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Tueries de Vavoua : Des forces pas si républicaines que ça ?

Publié le mercredi 21 décembre 2011 à 00h10min

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Depuis la capture de Laurent Koudou Gbagbo le 11 avril 2011 à l’issue de la grande bataille d’Abidjan, les armes se sont tues sur les bords de la lagune Ebrié, même si certains incidents viennent de temps à autre rappeler que la paix n’est pas totalement revenue : en effet, à quelque quatre jours du scrutin législatif pour doter la Côte d’Ivoire d’un Parlement, des tirs de roquette en apparence ont fait trois morts à Grand-Lahou lors d’un meeting.

Cet incident meurtrier a soulevé la question de la sécurisation des législatives dans les différentes régions du pays. Finalement, il y a eu plus de peur que de mal ; les élections se sont bien déroulées, mais à peine les résultats ont été proclamés que les kalachnikov ont crépité de nouveau.

A l’origine, un affrontement entre des éléments des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) et les populations de Vavoua, localité située à 300 km de la capitale économique, par suite de la mort d’un jeune battu par un soldat. Pour protester, des jeunes se seraient rassemblés devant l’état-major des FRCI, où les militaires n’ont pas hésité à ouvrir le feu sur les croquants.

Bilan : au moins 6 macchbées et plusieurs blessés. Selon la version officielle, des militaires en patrouille, pour prévenir les braquages et les cambriolages, ont dispersé un attroupement de jeunes. Un d’entre eux aurait eu un comportement désagréable qui lui a valu un coup de la part d’un soldat, ce qui a occasionné sa mort. Par la suite, un des manifestants, parti exprimer son mécontentement suite au décès du jeune, a tiré sur les FRCI avec un fusil de calibre 12. Les habitants réfutent cette thèse et soutiennent que toute cette histoire est partie d’une affaire de femme.

Alors légitime défense de l’armée ou affaire de fesses ? Quelle que soit l’hypothèse, c’est quand même malheureux de faire pleuvoir des balles réelles sur des populations civiles.
Cela dit, quand on vient pour assiéger une caserne militaire, il faut s’attendre à des représailles. Mais ces troubles posent le problème de l’armée ivoirienne dans sa composition actuelle. En plus de la question de la réconciliation nationale, la délicate équation de la reconstruction de la Grande Muette ivoirienne, composée des Pro-Gbagbo, des éléments des forces nouvelles et de supplétifs, reste un des dossiers-clés qui doit figurer en bonne place sur la table du président Allassane Dramane Ouattara.

Par Adama Ouédraogo Damiss

L’Observateur Paalga

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