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Forum national de l’eau du Togo : Des résolutions pour booster le secteur

Publié le dimanche 8 janvier 2012 à 23h56min

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Le Forum togolais de l’eau et de l’assainissement a pris ce vendredi 6 janvier 2012. La rencontre s’inscrit dans le cadre de l’initiative A l’Eau l’Afrique, A l’Eau le Monde ! qui accompagne 6 pays de la sous-région (Bénin, Burkina Faso, Mali, Niger, Sénégal et Togo) dans la préparation du 6e Forum mondial de l’eau (FME), Marseille 2012. Les 48 heures d’intenses échanges ont permis aux acteurs du secteur au Togo de faire le point sur la situation de l’eau et de l’assainissement dans leur pays, d’explorer des pistes de solutions et d’adopter des engagements qui leur permettront de se rapprocher des ambitions que le Togo s’est fixé d’ici à 2015 dans le cadre des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD).

Le Togo possède d’abondantes ressources hydrauliques : 19 milliards de m3 par an, soit 3 000 m3 par habitant. Mais le retard accumulé au cours des années de crise politique place le pays, pour l’accès à l’eau et à l’assainissement, bien derrière les autres pays de la sous région. En 2006, une politique nationale d’approvisionnement en eau a bénéficié aux milieux ruraux et périurbains. Le taux d’accès à l’eau en zone rurale avoisine aujourd’hui les 42% et se rapproche des 66% de taux de couverture visé pour 2015. En ville, par contre, seuls 34% des habitants ont accès à l’eau potable. Quant au taux national d’accès à l’assainissement, il est estimé à 12%. L’effort à produire en trois ans pour atteindre les 55% des OMD est encore très grand.

Sur ces faibles indicateurs concernant l’accès des populations aux services d’eau et d’assainissement, les participants au Forum National de l’Eau s’accordent sur un certain nombre de raisons.
Tout d’abord, on note l’insuffisance des financements qui est liée essentiellement à la suspension de l’aide internationale durant les 15 années de crise politique qu’a connues le pays, sans oublier la faible mobilisation de ressources internes.

Ensuite vient la gouvernance pas encore très performante dans le secteur. A ce niveau, on note, entre autres, l’absence d’un système d’information à même de favoriser une meilleure maîtrise du secteur et d’assurer la coordination des investissements. La gouvernance actuelle ne permet pas de bien suivre l’évolution des indicateurs. Les nombreux dispositifs législatifs et réglementaires visant à dynamiser le domaine ne sont pas appliqués. Le manque de communication et d’organisation entre acteurs et la faible implication des populations dans la gestion des ouvrages d’eau et d’assainissement ont aussi été soulignés. A cela l’on peut ajouter les difficultés dans le processus de décentralisation (faiblesses des moyens humains, techniques et financiers alloués aux autorités locales).

Pour résoudre ces difficultés et contribuer à booster le développement du secteur, les acteurs togolais de l’eau et de l’assainissement ont adopté des résolutions assorties de messages forts. Que ce soit sur le financement ou sur la gouvernance de l’eau, des engagements ont été pris.
Au nombre des résolutions, il a été retenu de pérenniser le débat national sur l’eau. Un fonds national de l’eau et de l’assainissement doit être mis en place. Il pourrait être alimenté par l’institution de taxes et l’implication de la diaspora togolaise. Le renforcement de la coopération décentralisée et l’amélioration de la gestion des fonds de la coopération internationale devraient permettre d’accroître les investissements dans le secteur. L’application effective des textes législatifs et réglementaires existants ainsi que la mise en place de bases de données sur l’eau et l’assainissement dans le pays et ses régions permettront de renforcer le système d’information. Des actions de sensibilisation et d’éducation des populations sur les questions d’eau et d’assainissement ont également été retenues.

Au vu de ces résultats, le ministre de l’Eau, de l’Assainissement et de l’Hydraulique villageoise, le Général Zakari Nandja, a exprimé par la voix de son directeur de cabinet, Kounadi Diabakté, toute sa satisfaction, espérant que le forum national de l’eau soit l’aube d’un lendemain meilleur pour le Togo.

‘’La grande mobilisation prouve que l’eau est un élément essentiel du développement. Nous avons atteint nos objectifs. Ce n’était pas évident quand on nous informait en octobre que nous devions organiser un forum avant Marseille’’, renchérira le président du comité d’organisation et secrétaire général du ministère en charge de l’eau, Kuéssan Kué-Zoun Assiongbon.

‘’Ce forum est une vraie réussite’’, a commenté pour sa part Virginie Bineau, directrice du développement institutionnel d’Eau Vive Paris. Virginie Bineau a par ailleurs présenté le Forum Mondial de l’Eau de Marseille : acteurs, enjeux, préparatifs, conditions de participation, événements au programme.

Outre les travaux en salles, le forum national de l’eau et de l’assainissement du Togo a été marqué par une caravane pour l’eau qui a traversé toute la ville de Lomé pour s’achever sur l’esplanade du Palais des Congrès où a eu lieu La Fête de l’Eau de Lomé. Ce grand concert a réuni des artistes togolais de renom comme les 109 Connections, Master Popa et bien d’autres. Nous y reviendrons.

Grégoire B. BAZIE, Envoyé spécial à Lomé

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