne se sert copieusement en riz qu’elle met dans un bidon. Le soir avant de repartir chez elle, elle porte le bidon au robinet et fait semblant de le remplir d’eau. Une fois à la maison, elle débarrasse le riz de l’eau, le met au soleil et le tour est joué. Au bout de quelques semaines, elle gagne l’équivalent d’un sac qu’elle envoie à ses parents au village. Son plan a été découvert par madame qui a fait tomber le bidon par inadvertance. En voulant le remettre à sa place, madame découvre alors la supercherie. C’est ainsi qu’elle a interrogé sa bonne qui a tout avoué. Une histoire qui interpelle tout le monde à bien suivre les gestes et les actes des bonnes à domicile car comme l’adage le dit : « La confiance n’exclut pas le contrôle ».

Souro DAO (daosouro@yahoo.fr)

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 20 janvier 2012 à 07:08 En réponse à : Fait de chez nous : La bonne qui dérobait les sacs de riz de ses patrons

    Toi aussi Dao ;tu n’as pas pitié de nos soeurs bonnes aui se debatent pour supporter leurs parentsjusqu’en appeler a vigilence des gens comme s’il s’agissait vraiment d’un serieux.

  • Le 20 janvier 2012 à 16:30, par KOASSA En réponse à : Fait de chez nous : La bonne qui dérobait les sacs de riz de ses patrons

    pas de pitié pour les bonnes voleuses. elles mangent ,se soignent ,se lavent , dorment parfois chez les patrons qui les payent.et sans reconnaitre ces efforts les depouillent de leurs biens.leurs salaires sont des économies que beaucoup de patrons ne peuvent meme pas faire par mois. et vous de la CNSS qui ditent de les payer au SMIG.....

  • Le 20 janvier 2012 à 18:20, par Atrap Le Moize En réponse à : Fait de chez nous : La bonne qui dérobait les sacs de riz de ses patrons

    Ce n’est pas une raison pour voler Koassa ; il ne faut pas les defendre.
    Ma question est de savoir si c’est le riz de Bagre ou celui de Taiwan ? La reponse pourra interesser Monsieur Guetin de Horizon FM ; lui qui semble si bien aimer le riz !

  • Le 23 janvier 2012 à 23:36, par Sogossira En réponse à : Fait de chez nous : La bonne qui dérobait les sacs de riz de ses patrons

    Le commentaire de Koassa est d’une tristesse affligeante. Braves gens, ne nous payons pas de mots ; combien de ces belles âmes vertueuses qui accablent cette pauvre fille ne feraient-elles pas de même, mises dans la même situation ?! L’esclavage existe au faso !!! vous en doutez ? voyez les "bonnes",et leurs conditions de travail. Pour ma part, je plains cette fille et trouve sa motivation des plus louables. J’espère que ses patrons seront des êtres de coeur et de raison et qu’ils ne lui tiendront pas rigueur.

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