LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Nous sommes lents à croire ce qui fait mаl à сrοirе. ” Ovide

PARTIS POLITIQUES NON EN REGLE : Ces congrès de la honte !

Publié le mardi 10 janvier 2012 à 00h32min

PARTAGER :                          

C’est un véritable tonnerre dans le ciel des partis et formations politiques au Burkina Faso. Le ministère de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité (MATDS) a décidé de mettre de l’ordre dans ce milieu et de mettre à jour le fichier les concernant. C’est ainsi qu’il a invité 97 partis et formations politiques à se mettre en règle vis-à-vis de la loi qui leur fait obligation de tenir régulièrement leurs instances. Il a décidé de vérifier également l’existence de leur siège par des équipes de la Direction générale des libertés publiques et des affaires politiques (DGLPAP). Il n’en fallait pas plus pour que certains d’entre eux, redoutant l’épée de Damoclès du MATDS (la date limite de l’opération est fixée au 1er février 2012) se mettent à organiser des congrès.

Quelle honte ! N’eût été la peur du bâton de l’Administration, ils seraient restés dans l’illégalité la plus totale et auraient continué leur sport favori, à savoir abreuver les rédactions des journaux de déclarations insipides pour donner l’illusion d’exister. En réalité, cette opération de salubrité publique permettra de démasquer ces apprentis sorciers passés maîtres dans l’art de tromper le peuple. En effet, l’article 13 de la Constitution burkinabè stipule que « les partis politiques concourent à l’animation de la vie politique, à l’information et à l’éducation du peuple ainsi qu’à l’expression du suffrage. Ils mènent librement leurs activités dans le respect des lois ». Combien de politiciens connaissent leur rôle ?

Au contraire, les partis sont comme des « machins » qu’ils créent, juste pour bénéficier des financements publics à l’occasion des consultations électorales. Un vrai business ! Dans certains cas, ils servent de faire- valoir au parti au pouvoir qui s’en sert pour élargir sa base à l’occasion de grandes consultations politiques. Il ne faut donc pas se leurrer. La situation a été quelque peu favorisée par les tenants du pouvoir, que ce soit dans les années 1990 ou plus récemment pour les travaux du CCRP. Quoi de plus normal donc que le MATDS rappelle aujourd’hui à ces partis hors-la-loi qu’ils ont des idéaux à défendre et que pour cela, ils doivent tenir régulièrement leurs instances. Le nœud gordien dans cette affaire, c’est la démocratie. Comment peut-on construire une démocratie véritable sans des démocrates sincères, des politiciens rigoureux envers eux-mêmes et respectueux des textes qu’ils se sont librement imposés ?

Si donc l’Etat a décidé de taper dans la fourmilière, il doit aller jusqu’au bout de son opération. Pourquoi édicter des conditions rigoureuses pour l’octroi des subventions à la presse et se montrer laxiste avec des partis politiques qui ne peuvent même pas remplir une cabine téléphonique ? Le MATDS a une occasion unique de mettre au pas bien des aventuriers ou des braconniers politiques qui, parce que fondateurs d’un parti ou d’une formation politique, veulent s’y éterniser tout en s’arrogeant le droit de fustiger la gestion des affaires publiques. Tout cela est contre l’éthique. Le MATDS a également intérêt à suivre la tenue de ces congrès de régularisation, qui risquent d’être « bidon » avec de faux procès-verbaux pour renouveler les organes dirigeants. Et il faudra retirer purement et simplement les récépissés de ceux qui refuseraient d’obtempérer…

SIDZABDA

Le Pays

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 10 janvier 2012 à 03:22 En réponse à : PARTIS POLITIQUES NON EN REGLE : Ces congrès de la honte !

    Vous aimez copier les occidentaux mais vous ne faites pas comme les occidentaux sinon pour régler cette situation,c’est d’une simplicité biblique.
    Pour les élections municipales et législatives:on accorde les subventions au prorata du nombre d’élus de chaque parti politique
    Pour les élections présidententielles:exiger de chaque candidat,100 parrainages au moins de maires,députés,conseillers municipaux et régionaux.Dans ce cas précis,un élu ne peut pas parrainer plusieurs candidats à la fois.Ensuite pour les frais de campagne de chaque candidat,fixer une limite à ne pas dépasser.Ensuite après les élections et après vérification minutieuse des dépenses du candidat,on rembourse celui qui aurait obtenu plus de 5% de votants.
    Avec ces quelques mesures,vous allez voir que tous ces partis charognards vont s’évaporer dans la nature parcequ’il n’est pas normal,pour les présidentielles de commencer à donner des centaines de millions à chaque candidat avant même les élections.C’est pour cela que des Maxime Kaboré déboulent de nulle part pour venir amuser la galerie.Cela ne fait pas très sérieux.
    Que celui qui veut être président du Faso bat campagne en s’appuyant sur son parti,utilise les subventions déjà accordées par rapport au nombre de ses élus ou de la cotisation de ses militants,sinon qu’il prend un prêt à la banque s’il se croit populaire et qu’il aura les 5% de votants afin d’être remboursé par l’argent des contribuables
    Avec ces quelques mesures de bon sens,le pays respira mieux parceque franchement ces machins familiaux nommés pompeusement partis politiques commencent à étouffer les Burkinabè

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Burkina Faso : Justice militaire et droits de l’homme
Burkina Faso : La politique sans les mots de la politique
Le Dioula : Langue et ethnie ?