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AFRIQUE-EUROPE : Le déclin de l’euro implique-t-il la dévaluation du CFA ?

Publié le mardi 10 janvier 2012 à 00h32min

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L’auteur de l’analyse ci-dessous dresse une lecture critique sur l’économie internationale. Il se demande essentiellement si le déclin de l’euro peut impliquer immédiatement la dévaluation du franc CFA.
Depuis que le Wall Street Journal a annoncé que plusieurs banques européennes se préparent à la fin de l’euro et au retour aux anciennes monnaies nationales, en nommant la frénésie en cours à la Banque d’Irlande, une rumeur s’est mise en route sur la probable dévaluation du franc CFA. Comment ne pas y voir une tentative pour faire diversion sur le débat qui a envahi la rue africaine sur la sortie du franc CFA, devant le déclin économique et financier de l’Europe et la conséquente difficulté de sa monnaie, l’euro ?

N’est-ce pas suspect que lorsque les Africains qui utilisent le franc CFA commencent à se poser de sérieuses questions sur l’opportunité de rester dans la zone CFA, arrivent ces rumeurs sur l’éventualité de la dévaluation du franc CFA ? Et si c’était juste pour détourner l’attention de la vraie question faut-il rester dans la zone franc ? Comment expliquer que pendant 52 longues années depuis les indépendances, des pays d’Afrique aient été privés de l’instrument de politique monétaire pour créer la richesse ? Qu’est-ce qui explique la honte assumée des dirigeants Africains d’accepter que leurs monnaies soient décidées et imprimées en France ?

La faute n’est-ce pas aux dirigeants africains ?

Souvent, cela nous fait tant de bien de mettre sur le dos de la France ou de l’Occident la plupart de nos malheurs. Et cela réconforte, cela rassure comme le Chrétien a besoin du Juif pour laver ses péchés. Mais dans le cas du franc CFA, la pilule est plus amère et cette fois-ci, même les Français n’accepteront pas de l’avaler ou du moins, pas tout seuls. Car le chapeau est à faire porter, plus aux intellectuels et dirigeants africains qu’à l’ancien maître. Il existe une légende métropolitaine en Afrique savamment véhiculée par ces derniers selon laquelle, à cause des accords signés avec la France, il serait impossible de sortir du franc CFA.

Mais, sur le plan pratique, aucun texte, aucune loi, aucun accord, aucun décret ne peut empêcher un peuple de prendre sa souveraineté dès lors qu’il est conscient qu’elle lui avait été volée, dès lors qu’il comprend ce qu’il perd sans ladite souveraineté. La vérité est qu’il semble que ces pays préfèrent la subordination à la souveraineté. Deux contre-exemples nous le prouvent.

En Afrique du Nord

A l’indépendance des pays africains, tous les pays d’Afrique du Nord étaient eux aussi liés à la France par les mêmes accords monétaires et militaires.
- Au Maroc : pour avoir prétendu l’indépendance du Maroc et la sortie du franc, le roi du Maroc Mohammed V Ben Youssef sera déporté avec toute sa famille d’abord en Corse, puis à Madagascar le 8 avril 1954. La France installe au trône son oncle. Mais la population refuse et reste soudée derrière son roi, même exilé de force. La France est contrainte de le ramener en 1955. L’indépendance est proclamée l’année d’après. Deux ans après l’indépendance, le Royaume dit au revoir à la monnaie française et crée la sienne, le Dhiram en 1958, malgré l’hostilité de la France.

- En Tunisie, on a observé les mêmes résistances de la France pour concéder une véritable indépendance. Mais, comme au Maroc, ce sont les dirigeants tunisiens qui ont fait comprendre à la France qu’un pays ne peut pas se dire indépendant alors qu’il utilise la monnaie d’un autre pays, alors qu’il a sur son propre territoire la base militaire d’un autre pays. En 1956, c’est l’indépendance formelle du pays, mais c’est toujours la France qui contrôle la monnaie tunisienne, le Franc. Dès 1958, la France est contrainte d’accepter que la Tunisie quitte la zone franc pour créer sa propre monnaie, le Dinar. Cependant, elle refuse d’évacuer ses troupes de Bizerte. En 1961, le président Bourguiba lance un ultimatum aux Français avant de déclencher la guerre qui fera un millier de morts, presque tous des Tunisiens, pour chasser les Français de cette base militaire de Bizerte.

Un an après, le 25 juillet 1962, le président Bourguiba obtient gain de cause, 6 ans après l’indépendance, le Président français, De Gaulles, annonce que la France accepte de mettre fin à 82 ans de présence militaire en Tunisie.
- En Algérie, en 1962, c’est l’indépendance formelle, comme partout, c’est la France qui contrôle la monnaie. Mais les Algériens insistent que sans la monnaie, ce n’est pas une vraie indépendance. La France est obligée de concéder la finalisation de l’indépendance algérienne avec la création de sa propre monnaie, le Dinar algérien, le 1er avril 1964, c’est-à-dire là aussi , deux petites années après l’indépendance.

En Afrique sub-saharienne

A Madagascar, le président Ratsiraka en 1972, 12 ans après l’indépendance, quitte par décret présidentiel la zone CFA pour créer le franc Malgache, comme monnaie transitoire vers le Ariary, le temps de laisser la population s’habituer a ce changement. Lorsque Madagascar quitte la Zone Franc CFA en 1972, le Franc Malgache est immédiatement déclaré inconvertible en novembre de cette année et un système de réglementation des changes est mis en place. Depuis le 31 juillet 2003, l’unité monétaire malgache est devenue l’Ariary (Ariary = 5 Francs malgaches). La même année, le président Ratsiraka exige le départ des troupes françaises et l’évacuation de la base militaire d’Ivato avant le 1er septembre 1973. Le colonel de l’armée française, Cazaillet, remettra la base militaire aux autorités malgaches un jour avant la date exigée par le président Rasiraka.

50 ans d’indépendance tout court, zéro an d’indépendance mentale

Pendant ce temps, au Sénégal, en Cote d’Ivoire, au Gabon, au Tchad, en Centrafrique, etc. le monde est encore figé aux années 50, avec les mêmes pratiques coloniales, les mêmes bases militaires françaises, la même monnaie coloniale française dénommée CFA. Comment expliquer qu’en Afrique du Nord, la France a été contrainte à laisser s’installer et se développer, même avec des erreurs, l’autonomie monétaire alors qu’elle n’a même pas besoin de faire le moindre effort pour empêcher que les pays africains se dotent de véritables monnaies ? Pour une fois, les exceptions de Madagascar ou de la Guinée sont là pour nous suggérer que peut-être cette fois-ci, la faute ne peut être attribuée uniquement au bourreau, mais aussi à la victime, à l’inaction coupable de la victime.

Il conviendrait dans ce cas d’inverser la question et la transformer en une autre : qu’est-ce qui explique que les dirigeants d’Afrique subsaharienne n’aient pas compris qu’un pays ne peut se dire indépendant s’il ne contrôle pas sa monnaie ? S’il ne pilote pas la décision de lui imprimer des billets de banque ? S’il n’assume pas la gestion des devises étrangères pour équilibrer sa balance commerciale mais aussi sa balance des paiements ? Et surtout, comment expliquer que plus de 50 ans après les indépendances, les intellectuels africains n’aient pas jugé opportun de débattre publiquement de cette indépendance amputée ? La vérité est sans doute plus amère.

La carrière personnelle de chacun avant tout

En Afrique francophone, la plupart des personnes qui ont connu l’époque coloniale vivent dans une logique d’acceptation fataliste de leur infériorité même mentale vis-à-vis de la France. Les dirigeants ont presque tous fait leurs études supérieures en France et n’ont jamais connu d’autres expériences universitaires hors de la France. Ce qui les a amenés à développer plutôt un comportement d’allégeance et de remerciement à la France pour les avoir "civilisés". En tout cas, c’est l’impression que dégage cette attitude de la plupart des dirigeants africains de cette partie du continent. Un diplomate nigérian en poste à Genève m’exprimait récemment son étonnement de constater que la plupart de ses collègues de l’Afrique francophone, avant de rentrer dans leur pays, devaient d’abord accomplir un rituel pour lui incompréhensible : séjourner quelques jours en France, soit à l’allée ou au retour.

Mais le pire qu’il avait constaté était que la plus grande aspiration de ces mêmes collègues était d’acheter une maison, pour les jours de leur retraite, pas dans le pays africain qu’ils représentaient comme diplomates, mais en France. Ce comportement qu’on peut constater depuis Genève est largement diffus dans les pays francophones et à tous les niveaux. Personne n’ose dire un seul mot contre la France, par peur de se voir refuser le visa pour aller faire le rituel précédemment décrit. Cela commence par des ministres et arrive aux journalistes qui préfèrent spéculer sur la probable dévaluation du franc CFA, mais aucun mot sur l’incroyable anachronisme et inopportunité économique d’une telle monnaie. Ils sont aussi tous complices des dommages de la convertibilité du franc CFA, puisque pour réaliser le rituel de la procession vers une maison achetée en France, il est évident qu’aucun fonctionnaire africain ne pourrait y parvenir par son propre salaire, encore moins y envoyer ses enfants étudier.

Alors, il reste la corruption et les détournements variés de fonds. Et sans la convertibilité du franc CFA, tout cela ne serait pas possible. Si la monnaie était non-convertible, comme presque toutes les autres monnaies sur le continent africain, la valise d’argent de F CFA, une fois à Paris, ce serait de simples bouts de papiers. Tous les hauts fonctionnaires ou presque de ces pays semblent inscrits dans un rêve de plan de carrière internationale sous la bénédiction de la France. Presque tous rêvent de travailler un jour, même le temps d’un simple stage au FMI, à la Banque mondiale et la France sait utiliser ces petits appâts pour mettre au pas de très hauts fonctionnaires. Est-ce une faute ? Non. Comment peut-on reprocher aux dirigeants français de faire les intérêts de leur pays "de leur peuple" ? C’est le versant africain qui est inquiétant. C’est dans la même logique qu’on se demande presque quel sens cela a de traiter la Cour pénale internationale de raciste ou coloniale, si ce sont les mêmes juristes africains qui n’ont d’autres rêves que d’y travailler un jour. C’est la même chose pour les Nations-unies.

Conclusion

Plus de 50 ans après les indépendances africaines, on peut constater que le choix de la dépendance monétaire des pays africains d’abord à la France et aujourd’hui à l’Europe est un véritable fiasco économique et les difficultés financières de la France et de toute la zone euro, avec l’inexplicable navigation à vue de ses membres (19 sommets en 22 mois pour ne rien décider) ne sont pas de nature à rassurer les pays africains qui ont renoncé à leur souveraineté monétaire d’avoir été dans de bonnes mains. Et les conséquences économiques et sociales sont dramatiques pour ces pays africains, ce qui fait que sur les 10 pays les plus pauvres d’Afrique, 8 sont des pays soumis à ce régime monétaire du F CFA. Est-ce une simple coïncidence ?

Les Africains doivent-ils encore pour longtemps accepter d’être pris en otage par des intellectuels qui ne sont intéressés en définitive qu’à leur plan de carrière sous l’ombrelle possible de la France ou de l’Europe ? La jeunesse africaine est-elle suffisamment informée pour construire et manifester son indignation ? N’est-ce pas venu le moment du mea-culpa des 70% des étudiants africains de la diaspora dont les parents sont fonctionnaires en Afrique ? Pour qu’ils se demandent à eux-mêmes s’ils sont véritablement convaincus que l’argent du loyer du studio qu’ils payent 500 A (328 000 F CFA) par mois à Paris vient vraiment des 200 000 F CFA (305 A) de salaire mensuel de leur papa ou leur maman en Afrique ? En attendant la venue d’une monnaie unique africaine, si chaque pays crée sa propre monnaie et la rend non-convertible, que ferons-nous de cette armada d’étudiants de la diaspora qui vit grâce au sous-système tel qui est aujourd’hui ? Sommes-nous encore disposés à nettoyer devant notre porte et dire au revoir au franc CFA ?

Jean-Paul Pougala www.pougala.org

Le pays

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Vos commentaires

  • Le 10 janvier 2012 à 06:14, par Tapsoba En réponse à : AFRIQUE-EUROPE : Le déclin de l’euro implique-t-il la dévaluation du CFA ?

    « L’esclave qui n est pas capable d assumer sa révolte ne mérite pas que l’on s apitoie sur son sort ».Sankara le visionnaire, repose en paix.

    • Le 10 janvier 2012 à 20:21, par Etudiant En réponse à : AFRIQUE-EUROPE : Le déclin de l’euro implique-t-il la dévaluation du CFA ?

      Les bénéfices de nos coquette somme d’argent déposé a la banque de france(soit 50 pour de nos budget nationaux sont reverser a nos pays comme aide publique au developpement,donc on fait travailler votre argent pour ensuite vous donner et les gens vont applaudir !!!!
      Nos chefs d’Etat qui se laisse faire vraiment c’est tres humilliant !!! Même un jeune etudiant de 18 ans en france en fac d’economie te dit : pourquoi vs accepté sa ????
      C’est decevant !!

    • Le 11 janvier 2012 à 14:33, par Massa Souleymane En réponse à : AFRIQUE-EUROPE : Le déclin de l’euro implique-t-il la dévaluation du CFA ?

      Je suis completement d’accord avec toi, mon frere !

  • Le 10 janvier 2012 à 07:27, par Oumou Dilli En réponse à : AFRIQUE-EUROPE : Le déclin de l’euro implique-t-il la dévaluation du CFA ?

    Il seRait bon de rester ensemble dans la BCEAO et envisager une monnaie commune. Coté CEDeAO la réflexion est très avancée
    Mais avec la monnaie il faudra une rigueur sans faille sinon on peut se retrouver comme au Zaire avec plutôt le dollar comme vraie monnaie alors que la monnaie nationale existe !
    Sinon le fait de ne pas pouvoir jouer sur la parité de notre monnaie fait que nous vendons mal notre coton et notre or !
    A prpos du coton qui a dit " le franc CFA m a tué ?"

  • Le 10 janvier 2012 à 08:51 En réponse à : AFRIQUE-EUROPE : Le déclin de l’euro implique-t-il la dévaluation du CFA ?

    Cher Jean Paul, je vous tire mon chapeau pour cette clairevoyance. Ce sont des ecrits de ce genre qu’on aimerait lire chaque matin avant de vaquer à nos occupations. j’ose esperer que les intellectuels et dirigeants africains vont se sentir suffisamment interpelés. Comment comprendre qu’a cause de ces accords avec la France, qu’à nos jours, la BCEAO ou la BEAC ne puisse pas avoir une veritable politique monetaire. Honte à nous.

  • Le 10 janvier 2012 à 12:12, par Burkinbiga En réponse à : AFRIQUE-EUROPE : Le déclin de l’euro implique-t-il la dévaluation du CFA ?

    C’est vraiment dommage pour l’Afrique francophone. Je pense que ces pays n’ont pas encore acquis leur indépendance.
    Nos dirigeants ne pensant qu’a eux même, ne serait ce pas a nous le peuple, la jeunesse éveillée de dire non a la persistance de ces pratiques ?
    Nous ne pourrons jamais nous développer tant que notre monnaie dépendra de la France. Malheureusement c’est avec la bénédiction de nos gouvernants que la France nous a pillée et continue de nous piller.
    VIVE L’INDEPENDANCE MONETAIRE.
    IL faut que nous les africains nous cessons d’être égoïste car c’est par égoïsme qu’on se contente des avantages de notre dépendance a la France.
    Mais nous devons reflechir, nous le peuple, nous les jeunes, car si un president africain integre disait non et reclammait sa dependance financiere c’est nos FRERES AFRICAINS que la France va eriger en rebelion contre ce president qui n’a fait que penser a son peuple.
    J’invite la jeunesse africaine a se rebeller et dire non a ces pratiques.

  • Le 10 janvier 2012 à 12:15, par Akily En réponse à : AFRIQUE-EUROPE : Le déclin de l’euro implique-t-il la dévaluation du CFA ?

    Merci pour cet article qui nous touche réellement là où ça fait mal. Ne sois pas surpris ou vexé qu’il n’y est pas bcp de commentaires... Depuis 2001 j’ai eu l’opportunité de participer à une Convention de Jeunes où les travaux avaient aboutis à deux propositions pour la monnaie unique en Afrique de l’Ouest. Union CFA + Union (Nigeria,Ghana) qui devait aboutir au "Cauris" : la monnaie unique.
    Est-ce que le projet est en marche ? ou dans les oubliettes ? quelqu’un peut-il me renseigner ? si vraiment c’est par manque de courage que pouvons nous faire au niveau du citoyen x ? je m’engage au moins à ventiler cet article au niveau de certains de mes contacts sociaux.

  • Le 10 janvier 2012 à 13:19 En réponse à : AFRIQUE-EUROPE : Le déclin de l’euro implique-t-il la dévaluation du CFA ?

    quelle inspiration Mr le journaliste ! c’est limpide, claire et nette.
    "Ne touche pas à mon FCFA sinon..., dit la France, "...ok, repond le président africain !.

  • Le 10 janvier 2012 à 13:55, par NONGASIDA En réponse à : AFRIQUE-EUROPE : Le déclin de l’euro implique-t-il la dévaluation du CFA ?

    Bravo,mon frère pour cette belle analyse sur le comportement irresponsable de non dirigeants et de nos prétendus intellectuels sur notre sous développement à cause du FCFA.

  • Le 10 janvier 2012 à 14:22, par tonidaouss@yahoo.fr En réponse à : AFRIQUE-EUROPE : Le déclin de l’euro implique-t-il la dévaluation du CFA ?

    Très belle analyse. Dommage que vous n’avez pas parlé de l’exemple libyen avec Mouammar Kadhafi qui a crée le dinar libyen (1 dinar =environ325 FCFA).Malheureusement nous avons laissé les occidentaux tuer ce visionnaire, ce leader charismatique que l’Afrique ne connaitra plus âpres ceux qu’elle a connus déjà. C’est dommage aussi qu’actuellement les gens du CNT ne veuillent plus voir leur propre monnaie. Merci mon frère, vous faite partie des éclaireurs de ce continent. Très content de cette analyse que j’ai toute de suite archivée

  • Le 10 janvier 2012 à 14:31, par le bon citoyen En réponse à : AFRIQUE-EUROPE : Le déclin de l’euro implique-t-il la dévaluation du CFA ?

    Merci à Mr JP Pougala pour cette vision claire des choses.
    Tout juste pour rajouter que parmi les pays que vous avez cités, seul Madagascar a négocié son indépendance. Tout le reste l’a conquis par la lutte. On ne te donne jamais une indépendance sur un plateau pour rien. La France avait pris soin de tout enlever avant de nous la tendre. Et comme le nègre ne jure que par lui-même on a préféré prendre pour au moins être un chef d’état.
    L’Afrique francophone n’a pas eu de leader charismatique à l’indépendance. Ils n’y avaient que des faux intellectuelles dont l’ambition était de s’accaparer des territoires pour assurer leur arrière. La France l’a compris et a partager le gâteau avait nos 1er dirigeants qui ne sont que des traitres.

    L’Afrique du nord était dirigée par des patriotes prêts à se sacrifier pour une cause, les nègres préfèrent le moi.

    Aujourd’hui on a l’impression que les chefs d’état africains ont tellement peur de la France que depuis le début de la crise, personne n’ose en parler. Nos dirigeants ont peur que le peuple leur demande des comptes. Ils se disent quelque soit ce qui arrive, moi et mes enfants ne souffrirons pas.
    Prenons le cas où la France se bat pour les taxes sur les transferts d’argent. Cette décision permettra à la France d’engranger des milliards par les colonies consommatrice de CFA car toutes nos transactions passent par la France. Et que dit nos dirigeants, rien.

    Je souhaite qu’on dévalue le FCFA, au moins le peuple se soulèvera pour qu’on quitte cette monnaie, car aucun dirigeant de la zone CFA ne fera car ça les profite.

  • Le 10 janvier 2012 à 15:35 En réponse à : AFRIQUE-EUROPE : Le déclin de l’euro implique-t-il la dévaluation du CFA ?

    Bel article à la nuance près que même si tu amènes les cantines de Guiro à Paris,tu n’auras pas des €.Pour cela qu’ils sont obligés de garder toutes ces liasses de billets par devers eux

  • Le 10 janvier 2012 à 18:46, par tièkadiyé En réponse à : AFRIQUE-EUROPE : Le déclin de l’euro implique-t-il la dévaluation du CFA ?

    Merci M. Jean Paul. Sur les forums, lorsque tu remets en cause les peuples africzains et leurs dirigeants, il y a des gens comme les Touabga qui pensent que tu n’es qu’un ignare et qui n’hésitent pas à s’en prendre vertement à toi.

    Depuis longtemps on parle de la monnaie commune de la CEDEAO mais que constatons-nous ? On nous dit que les pays anglophones doivent d’abord se regrouper pour créer une monnaie commune avant d’intégrer le CFA. Une aberration en mon sens. Pourquoi sommes-nous incapables d’aller directement à cette monnaie ? On définit des critères soit-disant de convergeance, on s’assoit sur ses deux fesses pour dire que ça avance, pourtant tièkadiyé, Touabga, Kôrô et autres Goama ne voyons rien venir.

    Tout compte fait, la vérité est qu’aucun africain n’est assez courageux pour sacrifier sa place et sa vie pour les autres (en dehors de moi bien sûr). Personne n’est assez têtu comme TS pour risquer sa vie et dire non à Sarko et sa merde de patrie.

  • Le 13 janvier 2012 à 22:02, par situsavais En réponse à : AFRIQUE-EUROPE : Le déclin de l’euro implique-t-il la dévaluation du CFA ?

    Vous faites bien de parler de cette histoire de décrochage du CFA de l’EURO. Il y’a plus de 20 ans la CEDEAO était prête à lancer la monnaie unique en intégrant le Ghana et le Nigéria, des français dit économistes ont sabordé les dernières rencontres en intoxicant leurs valets francophones. Au Burkina, à la télé nationale, ils sont venus dire que ce n’est pas réalisable parce les économies des pays anglophones (ghana, nigéria) ne sont pas au même niveau que les nôtres ; bien que jeune économiste en ce moment, j’étais choqué de leur argumentaire. L’intervenant, lui-même, visiblement très gêné a trouvé une porte de sortie en disant qu’il faudrait vérifier la possibilité dans une vingtaine d’année. Ce terme est bien révolue aujourd’hui et toujours rien. La sape continue. Nos économies sont en croissance, elles ont résisté après une dévaluation de 100% - je ne vois aucun pays européen (peut-être l’Allemagne) résister à une telle dépréciation. La réalité c’est que la France avec sa banque centrale qui thésaurise la contrepartie de l’or de la BCEAO et de la BEAC tire un énorme profit de cette distorsion exploitante. Y’a eu tellement d’opportunités pour que la rupture se fasse à notre profit, mais nos chefs d’Etats semblent avoir bu quelque chose qui les empêche de réfléchir ou de voir. La démarche par la CEDEAO est limitative et gagnerait à inclure la zone BEAC, ces entités évoluent dans un même environnement économique et utilisent la même monnaie, le CFA. Donc un simple protocole réglerait l’affaire. Pour que nous tirions profit de la mondialisation il est impératif que nous nous présentions au reste du monde sans intermédiaire ; cela n’est possible que si cette indépendance monétaire est octroyée ou arrachée. On nous ridiculise jusqu’à nous faire douter de la convertibilité de notre monnaie si nous quittions l’Euro, quel ridicule opium ! Si la monnaie du Ghana est convertible, si la monnaie du Nigéria est convertible pourquoi cesseraient-elles de l’être quand elles se verraient renforcer par leur assemblage dans un seul panier ? Cette monnaie, sera soutenue par non seulement des actifs presque "proches du disponible" composante exceptionnelle de nos économies mais aussi du rapatriement de l’or physique stocké dans la Banque de France ; peut-on mieux valoriser internationalement sa monnaie ? Le nature du franc CFA (les français, eux-mêmes, n’utilisent plus le franc) est une distorsion grave, très grave aux règles et conventions sur les échanges du commerce international mais nos dirigeants n’ont d’yeux et d’oreilles que pour la mère patrie : La FRANCE de Jeanne d’Arc. En attendant, subissons.

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