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Contre la corruption, la Victoire est-elle possible ?

Publié le mercredi 28 décembre 2011 à 01h32min

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La corruption est un mal qui gangrène sérieusement l’économie des Etats à travers le monde, dans notre pays la corruption est devenue une pratique courante dans presque tous les secteurs d’activités.
D’années en années, des structures tel le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) s’illustrent dans le combat contre ce fléau, mais la pathologie ne fait que gagner du terrain. Le mal est profond, tellement profond que les forces de défense et de sécurité apparaissent en tête du classement. Le rapport 2010 du REN-LAC, sur l’état de la corruption au Burkina en apporte encore la preuve, et cela fait des années, que les corps habillés caracolent tristement en tête des "hits" de la corruption.

Déjà qu’on arrive pas à juguler le phénomène dans les autres corps de métier, son enracinement au sein des forces de défense et de sécurité en dit long sur l’issue du combat que le Burkina Faso mène en la matière. La victoire, on le présage, ne sera pas au rendez-vous de si tôt, et peut-être pas un jour. L’on est pessimiste, pour la pure et simple raison que le contexte de "vie chère" y joue un rôle. Les Burkinabè de tout bord, souffrent de la pauvreté. Peut-on, dans ce contexte, résister à la tentation de se laisser corrompre ? Ce n’est pas du tout évident. Quand on a par exemple son enfant, malade et couché à l’hôpital et qu’on n’a pas le moindre Kopeck, on pourrait se livrer à tout pour le sauver.

On est prêt à fermer les yeux sur une pratique interdite ou à échanger un service contre des billets de banque. Et personne, dans cette situation, ne peut faire le contraire, à moins qu’elle ne veuille voir son enfant mourir. Ce qui est difficilement admissible. La pauvreté alimente la corruption et l’accentue même. Ceci n’explique pas forcément cela, mais la réalité est têtue.

Pauvres comme des rats d’église, les Burkinabè incarnent de moins en moins "l’homme intègre" qu’on leur reconnaît. Les gens croulent sous le poids des charges de toute sorte, alors que les ressources financières sont limitées. Le pays est pauvre et ses hommes avec. C’est en cela que la corruption trouve un terrain fertile au Burkina. Loin d’encourager le pratique de la corruption, nous pensons qu’elle est comme le virus du Sida. Coriace ! arrivera-t-on à vaincre le fléau au Burkina ? La question reste posée. Mais ce qui est sûr, c’est que la victoire n’est pas pour demain et peut-être même pas pour après demain. Invincible corruption !

Kader Patrick KARANTAO (Stkaderonlin@yahoo.Fr)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 28 décembre 2011 à 09:28 En réponse à : Contre la corruption, la Victoire est-elle possible ?

    La vie par définition est chère et dire que c’est à cause de la vie chère qu’il y a corruption,c’est FAUX et ARCHI-FAUX.Au lieu de désigner les vrais responsables,les vrais coupables et dire comment faire pour les combattre,vous êtes là à embobiner les gens comme si la vie chère concerne ces 10% de burkinabè corrompus qui détiennent les 80% des ressources de ce pays.Ces corrompus ne connaissent pas la vie chère puisqu’ils sont capables :
    - de casquer en un seul jour des dizaines de millions pour se payer une 4x4 étant donné qu’ils ont déjà des bunkers,
    - ne se soignent meme pas dans ce pays,
    - voyagent quand ils veulent,
    - mangent en abondance tout en balançant les restes à la poubelle comme les occidentaux,
    - entretiennent plusieurs maitresses à la fois,
    - leurs enfants étudient ailleurs ou ceux qui sont là,dépensent dans les maquis huppés le week-end sans compter etc...!
    Ces corrompus,on les voit,on les connait dans ce pays mais ils sont intouchables parcequ’ils font partie du système,de ces 10% de voleurs qui narguent les 90% des vrais Burkinabè,les intègres qui eux,subissent la vie chère.
    Alors accuser la vie chère pour expliquer ce cancer qu’est la corruption qui mine dangeureusement la société burkinabè,c’est se moquer de notre intelligence collective puisque le phénomène de "vie chère" existe dans tous les pays du monde,meme dans les pays developpés,riches et pourtant la corruption n’est pas autant developpée,n’est pas aussi visible comme ici.
    Donc monsieur le journaliste,pour combattre un mal comme la corruption,c’est une question de volonté politique mais comme nos gouvernants sont les premiers à baigner dedans et dans l’impunité la plus totale,il est normal qu’elle prendra encore de l’ampleur car,qui peut me dire que si Thom Sank était toujours au pouvoir,le pays serait autant corrompu ?Avec les TPR malgré quelques dérives,dans sa croisade contre la corruption,on n’a vu ce que ça donné comme résultats probants et pourtant,la vie était aussi chère voire plus chère et à cette époque,le Burkina Faso,le pays des hommes intègres avait vraiment tout son sens.Maintenant,son sens n’a plus de sens car il est tout simplement galvaudé,sali et souillé
    DOMMAGE

  • Le 28 décembre 2011 à 09:56, par NIKI En réponse à : Contre la corruption, la Victoire est-elle possible ?

    Certes, la pauvreté est incontestablement un facteur aggravant de la petite corruption. Mais l’est-elle pour autant de la corruption tout court ? Les agents perçus comme les plus corrompus par les enquêtés constitutent-ils les plus pauvres du Faso ? Certainement pas. Si le gouvernement acceptait d’affirmer une volonté politique réelle de lutter contre le fléau, s’il mettait fin à l’impunité en sanctionnant conformément à la loi les tous agents acteurs de corruption, on enregistrerait à n’en pas douter des résultats tengibles.

    • Le 28 décembre 2011 à 12:29, par yamyélé En réponse à : Contre la corruption, la Victoire est-elle possible ?

      je suis tout à fait d’accord avec NIKI, c’est le manque réel de volonté de combattre ce fléau qui fait qu’il prend de l’ampleur. Sinon, tout est connu, les rapports de l’ASCE, de la Cour des comptes, du RENLAC. Les uns et autres sont connus à travers leurs outrances et arrogances. Qu’est ce que les parlementaires du réseau BURKINDI(je pense bien que c’est ainsi que ça s’écrit) viendront faire de plus qui n’a été déjà dénoncé ? Si c’est une réponse de plus aux Chancelleries qui plient bagages, ce n’est pas la peine. Les véhicules banalisées appartenant à l’Etat en ce moment pour masquer les fonds rouges, les retards et absentéïsmes dans les services, les marchés pulics, la mal gouvernance, tout ça en fait partie de la corruption.Sinon, la vie chère, on la connait depuis des lunes. YAAAKKKKOOOOO POUR l’après cinquantenaire. Volonté et Action = vrai combat contre la corruption

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