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2012 : le « Take off »*…

Publié le mercredi 4 janvier 2012 à 00h30min

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Le Président du Faso a présenté le 31 décembre le traditionnel message du Nouvel an. Selon les politistes, c’est de coutume dans les nations « civilisées » que le premier responsable du pays exprime ses opinions sur l’année qui s’écoule et tracer les perspectives pour l’année qui commence ? Blaise Compaoré n’a pas dérogé à la règle. Trois temps forts ont essaimé son propos 2011 ? D’abord, une esquisse de bilan de l’Année 2011 : « L’année qui s’achève a été marquée dans notre pays par une crise sociale, confirmant que l’évolution des nations est toujours ponctuée d’épreuves » affirme d’emblée le Président Compaoré.

En effet 2011 a été, si l’on peut dire, une année d’inondations, semblable aux flots qui ont submergé une partie du Burkina Faso un certain 1er septembre 2009. Car la violence vécue était aussi dévastatrice que les eaux de 2009. Les eaux renversent et emportent, la violence assomme et traumatise... Cependant, cette violence que nous nous sommes administrée a fait progresser la conscience citoyenne et la responsabilité patriotique. Au plan politique, le Président du Faso indique « l’analyse de ces événements doit conduire à une prise de conscience sur la nécessité de préserver les valeurs fondamentales qui éclairent le chemin de notre marche vers une démocratie fortifiée ».

Ces valeurs dont nous avons hérité de nos parents s’appellent dignité, fraternité, solidarité, patriotisme, hospitalité, et la liste n’est pas close. Au finish, le Président du Faso estime que « la sagesse de notre peuple et son sens de la pondération ont toujours fait triompher la retenue et le consensus dynamique à chaque fois que l’harmonie sociale a été menacée ».

Ensuite, l’année 2011 a également connu de nombreuses réformes. Dans la haute hiérarchie des affaires politiques, des têtes sont tombées, d’autres ont poussé : nos hommages aux unes et aux autres. La bonne gouvernance est devenue une préoccupation majeure. Les abus de pouvoir se raréfient. Les enfants et ô les jeunes sont plus respectés dans l’expression de leurs droits. 2011, au Burkina, a été terrible, mais le terrible aussi instruit et forme dans la durée à accepter la triste réalité de nos vies et la noble exigence de la formation de l’esprit national. Cette conscience neuve acquise par césarienne servira, sans nul doute, à engranger d’éclatantes victoires dans un futur immédiat.

Une démocratie fortifiée, c’est celle que nous avons cherchée ensemble par les travaux du CCRP et continuons à chercher dans des débats formels et non formels. De cette manière, ce sont les Burkinabé eux-mêmes qui prennent le taureau par les cornes pour donner à la pratique démocratique qui est la leur, la force de leur volonté, la profondeur de leurs aspirations et l’horizon de leur vision communautaire de la vie et de leur nation. Personne ne saurait le faire pour eux. L’enjeu fondamental de ces efforts de réajustement démocratique, c’est, selon le Président dans le document déjà cité, " la promotion de la culture managériale et de résultat, du professionnalisme et de l’éthique, de l’excellence et de l’intégrité, vecteurs essentiels pour l’enracinement des bonnes pratiques et la mise en œuvre réussie des réformes institutionnelles.

" On ne sort pas de son temps, comme on ne saurait sauter par-dessus la terre ! Trêve de politique politicienne : nous avons là toute la matière et toute la manière de notre développement. Il nous reste à mouiller ensemble nos boubous, nos bras, nos cœurs et nos rancœurs, notre cerveau.

Enfin, et l’avenir ? Que nous réserve-t-il ? Il ne sera rien d’autre que le couronnement de nos efforts. Le gouvernement met en œuvre la stratégie de croissance accélérée et de développement durable ; il ouvre les chantiers des pôles de croissance de Bagré, du Sourou, de Samandéni ; il prend des initiatives pour répondre à l’urgence et à la détresse des populations des effets de la mauvaise saison agricole ; ainsi des dispositions sont prises pour assurer l’approvisionnement en denrées alimentaires des régions déficitaires.
Des initiatives relatives à la modernisation de l’agriculture, à la création d’unités de transformation, à la formation des cadres et de la jeunesse … sont impulsées par le gouvernement.

Alors, si le passé immédiat nous a doté d’une conscience collective plus sensible aux droits humains et à la justice sociale, si le présent se fait un honneur de gérer cette conscience en l’associant aux exigences du professionnalisme dans la réalisation des projets de développement, si l’avenir immédiat du Burkina, à la manière d’une ruche, s’annonce laborieux et palpitant, le pays connaitra un nouvel élan en 2012, rampe de son décollage vers un Burkina émergent. Pour cela, il faut répondre à cette invite du Président du Faso « J’appelle l’ensemble des burkinabè, aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur, à toujours œuvrer dans le sens de l’intérêt supérieur de notre chère patrie ».

Si tel est le cas, il est loisible de proclamer que impossible n’est pas burkinabé ; cela ne se dit pas seulement sur les terrains de football... Les Anciens disaient : voilà l’espace et voici le cheval : ici et maintenant seulement se reconnaissent les vrais cavaliers.

Bonne et heureuse Année 2012 à nous tous.

*« Take off » : terme qui, chez les analystes de l’économie du développement signifie « le décollage… »

Par Ibrahiman SAKANDE
Email : sakandeibrahiman@yahoo.fr

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 4 janvier 2012 à 07:12 En réponse à : 2012 : le « Take off »*…

    take off pour aussi dire qu’il y en a beaucoup de gens de ce régime qui détournent plus de 2 milliards pour s’envoyer en l’air et comme quoi,l’impossible n’est pas burkinabè pour ce clan mafieux de ce régime moribond que tu vuvuzèles tant et nous parler de civilité,je parlerai d’incivisme,de corruption et en somme,de mal gourvernance

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