LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Lomé : Des difficultés, malgré les apparences !

Publié le mardi 17 janvier 2012 à 01h50min

PARTAGER :                          

La capitale togolaise, pour celui qui y arrive pour la première fois un week-end, est d’emblée l’endroit rêvé pour passer un agréable séjour. Pour ce faire, il suffit de faire le tour de quelques points stratégiques de Lomé. A commencer par le boulevard du 13 janvier dont les abords grouillent toujours de monde les soirées de vendredi et samedi, et même de dimanche.

Très fréquentée la nuit, cette artère principale de Lomé est le point de ralliement des touristes et autres noctambules. Jeunes comme moins jeunes, les Loméens ‘’viveurs’’ s’y donnent rendez-vous. Avec les nombreux maquis ou restaurants bars qui longent, de part et d’autre, l’ex- Circulaire, l’ambiance y est permanente. Les vendeurs de CD qui sillonnent régulièrement les lieux à la recherche de clients, n’hésitent pas parfois à pousser à fond les décibels de leurs appareils, inondant ainsi le boulevard de mélodies en tous genres. Sans oublier les vendeurs de télévisions qui offrent également des ‘’télé spectacles’’ gratuits aux passants. Le boulevard du 13 janvier est un véritable centre d’affaires la nuit. Parfois à même le sol, les étals des vendeurs de chaussures, de textiles sont légions.

Profiter de la nuit

Les propriétaires des taxis motos sont aussi aux aguets pour faire de bonnes affaires. Pour se rendre à un coin qui coûte 500 F la journée, il faut débourser 1 000 F, voire plus, pour s’attacher leurs services. A partir de 21 h -22 h, l’ambiance monte d’un cran. A ces heures, il y a des six mètres ou ‘’couloirs’’ qu’il faut absolument éviter d’emprunter, si l’on ne veut pas se faire racoler par des prostituées. Dans les maquis ou gargotes, la bière commence à couler à flots, on danse, se trémousse et on profite pleinement de la nuit. ‘’Quand moi je veux vraiment m’éclater le week-end, je me couche à partir du 18 h. A 2 h du matin je me réveille et sors pour ne rentrer qu’à l’aube’’, nous confie Kofi.

La plage, est l’autre place prisée par les touristes et les Loméens, le week-end. A partir de 16 h- 17 h, des tentes y sont dressés par endroits, histoire de se protéger des derniers rayons ardents du soleil. Seuls ou en couples, les gens viennent y passer des moments agréables, souvent autour de la boisson, accompagné de brochettes ou d’autres menus locaux. Pour les vendeurs ambulants, la plage est un passage obligé après le grand marché. Comme sur le boulevard du 13 janvier, l’ambiance y est des plus prégnantes. Des baffles installés sous les tentes distillent des sonorités d’ici et d’ailleurs. Des DJ sont là pour assurer le service.

Vie chère à Lomé

A voir l’ambiance qui règne aux abords de la plage et du boulevard du 13 janvier, l’on se dit que la vie est belle à Lomé, que ses habitants n’ont pas de problèmes.
Pourtant, ‘’Viim ya kanga’’ (la vie est dure), comme dirait le Burkinabè. A ce propos, il n’y a pas que les Nigérians qui ressentent les effets de la décision du gouvernement Goodluck de suspendre les subventions aux produits pétroliers.

A Lomé, l’essence au noir, sur laquelle se rabattaient la majorité des habitants, a vu son prix grimper littéralement pour approcher les prix pratiqués dans les stations d’essence (780 F CFA le litre). Un litre d’essence vendu artisanalement coûte 695 F contre 500 ou 600 F auparavant.

« La plupart des vendeurs de Lomé s’approvisionnent chez des grossistes à Cotonou qui vont eux-mêmes s’approvisionner au Nigéria voisin. Et comme les prix ont changé au Nigeria, c’est tout le circuit de distribution d’essence dans la zone qui est affecté par l’augmentation des prix », explique Sodjino, vendeur d’essence. Rencontré vers 22 h ce samedi 7 janvier sur le trottoir de la Circulaire avec un bidon d’essence en main, M. Sodjino était aussi là pour tirer parti des affaires de nuit. Seulement, les clients ne se bousculaient pas pour son produit.

Loyers chers pour le Togolais lambda

Au-delà de l’augmentation des produits pétroliers, les Togolais sont confrontés au problème général de la vie chère.
Trouver par exemple un logement à Lomé n’est pas une mince affaire pour un Togolais lambda. Quand on a la chance d’en trouver, il faut débourser plus que par le passé. Il faut au moins 8 000 F CFA pour un entrer –coucher (maison à pièce unique) et au moins 15 000 F CFA pour une maison chambre salon. C’est pratiquement les mêmes prix qu’à Ouagadougou. Mais, les bailleurs d’ici exigent plus pour ce qui est des cautions. Pour les enter- coucher, certains réclament six mois de caution et d’autres vont jusqu’à 12 mois de caution pour les chambres salons.

Les prix des parcelles et des matériaux de construction sont jugés hors de portée de la majorité des Togolais. Ce qui oblige certains à se réfugier dans les zones non loties. Et pour ne pas arranger les choses, il est maintenant question d’augmenter le prix de l’eau fournie par la société togolaise des eaux (TDE).

Quand l’on ajoute à cela la crise universitaire (pour raison de grèves, les universités de Lomé et de Kara sont fermées depuis décembre 2011) et les problèmes dans l’enseignement secondaire, on finit par se rendre à l’évidence que Lomé ne se porte aussi bien qu’elle le paraît au premier abord. Avec ses week-end ambiancés et arrosés, sa plage bondée de monde et ses travaux d’embellissement en cours de la voirie.

Le président Eyadema déjà regretté ?

Pour le plus grand nombre de Loméens, chaque jour suffit sa peine. On se débrouille comme on peut pour joindre les deux bouts. Petits commerces, taxis motos, guides pour touristes, bref tout passe, l’essentiel étant de tenir.
Mais, le comble, à entendre des interlocuteurs, c’est que l’argent ne circule pas. Pour eux, il n’y a pas de doute : ce sont les plus hautes autorités qui ont tout bloqué. « Alors que chaque jour ce sont des milliards de francs que le port de Lomé engrange ».

Dans cette situation de difficultés tous azimuts, d’autres en viennent même déjà à regretter le président Eyadema Gnassingbé, père de l’actuel président. ‘’Avec lui, ce n’était pas comme ça. L’argent circulait. Et quand il y avait un problème, il rencontrait directement les gens pour en discuter et trouver les solutions. Ce qui n’est pas le cas de Faure qui passe par des intermédiaires qui ne sont souvent pas crédibles’’, a indiqué un étudiant, très remonté contre le président Faure qu’il trouve passif devant la persistance de la crise universitaire. Et sur ce point, apparemment, le Chef de l’Etat togolais n’entend pas changer sa stratégie de seconds couteaux, lui qui vient encore d’appeler ses ministres à régler la question.

Du côté de l’opposition, l’on est loin de dormir. Dans la soirée du samedi 7 janvier, ce sont les militants du mouvement de Jean Pierre Fabre, l’Alliance nationale pour le changement (ANC) qui ont sonné la charge, en manifestant sur la voie publique. Juchés sur leurs motos, ils ont fait le tour de la ville en klaxonnant et empruntant successivement la route nationale numéro un et le boulevard du 13 janvier. Comme quoi, Lomé n’est pas aussi tranquille que l’on pourrait le penser en y arrivant par exemple un samedi soir.

Grégoire B. BAZIE

Lefaso.net

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 17 janvier 2012 à 02:37 En réponse à : Lomé : Des difficultés, malgré les apparences !

    Si les Togolais regrettent leur Eyadéma,nous Burkinabès avec une majorité conscieuse,nous regrettons notre Thom Sank car le pays des hommes intégres est aussi gaté depuis longtemps

  • Le 17 janvier 2012 à 08:43, par Jazz En réponse à : Lomé : Des difficultés, malgré les apparences !

    Mr. le Journaliste il faut pousser tes investigations. Le prix de l’essence à la pompe est de 595F au lieu de 780F, et ça je pense c’était une information très facile à connaitre, toutes les pompes affichent les prix.

    L’article est très superficiel..............

  • Le 17 janvier 2012 à 10:01 En réponse à : Lomé : Des difficultés, malgré les apparences !

    Petit rectificatif, le litre d’essence à la station est à 595 CFA

  • Le 17 janvier 2012 à 13:34, par Alassani En réponse à : Lomé : Des difficultés, malgré les apparences !

    J aimerais juste donner un eclaircissement sur ce commentaire en disant que les togolais ne regrettent pas la mort de Eyadema
    ,bien que cela n est pas le voeux d’un croyant mais qui dit Eyadema dit Faure, c est le meme regime qui continuer tjrs par mutiler, emasculer, estropier la population togolaise. Aujourd’hui ce n est plus le togolais lambda qui en est concerne mais c est toute la population togolaise qui croupit sous le feu de la gehenne longtemps allume par le regime RPT.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique