Lettre ouverte à Madame la Présidente du Conseil supérieur de la communication : Images de presse, droit à l’image et présomption d’innocence : Quelle est la conduite à tenir au Burkina Faso ?
Madame la Présidente du Conseil supérieur de la communication (CSC), la presse burkinabé ainsi que les médias audiovisuels (télévision) donnent souvent à voir des personnes prises en flagrant délit de tel ou tel forfait, ou des personnes interpelées par les forces de l’ordre pour fautes diverses. Ces images de presse sont généralement soit des photographies ou des images filmées. Les médias ont-ils le droit de publier les images d’individus présumés innocents de sorte à ce qu’ils soient reconnaissables sur lesdites images, ou doivent-ils s’interdire de publier toute représentation visuelle sur laquelle ceux-ci sont reconnaissables ? Au nom de la présomption d’innocence et du droit à l’image.
Madame la Présidente, « Le droit à l’information fait partie des droits fondamentaux du citoyen burkinabé », c’est ainsi qu’est stipulé l’Art.1 du Code de l’information en vigueur au Burkina Faso depuis son adoption par la loi N° 56/93/ADP du 30 décembre 1993 – les propositions de relecture de ce Code sont intervenues les 10 et 11 mai 2011 et sont en attente d’adoption par l’Assemblée Nationale. Et des experts du monde des médias d’ajouter que le droit à l’information, c’est le droit d’informer, cela veut dire de transmettre l’information au public, et le droit de recevoir l’information, d’être informé.
Madame la Présidente, le droit de l’information pose très souvent une limite au droit à l’image, entendu comme étant le droit de chaque personne sur son image qui sous-entend le pouvoir à s’opposer à sa réalisation, reproduction et publication, y compris dans la presse. Ce droit concernant l’apparence physique des personnes, non seulement le visage. Mais pour que le droit à l’image soit applicable, la personne doit être reconnaissable sur l’image concernée. A bien considérer ce qui précède, on comprend mal les habitudes de nos forces de l’ordre (police et gendarmerie) qui n’hésitent pas à présenter à la presse leurs « trophées » de « guerre ». Cette même presse se faisant l’obligation de rendre compte publie à son tour les informations reçues. L’aspect qui nous préoccupe est l’attitude que doivent adopter les médias au Burkina Faso. Jusqu’à ces étapes, on est en droit de se poser un certain nombre de questions.
Madame la Présidente, pensez-vous que les forces de l’ordre ont le droit de présenter physiquement, même à la presse, les présumés délinquants qui tombent dans leurs filets (au risque d’entraver toute procédure judiciaire à leur encontre et au nom du droit à l’image dont ils jouissent) ? Madame la Présidente, les médias ont-ils le droit de publier non seulement nommément mais surtout les traits physiques reconnaissables des individus que leur présentent la police et la gendarmerie ? Madame la Présidente, vous convenez avec nous que même en cas de flagrant délit, un individu interpellé et poursuivi par la justice bénéficie de la présomption d’innocence jusqu’à ce que la justice en décide autrement.
A ce sujet, un flou règne au niveau des médias burkinabé qui se répartissent entre ceux qui montrent purement et simplement les visages des présumés innocents et ceux qui en plus de les publier se font l’obligation d’en masquer les visages. Il est dit que le droit à l’image et le droit à l’information ont la même valeur juridique, ce qui fait qu’il est toujours très difficile d’établir la limite entre la réalisation par la presse de sa fonction d’informer et la violation du droit à l’image des personnes présumées innocentes et poursuivies par la justice.
Dans l’attente d’une réponse de votre part et dans l’espoir d’un prochain échange sur ces questions, nous vous prions, Madame la Présidente, de bien vouloir croire en l’expression de nos respectueuses salutations. »
Christophe TAPSOBA, Journaliste – Reporter à : www.wikiburkina.info
Vos commentaires
1. Le 13 janvier 2012 à 01:47, par sambologo En réponse à : Lettre ouverte à Madame la Présidente du Conseil supérieur de la communication : Images de presse, droit à l’image et présomption d’innocence : Quelle est la conduite à tenir au Burkina Faso ?
pardon, tu veux qu’on décide de quoi à ta place ? les éléments de réponses sont déjà dans ton texte. ou bien tu défends la cause d’un proche. ça aussi c’est ne pas de cette manière là. merci.
Le 13 janvier 2012 à 03:13, par The king En réponse à : Lettre ouverte à Madame la Présidente du Conseil supérieur de la communication : Images de presse, droit à l’image et présomption d’innocence : Quelle est la conduite à tenir au Burkina Faso ?
Cher journaliste si tu n’a rien a nous informer,Tais-toi et laisses Madame la presidente s’occuper des sujets Plus importants.Je vois bien une photo de mineurs avec un tas de materiaux de construction a la decharge et au lieu de devoiler des gens pris en flagrant delis d’exploitation des enfants,tu nous racconte des betises.Ne sais-tu pas que la communication se traduit aussi par des images ?So l’information doit Etre accompnee d’images Mon frere,ok ?Sinon que serviront les tv ?My nigga come on.
Le 13 janvier 2012 à 04:43, par Ali En réponse à : Lettre ouverte à Madame la Présidente du Conseil supérieur de la communication : Images de presse, droit à l’image et présomption d’innocence : Quelle est la conduite à tenir au Burkina Faso ?
Mon cher,
Il y a un prix à payer pour être dans un État de droit. Il faut s’interdire de flatter les bas instincts du peuple et tenir le cap du respect des droits de l’homme. Il n’y a pas que "l’affaire Norbert Zongo" comme dérive à dénoncer. Si on est sortit de l’état d’exception c’est pour dormir avec sous nos oreillers la constitution, la déclaration universelle des droits de l’homme.... ou bien Sambolo.
Le 13 janvier 2012 à 11:17, par Pépé En réponse à : Lettre ouverte à Madame la Présidente du Conseil supérieur de la communication : Images de presse, droit à l’image et présomption d’innocence : Quelle est la conduite à tenir au Burkina Faso ?
Bonjour
Moi je n’ai rien à dire de la présentation des présumés coupables. Je souhaiterai seulement qu’on en fasse de même avec Mr Guiro devant ces quatre cantines.
Si c’est le vol primaire on le présente et les gros on ne le présente pas. Alors là ne présenter personne alors
2. Le 13 janvier 2012 à 02:20 En réponse à : Lettre ouverte à Madame la Présidente du Conseil supérieur de la communication : Images de presse, droit à l’image et présomption d’innocence : Quelle est la conduite à tenir au Burkina Faso ?
S’il faut le concours de la population pour la lutte contre ce fleau il faut bien que l’image de ces personnes fautives soit connue. Je pense que si les forces de l’ordre les presentent c’est aussi une des preuves de rendre compte de leurs activites... Nous voyons chaque jour des personnes circuler dans nos cites mais des delinquants, de fois apres avoir purger des peines de prison ils nous narguent dans les rues qu’ils etaient en voyage et tres souvent les meme reprennent les activites (delinquance).
3. Le 13 janvier 2012 à 02:44 En réponse à : Lettre ouverte à Madame la Présidente du Conseil supérieur de la communication : Images de presse, droit à l’image et présomption d’innocence : Quelle est la conduite à tenir au Burkina Faso ?
je ne comprends pas pourquoi ce monsieur fait cette sortie et je ne sais ce qu’il veut,ce qu’il cherche et ce qu’il recherche
pian pian
4. Le 13 janvier 2012 à 07:28, par jeanbien15 En réponse à : Lettre ouverte à Madame la Présidente du Conseil supérieur de la communication : Images de presse, droit à l’image et présomption d’innocence : Quelle est la conduite à tenir au Burkina Faso ?
Je pense que c’est mieux de les publier. Dans Les pays où la présomption d’innocence est très appliquée là au moins on sait que la justice a les moyens et les forces de l’ordre aussi pour élucider les affaires. Chez nous ce n’est pas le cas et la récidive aidant, il faut les montrer pour que chacun prennent ses gardes en les voyant roder un jour devant sa cours ou son service. Il ne faut as vouloir faire comme les autres alors que nous ne vivons pas la même époque.
5. Le 13 janvier 2012 à 12:23, par Dimathème En réponse à : Lettre ouverte à Madame la Présidente du Conseil supérieur de la communication : Images de presse, droit à l’image et présomption d’innocence : Quelle est la conduite à tenir au Burkina Faso ?
Voilà un qui cherche la bagarre. Ailleurs on affiche le visage des personnes"wanted" sur le grand écran et on envoie même sur les portables de toute une population avec la mention"personne très dangereuse" ou encore on précise ses crimes. Tu réponds quoi confrère ?
DSK est passé sur toutes les chaines même au Burkina on a vu les menottes aux poignets de DSK. Madoff pareil, toi tu cherches quel pou sur un crâne rasé ?
Comme c’est parce que la photo du mec a été publié plusieurs fois tu veux t’assurer que nos confrères sont soit en tort ou soit en droit. Tu te goures mec. Demain si on prend un filou et que les faits sont avérés il aura sa photo à la une PIAN.
6. Le 13 janvier 2012 à 17:43 En réponse à : Lettre ouverte à Madame la Présidente du Conseil supérieur de la communication : Images de presse, droit à l’image et présomption d’innocence : Quelle est la conduite à tenir au Burkina Faso ?
M. le Journaliste,
Votre analyse n’est aucunement une lettre ouverte, mais plutôt une contribution, car, elle renferme toutes les réponses à toutes vos interrogations.
Du reste, les intervenants vous ont déjà tout dit. Il faut savoir que le droit à l’image ou la présomption d’innocence des "présumés coupables" n’est pas plus important que la sécurité de toute une population qui souffre, parfois même au péril de sa vie, face aux agissements des délinquants. Ils ne sont d’ailleurs pas "présumés innocents" comme le dit la loi, mais plutôt "présumés coupables", car, si parmi 15 millions de burkinabè, la police ou la gendarmerie arrête une personne ou un groupe de 10 personnes après une enquête, ou si ces gens ont été pris en flagrance, ils sont plutôt "présumés coupables".
Vous n’avez certainement pas réagi quand on a publié les photos de M. Guiro dans la presse, alors qu’il n’a pas encore été jugé !
A défaut de trouver un équilibre entre les nécessités de protection des droits(droits à l’image et à la présomption d’innocence) d’une personne ou d’un petit groupe et les exigences de la sécurité publique, on est obligé de privilégier les droits (droit à la vie, à la sécurité des personnes et des biens) du plus grand nombre, c’est-à-dire la population burkinabè.
Si vous avez remarqué, vos collègues journalistes ont fait des efforts ces dernières années après avoir été rappelés à l’ordre par le CSC, c’est pourquoi ils cachent le visage de ces personnes dans la presse.
C’est vous dire que la présentation de délinquants à la presse a son importance dans la lutte contre l’insécurité. Elle vise non seulement à susciter la collaboration du public pour le démantèlement de réseaux de bandits, mais aussi, elle permet aux autorités de rendre compte ou de rassurer les populations quant à leur sécurité, car c’est un des devoirs de l’État.
Même au pays des droits de l’Homme, ce genre de publications existent.
7. Le 13 janvier 2012 à 18:03, par Kabakoden En réponse à : Lettre ouverte à Madame la Présidente du Conseil supérieur de la communication : Images de presse, droit à l’image et présomption d’innocence : Quelle est la conduite à tenir au Burkina Faso ?
Trop de confusions et d’amalgames. Les gendarmes et policiers n’ont jamais présenté quelqu’un pendant leurs enquêtes. C’est seulement à la fin, lorsque les faits sont avérés qu’ils les présentent. S’ils ne présentent pas les gens qu’ils détiennent avec la raison de la détention, c’est encore vous les journalistes qui allez parler de disparition, de détention arbitraire, de boin boin boin. S’ils ne les présentent pas, comment fera-t-on pour savoir que telle personne est dérangeuse ? Ils ont pour rôle primordial de veiller sur notre sécurité. Pour cela, il est normal de nous présenter les délinquants pour qu’on s’en méfie ou qu’on apporte des témoignages à charge ou à décharge.
En plus, s’il demande de concours des populations pour leurs enquêtes, il est tout à fait juste qu’ils leur retournent la civilité en leur présentant les résultats de leurs enquêtes.