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Enseignement supérieur au Burkina : Le Centre universitaire polytechnique de Dédougou ouvre ses portes

Publié le vendredi 23 décembre 2011 à 00h54min

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Depuis le mardi 20 décembre 2011, la ville de Dédougou dispose d’un Centre universitaire polytechnique. Le lancement de ce temple de savoir, parrainé par l’ancien chef d’Etat, le colonel Saye Zerbo, a eu lieu en présence de nombreux invités.

« Enfin », est-on tenté de dire ? ! Un demi-siècle après l’indépendance, la région qui a offert d’éminentes personnalités au ?«  ?Pays ?des hommes intègres ? » vient d’avoir son université. Le Centre universitaire polytechnique de Dédougou sonne comme un vibrant hommage rendu aux fils de cette région, qui ont mérité de la nation, et comme une justice rendue, quand on sait que d’illustres personnalités de cette région, ont marqué l’histoire du Burkina Faso, voire de l’Afrique.

En effet, c’est dans la Boucle du Mouhoun qu’est né le premier professeur africain agrégé d’histoire au moment de l’accession à l’indépendance, en la personne du professeur Joseph Ki-Zerbo. Que dire de Daniel Ouezzin Coulibaly et de Nazi Boni sortis de l’Ecole normale William Ponty de Dakar comme instituteurs, et qui ont aussi posé les fondements du débat politique et démocratique de notre pays. Le lancement de ce temple de savoir a eu lieu ce mardi 20 décembre 2011. La réalisation entière de l’université de Dédougou, comme l’a souligné le maire de la commune de Dédougou, Gnami Valentin Konaté, mettra fin aux cauchemars que vivent les enfants de la région, en matière d’hébergement, de restauration, de transport dans les universités de Ouagadougou, de Bobo-Dioulasso et de Koudougou. Et c’est tout naturellement qu’il a traduit l’engagement du conseil municipal de Dédougou et partant, de la population de la cité Bankuy, à soutenir cette université «  ?pour qu’elle soit à la grandeur géographique et intellectuelle de la région, et qu’elle réponde à leurs aspirations ? ».

Pour marquer cette volonté de soutenir ce projet, le conseil municipal a gracieusement offert un terrain de 1 000 km2 à Souri Badala, localité située à une dizaine de kilomètres de Dédougou, sur l’axe Dédougou-Bobo, pour bâtir les édifices de l’université. En attendant, ce sont les locaux de la Compagnie sahélienne d’entreprise qui sont retenus pour permettre le démarrage des activités pédagogiques. A vocation essentiellement agro-sylvo pastoral, le Centre universitaire polytechnique de Dédougou se doit d’être la locomotive du développement de la Boucle du Mouhoun, reconnue comme « le grenier du Burkina ? », a déclaré le ministre des Enseignements secondaire et supérieur. Elle doit donc fournir à la région et même au pays, de hauts cadres de l’agriculture.

C’est pour cette raison que le démarrage des activités va d’abord concerner le développement rural et les sciences appliquées et technologiques. A entendre le chargé de mission de l’université de Dédougou, le professeur Yacouba Zerbo, les cours pourront démarrer dans le mois de janvier 2012. Pour un début, le Centre universitaire polytechnique de Dédougou va d’abord dépendre de l’Université de Ouagadougou comme l’explique le président de l’UO, le professeur Jean Gustave Kabré ? : «  ?Avant que l’université de Dédougou ait une existence propre et autonomie totale, elle relèvera pour quelques temps de l’Université de Ouagadougou ? ». Donc il s’agit bel et bien de la création d’une nouvelle université qui a besoin d’être assistée, a souligné le professeur Kabré. D’ailleurs, avant d’être indépendantes, les universités de Koudougou et de Bobo-Dioulasso dépendaient elles aussi de l’Université de Ouagadougou.

Des élèves peu accueillants au lycée municipal

En attendant l’autonomisation de l’université de Dédougou, deux facultés seront fonctionnelles au cours de l’année académique 2011-2012. Il s’agit de l’Unité de formation et de recherche des sciences appliquées et technologiques, et de l’Institut de l’environnement et de développement rural.
Après la cérémonie officielle du lancement, le ministre des Enseignements secondaire et supérieur a procédé à la pose de la première pierre du Centre universitaire polytechnique de Dédougou à Souri Badala.

La veille de ce jour mémorable pour les populations de la région de la Boucle du Mouhoun, le ministre Albert Ouédraogo, pour la première fois qu’il foulait le sol de cette région depuis sa nomination à la tête du département des enseignements, a tenu à prendre contact avec les acteurs du monde éducatif. Et pour sortir de l’ordinaire, il s’est rendu au lycée municipal où il a d’abord rencontré les élèves pour leur annoncer la bonne nouvelle du lancement de ce Centre universitaire de Dédougou. Puis, il a échangé avec eux sur la crise qui perturbe le milieu scolaire depuis quelques années. Alors qu’il s’entretenait avec le corps enseignant et les parents d’élèves dudit établissement, un incident l’a contraint à interrompre les échanges. En effet, un groupe d’élèves, pour des raisons ignorées jusqu’à présent, ont jeté des pierres sur le toit de la salle où le ministre s’entretenait avec les enseignants, suivi des coups de pétards. Une situation qui a amené le ministre à vivre en direct, la situation dans laquelle les enseignants sont confrontés pendant les périodes de turbulences. Malgré ce cas isolé, c’est dans une ambiance bon enfant que le ministre a échangé avec les élèves du lycée municipal.

Kamélé FAYAMA (faygracias@yahoo.fr)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 23 décembre 2011 à 05:44, par Alternance_2015 En réponse à : Enseignement supérieur au Burkina : Le Centre universitaire polytechnique de Dédougou ouvre ses portes

    La création de ce centre universitaire est une bonne chose en soit, mais en toile de fond transparaît une arrière-pensée politique. Pourquoi attendre ce moment précis après qu’un trimestre se soit écoulé pour procéder au démarrage des cours ?
    En plus, il y a la question des mesures d’accompagnement :
    - Qui sont les enseignants ? Sont-ils suffisamment qualifiés et motivés pour donner un enseignement de qualité ? Y a t-il un labo pour les TP ? Je doute que le Ministre Albert Ouedraogo veuille y envoyer un de ses enfants.
    - D’autres part, ce centre risque d’offrir des formations qui existent déjà à Bobo(IDR, ESI) ou à Ouaga(IGED), ce qui risque d’impacter négativement sur l’employabilité des diplômés, vues déjà les difficultés d’insertion des diplômés actuels.
    Il est temps que l’accent soit mis sur la qualité des formations au Faso, seule gage de compétence et de compétitivité.

  • Le 23 décembre 2011 à 14:18, par karim En réponse à : Enseignement supérieur au Burkina : Le Centre universitaire polytechnique de Dédougou ouvre ses portes

    bonne nouvelle en presque cette fin d’année 2011. Oui á la décentralisation des Universités et á la decongestion de Ouaga. Les duex filières ont été bien choisi. il faudra impliquer les populations dans la naissance des cette université. Audéla du Maire, il faudra le Conseil Régional et les hauts-commissaires des autres provinces sans oublier les fils et filles de la région

    • Le 24 décembre 2011 à 04:21 En réponse à : Enseignement supérieur au Burkina : Le Centre universitaire polytechnique de Dédougou ouvre ses portes

      Il faut craindre que dans cette politique de création de pôles universitaires, l’incompétence et le manque de vision stratégique ne se conjuguent ici pour jeter la poudre aux yeux des populations du Mouhoun.
      Oui à une université polytechnique et scientifique à Dédougou. Plutôt aurait même été mieux ; mais hélas et aujourd’hui dans quelles conditions encore ?
      On a ici comme ailleurs, l’absence totale en amont de bons lycées provinciaux d’enseignement technique et scientifiques destinés à fournir de tels pôles universitaires de haut niveau en étudiants d’excellence. A défaut de cela, on aura des structures appelées à connaitre des développements végétatifs qui en feront des dépotoirs pour étudiants d’origine sociale exclusivement paysanne qu’on méprisera par la négligence et l’abandon dès la moindre contestation estudiantine. On peut aussi douter qu’un pôle universitaire d’excellence et digne de ce nom puisse se développer harmonieusement dans une région desservie par des corbeaux, tant l’état des voix de communication intra ou inter-régionales aboutissant à Dédougou, reste proprement ahurissant. Quelque soit le secteur de la région, l’état des routes laisse à désirer et confine plutôt aux chemins de brousse pour bergers. Bref, on a ici rien d’intégrant et de structurant au plan régional qui puisse constituer un facteur stimulant pour une bonne université plus que nécessaire dans une des régions les plus fortement scolarisée du pays. Aussi une bonne perspective demande aux politiques de considérer tous ces paramètres en s’élevant au dessus de considérations mesquines et bassement régionalistes.
      C’est cela la vision en plus des compétences fondatrices de l’émancipation nationale.

  • Le 24 décembre 2011 à 22:31, par fulbert ilboudo En réponse à : Enseignement supérieur au Burkina : Le Centre universitaire polytechnique de Dédougou ouvre ses portes

    quand une université est bien pensé c’est pas en janvier qu’on fait la rentré. L’année universitaire debute en octobre au burkina pas en janvier. Une nouvelle université qui commence avec un handicap comme sa grande soeur l’UO, ou les rentrées sont décalées. Vraiment on marche sur la tete au BF.
    pauvre BF.

  • Le 25 décembre 2011 à 18:27 En réponse à : Enseignement supérieur au Burkina : Le Centre universitaire polytechnique de Dédougou ouvre ses portes

    Mr le Journaliste, la région a aussi donnée, deux présidents et une première Dame, au pays. Il s’agit de Feu le Général Aboubakar Sangoulé Lamizana, du Colonle Saye Zerbo et de Madame Mariam Sankara de Nouna.

  • Le 26 décembre 2011 à 12:29, par babadedakar En réponse à : Enseignement supérieur au Burkina : Le Centre universitaire polytechnique de Dédougou ouvre ses portes

    Vraiment nos décideurs ne finirons jamais de nous etonner.
    comment imaginer qu’un nouvelle univeristé puisse ouvrir ses portes en janvier dans un pays où la rentrée est généralement prévue pour octobre au plus tard.
    en plus, je me demande ce qui presse pour qu’on ne puisse pas attendre la construction des locaux avant le lancement des cours. Pourquoi ne pas avoir pensé bien avant si son ouverture était si urgent pour ne pas pouvoir attendre la construction des amphis, des cités d’hébergement, des restaurant universitaire ? si bien sûr tous ces éléments indispensable à une université font partir du projet.
    on met toujours la charrue avant les boeufs et on s’étonnera après que les choses ne marche pas comme il le faut.
    il est grand temps que nos dirigeants réfléchissent sur du long terme au lieu de toujours nous servir des solutions temporaires qu’on voudra adapter par la suite.

    • Le 26 décembre 2011 à 17:16 En réponse à : Enseignement supérieur au Burkina : Le Centre universitaire polytechnique de Dédougou ouvre ses portes

      Dans les pays où on se soucie de l’avenir de ses enfants,l’ouverture d’une université est bien planifiée,4 à 5 ans avant.On ne se lève un beau matin pour poser la première pierre et dire tout bêtement que la rentrée c’est en janvier.On y est presque à une semaine près.Ca sera une université faite en chateau de cartes sur du sable mouvant et elle ne tiendra pas la route.Tout sera fait au rabais à commencer par l’enseignement

  • Le 24 octobre 2014 à 13:10, par Anne-Marie Bellini En réponse à : Enseignement supérieur au Burkina : Le Centre universitaire polytechnique de Dédougou ouvre ses portes

    Bonjour
    J’aimerais connaître les formations auxquelles prépare le centre Universitaire Polytechnique.Y-a-t-il une formation d’instituteurs ? quel en est le coût ou bien avez-vous les coordonnées de ce centre (téléphone, adresse e-mail ) où je pourrais me renseigner ?
    Merci d’avance pour votre réponse.
    Anne-Marie Bellini

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