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Commune rurale de Komsilga : Grogne des habitants du village de Garghin

Publié le jeudi 12 janvier 2012 à 01h03min

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La population du village de Garghin, dans la commune rurale de Komsilga, a manifesté son mécontentement, le mercredi 11 janvier 2012, en bloquant au passage, les voies d’entrée et de sortie de la ville de Ouagadougou. Motif  : celle-ci refuse de céder le terrain de la société immobilière Bâtiment, travaux et maintenance (BTM).

C’est une population de Garghin (dans la commune rurale de Komsilga) qui s’est vidée de son village (situé à quelques jets de pierre de Ouagadougou), pour pendre d’assaut le goudron, le mercredi 11 janvier 2012. Le moins que l’on puisse dire, la tension était vive aux environs de 12h, à notre arrivé. Au point qu’il était impossible pour les usagers de l’axe Ouagadougou-Saponé, de circuler dans les deux sens. D’un côté, les hommes obstruant la voie avec des briques et des morceaux de bois, empêchant les usagers de sortir de la ville. De l’autre côté, les femmes, armées de gourdins, à quelques centaines de mètres des hommes faisant autant, à l’entrée de la ville.

Et à quelque distance de là, une équipe des forces de l’ordre prête à intervenir. Le mouvement d’humeur a pour motif, le démolissage des maisons des habitants de cette localité. « Il y a deux années de cela, des agents sont venus voir nos habitations. Ils ont démoli certaines, sans les recenser et ils ont laissé d’autres intactes en les marquant d’une peinture. Hier encore (NDLR : mardi 10 janvier), ils ont refait la même chose,sans nous avertir. Plus grave, on est en train de construire un mur », se plaint Robert Compaoré, un habitant du village. Selon le maire de la commune rurale de Komsilga, Julien Nonguerma, présent sur les lieux, il s’agit d’un différend entre les habitants du village de Garghin et la société immobilière Bâtiment, travaux et maintenance (BTM), l’acquéreur d’une parcelle de 50 hectares de la Société nationale d’aménagement des territoires urbains (SONATUR).

Cette entreprise immobilière voulant clôturer son terrain a rencontré la resistance des habitants. « La population voudrait qu’on trouve une solution à sa situation, avant que les travaux ne se poursuivent. C’est un vieux problème dont nous avons hérité », précise le maire. En réalité, il s’agit, selon les indiscrétions, d’une arnaque orchestrée par des soi-disant propriétaires terriens (Madi Ilboudo, Jean Baptiste Ilboudo et Cheick Arba Bandé) qui vendent et attribuent des lopins de la SONATUR à des personnes.« Madi Ilboudo a démoli ma maison qui était inachevée, parce que j’ai refusé de céder une partie de mon terrain, à un de ses amis. Pourtant, c’est lui qui m’a vendu le terrain », confirme Pierre Ouédraogo.

Dans l’optique de trouver une solution entre la société BTM et la population, le maire Julien Nonguerma, avec à ses côtés la gendarmerie, a entrepris une médiation, en convoquant les deux parties, quelques temps après à la mairie. Aux dernières nouvelles, ils auraient trouvé un terrain d’entente. Ainsi, la délégation (7 hommes et 3 femmes) représentant la population a reconnu la légitimité de cette entreprise immobilière de jouir de cette parcelle.

Paténéma Oumar OUEDRAOGO


Amadou Kaboré, directeur général du Bâtiment, travaux et maintenance (BTM) immobilier

Je n’ai pas voulu mettre des victimes dehors. C’était le 26 avril 2009 que j’ai reglé la parcelle. J’ai l’autorisation. J’étais sur le terrain depuis 2003 et j’ai entrepris des démarches pour l’acquérir. L’attribution m’a été faite depuis le 26 avril 2006. Les gens du village sont venus individuellement, quand c’était la brousse. Je m’en suis pris un peu aux villageois, en leur disant que non seulement on leur attribue des parcelles, qu’ils revendent, mais aussi ils viennent occuper mon terrain. Cela ne les suffit pas, ils vendent des lopins de mon terrain aux gens. Ils m’ont rassuré que cela ne se répétera plus. Je suis même allé voir le maire qui était consentant pour récupérer ces parcelles. Aujourd’hui, ils sont près de 600 personnes à occuper mon terrain. J’ai approché les vendeurs de terrain (propriétaires terriens) qui étaient dans la zone pour les informer de mon intension de sécuriser mon terrain à l’aide d’une clôture le délimitant clairement, parce qu’ils commencent à être nombreux et je ne peux les déguerpir de moi-même.

Ces derniers m’ont dit qu’ils connaissent les occupants illégaux et qu’ils vont les faire partir. Donc, c’est dans ce cadre que j’ai commencé à construire ma clôture et quand je suis arrivé à leur niveau, je l’ai arrêté pour qu’on s’entende. Ils ont fait venir une délégation pour échanger avec moi. Je ne suis ni conseiller ni propriétaire terrien, encore moins conseiller villageois. Mais, je leur ai dit que je verrai ce qui est de mon possible pour trouver un terrain d’entente. Ce matin, quand je venais voir mon terrain à partir du cimetière (route de Saponé), on m’a informé que des riverains ont bloqué la voie. Quand j’ai cherché à comprendre, on me dit que la personne qui leur a vendu les parcelles a commencé à mettre des croix sur les maisons. Pourtant, je leur avait promis que je ne casserai pas de maisons, sans les avertir, un ou deux mois avant.

Propos recueillis par POO

Sidwaya

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