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INHUMATION DE SAMUEL KIENDRÉBÉOGO : Le « patriote » repose désormais à Saponé

Publié le dimanche 8 janvier 2012 à 23h43min

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Décédé brusquement le 4 janvier 2012 à Ouagadougou , à l’âge de 63 ans, le journaliste burkinabè, Samuel Kiendrébéogo, précédemment en service à la radio Voix de l’Amérique (VOA), a été inhumé, le samedi 7 janvier dernier, à Saponé, son village natal.  Patriote convaincu, selon plusieurs de ses proches, cet homme des médias s’en est allé à jamais.

Rentré au pays courant décembre 2011 pour quelques jours de vacances, Samuel Kiendrébéogo, de l’avis de bon nombre de confrères, se portait comme un charme. Il avait même mis ce séjour à profit pour régulariser sa situation de retraité de la Fonction publique burkinabè, afin de jouir tout naturellement, d’une pension. Personne ne s’imaginait qu’il allait passer de vie à trépas de si tôt. Mais ainsi est la mort, un mystère ? ! Marcel Bélem, journaliste sportif à la retraite, précédemment en service aux Editions Sidwaya, a confié avoir bu un verre avec lui, le jour de Noël, à son domicile à la Patte d’oie, secteur N°15 de Ouagadougou. « Il se portait bien », a-t-il lâché, au détour d’une causerie, au lendemain de sa disparition.

Cet avis est partagé par l’animateur de la Radiotélévision du Burkina (RTB), Issa Napon, qui dit également avoir rendu visite à Samuel Kiendrébéogo, le jour de la fête de la Nativité. « Nous avons beaucoup échangé et promis de nous revoir, mais hélas ? ! », a rapporté ce confrère. Rien ne présageait le départ de Samuel Kiendrebeogo du monde des vivants, jusqu’à cette date du mercredi 4 janvier 2012, veille de son retour aux Etats-Unis, où il devrait rejoindre son poste, au service francophone de la VOA. Selon les indiscrétions, il prévoyait de quitter définitivement l’Amérique en décembre prochain, pour revenir profiter d’une retraire méritée au bercail. Hélas ? ! Le jour de sa mort, a-t-on appris, Samuel Kiendrébéogo qui se portait "très ? bien" dans la matinée, a été retrouvé inanimé, sur le divan de son salon, aux environs de 17 heures par des voisins venus lui rendre visite.

L’autopsie pratiquée aurait révélé une mort suite à une crise cardiaque, pendant sa sieste. Toujours sous le choc après sa disparition, ses parents, ses amis, ses confrères et les autorités burkinabè l’ont accompagné, le samedi 7 janvier 2012, à sa dernière demeure, à son domicile de Saponé, son village natal. L’émotion et la tristesse se lisaient sur le visage de tous ceux qui ont assisté à l’inhumation Aussi bien les anonymes que les personnalités n’arrivaient visiblement pas à admettre la mort de ce journaliste « rompu au métier ».

Des hommages biens mérités

Au rang des personnalités présentes, l’on notait le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Alain Edouard Traoré, celui de la Culture et du Tourisme, Baba Hama. Aussi, les anciens Premiers ministres, Tertius Zongo et Paramanaga Ernert Yonli ont tenu à faire le déplacement. Touchés par cette perte, tous ont assisté à l’inhumation du défunt, précédée quelques heures avant, de l’absoute en l’église Notre-Dame de Lourdes de Saponé et d’une veillée de prière, tenue la veille au domicile du disparu à Ouagadougou. Avant l’acte d’enterrement proprement dit, il y a eu trois interventions, de véritables speechs d’hommage. S’appuyant sur des extraits d’interviews que le défunt avait accordées à certains organes de presse, le ministre de la Communication, entre regrets et espoirs, a salué la mémoire d’ ?« un très grand journaliste, un professionnel mondialement connu ».

Pour lui, Samuel Kiendrébéogo, en plus d’être un passionné de journalisme, était un patriote qui a contribué à la promotion de l’hymne national au sein de la communauté burkinabè aux Etats-Unis. Estimant qu’il constitue un « bel exemple » à suivre pour les jeunes journalistes, il a souhaité que ses proches aient la force nécessaire pour comprendre et supporter cette disparition. Le porte-parole des amis du défunt, Mamoudou Ouédraogo, conseiller à la Présidence du Faso et ancien ministre de la Culture, a abondé dans le même sens, non sans louer les qualités de l’homme que l’on pleure. Il a loué sa « fidélité en amitié », son « penchant à faire du bien dans ce monde cruel », etc. « Le malheur de perdre Samuel ne doit pas nous faire oublier le bonheur de l’avoir connu », a-t-il conclu, pour boucler son discours très poétique.

Le messager de la VOA, Mathieu Lavoie, anecdotique, a rendu hommage à un « collègue qui faisait son travail avec conscience, enthousiasme et qui était disposé à donner un coup de main ». Aussi curieux que cela puisse paraître, a-t-il relevé, Samuel est décédé un mercredi, le jour de son émission « Médias d’Afrique et d’ailleurs », sur les ondes de la VOA. Qui plus est, a-t-il signifié, la radio a diffusé une de ses anciennes émissions, le 4 janvier 2011 aux environs de 19 heures TU, sans savoir qu’il n’était plus de ce monde. De son côté, la représentante des petits-fils du disparu, Andy Joël Ilboudo, a dit tout l’amour qu’il portait à leur égard. « Tu savais nous dorloter ? ! », a-t-il soutenu à son endroit, avant d’achever son intervention par une formule très chère à leur grand-père ? : « Ici la Voix de l’Amérique, Samuel Kiendrébéogo ».

Ce fut le plein d’hommages à "l’enfant de Saponé". Marié depuis mai 1981, Samuel Kiendrébéogo laisse une épouse inconsolable, Cécile et une fille qui n’a pas pu effectuer le déplacement pour prendre part aux obsèques. Que son âme repose en paix ? !

Kader Patrick KARANTAO (stkaderonline@yahoo.fr)


Qui était Samuel Kiendrébéogo ? ?

Journaliste de formation, aussi bien connu au Burkina Faso qu’ailleurs, Samuel Kiendrébéogo ou «  ?Samuel Kiendre ? » comme on l’appelait affectueusement, est né en 1949 à Saponé, à quelques encablures de Ouagadougou. Il a eu un cursus scolaire qui l’a conduit, à partir de 1962, au petit séminaire de Pabré, au Collège Joseph Moukassa de Koudougou et à Abidjan où il a fait des études en journalisme avant d’intégrer la Fonction publique burkinabè. Après avoir servi à la Radio nationale, à Sidwaya et collaboré au quotidien privé «  ?L’Observateur Paalga ? », cet homme des médias a connu une traversée du désert, sous la Révolution, comme d’autres confrères de son époque.

Après quoi, Samuel Kiendrébéogo avait mis son savoir et son expérience au service de la jeunesse, en dispensant des cours au Centre de formation professionnelle de l’information (CFPI), actuel Institut des sciences et techniques de l’information et de la communication (ISTIC). Il y a encadré des confrères comme Cyriaque Paré, actuel directeur de la communication du Premier ministère. Et c’est à force de persévérance qu’il a pu intégrer, en 1993, à l’issue d’un concours, la radio américaine, la Voix de l’Amérique (VOA), sur laquelle on entendait très souvent sa voix au timbre typé. Affable et plein d’humour, à entendre ceux qui l’ont connu et côtoyé, Samuel Kiendrébéogo s’est installé dès lors au pays de l’Oncle Sam où il vivait jusque-là, avec sa femme, une employée de la Banque mondiale. Soucieux de l’avenir des jeunes journalistes à qui il prodiguait par moments, des conseils, il a initié un prix portant son nom au concours Galian, histoire de promouvoir l’excellence au sein du corps de métier auquel il appartenait. "Grande voix" de la radio, Samuel Kiendrébéogo s’est éteint dans son sommeil, au moment où l’on s’attendait le moins. Quel destin ? !

K.P.K


Des souvenirs du défunt

Tertius Zongo, ancien Premier ministre : « Je connais Samuel depuis une très longue date, mais nous avons vraiment collaboré de façon très étroite quand j’étais ambassadeur à Washington. Là-bas, on n’avait pas une association de Burkinabè et il a œuvré à la création de cette structure. C’est lui qui a initié la récitation de l’hymne national, le Ditanyè, à toutes les rencontres qu’on avait. Il en a fait une tradition. Quand je suis revenu à Ouagadougou comme Premier ministre, on a gardé de bonnes relations. On s’appelait tout le temps. Il faisait tout pour rendre le Burkina visible sur les ondes de la VOA. C’est quelqu’un qui a aimé son travail et surtout son pays. Au cours de ma fonction de Premier ministre, je n’ai jamais prononcé un seul discours sur la situation de la nation, sans qu’il y ait la touche de Samuel Kiendrébéogo »

Edouard Ouédraogo, directeur de publication de l’Observateur Paalga : « Samuel, c’était un petit frère, un ami et un confrère. J’ai surtout apprécié sa vaste culture et la méthode avec laquelle, il défendait ses idées. Nous pouvions rester, des heures, à discuter sur un sujet sans pour autant tomber d’accord, mais c’était toujours un plaisir pour moi d’échanger avec lui. J’ai apprécié sa plume quand il collaborait avec l’Observateur Paalga, en animant les rubriques ?"Mam Tifou" ? et "Les Billets craquants". Et plus personne n’a pu vraiment maintenir son niveau depuis lors. La dernière fois que j’ai discuté avec lui, c’était le 23 décembre dernier. On a parlé de politique et de tout. On avait prévu de se revoir, mais la providence en a décidé autrement »

Bernard Zangré, journaliste et neveu du défunt  : « Samuel était tout pour moi. Je lui dois toute ma carrière, pour ne pas dire toute mon enfance et ma scolarité. Si je suis dans le monde des médias, c’est grâce à lui. J’ai toujours gardé de lui, l’image d’un travailleur consciencieux et honnête »

Propos recueillis par K ?.P.K

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 9 janvier 2012 à 05:11, par Sibiri Sawadogo En réponse à : INHUMATION DE SAMUEL KIENDRÉBÉOGO : Le « patriote » repose désormais à Saponé

    Samuel
    Tu étais la droiture, l’éclaireur, l’anticipateur, le guide, l’expérience et le modéle pour la communauté Burkinabé á Washington.

    Je témoigne de ton implication personnelle pour nos manifestations culturellese et sportives, ce qui t’a valu le titre de conseiller principal de l’ABURWA. Ta ponctualité légendaire, ton enthousiame et ta perspicacité ont été déterminants dans la vie et le succés de notre Association. Je te vois encore encourager les fréres et soeurs á se dépasser pour venir au sécour de nos parents victimes des innondations au Pays, d’entonner le Di-tanyé pour ouvrir nos multiples cérémonies, sur le terrain de foot-ball lors de nos journés de plein air.

    Je témoigne aussi que tu as offert plus souvent que de coutume l’antenne de la voix de l’Amérique á beaucoup de nos autorités et á d’autres compatriotes, pour faire connaitre les opportunités, les défis et les valeurs Faso du Burkina Faso. A cet effet, tu n’avais de cesse de m’appeler pour t’enquérir des personnalités en visite ou des dossiers du Burkina Faso en discussions á la Banque mondiale.

    Samuel,tu resteras un ami et un frére pour ce que tu as été. Sois rassuré que le flambeau que tu as porté avec tant d’abnégation, d’ardeur et de dévouement ne vascillera pas. Repose en paix et donne á Cécile la force de continuer ton oeuvre.

  • Le 9 janvier 2012 à 06:47, par Une fidèles auditrice En réponse à : INHUMATION DE SAMUEL KIENDRÉBÉOGO : Le « patriote » repose désormais à Saponé

    J’ai été très choquée par la triste nouvelle ! Cela fait plus de 20 ans que je l’écoutait à la VOA ! !
    Journaliste émérite, repose en paix !
    Une fidèle auditrice.

  • Le 9 janvier 2012 à 17:41, par Aburwa En réponse à : INHUMATION DE SAMUEL KIENDRÉBÉOGO : Le « patriote » repose désormais à Saponé

    Salut SAM !

  • Le 9 janvier 2012 à 21:09, par Zongo En réponse à : INHUMATION DE SAMUEL KIENDRÉBÉOGO : Le « patriote » repose désormais à Saponé

    Samuel, il faut que tu reviennes ! Toi et moi avions promis de terminer le match de la finale de football dame entre le Japon et les USA. Nous l’avions regarde pendant 10-15 minutes et etions monte pour manger dans ton salon. Tu avais enregistre ce match car tu aimais le foot, moi aussi.
    Chez toi, de nombreux ressortissants Burkinabes, surtout les jeunes, se retrouvent les weekends pour causer et se detendre. Toi et ta gentille femme Cecile, acceuillez tout le monde comme vos enfants et les encouragent a se battre dans le pays de l’oncle SAMUEL, en fait, ton pays.
    Nous avions tenu une messe a ton domicile, pour que ton ame se repose en paix et que, par ton esprit, nous guide comme tu l’avais toujours fait.

    A cecile je lui dis d’etre forte et de s’assurer que les nombreux Burkinabes et leurs amis qui se retrouvent chez lui a chaque evenement continueront d’y aller, au nom de votre gentillesse et votre role de mere. Je suis avec toute la famille.

    Je profite remercier tous ceux qui, de loin ou de pret ont contribue a organiser le depart de madame Kiendrebeogo a l’aeroport de Dulles. Un salut Particulier a Bibiane Damiba, Mathurin SOME et Tantie Alice pour le gros travail effectue a cette occasion.

    Je profite aussi pour demander au responsable de la communaute Burkinabe de Washington de faire des efforts pour limiter ses retards. Il etait arrive a l’aeroport apres que Cecile et son neuveu David soient partis. Aussi, il etait arrive apres la messe celebree au domicile Mr. Kiendrebeogo. En tant que digne representant, il se doit d’etre a l’heure dans des situations pareilles pour donner l’example et montrer du serieux dans ce qu’il fait. Peut-etre qu’il ne recevait pas les infos a temps, ce qui pourrait se justifier.

    Chaque fois chacun de nous pensera a Samuel, il sera la a cote pour nous ecouter et montrer la voie a suivre.

    Merci a tous,

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