La preuve est que c’est en toute modestie et partage que les fêtes de fin d’année ont été célébrées. Ce qui est un bon signe et qui témoigne de ce que la bonne gouvernance ne concerne pas seulement le gouvernement, quand bien même, il doit d’abord donner l’exemple. Maintenant qu’il donne l’exemple à travers des paroles et des actes, pourquoi donc ne pas lui faire confiance et le prendre au mot ?
A des journalistes confrères qu’il avait conviés à sa résidence, le chef du gouvernement disait à peu près ceci : « si vous avez des cas de malgouvernance économique et politique, de détournement ou de corruption avérés, n’hésitez pas à nous en parler.

Nous sommes prêts à prendre les mesures nécessaires pour lutter contre la corruption, la mal gouvernance, les détournements et l’enrichissement illicite ». Ce jour-là, il a donné l’exemple du « verger de Koudougou » révélé par la presse, où le maire Seydou Zagré n’a pas joué convenablement son rôle. On sait aujourd’hui que le maire a été suspendu et que des mesures ont été prises pour dédommager le vieux propriétaire du verger. On sait également ce qui est arrivé à Séraphine Ouédraogo, maire de Boulmiougou pour « avoir trempé » dans les affaires de parcelles de son arrondissement. Face à l’affaire Ousmane Guiro, on a vu la prompte réaction du chef de l’Etat et la suite que le gouvernement compte donner à cette affaire qui dépasse l’entendement.

De Diapaga où il était avant-hier avec une partie de son équipe pour procéder au lancement de la campagne de chasse, il a demandé à tous les fonctionnaires de faire leur travail avec loyauté. En même temps, il a lancé un signal fort pour leur faire comprendre que tous ceux qui se comporteraient comme Guiro Ousmane, qui n’est ni un opérateur économique encore moins un homme d’affaires, répondront devant le peuple, devant la Nation. « C’est un signal et chaque fois que nous allons avoir la preuve qu’un fonctionnaire s’est enrichi de façon illégale, nous serons sans pitié », a-t-il lancé. En tout cas, moins d’un an après la composition de son équipe, on peut dire qu’il donne des signes encourageants et qui devraient nous interpeller tous.

Car, tout comme les forces de défense et de sécurité qui nous demandent de coopérer avec eux afin qu’elles puissent lutter efficacement contre l’insécurité et le banditisme, le gouvernement qui ne peut tout faire tout seul a sans doute besoin de notre coopération et de notre engagement à tous les niveaux pour réussir sa mission ; celle de pourvoir à nos besoins les plus essentiels que sont l’éducation, l’accès à l’eau potable, à la formation professionnelle et à l’emploi, au travail décent, à un cadre de vie sain et sécurisé, en somme, à un environnement de paix sociale.

Cela passe par la confiance réciproque. Si le gouvernement donne des signes assez rassurants, il nous appartient aussi en retour de saisir la balle au bond. Car si nous avons soif que les mentalités changent véritablement, que plus rien de négatif ne soit comme avant ; nous avons la responsabilité de « maintenir le cap ». Afin que les acquis importants obtenus après des sacrifices consentis, ne fondent comme beurre au soleil.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso