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Paul Antoine Bohoun-Bouabré : Mort avant que les ossements d’Issia ne parlent

Publié le vendredi 13 janvier 2012 à 00h57min

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Le clan Gbagbo, ou ce qui en reste est en deuil : il vient de perdre un fidèle d’entre les fidèles, un cacique et homme de confiance des premières heures du président déchu. Paul Antoine Bohoun Bouabré s’est éteint, dans la nuit du mardi 10 au mercredi 11 janvier 2012, vaincu par la maladie, en exil, loin de chez lui en terre hébraïque où il avait trouvé refuge quelque temps après la débâcle de Cocody en avril 2011. Ironie du sort ou terrible coïncidence, il sera porté en terre au moment même où l’affaire Guy-André Kieffer refait surface ; une affaire au sujet de laquelle on aura régulièrement cité son nom à la suite de celui de Simone, l’épouse de l’ancien homme fort d’Abidjan : depuis juste quelques jours, des restes exhumés d’un cadavre sont en train d’être examinés dans un laboratoire français, histoire de savoir s’ils appartiennent au célèbre journaliste disparu le 16 avril 2004 en Côte d’Ivoire ; le résultat de ces tests adn, l’argentier du clan Gbagbo n’aura plus le loisir de les commenter ; il aura disparu, emportant sa part du secret dans sa tombe.

Mais il existe un aspect de cette disparition qui provoque un serrement de cœur quelque part. Pas forcément le fait que l’homme était visé par un mandat international émis par l’appareil judiciaire ivoirien : il n’était pas le seul dans ce cas ; non plus parce qu’on lui avait gelé ses avoirs ou même parce qu’il avait dû choisir la voie de l’exil : ils sont nombreux, les pontes de l’ancien système auxquels on a lié les cordons de la bourse et qui n’osent pas mettre pied en ce moment dans la mère patrie.

Mais il se dit que, malade et sans le sou, Bouabré se serait vu refuser une demande introduite auprès des nouvelles autorités ivoiriennes pour que l’Etat prenne en charge ses soins. Si c’était vraiment le cas, Ado et ses hommes auraient péché par déficit d’humanité. Il est des moments où même le besoin de justice cède le pas à un peu de commisération.

Ado et ses hommes auraient sans doute dû faire preuve de magnanimité à l’égard de cet ennemi politique sur son lit de mort ; ils ne l’auraient peut-être pas sauvé, mais à tout le moins ils auraient administré une preuve par l’exemple que le pardon et la réconciliation qu’ils appellent de tous leurs vœux ne sont, ni des leurres ni des gags, ni de mauvais canulars. La reconstruction de la Côte d’Ivoire se fera aussi par le pardon et la sublimation de pans entiers de certaines pagedans la clandestinité de l’ensemble de ses fils.

Jean Claude Kongo

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 13 janvier 2012 à 01:59 En réponse à : Paul Antoine Bohoun-Bouabré : Mort avant que les ossements d’Issia ne parlent

    Ca me donne a reflechir. La vie doit avoir une mission beaucoup plus noble, et peut- etre plus simple que l’avoir. Accumuler pour accumuler, est-ce que quand on meurt on emporte ca au paradis ? Regardez cet autre milliardaire, homme fort d’ un systeme bruleur d’ homme qui meurt comme un chien galeux.
    Paix a son Ame mais les victimes collaterales de son intelligence ne vot pas trop le pleurer.
    La justice divine existe plus que celle des courts de justice humaines trop humaines.

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