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Autant le dire… : Enfin, Salia a bandé les muscles

Publié le mardi 17 janvier 2012 à 01h45min

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Tous ceux qui se battaient et qui croyaient que le marché « léguémalôgô » ne déménagerait jamais ont sans doute été surpris par la réaction du bourgmestre de la commune de Bobo. Sans ménagement, il a enjoint ses services, ce dimanche 15 janvier 2012 de « détruire » ce marché et de faire en sorte que les femmes et autres vendeurs qui y pullulaient rejoignent le nouveau marché de fruits et légumes construit à cet effet. Enfin, pourrait-on dire, le maire de la commune a bandé les muscles.

En effet, si la réaction de l’autorité communale peut être considérée de tardive par certains, il faut tout de même reconnaître que le maire et ses services auront usé de toutes les formes de négociations pour faire comprendre à ces femmes qu’elles ne peuvent plus s’installer de cette façon si anarchique au centre-ville. Malheureusement, elle n’a pas été compris. C’est pourquoi, comprenant que son autorité pouvait être mise à rude épreuve, le maire de la commune a agi. En toute légalité. Et il a raison.

Car, ce marché était finalement devenu le prototype même du désordre dans la ville de Bobo-Dioulasso. Des vendeuses sont installées sur le bitume, d’autres devant des concessions d’habitants qui ne peuvent pas rentrer chez eux tant que le marché n’est pas levé. Si bien qu’aucun passage n’était facile à cet endroit. Toutes les tentatives de sensibilisation ont été vaines. Il ne restait plus qu’à prendre l’ultime décision. Celle de mettre dehors, par la force ces femmes-là. On pouvait comprendre leur refus de déménager si aucun autre lieu n’avait été aménagé pour les accueillir. S’il y a des difficultés sur le site du nouveau marché, elles ont toute la latitude de se faire entendre.

La construction de ce marché ayant connu la contribution du gouvernement et de partenaires, il est évident qu’elles auront toujours une oreille attentive. Si toutefois, il se posait un problème.
Mais, l’action du maire de la commune ne doit pas se limiter au seul déguerpissement du marché « Léguémalôgô » au risque d’avoir eu une dent contre les femmes du marché « Léguémalôgô ». Car le désordre, il y en a un peu partout dans la ville. Et ce n’est pas la première fois que nous en avons parlé. Quelques exemples. Les engins dans les parkings du marché central débordent sur la chaussée. Avec toutes les conséquences d’accidents possibles. On s’inquiète d’ailleurs à ce sujet si en cas d’un incident quelconque, les services de secours pourront avoir accès au marché. Et la situation dure depuis longtemps.

A l’intérieur du marché, le spectacle n’est pas des plus enviables. Les commerçants se passent le courant électrique entre boutique. Des constructions souvent anarchiques ont poussé un peu partout. Quand bien même la police du marché veille.
Sur les sites des autres marchés des secteurs, l’ambiance est comparable à celle qui avait pignon sur rue à Léguémalôgô. Les vendeuses abandonnent les étalages construits à l’intérieur du marché pour s’installer sur les rues. Et ça passe comme une lettre à la poste sous les yeux de ceux qui se vantent comme étant ceux qui doivent mettre de l’ordre dans les rues de la ville. C’est à croire si tout cela ne se fait pas avec leur complicité.

Des stations de service d’essence sont transformées en gare routière. Quand on sait qu’on y sert de l’essence, et qu’une petite étincelle peut causer des dégâts incommensurables, il est urgent que des solutions soient trouvées. Pour débarrasser ces lieux très sensibles de ces dinas et autres véhicules poussifs de transport. Il y a des gares pour cela.

Bref, le maire a bandé les muscles et il doit continuer de faire régner l’ordre dans sa ville. Son mandat arrive à terme. Et il sait bien que les populations de sa ville ne retiendront rien de lui que ce qu’il aura fait de bien pour elles. Il le sait bien pour avoir été longtemps au premier rang des dirigeants dans cette ville. Ces mêmes femmes qui le vilipendent aujourd’hui, seront les premières à le féliciter dans les jours à venir, quand elles auront compris qu’il n’a travaillé que pour leur bien-être.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 17 janvier 2012 à 21:52, par mackiavel En réponse à : Autant le dire… : Enfin, Salia a bandé les muscles

    Franchement nos gouvernants manque de vision. Koussobé vient d’injecter beaucoup de millions du contribuable dans un projet et son successeur vient démanteler. Est-ce que ça veut dire que vous n’avez pas un schéma directeur pour la ville au quel cas on construit aujourd’hui et on casse demain.
    Franchement Bobo ne peut pas avancer avec la navigation à vue.

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