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Vision de L’Express sur… : Le sésame au Burkina Faso

Publié le vendredi 20 janvier 2012 à 00h25min

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Le week-end dernier, les acteurs de la filière sésame burkinabè étaient à Nouna pour non seulement célébrer la fête de leur filière, mais surtout pour réfléchir sur son devenir. Ils n’ont pas tort Pour deux raisons essentielles. La première raison, de notre point de vue, est le potentiel que représente le sésame dans le développement économique du pays des hommes intègres. Malgré cette opportunité, la filière brille par son inorganisation. Et c’est la deuxième raison qui justifie le conclave de Nouma à notre avis. En effet, le sésame est aujourd’hui le deuxième produit agricole de rente après le coton en termes de recettes à l’exportation. Selon les résultats de l’enquête permanente agricole campagne 1998-99 (Ministère de l’Agriculture du Burkina Faso, direction des études et de la planification, sept 99) la production de sésame au Burkina Faso était de 12 994 tonnes.

Elle est estimée à près de 80 000 tonnes cette année selon Souleymane Guira, président des exportateurs de sésame et autres oléagineux du Burkina. Ce bond spectaculaire de la production en si peu de temps, on le doit à l’évolution avantageuse des cours du sésame plutôt qu’à l’organisation efficiente de la filière. L’augmentation des prix a en effet entraîné un plus grand intérêt des producteurs pour cette spéculation. Ce qui n’est pas passé inaperçu au niveau des autorités, elles ont ainsi accompagné les producteurs de sésame par la fourniture de semences améliorées et des intrants à prix subventionnés. Si le pari de la production en grande quantité semble à portée de main, il n’en est pas nécessairement de même pour le marché. Pour le moment, le sésame « made in Burkina » trouve preneur. Plus de 90 % de la production nationale est exportée, vers le Japon principalement.

Mais, il ne faut pas pour autant dormir sur ses lauriers. Il est impératif que les acteurs de la filière s’organisent conséquemment en vue de sauvegarder la bonne image du label Burkina. En veillant rigoureusement sur la qualité de sa production. Car, si les prix aux producteurs se sont améliorés, la qualité semble avoir pris un « léger coup », de l’avis des grands collecteurs auprès des producteurs.
Si le sésame est aujourd’hui le deuxième produit agricole d’exportation du pays, les acteurs de cette filière ne devraient pas perdre de vue le marché intérieur. Un marché que l’on peut qualifier de quantité négligeable pour le moment. Le sésame est un oléagineux dont les graines contiennent 50 % d’huile. L’une des huiles comestibles les plus chères au monde car elle est également utilisée dans l’industrie pharmaceutique et cosmétique.

Les résidus issus de l’extraction de l’huile de sésame constituent du tourteau, riche en protéines et utilisé comme aliment de qualité pour le bétail. Dans un pays d’élevage comme le Burkina Faso, cela peut constituer une valeur ajoutée non négligeable. A cet égard, le sésame est une spéculation agricole porteuse pour l’économie nationale, pour peu que les différents acteurs se mettent autour d’une table, pour mieux organiser cette filière pleine d’espoir.

Aly KONATE (alykonat@yahoo.fr)

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 20 janvier 2012 à 13:52 En réponse à : Vision de L’Express sur… : Le sésame au Burkina Faso

    Je ne crois pas du tout à ce chiffre de 80.000 tonnes de sésame cette année ! Cela me semble des plus fantaisistes ! Attention à la grande volatilité des prix du sésame car l’année prochaine pourrait être l’inverse

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