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A propos de la diplomatie burkinabè : Réflexions éparses

Publié le mardi 20 décembre 2011 à 00h23min

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Mélégué TRAORE

D’emblée il me faut situer le cadre et les limites des réflexions qui vont suivre. A moins d’une interview, il m’arrive très rarement de m’exprimer dans la presse quotidienne. La dernière fois que cela est arrivé, remonte à une vingtaine d’années. Il se trouve que, député, certes je le suis, mais diplomate de carrière avant tout je demeure. On comprendra donc que je me sente interpellé comme d’autres, par le débat sur la gestion de la diplomatie du pays, illustré éloquemment par la déclaration de l’UPC parue dans l’Observateur du 30 août 2011. Mais il n’y a pas que cette déclaration. Il faut verser au débat la réponse de l’ambassadeur de Taïwan (l’Observateur du 5 septembre 2011), ce qu’en pensent les internautes, les médias, l’opinion publique en général… En fait, le débat sur la diplomatie du Burkina, surtout depuis la mini – crise de l’IDRI en avril 2007, est quasiment permanent et quelque part, c’est sain ainsi. Pour éviter la confusion, il est à préciser qu’il ne s’agira pas principalement de la politique étrangère comme totalité dans cet écrit, mais spécifiquement de son bras opérationnel qu’est la diplomatie. Il ne s’agira pas non plus de considérations théoriques ou académiques, qui peuvent avoir leur place dans d’autres espaces de débats. Ces lignes ne sont que des observations éparses ; tant mieux si elles contribuent, bien que modestement certes, à alimenter la réflexion.

• La déclaration de l’UPC n’est qu’une des manifestations de la manière dont est perçue la diplomatie du Burkina Faso au cours des deux dernières décennies. Cette déclaration est spécifique en ce qu’elle présente les vues officielles d’une formation politique. Mais outre qu’elle est de bonne facture intellectuelle, elle offre l’avantage de présenter la plupart des critiques qui sont adressées au gouvernement et plus généralement au pouvoir en place, quant à la politique extérieure. Bien que ces critiques ne soient pas très répandues dans l’opinion courante, notamment dans les zones rurales et les milieux populaires des villes, on peut les entendre en permanence au niveau du personnel de l’administration diplomatique et dans les sphères des élites ou des intellectuels du pays.

• Il n’est pas réaliste d’affirmer comme certains le font, que la question diplomatique et notamment les lacunes supposées qui y ont trait, relèvent de la politique politicienne. Pour autant, il n’est pas non plus juste – ou même sérieux - de ne voir qu’un tableau noir lorsqu’on parle de l’action extérieure du gouvernement burkinabè. Et comme toujours dans de telles situations, la réalité emprunte une voie moyenne. Ce sont quelques réflexions sur cette réalité qui sont présentées ici, par un cadre des Affaires étrangères. Elles ne concernent que deux ou trois aspects.

• On devrait aborder la question de la diplomatie nationale, en prenant le recul approprié pour le faire. Et cela, en raison de la complexité du sujet. Pour avoir une appréciation crédible de ce qu’est ou a été la diplomatie de notre pays, il faut adopter une démarche holistique, car elle constitue un tout. Il faut aussi aller au – delà des rapports formellement entretenus avec les autres pays. Derrière les acteurs et les actions visibles, il peut en effet exister une dynamique autrement plus complexe que la façade des faits. Et même si l’espace d’un article dans les journaux ne permet pas d’opérer une analyse approfondie de l’action extérieure du gouvernement burkinabè, le point de départ devrait être en tout cas, cette posture de la globalité.

• Une réflexion sur la diplomatie burkinabè doit partir des déterminants de la politique étrangère du pays. Pour faire court et simplifié, il s’agit des facteurs à partir desquels le pouvoir politique – le gouvernement dans le cas d’espèce – élabore, exécute et évalue sa gestion des "affaires du dehors" (Jacques Vernant), qu’il en ait conscience ou non.

• Or, les contraintes qui s’exercent sur le gouvernement pour l’élaboration de la politique extérieure d’un pays comme le Burkina, sont particulièrement lourdes. Un espace national exigu si on le compare à ceux des deux autres pays de l’hinterland, soit de l’espace soudano – sahélien - le Mali et le Niger sont tous les deux étendus de près de cinq fois l’ancienne Haute Volta. Des terres fertiles ne représentant probablement qu’un tiers du territoire national, une pluviométrie si incertaine que toute prévision d’une croissance, forcément basée sur l’agriculture, est bien aléatoire : les contorsions auxquelles se soumet chaque année le ministère de l’Agriculture pour présenter des estimations optimistes quant à la production agricole, demeurent l’indice le plus frappant de cette donnée. Sur ce plan, un ouvrage ne suffirait pas à décrire les contraintes, notamment si on examine le poids de l’histoire coloniale du pays.

• Des ressources du sous – sol qui ont toujours fait rêver les élites, notamment, naguère le mouvement estudiantin, mais qui demeurent bien incertaines. En relations internationales, ne sont comptabilisables au titre de la puissance ou des capacités matérielles d’un Etat, que les ressources qui sont exploitables ou exploitées. Jadis étudiants, au sein de la FEANF et de l’AEVO ou de l’AEVF, on nous alignait une liste aussi impressionnante que mirobolante des métaux ordinaires ou précieux - donc stratégiques – que recèle le sous - sol de la " fière Volta de nos aïeux ". Près d’un demi – siècle après, on attend toujours de voir. L’or exploité aujourd’hui, reste une quantité bien relative, comparée à la production d’autres pays, tels le Ghana, Mali, la Sierra Leone ou la Côte d’Ivoire. Outre que les retombées au niveau du pays et des Burkinabè sont encore bien peu visibles, sur l’échelle du temps, souvent deux ou trois décennies de durée d’exploitation, elles ne permettent pas des projections durables en termes de développement. Peut – être le tableau sera – t –il moins pesant quand le manganèse de Tambao viendra à être exploité ou le cuivre de Ghana comme le sont déjà le zinc de Perkoa et les phosphates de Kodjani. Je sais que parmi nous, dans les élites, on rêve parfois de pétrole, mais enfin, en attendant les miracles bien rares dans ce domaine, il vaut mieux redoubler d’ardeur au travail … et s’il y a un jour du pétrole, tant mieux ; l’un viendra s’ajouter à l’autre.

• Quant au commerce qui a permis à des pays géographiquement bien situés de se développer ailleurs au centre d’une région, il ne place pas forcément le Burkina en bonne position en Afrique de l’Ouest, en tout cas pour le moment. Dans l’hinterland, le Mali vient loin devant lui : dans l’Ouest du pays, contigu à l’ancien Soudan français, une bonne partie des produits vendus, notamment l’électroménager, les motos… sont des transferts d’articles venant du Mali. Quant à l’Est mitoyen du Niger, il est à la peine : il est infiniment plus facile de trouver au grand marché de Niamey, des articles tels que les groupes électrogènes ou autres, bien moins chers qu’à Fada N’gourma. Evidemment, le tableau comparatif est beaucoup plus complexe et n’est pas toujours défavorable au Burkina, mais certaines données sont significatives.

• On pourrait multiplier ainsi les exemples des contraintes qui pèsent sur l’Etat, lorsque le gouvernement conçoit, élabore et conduit la politique étrangère. Car il faut y ajouter les déterminants internes dont certains des plus importants, sont la dynamique sociale, la tenue du système politique – donc l’instabilité toujours potentielle en Afrique – l’opinion publique, la personnalité du chef de l’Etat…

• Certains déterminants ont un impact favorable, donc une fonction positive. Le Burkina n’aurait sans doute jamais pu jouer un rôle diplomatique majeur en Afrique de l’Ouest, sans la stabilité du régime politique de la IVe République pendant près d’un quart de siècle, et la personnalité plutôt pondérée et méthodique de Blaise COMPAORE. Au titre des facteurs positifs, il faut aussi citer le capital humain extrêmement productif et qui depuis les premières propositions pour la création de la Haute – Volta, alors qu’on était encore dans les dernières turbulences des grandes révoltes des pays bwaba, samo et gouroussi en 1916, sert à caractériser le Burkina Faso, cette " fourmilière d’hommes " comme on disait alors.

• De manière générale, pour la politique étrangère, i. e. la gestion de l’espace qui existe entre l’Etat et son environnement international – Etats, organisations internationales, ONG, multinationales etc. – il s’agit de réduire continuellement les facteurs défavorables et de maximiser l’impact des facteurs favorables. D’où l’exploitation que tous les gouvernements burkinabè depuis 1960 ont fait des facteurs humains et de la position géographique centrale du pays en Afrique de l’Ouest. Alors que l’enclavement est un énorme handicap pour le Burkina qui importe l’essentiel de l’Outre - mer européen, américain ou asiatique, en revanche, la centralité fait du pays une pièce maîtresse de toute construction communautaire ambitionnant d’impliquer tous les Etats d’Afrique de l’Ouest. Notre pays est le cœur géographique de l’Ouest africain. La Haute Volta fut le seul pays membre du Conseil de l’Entente à prendre part au sommet des chefs d’Etat d’Afrique de l’Ouest à Conakry en avril 1968, conférence qui créa le Groupement Régional d’Afrique de l’Ouest (GRAO) , ancêtre de la CEDEAO. Depuis lors, notre pays n’a jamais faibli dans son engagement sous – régional, mais s’il le fait avec tant de constance, c’est qu’il y trouve son compte.

• La politique extérieure, c’est aussi l’intelligence des faits, des situations et des évènements. C’est dans ce cadre qu’on doit situer le comportement international du Burkina et la gestion de son outil diplomatique, id es, le ministère des affaires étrangères. Car, que dans les conditions qui viennent d’être décrites avec une extrême simplification – abusive trouveront certains – le Burkina continue de se forger un chemin dans les affaires internationales, relève de l’exploit sous bien des aspects. C’est à mettre à l’actif du gouvernement.

• Les développements qui suivent sont destinés à rappeler quelques observations, principalement sur les référents de la politique étrangère du Burkina Faso, la gestion du bilatéralisme et la question des nominations à la tête des ambassades. Ils n’ont pas d’autre ambition ; ils se veulent avant tout, la contribution d’un acteur du système diplomatique national, un praticien qui par ailleurs essaie de prendre le recul nécessaire par rapport à la présentation immédiate des faits, des évènements et des situations. Ils ont de ce fait des limites, mais c’est la loi du genre. Les remarques qui sont proposées ici, concerneront le bilatéralisme, les relations avec la Chine et la nomination des ambassadeurs, puisque c’est de cela qu’il s’est agi.

1. Les choix du bilatéralisme

• Le champ du bilatéralisme est au plan spatial, le plus proche pour un Etat ; c’est souvent aussi le plus sensible. Aucune société humaine n’est indifférente à son environnement immédiat. Mais lointain aussi : plus la révolution des N.T.I.C et des transports s’est étendue, plus les Etats intègrent à leurs stratégies diplomatiques, la sélection de " nations amies ”, de plus en plus lointaines. A quoi il faut ajouter le poids de l’histoire pour tous les Etats. Sauf dans les cas très spécifiques où la structuration du multilatéralisme et des alliances impose son imperium à toutes les sphères, y compris au bilatéralisme – le cas typique a été la guerre froide de 1945 à 1989 – la qualification de la politique extérieure de n’importe quel pays, est tirée en bonne partie de ses orientations et de sa pratique dans le voisinage immédiat. De plus, dès lors que les ressources que le gouvernement est en mesure de consacrer à l’action extérieure sont limitées – et elles le sont de manière évidente dans le cas du Burkina Faso – le tableau est fortement marqué par ce facteur.

• Choisir ses "amis”, pour autant qu’on puisse définir ce qu’est l’amitié en relations internationales - une notion bien subjective - n’est aisé pour aucun Etat. Ne serait – ce que parce que la notion même de choix signifie que la relation ne touche pas tous les autres Etats.

• L’histoire diplomatique du Burkina Faso est instructive à cet égard. A l’indépendance, l’équation était facile à résoudre. Les amis de la France – la puissance tutélaire au - delà des variations selon les périodes quant au rôle de l’ancienne métropole – étaient ceux de la Haute Volta. Ou du moins ils étaient censés l’être. La guerre froide battait son plein : et puisque l’anticommunisme du président Maurice YAMEOGO était du genre plutôt viscéral1, le Burkina Faso appartenait au camp occidental. Mais même à cette période où les choix idéologiques ou doctrinaux étaient plutôt tranchés, le tableau du bilatéralisme burkinabè était tout, sauf uniforme. Il fut parfois fortement heurté. La première grande crise entre la Haute – Volta et la Côte d’Ivoire date du premier semestre 1961, à propos des accords de défense avec la France que Maurice YAMEOGO refusa de signer, puis des ristournes douanières que Abidjan devait à Ouagadougou, ce qu’il ne faisait pas. C’est de l’indépendance – voire avant – que date la politique des contrepoids, toujours en vigueur aujourd’hui au Burkina : le jeu triangulaire, Abidjan – Ouagadougou – Accra.

Bien que les gouvernements n’en aient pas toujours conscience, ou ne le reconnaissent pas, dans l’histoire diplomatique du Burkina Faso, Ouagadougou a toujours soigneusement évité d’être brouillé simultanément avec le Ghana et la Côte d’Ivoire. Et Accra a constamment servi pour le Burkina, de contrepoids à la puissance ivoirienne et au tête – à tête par trop inégalitaire pendant longtemps, entre Ouagadougou et Abidjan. La situation n’est plus exactement la même depuis 1983 avec la révolution et l’on a pu, à propos des rapports ivoiro – burkinabè, parler de retournement de l’histoire. Mais que ce changement s’installe dans la durée, reste à voir, les atouts du Burkina Faso demeurant, soit liés à des circonstances particulières, soit aléatoires.

• On passera ici sur les premières véritables brèches dans le monopole dont jouissaient depuis l’indépendance, l’Occident et les Etats francophones modérés d’Afrique, dans leurs rapports avec la Haute Volta. La première mission burkinabè en URSS date de 1967 et en 1968, le premier accord commercial fut signé avec l’Egypte. Passons aussi rapidement sur la période de novembre 1980 à août 1983, où l’instabilité et la courte durée de vie des régimes, ne permettent pas une appréciation approfondie de la diplomatie. Soulignons simplement au passage, que certaines thématiques exploitées plus tard sous la révolution, avaient leurs racines dans cette période mouvementée de la vie de la nation. C’est le cas d’un certain type de nationalisme, inaugurée sous le CMRPN.

• La révolution a été ce que l’on sait : l’ère des ruptures sur de nombreux plans, dont la diplomatie. La diversification du bilatéralisme a signifié, pour faire sobre, la prise en compte plus prononcée du voisinage immédiat – négativement ou positivement – la création de nouveaux axes tels Ouagadougou – Tripoli, ou Ouagadougou – Brazzaville, et hors d’Afrique, le rapprochement spectaculaire avec les pays de l’Est et avec les Non – alignés, tel le Nicaragua ou Cuba en Amérique centrale et dans la mer des Caraïbes.

• Si l’on veut donc poser véritablement la question de l’orientation des relations bilatérales du Burkina Faso, il faut éviter de la parcelliser. La vision doit être globale. A partir de la matrice de référence de l’ensemble de la politique étrangère du pays – et donc des principes de base – se positionne la situation de chaque partenaire bilatéral ou multilatéral africain ou d’autre. L’absence d’une telle matrice, qu’on peut restituer toutefois en observant le comportement du Burkina dans la sphère internationale, mais qui n’est pas véritablement conceptualisée et élaborée, gène considérablement l’intelligibilité de la politique étrangère, singulièrement en ce qui concerne le bilatéralisme.

• Cependant, sur ce plan, dès lors que le schéma global est établi, on ne peut tout uniformiser. Même en partant des grands blocs ou des catégories de partenaires, les relations avec chaque pays sont spécifiques. Les relations diplomatiques – ou non – avec n’importe quel pays du globe, sont le fruit d’une histoire, même dans les cas où il s’agit d’un leg de la colonisation, celle – ci n’étant rien d’autre, qu’un temps de l’histoire.

• La rationalisation introduite à partir de 1992 – 1993 dans la politique extérieure et qui a abouti au redéploiement des ambassades, ne rend pas compte à elle seule, de la réalité du bilatéralisme burkinabè. Mais elle explique beaucoup de choses, ce qui ne signifie évidemment pas qu’il s’agit de la seule orientation possible.

• Ont ainsi été atteintes, non pas les relations diplomatiques en soi, mais les missions permanentes plus sûrement. Trois capitales en ont faits les frais ; Pékin, Moscou et Téhéran. L’unique fois où des fermetures d’ambassades ont atteint cette ampleur avant cela, ce fut à la suite du 3 janvier 1966 puis de l’instauration de l’austérité : la garangose. Le mouvement avait porté sur Beyrouth, Monrovia, Tel Aviv, Tokyo et Bamako. Mais, et la précision est de taille, dans certains cas il s’agissait d’ambassades communes aux Etats du Conseil de l’Entente.

• De fait, il n’y a pas de règle absolue ou définitive en diplomatie. Il n’y a qu’une exploitation circonstancielle, et la plus rationnelle possible, de l’intelligence des faits et des situations. La première référence est l’intérêt national, et même si cela peine à s’imposer, en ce qui concerne l’Afrique, celui du continent, donc de l’intégration et de l’unité africaine.

• Mais l’expérience de l’évolution diplomatique du Burkina Faso étant ce que l’on sait, pour que la politique étrangère ne se limite pas à donner des réponses ou à réagir à des situations nées toujours d’une volonté extérieure, on revient toujours à l’incontournable matrice. Cette espèce de table des lois de la gestion de son action par l’Etat, lorsque celui – ci se projette hors de la sphère interne.

• La diplomatie bilatérale n’épuise pas le champ de la politique étrangère, et le Burkina n’a jamais été autant engagé dans les organisations internationales que depuis 1991. Mais encore une fois, l’on sort ici, des limites de cet écrit. Dans cet esprit, on peut revenir aux relations sino - burkinabè.

2. Les relations sino – burkinabè

• Revenons donc à la gestion du bilatéralisme. En la matière, les relations sino – burkinabè sont un véritable cas d’école. Pour cette raison même, il faut éviter toute simplification outrancière. Jusqu’en 1973, la Haute Volta était un " fidèle ami ” de la République de Chine. Le général Tiémoko Marc GARANGO a même été ambassadeur - non résident - du Burkina à Taïpeh. La reconnaissance de la République populaire de Chine en 1973 s’est faite, non sans quelques contorsions ou douleurs, dont peut encore témoigner aujourd’hui, CONOMBO Joseph, puisqu’il était alors ministre des Affaires étrangères. C’est d’ailleurs à cette période que Ouagadougou reconnut également la République démocratique allemande (R.D.A.)1.

• Vingt ans après, retournement de l’histoire : c’est la Chine populaire, en 1994, qui pliait bagages, laissant de nouveau la place à Taïwan. Mais pour la vérité historique, certains faits doivent être relevés.

• L’on est ici en face d’un choix cornélien pour tous les pays – soit l’écrasante majorité des Etats de la planète – qui ont du gérer la délicate question chinoise. Les Occidentaux ont trouvé la formule, car ils ont pour eux la puissance et les ressources. Des pays tels que les Etats – Unis ou la France, tout en rompant les relations diplomatiques avec Taïpeh, y ont installé des bureaux de coopération économique, culturelle et commerciale, et Taïwan a à Washington ou à Paris, des missions "para – diplomatiques”, qui n’ont pas de caractère représentatif ou politique, mais qui ressemblent fort à de grosses ambassades. Le Burkina n’a évidemment pas de telles possibilités, à supposer que nous en fassions l’option.

• Il faut d’abord rappeler que les vecteurs du retour de Taïwan au Burkina, ont avant tout été financiers, commerciaux, ou liés au développement. Et tous les départements ministériels en charge de ces questions à l’époque (1994), ont été impliqués dans la restauration des rapports Ouagadougou – Taïpeh, la présidence et le ministère des Affaires étrangères étant au pilotage, pour des raisons politiques évidentes. Symétriquement si l’on peut dire, la "rupture" avec Pékin fut le résultat d’une énorme frustration, diplomatique et financière, du Burkina Faso.

• Car on ne peut entrer dans le débat sur les relations sino – burkinabè, sans se rappeler comment et pourquoi le Burkina a "rompu" avec ses engagements antérieurs pour reprendre la route de Taïpeh en 1994. La décision du gouvernement burkinabè vient à l’époque, suite à cette frustration à double dimension politique et financière, sur laquelle il n’est pas possible de s’étendre plus que de raison ici. Ces facteurs qui ramènent loin en arrière dans les conditions de gestion des prêts de Pékin dans le passé et dans les tournées des dirigeants chinois en Afrique de l’Ouest à l’époque, sont par ailleurs venus se croiser avec un des temps de rationalisation extrême de la politique étrangère du Burkina Faso.

• Ensuite, il convient de rappeler un fait majeur : le Burkina Faso, n’a pas - en tout cas en 1994 – rompu ses relations diplomatiques avec la Chine populaire. En tant qu’intérimaire du ministère des Affaires étrangères - ce que j’ai été pendant cinq ans - et le ministre Thomas SANON étant parti à Taïwan, précisément pour les négociations de reprise des relations diplomatiques - c’est donc moi qui ai été chargé par le Président du Faso, de donner au chef de la mission diplomatique de la Chine communiste, l’information officielle de la reprise des rapports avec TaÏpeh. C’était un mercredi ; l’information devait être rendue publique le même jour, à la même heure, à Taïpeh et à Ouagadougou comme le veulent les pratiques diplomatiques. La même heure : 13 heures, heure de Ouagadougou. Il était important, pour la courtoisie diplomatique, que le gouvernement chinois et les grandes puissances, n’apprennent pas l’information par les médias.

• Ce jour – là, avant d’aller en conseil des ministres, au salon du ministère des Affaires étrangères, j’ai donc reçu tour à tour, après les représentants de la Chine populaire, les ambassadeurs des grandes puissances, notamment les membres permanents du Conseil de sécurité : Etats - Unis d’Amérique, Russie, France…

• J’ai annoncé au nom du gouvernement burkinabè à la Chine populaire, que le Burkina renouait avec Taïpeh le même jour à 13 heures, mais précision importante – rien n’est anodin en diplomatie – il lui signifiait qu’il souhaitait maintenir dans le même temps, les relations diplomatiques avec Pékin. Telle était la position et la proposition du gouvernement du Faso. Il n’y avait pas la volonté de rompre avec la République populaire de Chine.

• Les diplomates représentant la Chine populaire, prirent acte de la décision burkinabè1, réservant leur réponse pour une audience qu’ils demanderaient dans les jours qui suivraient. Une audience qui eut lieu le vendredi suivant. Au cours de celle – ci, la Chine communiste annonçait plusieurs choses, la plus importante étant qu’elle “suspendait” ses relations dans tous les secteurs, avec le Burkina. Elle n’a pas annoncé de rupture. Pékin cependant, se montra beaucoup plus sévère avec le Burkina qu’avec d’autres pays tels que le Niger ou le Tchad, pourtant dans la même situation que nous. C’est ainsi que même les accords culturels sino – burkinabè furent frappés, et il fallut trouver un point de chute – Taïwan – pour des étudiants burkinabè qui suivaient leur formation en Chine continentale. Dans les autres cas de pays africains dans la même situation, Pékin fut plus souple.

• De fait, techniquement parlant, aucun des deux Etats n’a annoncé en 1994 une rupture officielle des relations diplomatiques. Même s’il ne faut pas se voiler la face ; nous savions bien que Pékin n’aurait jamais accepté la proposition burkinabè que Ouagadougou maintienne des relations diplomatiques avec la Chine, si puissante de surcroît, tout en entretenant les relations de même nature et de même portée avec une entité que celle – ci considère comme sa province. Pékin ne l’a jamais accepté avec aucun autre Etat au monde . Pour autant, la réalité technique est là. Et elle a des conséquences au plan de la diplomatie opératoire.

• Elle signifie surtout que Pékin et Ouagadougou pourraient, s’ils décidaient un jour de renouer, le faire sans passer par toutes les étapes et les procédures requises pour de nouvelles relations diplomatiques. En droit diplomatique, l’établissement ou la restauration des relations diplomatiques, l’ouverture des missions permanentes et la nomination des chefs de mission, sont des actes distincts les uns des autres.

• Bien entendu dans le cas d’une telle reprise des relations diplomatiques, il est probable, pour des raisons plus politiques que techniques, que les deux Etats, voulant marquer l’évènement, décideraient de commun accord, de reprendre toute la procédure. Mais l’on n’en est pas là. Les relations entre le Burkina et Taïwan sont une réalité depuis une quinzaine d’années et il faut en tenir compte dans les analyses. Car cette réalité demeure forte.

• Taïwan, "un accident de l’histoire" ? Sans doute oui, au sens où tous les Etats sont des constructions historiques. La morphogénèse des Etats africains, dont la plupart ne sont nés que depuis quelques décennies, est là pour le montrer. Les Burkinabè le savent bien, eux dont le territoire a subi tant de changements depuis 1919. Par ailleurs, au moment de la restauration des relations avec Taïwan, rares furent les voix discordantes au sein du gouvernement pour contester la nouvelle orientation. Ce n’est un secret pour personne que l’auteur de ces lignes avait sur le projet, ouvertement émis un avis réservé, estimant alors que cela était une erreur. Mais à partir du moment où la décision a été prise et officiellement mise en œuvre, il n’y avait plus d’opinion personnelle qui vaille, le gouvernement agissant comme formation collégiale. Dans ces cas là, la responsabilité n’est plus celle du seul président du Faso, du Premier ministre ou du chef de la diplomatie.

Est en cause l’institution “gouvernement”, qui de par la Constitution est chargée de conduire la politique du Burkina dans tous les secteurs, y compris la diplomatie. Du reste, à la tête de l’Assemblée nationale, j’ai beaucoup œuvré pour les rapports avec Taïwan où je me suis rendu en visite officielle en 1999. On doit à une décision du président taïwanais d’alors, Lee Teng Oui, à cette occasion, une contribution importante à la construction de l’hôtel des députés en cours, et la dotation du parlement burkinabè en bus puis en ordinateurs portables qui ont été donnés plus tard à tous les députés, mais dont la première demande fut introduite en décembre 1998 sur initiative du questeur. Sous les IIIe et IVe législatures, cette bonne tenue des relations inter – parlementaires entre Taïwan et le Burkina s’est poursuivie et même approfondie avec le Président KABORE Roch.

• Flexibilité de la diplomatie parlementaire : le parlement burkinabè n’a jamais été totalement coupé de l’Assemblée populaire de Chine, du fait de l’appartenance commune à l’Union Interparlementaire (UIP). A deux occasions au moins, cela a été évident. Pour la première conférence mondiale des présidents de parlement à l’ONU en août 2000, c’est le président de l’Assemblée nationale du Burkina, rapporteur général du sommet parlementaire qui a, pour l’UIP, négocié avec l’Assemblée populaire, le texte définitif de la déclaration finale de la conférence, Pékin ayant eu au départ des réserves sur diverses parties du texte. Un an plus tard, c’est suite à une négociation triangulaire, Burkina – UIP – Chine populaire, que l’Assemblée populaire de Chine a pris part à Ouagadougou, à la 106e conférence de l’Union Interparlementaire, en septembre 2001. Une négociation qui n’a pas été facile… Pour autant, l’axe inter – parlementaire Ouagadougou – Taïpeh reste solide. Les relations entre l’Assemblée nationale du Burkina et les deux chambres du parlement de Taïwan sont intenses.

• Demeure la question plus fondamentale de l’avenir des relations sino – burkinabè. Elles dépendent de contingences ou de variables dont certaines sont indépendantes de la volonté du Burkina. Nul n’imagine sérieusement que sur le long terme, le Burkina ignore en matière diplomatique, la puissance chinoise de Pékin qui s’impose à la planète tout entière. Mais la puissance n’est pas tout en relations internationales. L’idéal serait qu’intervienne le règlement du différend sino – chinois : celui – ci rendrait sans objet un choix à faire entre les deux entités issues de l’Empire du Milieu. Et bien entendu, nous développerions nos relations, toujours avec la Chine éternelle. A moins qu’un jour la donne permette des rapports simultanément avec Pékin et Taïwan. En attendant, le Burkina continuera sans doute à gérer au mieux de ses intérêts, la marge que lui laissent les limites de la realpolitik. Et à cet égard, l’axe Ouagadougou – Taïpeh ne paraît pas aujourd’hui manquer de ressources. Dieu et les ancêtres des Burkinabè se chargeront de l’avenir ; qui ose croire qu’ils nous laisseront tomber ?

• Car la coopération avec Taïwan, toute polémique mise à part, est incontestablement fructueuse. Si Pékin est lui – même si porté vers la coopération économique et financière avec la République de Chine, on peut penser qu’il trouve là de substantiels bénéfices. Le potentiel que représente Taïwan sur le plan économique et des réserves financières dans le monde, grâce à son dynamisme commercial et industriel, n’a rien à voir avec sa petite taille et son statut actuel dans les relations internationales. Et si probablement, Pékin c’est l’avenir à long terme, il est tout aussi évident que le Burkina n’a pas à se faire un complexe en ce qui concerne ses rapports avec Taïpeh. D’autant plus que l’absence de relations formelles avec la République populaire de Chine n’apparaît pas actuellement comme un frein aux relations d’affaires : c’est toute la différence entre relations diplomatiques et relations consulaires.

• Mais la diplomatie du pays, ce n’est pas seulement un tableau des relations extérieures, des interventions ou des opérations, c’est aussi le support humain, organisationnel et matériel sans lequel les performances seraient bien aléatoires.

3. La nomination à la tête des ambassades

• La désignation des personnalités appelées à prendre la tête des missions permanentes n’a pas posé au Burkina Faso, de grosses questions avant la révolution de 1983, si l’on excepte la compétition qui s’instaure, sans que cela soit exprimé, inévitablement entre les hauts cadres du ministère des Affaires étrangères, dès lors qu’il s’agit de "sortir", comme on dit couramment dans la maison. Car être nommé dans une ambassade est sans doute l’aspiration la mieux partagée parmi les diplomates – une aspiration légitime.

• Il faut aussi rappeler que la question de la nomination dans les ambassades ne concerne pas que les chefs de mission – ambassadeurs envoyés, chargés d’affaires, consuls… Vu du ministère des Affaires étrangères, le problème est plus vaste ; il est celui de l’emploi de personnels appelés à exercer pour un temps ou pour toujours, soit à l’administration centrale, soit dans les services déconcentrés, id. es, les missions diplomatiques ou consulaires, mais qui sont issus d’autres départements. Et à cet égard, l’éclairage historique est indispensable.

• On rappellera ici, qu’à la naissance de l’Etat souverain de la Haute Volta suite aux accords franco – voltaïques du 12 juillet 1960, le personnel propre de la carrière diplomatique était inexistant. La principale raison, en était que les services diplomatiques français ont été fermés aux ressortissants des colonies et des pays associés (Tunisie, Vietnam...), aussi bien pendant la période de "l’empire triomphant" (1870 – 1945), que durant les quinze ans qu’a duré l’Union française et la Communauté (1946 – 1959). Le contraste est frappant avec la pratique du Royaume – Uni : avant même l’indépendance des colonies anglaises, des diplomates ghanéens, sierra léonais, nigérians, kényans… étaient intégrés au Foreign Office. Un consulat du Nigéria a été installé à Washington bien avant l’indépendance, acquise en 1960. Les cas de Voltaïques, Sénégalais, Maliens ou Gabonais intégrés au Quai d’Orsay, furent très rares avant les indépendances. La présence de quelques hautes personnalités africaines (Houphouët - Boigny par exemple) dans les délégations françaises aux Nations - Unies à partir de 1956, fut un phénomène marginal à cet égard.

• La première vague d’agents du ministère des Affaires étrangères était donc composée de personnels d’emprunt aux autres départements, notamment à l’Education nationale. Il ne pouvait en être autrement à cette époque. Plus tard, et par vagues successives, à partir du milieu des années soixante, le recrutement de jeunes universitaires, rentrés alors principalement de France et de certaines académies diplomatiques d’autres pays (pour les bourses de la Fondation Carnegie par exemple), alimentera progressivement les corps de l’administration diplomatique.

• Mais mises à part les contradictions inhérentes à tous les groupes, surtout de professionnels, où les rivalités liées à la carrière des uns et des autres sont nombreuses, même si elles sont feutrées ou tout simplement non dites, les "allogènes" n’ont pas posé de gros problèmes avant les années quatre – vingt.

• "Allogènes" – ah, la fameuse dénomination ! C’est sous cette appellation si peu administrative, empruntée à l’anthropologie, que sont connues les personnalités qui, sans être des diplomates professionnels, occupent des postes au ministère des Affaires étrangères. Ou du moins, c’est à ce niveau que l’expression a fini par faire fortune et qu’elle est devenue passablement péjorative au sein du département.

• Car à l’origine, le terme a servi à désigner tous les personnels empruntés à d’autres corps ou départements ministériels, et qui, sans appartenir à la carrière diplomatique, servent au ministère des Affaires étrangères. Le terme a pour la première fois été employé en novembre 1985, dans un document confidentiel, adressé à Basile GUISSOU, alors chef de la diplomatie burkinabè. Il a été abondamment repris à partir de 1988 – 1989 par le bureau d’études créé au secrétariat général du département, significativement composé d’ambassadeurs revenus de postes à l’extérieur, et ensuite, par le ministère tout entier.

• A son lancement, le "concept" n’était pas destiné à singulariser ou encore à stigmatiser une catégorie de personnels. Le document dont il est tiré, élaboré alors par l’auteur de ces lignes et intitulé, "la gestion des ressources humaines au sein du ministère des Relations extérieures", relevait deux faits d’importance. D’une part, aucun texte n’indique qu’il faut être obligatoirement conseiller des Affaires étrangères pour servir au département chargé de la diplomatie du pays, d’autre part, compte tenu de l’ampleur et de la complexité des défis à relever par celle-ci, il est peu probable que le ministère dispose un jour, de tous les cadres dont il a besoin, dans l’ensemble des spécialités : juridiques, historiques, politiques, économiques, militaires, scientifiques, sociologiques… Avec le recul du temps, je nuancerais aujourd’hui les certitudes contenues dans le document, surtout avec la création de l’IDRI devenu INHEI, et la possibilité de spécialiser les diplomates dès l’étape de leur formation initiale en tenant compte de leur profil. Mais pour l’essentiel, ce document demeure d’actualité, surtout en ce qui concerne la structure du personnel, sous forme de pyramide inversée.

• Tel est le background historique. La réalité politique et l’évolution interne du ministère ont imposé une autre vision : la sémantique s’est chargée du reste. En l’occurrence, le contenu et la signification du terme " allogène ", prisé avec quelque délectation par les diplomates de carrière, ont subi un double glissement.

• Tout d’abord le mot a rapidement cessé de désigner tous les personnels qui par carrière, n’appartiennent pas au ministère des Affaires étrangères, mais qui y évoluent. Il a été plutôt exclusivement employé pour les chefs de mission diplomatique burkinabè, qui viennent d’autres corps ou institutions, notamment les anciens membres du gouvernement. Mais surtout, l’expression a vu son sens se transformer pour devenir péjoratif, tantôt stigmatisant à l’égard de ceux qu’un groupe de diplomates a appelé en 1996, au séminaire de Gundi, les " usurpateurs d’ambassades ", tantôt condescendante, lorsque les diplomates considèrent que les allogènes ne sont pas des lumières particulières en matière de relations internationales ou de diplomatie. Le jugement est excessif et inutilement blessant, l’expérience ayant montré que dans le monde, au cours des cinquante dernières années, les diplomates les plus réputés ne sont pas tous, loin de là, de la carrière diplomatique. Et cela, en Afrique comme ailleurs.

• Mais ici comme pour d’autres aspects de la diplomatie burkinabè, pour avoir une appréciation correcte et constructive, il convient de prendre du recul. La nomination au poste d’ambassadeur soulève des questions internes au principal corps des personnels des Affaires étrangères, dont sont normalement issus les chefs des missions permanentes : celui des conseillers des Affaires étrangères, dont l’ultime étape en grade, le couronnement du parcours de la carrière en diplomatie, est celle des ministres plénipotentiaires. Quant à la seconde dimension, elle est externe et concerne les " allogènes " eux - mêmes.

• En cette matière, seuls les principes et la loi de l’opportunité servent de référence aux gouvernements. Car il fut un temps, dans les années 1983 – 1985 où l’on tenait pour acquis que n’importe qui pouvait être ambassadeur. C’est l’époque où selon la boutade célèbre d’un dirigeant, on affirmait que même les dolotières pouvaient être nommées ambassadeurs. Il ne s’agit évidemment pas ici de remettre en cause la grandeur et la noblesse du métier de cheftaine de cabaret – une fonction si socialement vitale au Burkina. Mais enfin, l’affirmation ne manquait pas d’audace. On disait curieusement la même chose du métier de journaliste !

• L’idée selon laquelle tout le monde pouvait être diplomate à défaut de le devenir, était telle qu’elle a déteint sur l’institution du ministère des Affaires étrangères, dont certains responsables gouvernementaux remettaient en cause, en privé, la raison d’être.

• C’est à cette période qu’on a commencé à voir apparaître dans les ambassades, des cadres nommés à des postes de conseiller ou de secrétaire d’ambassade, n’appartenant à aucun des corps des Affaires étrangères. Cette pratique ne pouvait cependant se poursuivre longtemps. Il est relativement facile de nommer des "allogènes" comme chefs de mission diplomatique, du fait du caractère principalement politique de la fonction. C’est infiniment plus difficile de multiplier ces nominations pour le personnel chargé de la technique diplomatique ou d’installer cette pratique dans la durée, sans désarticuler durablement l’instrument diplomatique dans sa permanence et dans sa cohérence.

• On comprend donc qu’au fil du temps, la question se soit posée uniquement pour les chefs de mission, sauf, bien entendu pour les postes qui traditionnellement sont pourvus par des ministères spécifiques : conseillers économiques, commerciaux, culturels, attachés de défense, attachés ou conseillers de presse…

• Sans porter de jugement sur leurs performances qui dépendent de chaque personnalité nommée ambassadeur, à ce stade de l’analyse, il faut bien constater une évidence. Aujourd’hui, les ambassadeurs " allogènes " sont de loin plus nombreux que les diplomates de carrière. Dans un tableau dressé par l’auteur de cet article, et qui fut partagé avec quelques députés en septembre 2004, il apparaissait que plus de 75 % des chefs de mission n’étaient pas issus de la carrière diplomatique. Il n’y a pas de doute que l’occupation massive de la direction des ambassades par des non-diplomates professionnels pose à terme des problèmes. Mais il n’est pas exact de dire que le pouvoir n’en ait pas conscience. On y reviendra.

• Cette question fait partie des motifs de frustration les plus exprimés au sein du ministère des Affaires étrangères. Elle a malheureusement tendance à éclipser des questions encore plus fondamentales, et qui sont à l’origine de la situation actuelle. Mais, l’on ne peut apprécier la problématique des nominations d’allogènes aux Affaires étrangères dans les ambassades, sans s’interroger sur les causes qui ont conduit à ce déséquilibre que tout le monde reconnaît.

• Pour synthétiser, on peut relever au moins trois origines à la situation qui prévaut. La première est d’ordre juridique. La carrière diplomatique, comme pour tous les agents publics de l’Etat, en dehors de cas spécifiques tels que celui des magistrats, est régie dans notre pays au niveau règlementaire. C’est un des legs des traditions françaises d’organisation de l’Etat. Le socle est donc relativement fragile et dépend exclusivement de l’exécutif. Il n’ya pas au Burkina, un texte de nature ou de portée constitutionnelle ou législative, qui pose les fondements de l’action extérieure de l’Etat. A cela s’ajoutent l’absence ou la fragilité des traditions en matière de diplomatie. Or on touche là, un point clé, car l’instabilité même, et des régimes politiques et de l’organisation du ministère des Affaires étrangères, explique en bonne partie certains des problèmes actuellement en débat.

• L’exemple inverse est fourni par des traditions juridiques et administratives différentes des nôtres. Ainsi, dans plusieurs constitutions anglophones (Ghana, Nigeria, Sierra Leone, Afrique du Sud par exemple), des dispositions de la Constitution posent les principes de base de la politique étrangère. Dans d’autres pays, la carrière diplomatique est fondée sur une loi portant organisation générale de l’action extérieure de l’Etat. Au Burkina, en 1999 et 2000, des propositions avaient été faites, alors que j’étais chef du Parlement, tendant à trouver une formule pour légiférer en matière de gestion et d’organisation de la carrière diplomatique. Celles-ci n’aboutiront pas, plusieurs juristes de l’Assemblée nationale ayant fait valoir à juste titre, qu’on ne pouvait contourner les dispositions constitutionnelles qui établissent les domaines de la loi et du règlement.

• Le problème des nominations tire en second lieu ses origines de l’évolution interne du département chargé de la politique étrangère du Burkina Faso. On ne le relève pas assez, le département, s’il n’a pas connu beaucoup de dégagements sous la révolution, n’en a pas moins subi, au plan des personnels, des dérèglements profonds dont les conséquences perdurent aujourd’hui. La nomination de jeunes diplomates aux postes d’ambassadeur, dont moi-même, en 1985, a généralement été considérée à l’époque, comme une mesure positive, réputée progressiste. La mesure avait touché des postes tels que Bonn, Moscou, la Havane, Accra. Mais on doit admettre avec le recul que fournit le temps, qu’elle a introduit des perturbations dans l’échelle des hiérarchies traditionnelles ou classiques de la carrière diplomatique. D’autant plus que le précédent n’a pas eu un suivi rationnel.

• Est venu se superposer à ces multiples problèmes, le programme d’ajustement structurel à partir de 1991. Ses effets ont été désastreux. Pendant près d’une décennie, il n’y a pas eu de recrutement au ministère des Affaires étrangères. L’on n’aura enregistré au département que des promotions internes à travers l’organisation des concours professionnels de l’ENAM. Conséquence majeure à double dimension : il existe dans la chaîne des générations de personnels, une rupture difficile à combler, mais surtout, plusieurs des diplomates de haut rang ayant fait fonctionner le ministère pendant cette période, risquent de passer en creux, même en cas d’une nouvelle vague de promotion des agents de la carrière, à la tête des missions permanentes. C’est déjà le cas actuellement du reste. Les avancées actuelles ne doivent pas occulter cette réalité.

• Enfin, il faut bien l’admettre, si pendant longtemps, les cadres du ministère ont été tenus à l’écart de la direction des ambassades, c’est qu’au sommet de l’exécutif, on avait quelques raisons de douter du loyalisme ou de la qualité intrinsèque de certains parmi eux. Cet aspect des choses peut sembler évidemment discutable. Mais il faut se rappeler que par sa nature même, la fonction d’ambassadeur est d’abord dédiée à la défense de l’image et des intérêts du pays. Or, cela suppose un total loyalisme aux choix politiques du Burkina et donc au gouvernement en place. Les seize millions de Burkinabè ne pouvant le faire, la Constitution confie au président du Faso et au gouvernement, sous le contrôle du parlement, d’exercer les pouvoirs dans ce domaine. Par translation, le loyalisme dont il s’agit, concerne l’adhésion à la politique gouvernementale.

Dès lors que l’exécutif a des raisons de douter sur ce plan, on comprend qu’il ne soit pas très enthousiaste pour certaines nominations. Le sujet est éminemment polémique, mais il porte sur une réalité. Les exemples de la guerre de Noël en décembre 1985 et des conséquences de l’affaire Norbert ZONGO en 1998 - 2000, ont montré que des officiels burkinabè pouvaient ouvertement, dans certaines ambassades, ne pas être des défenseurs des positions de leur pays, donc du gouvernement. Du reste, ces deux affaires, et d’autres qu’il n’est pas nécessaire de citer ici, ont laissé des traces, sans d’ailleurs que les diplomates eux-mêmes n’en aient toujours conscience sur le moment.

• Il faudrait sans doute revenir aux principes, pour avoir une bonne vision de la nomination des chefs de mission diplomatique auxquels, dans le contexte burkinabè, on ajoutera les chefs de mission consulaire.

• L’évaluation de la révolution reste à faire dans le domaine de la politique étrangère et de la diplomatie. Mais son plus grand apport se situe probablement dans la détermination et l’occupation d’une place pour le Burkina Faso, en tant qu’acteur des relations internationales, non plus l’"acteur mou " que l’on a connu avant, mais un acteur reconnu, respecté et performant, aux choix clairs et à la voix qui porte. En revanche, durant cette période, l’outil diplomatique, principal support de la politique extérieure a été atteint. Et c’est au niveau du personnel qu’il l’a été le plus.

• La Constitution burkinabè comporte plusieurs dispositions portant sur certains aspects des relatons extérieures de l’Etat. C’est en partant de ces dispositions que l’on déduit les attributions des pouvoirs en matière internationale.

• C’est de ces dispositions constitutionnelles qu’on tire l’affirmation selon laquelle le Président du Faso est au centre de la diplomatie du Burkina Faso. En dehors du chef de l’Etat, la Constitution burkinabè ne prévoit que très relativement, les fonctions diplomatiques, en ce qui concerne le gouvernement. En revanche, le rôle du parlement est clairement déduit du Titre XIII de la loi fondamentale qui porte sur les traités et accords internationaux. Il en est de même pour ce qui est du contrôle de l’action gouvernementale, un contrôle parlementaire qui, en ce qui concerne la diplomatie, ne s’opère qu’a posteriori (l’autorisation de ratification des traités et accords), sauf en matière budgétaire où le contrôle a priori s’exerce négativement : le Parlement peut empêcher une activité diplomatique en refusant au gouvernement les crédits nécessaires à son organisation, mais il ne peut lui-même prendre une décision de politique étrangère.

• Le président du Faso est institutionnellement parlant, le point de départ de l’action de l’Etat. Au plan diplomatique, il est au centre du droit de légation actif et passif. C’est à ce titre qu’il nomme et accrédite les représentants du Burkina Faso, à commencer par les plus importants, les ambassadeurs, auprès des puissances – au sens de pays – étrangères ; en sens inverse, c’est auprès de lui que sont accrédités les ambassadeurs et les envoyés des autres Etats. La Convention de Vienne de 1961 sur les relations diplomatiques entre le Etats n’était pas, au départ, destinée à régler les questions des rapports entre les organisations internationales et les Etats, ou entre celles-ci. L’évolution des rapports internationaux a rapidement imposé des règles qui, en ce qui concerne la gestion des relations diplomatiques multilatérales, sont proches des pratiques ayant cours au niveau du bilatéralisme.

• Le président du Faso est institutionnellement parlant donc le point d’ancrage de la dévolution des fonctions diplomatiques. Non seulement il nomme les ambassadeurs, mais aussi, il établit pour chacun d’eux, la lettre de mission au moment de leur départ à l’étranger, lettre qui sert de référence dans l’exécution des fonctions diplomatiques. Le pouvoir du chef de l’Etat est extrêmement vaste en matière diplomatique ; il dépasse le cadrage formel des fonctions du président, et doit être compris comme la somme des attributions de l’exécutif, s’agissant des rapports avec l’extérieur. Dans le contexte africain, la conception du chef, et une certaine lecture de la Constitution où selon certains, il existe un domaine réservé au chef de l’Etat en matière de politique étrangère et de défense, amplifie ce pouvoir.

• La Constitution n’établit aucune restriction ou limite aux pouvoirs du président du Faso, en matière de nomination des ambassadeurs. Ce pouvoir est discrétionnaire, ce qui ne signifie pas qu’il s’agisse d’un pouvoir arbitraire. Ce dernier point a son importance, puisque c’est la raison pour laquelle l’on ne peut, dans l’Etat, faire n’importe quelle nomination dans n’importe quel secteur, bien que théoriquement, cela devrait être possible si le chef de l’Etat le voulait.

• De ce qui précède, il est normal et compréhensible que la nomination des chefs de mission diplomatique relève d’un choix final du président du Faso. Comme on l’a souligné plus haut, théoriquement, il n’y a pas de limites au pouvoir du chef de l’Etat. Il n’y a pas non plus de contrôle là-dessus, ni de type institutionnel, ni autre. C’est ainsi que fonctionnent la plupart des pays francophones d’Afrique. Du moins jusqu’ici : une nouvelle tendance est en train de s’installer en Afrique francophone, suivant en cela l’exemple d’autres systèmes. Celle-ci impose que la nomination aux hautes fonctions dans l’administration et dans les grandes sociétés, ou pour les projets de développement les plus importants, soit soumise à l’approbation du parlement. Dans certaines propositions pour les réformes politiques en cours au Burkina, on retrouve cette tendance.

• Dans la pratique, en fait, le Burkina Faso se trouve face au même problème qu’ailleurs dans la plupart des pays. Comment concilier l’exercice d’un pouvoir discrétionnaire, avec les exigences du principe bien connu de la spécialisation des fonctions gouvernementales ? Car c’est en conformité avec ce principe qu’existent les grands secteurs ainsi que les cadres et les corps de la fonction publique, à l’intérieur desquels les agents de l’Etat évoluent jusqu’au sommet, chacun selon le corps auquel il appartient. Quant à la relation entre les grands corps et l’occupation des hauts postes dans l’administration, elle est généralement admise comme un principe rarement remis en cause.

• Pour le fonctionnement régulier de l’Etat sur le long terme, il est difficile de contourner ce principe sauf à admettre que tout le monde est tout le monde et que tout le monde peut tout faire. La revendication venant des diplomates de carrière doit d’abord être vue sous cet angle. Et, il est important de le dire, elle ne date pas d’aujourd’hui : ses débuts sont bien antérieurs à la IVe République. On peut les faire remonter au début des années quatre-vingt.

• La véhémence – et la permanence – de cette revendication, qui s’est progressivement transformée en une grosse frustration au ministère contre les "allogènes", vient d’un constat. La carrière diplomatique a ceci de particulier, que contrairement aux autres métiers, les "consommateurs" ou "les clients" des diplomates, le réceptacle de l’action des agents, ne sont pas à l’intérieur du pays, mais à l’extérieur de celui-ci. Même quand l’activité diplomatique se déroule au Burkina (négociations, conférences internationales, accueil des personnalités étrangères …), les destinataires demeurent des acteurs étrangers des relations internationales. La production diplomatique est à consommation extérieure, et non intérieure ; les "clients" de l’administration diplomatique, c’est l’étranger. Les effets et les retombées quant à eux, peuvent bien entendu être intérieurs.

• Certes, aujourd’hui, suite à "l’éclatement" de la politique étrangère selon les justes mots de Marcel Merle (La politique étrangère, 1984), il n’est plus guère de ministère ou d’institution qui ne mène son action extérieure. On passera sur la problématique générale de politique étrangère que cela soulève. L’important, dans la posture des diplomates de carrière, est qu’ils sont les seuls à toucher à tous les secteurs de l’action gouvernementale dès lors qu’il s’agit de politique étrangère, et surtout qu’ils sont les seuls à ne s’occuper que des relations extérieures de l’Etat. Au plan des fonctions, le poste d’ambassadeur constitue le sommet pour eux, et au niveau de la carrière elle-même, l’ultime grade est celui des ministres plénipotentiaires. Au sein du ministère des Affaires étrangères, les deux se superposent : les ambassadeurs sont normalement désignés parmi les conseillers des Affaires étrangères, singulièrement les ministres plénipotentiaires.

• Enfin, dernier point, et qui n’est pas le moins important. La spécificité même de la profession diplomatique fait que les agents, y compris parmi les plus gradés, n’ont pratiquement aucune chance d’être nommés à des postes de hautes responsabilités dans d’autres corps (gouverneurs ou même hauts-commissaires, directeurs généraux des sociétés d’Etat, chefs des grands projets, …) sauf au gouvernement où on le sait, le nombre de places est limité et dont la composition obéit à une logique politique particulière. Le sentiment largement partagé aux Affaires étrangères est qu’il y a là une part d’injustice ou d’anomalie à ce que des non diplomates occupent la plupart des postes d’ambassadeurs.

• On voit ici l’inconfort dans lequel l’on peut se trouver face à ce problème : inconfort sans doute au niveau du chef de l’Etat, inconfort et frustration certains chez les diplomates, toutes tendances politiques confondues. Les critiques formulées par l’UPC ont donc quelques fondements. Mais la réalité – qui est rarement statique – doit être lue avec recul, et certaines affirmations paraissent bien hasardeuses.

• Tout d’abord, comme on l’a souligné, la nomination des ambassadeurs, issus d’autres administrations, n’est pas nouvelle. L’on a même connu dans le passé, des chefs de mission diplomatiques, venus du secteur privé. La notion de domaine réservé, notion plus politique que juridique (dans un véritable système de domaine réservé, les nominations des ambassadeurs se feraient sans contreseing et les lois d’autorisation de ratification n’existeraient pas) poussée à l’extrême dans les Etats africains, limite fortement le débat sur la politique étrangère et sur les questions internationales. Cela dit, en la matière, la prépondérance du Président du Faso est incontestable. Le principe posé par la Constitution et qui établit le pouvoir discrétionnaire du président ne pouvant être remis en question, tout est dans l’importance numérique des ambassadeurs "allogènes" par rapport aux diplomates professionnels.

• Il est juste en outre, de mettre en exergue l’évolution positive qui s’est amorcée ces temps–ci et qui apparaît dans la vague de nominations survenues ces derniers mois à la tête des ambassades burkinabè. En effet, en près de trente ans, pour la première fois, un nombre significatif de diplomates de carrière ont été nommés ambassadeurs à la tête de plusieurs missions : Rome, Addis Abéba, New York, Ryad, Vienne, Tokyo. Ils viennent s’ajouter à ceux de Genève, d’Alger, de Brasilia, du Caire et aux quatre consulats généraux (Niamey, Bouaké, Abidjan, Koumassi). Cette évolution qu’on doit au ministre Djibril BASSOLE, est à saluer. Elle l’est du reste parmi les diplomates de carrière. L’on n’avait pas vu un tel mouvement depuis bien longtemps. La mutation est donc tout-à-fait remarquable, même si elle n’épuise pas le débat sur les "allogènes". Elle est à mettre au crédit du Président du Faso et du ministre des Affaires étrangères. De passage à New York à l’ONU il y a deux semaines, j’ai pu constater l’effet positif que ce mouvement a produit chez les diplomates de métier, au sein de notre mission permanente.

• Mais sur ce plan, il est instructif d’interroger les pratiques d’autres pays à travers le monde. Car bien que chaque Etat organise souverainement ses services d’exécution de la politique étrangère, dépendant de ses traditions diplomatiques et des choix des gouvernements, le temps a fini par imposer quelques traits communs à travers le monde. On le voit au sujet de la nomenclature au niveau de la carrière des diplomates, celle de la structure des ambassades, mais aussi au plan des titres des agents dans les missions permanentes : "ministre plénipotentiaire", "premier" ou "deuxième conseiller", "secrétaire d’ambassade" ou de "chancellerie" … Le mouvement sur ce plan a commencé avec la codification établie par le Règlement de Vienne de 1815 et le Protocole d’Aix-la-Chapelle (Aachen en allemand) de 1818.

• En matière de nomination des chefs de mission diplomatique, sans qu’il ne s’agisse d’un standard absolu, un mouvement parti des Etats-Unis, a gagné beaucoup de pays au monde. La règle est celle des 2 + 1. En effet, en règle générale, on admet que le chef de l’Etat peut nommer un tiers des ambassadeurs venant d’horizons divers selon son "bon vouloir" et les exigences de l’intérêt national, les deux autres tiers venant des corps des Affaires étrangères. La règle n’est certes pas rigide, et on a vu le président Ronald Reagan atteindre quasiment 50% d’ambassadeurs "allogènes", sur l’ensemble des chefs de mission américains. Mais, même là, la proportion est contenue dans des limites raisonnables.

• De nombreux pays ont adopté cette tradition des "deux plus un". Elle comporte de nombreux avantages, au-delà même de placer les diplomates dans une situation de sécurité de carrière. Elle donne une visibilité durable aux corps qui sont chargés de la conduite et du suivi de la politique étrangère. Et c’est par une telle pratique que se créent par sédimentation des expériences, les véritables traditions diplomatiques propres à chaque nation et sur lesquelles s’appuie l’action extérieure du pays. La permanence, la cohérence et la continuité de la politique étrangère, passent par l’action de corps de professionnels dont toute la carrière est dédiée aux Affaires étrangères. La présence disproportionnée des diplomates "allogènes" à la tête des ambassades gêne la continuité de la politique extérieure ; à tout le moins, elle atteint le "core area" de l’outil diplomatique. Car les ambassadeurs "allogènes", bien que les intéressés généralement, auraient aimé rester au ministère des Affaires étrangères, rejoignent normalement leurs ministères d’origine lorsqu’ils sont en fin de mission à l’étranger. Il en résulte une "mémoire brisée" de la diplomatie, puisque la sédimentation des pratiques et des expériences propres à constituer les traditions diplomatiques n’existent plus – ou très faiblement.

• En 1989, le Bureau d’études du ministère avait fait une proposition qui fut examinée en CASEM. Les conseillers, tous des ambassadeurs ayant dirigé des missions à l’étranger (Moscou, Bonn, Abidjan, New York, Pékin) recommandaient que l’on adopte le système "2 + 1", mais par autocensure, et surtout pour ne pas donner l’impression que le ministère cherchait à imposer au chef de l’Etat et au gouvernement des contraintes supposées être en contradiction avec le principe du pouvoir discrétionnaire du président, le Bureau dans son étude citait l’exemple de pays – sans les nommer – où existe "une certaine proportion des ambassadeurs" "allogènes" à ne pas dépasser. Il ne donnait pas plus de précisions.

• La proposition ne paraît pas avoir quitté à l’époque l’administration diplomatique. Mais la souplesse des termes dans lesquels elle fut faite aurait pu faciliter son adoption et son application, au moins à titre expérimental. Elle peut être reprise progressivement, sans qu’il n’en résulte une atteinte au pouvoir discrétionnaire du chef de l’Etat. La politique étrangère du Burkina Faso, le ministère chargé des relations extérieures et les agents dévoués à celles-ci, ne pourraient qu’y gagner. De toute façon, nul ne peut contester sérieusement que le Président du Faso soit la référence en matière de diplomatie.

• Il est tentant de mettre en rapport le tableau des chefs de mission diplomatique d’un côté, et celui de l’origine des ambassadeurs de l’autre, comme le fait l’UPC. En règle générale, lorsqu’on fait ce type de comparaison, pour ce qui est de l’origine des ambassadeurs, on se réfère aux corps d’appartenance des "allogènes". Mais rien n’interdit de prendre comme point de départ d’autres espaces tels que le gouvernement, lorsque les ambassadeurs y sont passés.

• On ne portera pas ici de jugement de valeur sur les anciens membres du gouvernement qui deviennent ambassadeurs. Car l’exercice, sauf démagogie, est bien périlleux. En effet, le Burkina doit figurer parmi les pays africains où l’on compte les plus fortes densités d’anciens ministres pour mille habitants. Cela signifie qu’on y trouve de tout – du moins sortable au meilleur. Rien que ce melting-pot de l’espace d’où viennent les chefs de mission d’origine gouvernementale, interdit de mettre tous les anciens membres du gouvernement dans le même sac. On peut seulement penser qu’une personnalité qui a mené une activité gouvernementale avec de réelles performances et une bonne image reconnue, part avec un avantage certain sur d’autres personnalités, du fait du capital d’expérience qu’il détient, pour devenir ambassadeur. Mais même là, l’argument n’est pas absolu ou exempt de failles. Il est bon de rappeler que la pratique consistant à placer des hommes politiques, d’origine gouvernementale ou pas, à la tête des ambassades, remonte à la période de l’indépendance.

L’un des mécanismes qu’utilisa Maurice YAMEOGO pour éloigner ceux qu’il considérait comme des rivaux pouvant menacer son pouvoir au sein du R.D.A, fut leur nomination comme ambassadeurs. Les deux cas les plus célèbres furent ceux de OUEDRAOGO Kango Gérard, le "Duc du Yatenga" qu’on contraignit littéralement à partir à Londres (depuis qu’il est revenu après le 3 janvier 1966, l’ambassade a été fermée), et de KALENZAGA Christophe ancien président de l’Union voltaïque que beaucoup au parti de l’éléphant, voyaient comme président de la République, envoyé à Bonn. Il est vrai qu’à l’époque, le ministère des Affaires étrangères n’avait pas de cadres d’origine.

• De tout cela, il résulte que pour les nominations, il est préférable de s’en tenir au pouvoir discrétionnaire du président du Faso, avec les considérations d’équilibre déjà évoquées. Or sur ce plan, il est difficile de fixer des critères qui fassent consensus. Certes, la diplomatie est d’abord l’affaire des cadres que l’Etat forme à cet effet, id es, les diplomates. Dès lors qu’on quitte l’espace de cette affirmation, il faut s’en tenir au pouvoir discrétionnaire détenu par le chef de l’Etat, un pouvoir qui, il faut le rappeler, s’exerce,-y compris pour la sélection de ceux qui au sein des corps des Affaires étrangères, partent comme ambassadeurs à l’étranger. Personne ne songe sérieusement aujourd’hui à affirmer que même les dolotières peuvent être nommées comme chefs d’une mission diplomatique. Mais au-delà des dolotières, des "garibou" ou de wackmen, les ambassadeurs peuvent, au vu des pratiques internationales, venir de tous les horizons : hommes d’affaires, médecins, professeurs, journalistes, avocats, ingénieurs, économistes... L’essentiel, c’est l’intérêt du Faso.

• Il faut accepter de faire confiance au président du Faso pour qu’il opère un choix judicieux des futurs ambassadeurs en conformité avec l’article 55 de la Constitution, et à ces derniers, lorsqu’ils ont l’honneur d’être accrédités à l’étranger1. Il n’y a pas de gestion possible de l’Etat sans cette confiance sur laquelle est fondée la démocratie représentative. Autrement, on entre dans un débat sans fin, déconnecté de la réalité du terrain diplomatique. En dehors de la carrière diplomatique, il n’y a pas de secteur de prédilection dans l’Etat, d’où on doit tirer les chefs de mission. Cela signifie à l’envers, que tous les cadres de haut niveau dans le pays sont des ambassadeurs en puissance.

On ne peut en même temps reconnaître la suprématie de la Constitution et réfuter cette affirmation. Et ce, d’autant moins que nous sommes dans un pays où généralement certains parmi ceux qui font des critiques acerbes en relation avec les nominations à de hauts postes, pensent, souvent sans le dire, qu’à tout bien penser, eux-mêmes seraient les meilleurs choix, si le président du Faso avait la lucidité de regarder vers eux et toutes leurs compétences supposées.

• Les questions que soulèvent les orientations, les objectifs et la conduite de la politique extérieure sont incontestablement cruciales pour le Burkina Faso. Il en est du Burkina comme des autres pays africains. Les relations extérieures revêtent un caractère d’autant plus important que l’aide étrangère est à la fois structurelle et existentielle. Leur gestion, pour être efficace, doit bénéficier du bon fonctionnement de l’administration diplomatique, de l’implication pleine des agents de la carrière, et du soutien global des Burkinabè. C’est aussi à ce prix qu’on aura une véritable diplomatie du développement, un concept lancé pour la première fois dans le sillage de la deuxième conférence des ambassadeurs en 1971 et qui a été remise au goût du jour par le ministre Ablassé OUEDRAOGO en 1996.

Réflexions éparses
Par Mélégué TRAORE
Ministre plénipotentiaire

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 20 décembre 2011 à 01:44, par B.K. En réponse à : A propos de la diplomatie burkinabè : Réflexions éparses

    Nous Ne demandons pas des criteres qui fassent consensus. Et nous savons tous que les nominations relevent du pouvoir discretionaire du President du Faso. Tout Ce que nous demandons c’est qu’on nomme de vrais diplomates pour mieux faire connaitre Le Burkina a l’exterieur. A part quelques actions spectaculaires ( negotiation entre un rebel Et un president par ci, liberation de Francais SDF egares dans Le desert par la), notre diplomatie est nulle. Je vis aux USA depuis plusieurs annees. Je n’ai jamais, Je dis bien jamais rencontre un seul Americain qui connaisse Le Burkina. Raison pour laquelle lorsqu’on me demande d’ou Je viens, Je prefere dire "west Africa". Car Si Je m’hasarde a dire Burkina Faso, on me repondra "burWHAT ?" avant de me dire "where the hell is that ?" Et rebonjour mes cours de geographie.

    • Le 20 décembre 2011 à 12:31 En réponse à : A propos de la diplomatie burkinabè : Réflexions éparses

      Mon cher ami, cette situation n’est pas imputable à notre diplo. il fallait pousser loin et demander à ces ricains s’ils connaissent le nom d’un pays africain ! beaucoup ne connaisent même la france ! c’est un pb américain, ils ne connaissent que chez eux !

    • Le 20 décembre 2011 à 13:25 En réponse à : A propos de la diplomatie burkinabè : Réflexions éparses

      B.K, là tu déconnes ; chaque Burkinabè qui vit hors du pays est un ambassadeur du Burkina ; pourquoi tu as honte de dire d’où tu viens ? Moi aussi je vis à l’extérieur, dans un pays où beaucoup de gens ne connaissent pas le Burkina ; parfois on me demande c’est où par rapport au Mali, Sénégal, Côte d’Ivoire ? Je prends mon temps et j’explique ; je dis même des choses de sorte à pousser les gens à aller chercher à en savoir davantage sur mon pays. Si toi qui est aux USA tu ne peut pas informer un seul américain sur ton pays,que tu attends que ça vienne des diplomates ou ministres, mon type, tu es à côté de la plaque ; et tu ne pourras jamais occuper des fonctions d’intérêts général

      • Le 20 décembre 2011 à 15:17, par B.K. En réponse à : A propos de la diplomatie burkinabè : Réflexions éparses

        Mon Cher ami, tu n’as rien compris. Ou bien tu as Juste compris a la limite de ta capacite intellectuelle. En aucun cas Je n’ai dis que j’ai honte de parler du Burkina Faso. Je dis tout simplement qu’il faut revoir notre diplomatie afin de mieux faire connaitre notre cher pays a l’exterieur. Pour te repondre, Je dirai que Je Ne Suis pas diplomate pour esperer être nomme ambassadeur. Si tu as Le temps pour t’arreter donner des explications a n’importe quel quidam, mon ami, c’est ton probleme. Ce n’est pas l’argent de l’Etat qui a paye mon billet d’avion et qui paye mon salaire ici. D’autres sont gracieusement payes pour ca Et doivent pleinement jouer leur role. Si tu Ne comprends toujours pas, tant pis !

        • Le 20 décembre 2011 à 19:29 En réponse à : A propos de la diplomatie burkinabè : Réflexions éparses

          Decidement !!!!! BK, franchement tu devrais te relire. et lire ceux qui t’on répondu. tu es complètement dans le décor et tu intervient avec une vulgarité déconcertante. ressaisis toi.
          herve de NYC

    • Le 20 décembre 2011 à 15:19 En réponse à : A propos de la diplomatie burkinabè : Réflexions éparses

      laissez cet ignorant de BK. inutile de perdre le temps avec lui.
      la meme maniere dont on te bourre le crane avec l’histoire des USA au lycée ici, de la meme maniereles yankees s’en fichent de ton histoire et de ton existence.
      Ngao

      • Le 20 décembre 2011 à 16:42, par B.K. En réponse à : A propos de la diplomatie burkinabè : Réflexions éparses

        On dirait que tu sautes du coq a l’ane mon ami. Tu parles de yankees et autres, ce qui n’a rien a voir avec mon ecrit. Moi J’ai apporte ma contribution en reponse a Mr. Traore. Et toi ? Qu’est ce que tu penses de son ecrit ? La est le debat. On clos Cette discussion parceque pour traduire litteralement du moore au francais, on dirait que "ta tete vit pas".

    • Le 21 décembre 2011 à 03:59, par Germain En réponse à : A propos de la diplomatie burkinabè : Réflexions éparses

      Vous devez avoir honte de vous-même.
      Chacun de nous est un ambassadeur de son pays, et si des Américains incultes ne connaissent pas le Burkina Faso, il un devoir et un plaisir de le leur faire connaitre. La preuve est que bcp d’Américains ne connaissent pas l’ensemble de leurs Etats, n’en parlons pas d’autres Etats européens, asiatiques et autres...

      N’ayez pas peur ou honte de vos origines. Vous pourriez porter un complexe qui ne vous grandira pas dans votre parcours.

      • Le 21 décembre 2011 à 15:01 En réponse à : A propos de la diplomatie burkinabè : Réflexions éparses

        Merci Cher Germain
        avant de se croire digne de donner des leçons, il faut s’éduquer soit même pour être digne !.
        cet énergumène de BK a l’esprit court pense qu’il peut résumer les performances de la diplomatie au fait que des américains ne connaissent pas le BF. quelle honte ! et de quel américains ils parlent. je connais ce pays depuis aout 2000. et je suis en mesure de lui apporter la preuve contraire. mais la n’est même pas le problème. s’il est fier de mentir c’est son affaire. mais dire que cela est un échec ou la preuve de l’inefficacité de la diplomatie de notre pays c’est trop court comme esprit et raisonnement. bref ! lorsqu’on lui dit qu’il est aussi ambassadeur du pays vous lisez ce qu’il écrit !!!! il devrait apprendre a connaitre le sens d’AMBASSADEUR.
        herve de NYC

  • Le 20 décembre 2011 à 01:58 En réponse à : A propos de la diplomatie burkinabè : Réflexions éparses

    ouffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffffff
    heureusement qu’a la fin,vous parlez de ’réflexions éparses’
    c’est vraiment du ramassé pcq à la fin,j’ai mal a la tete pour pouvoir faire un commentaire sérieux ohhhhhhhhhhh yoyoyohhhhhh,caramba
    plus jamais ça mr le ministre plein-air

  • Le 20 décembre 2011 à 03:44 En réponse à : A propos de la diplomatie burkinabè : Réflexions éparses

    De belles réflexions d’un vrai connaisseur du milieu. Mais hélas, c’est aussi du Mélégué tout vomis. Après le retour de Bognessan, peut-être se met-il à espérer son come-back dans les bonnes grâces...

    Plus sérieux, le plus choquant de tout ce qui a été dit est ceci : "Les relations extérieures revêtent un caractère d’autant plus important que l’aide étrangère est à la fois structurelle et existentielle." C’est le drame de tous les pays qui tendent la main et ne savent pas compter d’abord sur les richesses intérieures, le potentiel national aussi maigres soit-il. D’autres périodes nous ont démontrer que en comptant d’abord sur nous même, on peut faire des merveilles. Par ailleurs, étonnant qu’un homme de sa trempe prenne à la lettre le fait de dire que même les dolotières - on sait qu’il les apprécie particulièrement - peuvent être nommées ambassadeurs. De regretter la nomination de jeune diplomate qu’il fut... un aveu d’échec personnel ? Pour l’essentiel , je veux retenir qu’à un moment les choix du Burkina étaient clairs et sa voix porteuse, tranchant avec la diplomatie molle.

  • Le 20 décembre 2011 à 05:16, par Germain En réponse à : A propos de la diplomatie burkinabè : Réflexions éparses

    Merci à Excellence Mélégué pour cette réflexion riche d’enseignements, et qui relate des pages de l’histoire diplomatique et politique du Burkina Faso. Il serait intéressant que ces réflexions dites éparses, je sais Excellence très modeste, soient mises à contribution pour servir de mémoire à la diplomatie du BF.

  • Le 20 décembre 2011 à 07:38 En réponse à : A propos de la diplomatie burkinabè : Réflexions éparses

    Tres belle dissertation. Mais on voit que c’est au momemt ou lui meme subissait la cyniquegouvernance qu’il a redige ce papier sinon il n’appellerait pas a deranger conombo qui dort en paix presentement.

  • Le 20 décembre 2011 à 07:41 En réponse à : A propos de la diplomatie burkinabè : Réflexions éparses

    Votre reflexion donne des maux de tete. Vous avez utilise un langage tres soutenu qui n’est pas a la portee de la grande masse.Je me demande si votre reflexion apportera un plus a la connaissance des lecteurs moyens,car ce langage est propre a la diplomatie. Vou aurez du utliser un langage simple et clair. Souvenez vous que les journaux sont lus par differentes couches sociales avec des nveaux de comprehension differents. Je vous aurais loue pour cet article s’il etait addresse uniquement a une elite intellectuelle. Il serait avantageux d’utiliser un langage simple pour exprimer cette reflexion. Cela permettrait de juger de facon objective les declarations de l’UPC et votre reflexion.

  • Le 20 décembre 2011 à 08:40, par Nongodo du Faso En réponse à : A propos de la diplomatie burkinabè : Réflexions éparses

    Article vraisemblablement long. Il faut apprendre à etre concis et precis. A defaut il faut alors ecrire un libre.

  • Le 20 décembre 2011 à 09:08, par Pawalmdékiswendsida En réponse à : A propos de la diplomatie burkinabè : Réflexions éparses

    Selon vos propos, "Enfin, il faut bien l’admettre, si pendant longtemps, les cadres du ministère ont été tenus à l’écart de la direction des ambassades, c’est qu’au sommet de l’exécutif, on avait quelques raisons de douter du loyalisme ou de la qualité intrinsèque de certains parmi eux."J’ai eu le cœur fendu, en lisant ces quelques lignes. Même si par moment, l’auteur revient à la raison, j’ai l’impression qu’il plane sur un autre ciel. Il est vraiment décollé des réalités de pays et même du ministère des affaires étrangères. Les choses ont évolué cher ainé, évitez de nous ramener en arrière.

    Mais cher ainé, être loyal ne veut pas dire cautionner les et suivre aveuglement un système inhumain. Être loyal, c’est aussi être en mesure de dire la vérité quand l’heure de la vérité sonne. Si pour être nommé ambassadeur, il faut être un béni-oui-oui, vous n’aurez pas en tout cas de jeune consciencieux à nommer ambassadeur.
    Si le président veut des gens qui vont cautionner ses actes non démocratiques, qu’il recrutement des inconscients intellectuels et non les jeunes formés comme de bons citoyens. Je pense que le système devra revoir les procédures de recrutement pour pouvoir réunir des incapables intellectuels afin d’accomplir ses sales besognes si non, ne pensez pas que les vrais burkinabè vont se taire quand on canarde leurs parents.

    Je pense encore de Mélégué, outre l’éclairage historique a fait une mauvaise sortie. Votre réflexion est pêle-mêle, même si vous l’avez intitulé réflexions éparses, l’intellectuel que vous êtes devrait proposer une réflexion plus orientée et plus ordonnée. J’avais plus d’estime pour ce monsieur mais, je me trompais. Il n’en vaut pas la peine.

    • Le 20 décembre 2011 à 15:29 En réponse à : A propos de la diplomatie burkinabè : Réflexions éparses

      Pawalmdékiswendsida, il faut bien prendre ton tps pour lire cet écrit et chercher à le comprendre. ne pense pas que c’est du désordre, je suis d’accord avec celui qui dit que cet écrit devait être adressé au intellectuels qui peuvent le comprendre. Vous parlez de quel changement au Ministère, bien sure les nominations récentes, aucun document à ma connaissance n’est pas encore élaborer pour pérenniser cela car il suffit qu’un nouveau sachem revient et tout est bouleversé. A ma connaissance pour le moment rien de fiable et sur une longue durée. Les diplomates continuent de raser les murs avec les mines froissés comme les musulmans dans le mois du carême.

  • Le 20 décembre 2011 à 09:13, par M.I En réponse à : A propos de la diplomatie burkinabè : Réflexions éparses

    Merci pour l’article.La crise de 2007 n’était pas celle de l’IDRI mais elle a été engendrée par le refus du Ministre OUEDRAOGO à dialoguer avec le syndicat sur les questions indemnitaires et les conditions de travail des agents.C’était donc une crise de confiance entre les agents du département des Affaires Etrangères et l’équipe du Ministre ouedraogo.Ce n’était pas du tout "une mini crise de l’IDRI"Du reste je partage les autres aspects de votre réflexion.

    • Le 20 décembre 2011 à 15:17 En réponse à : A propos de la diplomatie burkinabè : Réflexions éparses

      Oui la crise n’[etait pas le fait de l’IDRI

      Mais NON et NON monsieur ne tentez pas de modifier l’histoire. le ministre ouedraogo n’a pas refuse de dialoguer avec le syndicat. c’est le syndicat qui s’y est très mal pris en adressant sa première correspondance au PF. a l’intérieur du bureau nous avions deja un peu critique cette attitude, d’autant que tout le monde n’etai jamais sur la meme longueur d’onde en terme d’information. que vouliez-vous que le ministre fasse des lors que nous l’avions ignoré pour nous adresser au PF. était-il encore nécessaire pour lui de discuter des choses alors que le PF avait été saisit ?
      Ngao

  • Le 20 décembre 2011 à 10:49 En réponse à : A propos de la diplomatie burkinabè : Réflexions éparses

    Merci M. Traoré pour cet éclairage sur la complexité de la fonction de diplomate. Ce sont des contributions comme ça que nous voulons ; personnellement j’ignorais que vous savez et pouvez pondre une réflexion de cette facture, tout simplement, parce que vous vous taisez quand il faut parler ; du coup on finit par vous prendre pour un obligé du système, accroché à des avantages immérités et que vous gardez en vous taisant. Vous devriez même écrire un livre sur ce sujet car on voit bien que vous le maîtrisez ; je parie que les dernières nominations que vous saluez sont dues à la lettre ouvert de l’UPC ; je parie aussi qu’après votre article, rien ne sera plus comme avant car l’opinion publique sait maintenant comment les choses doivent fonctionner et nous ne manquerons pas de le dire s’il le faut. Ca évitera que le président, quel qu’il soit, abuse de son pouvoir discrétionnaire pour nommer des gens à la moralité douteuse ou en tout cas qui trainent une image négative d’eux

    • Le 20 décembre 2011 à 12:12 En réponse à : A propos de la diplomatie burkinabè : Réflexions éparses

      Désolé ! lisez d’autres écrits (tels que l’itw du ministre bassolet dans fasozine) parus avant cette lettre ouverte de l’UPC et vous comprendrez que ces décisions ont été prises bien avant. Merci !

  • Le 20 décembre 2011 à 12:05, par YORO En réponse à : A propos de la diplomatie burkinabè : Réflexions éparses

    Il faut reconnaître ici la valeur des interventions de certains forumistes ; je voudrais les inviter à écrire encore plus que de se contenter de réagir parfois à certains écrits ; je sens que qu’ils y a en qui maîtrisent bien de sujets, mais n’écrivent aucun article alors qu’ils en sont capables. Ne vous contentez pas de dire qu’untel ne vaut rien ou que son écrit est plat, mais apportez nous des,infos, j’allais dire justes et constructives.
    Quand à BK des States, je crois que c’est regrettable qu’il ait honte de dire qu’il vient du Burkina ; C’est à toi aussi de faire connaître ton pays là où tu es ; si tu attends que ce soit la diplomatie qui le fasse, tu attendras longtemps !

    • Le 20 décembre 2011 à 16:50 En réponse à : A propos de la diplomatie burkinabè : Réflexions éparses

      Mr Yoro Je pense que vous avez compris de travers l’apport de BK. Prenez le tps de bien lire et de comprendre. Il ne dit pas qu’il a honte de parler de son pays, mais que le Burkina n’est pas bien represente a l’exterieur.

  • Le 20 décembre 2011 à 12:47 En réponse à : A propos de la diplomatie burkinabè : Réflexions éparses

    Merci honnorable. Mais votre reflexion arrive trop tard. Elle arrive au moment ou vous êtes mort politiquement.
    Vous avez dirigé l’Assemblée Nationale à bien des égards.
    De toute façon, chacun sera comptable devant l’histoire.
    Mais une chose est sûr, la Diplomatie, ce n’est pas la chefferie traditionnelle et les autres pays ne volent pas très bas comme nous. Donc le Burkina sera toujours derrière.
    TANT QUE LE DIPLOMATE BURKINABE N’AURA PAS LE MINIMUM DE REPRESENTATION, LE BURKINA VA TOUJOURS SOMBRER.
    Les politiens sont là pour un temps et il sont conscients. Les générations futures c’est pas leurs problèmes.

  • Le 20 décembre 2011 à 13:25, par la comète de halley En réponse à : A propos de la diplomatie burkinabè : Réflexions éparses

    Le ras le bol d’un diplomate mis au garage pour toujours. C’est dommage que dans notre pays même des dolotières peuvent être nommées ambassadeurs.
    L’enfant de kankalaba est finalement sorti de ses oubliettes pour cracher ses milles vérités. C’est dommage que ces dernières viennent un peu tard.
    Ça fait vraiment mal qu’un intellectuel chevronné comme SEM TRAORE MELEGUE soit mis à la marge de la marche diplomatique de son pays.
    On a le sentiment que l’enfant de kankalaba a bossé papier longueur pour rien. La potentielle expérience cumulée qu’il a en puissance en matière de diplomatie n’a pas du tout profité à son pays. Quel gâchis,c’est dommage.

    • Le 20 décembre 2011 à 15:08 En réponse à : A propos de la diplomatie burkinabè : Réflexions éparses

      ok,tu veux faire la promotion du fils de kankalaba pcq tu es surement aussi fils de kankabala mais je le vois sur la photo,il a quel age ton sem traoré melegué ?
      qu’il prend sa retraite pour laisser la place à la jeune génération ambitieuse pcq les politiciens vuvuzela comme lui,il y a plein dans ce pays,tjours là a faire du cirage de pompes sans honte pour se faire remarquer par la cour royale
      aussi il faut arrêter avec cette histoire de mythe comme si la diplomatie,c’est le secret et faut pas que tout le monde mette son nez dedans et surtout pas les dolotières
      arrêtezzzzzzzzzzzzzzz...on n’est plus à la période de la guerre froide et meme a cette époque,que valait notre pays sur le plan international et diplomatique ?du néant puisque le pays ne pésait meme pas lourd jusqu’a ce jour d’ailleurs et donc sans etre diplomate,il y a pas de quoi a chercher à nous mystifier surtout quand on s’appelle le burkina faso dans ses ambassades,c’est obtenir des aides et c’est tout
      donc meme une simple dolotière peut devenir ambassadeur dans ce cas et n’en vous déplaise puisque c’est le tchache qui compte et les dolotières sont fortes dans ça
      arrêtez de mépriser les gens alors que vous les soi-disants diplomates,vous n’avez jamais fait vos preuves,exceptés ces discours faits de langue de bois et pour quel résultat ?nul nul nul

      • Le 20 décembre 2011 à 20:59 En réponse à : A propos de la diplomatie burkinabè : Réflexions éparses

        Entierement d’ accord avec toi mon frere. Ces dolotieres qu’ on dit simples sont celles qui nous ont empeche d’etre fous a Ouaga quand on n’avait pas encore tape dans l’oeil du chef qui sdait acheter les di[lomrs a 30 millions qui dit mieux. Maintenant qu’ ils ont appris a boire le vin mousseux et manger le caviar au point de croire qu’ il n’ y avait que le vin mousseux qu’ il fallait boire et le caviar qu’ il fallait manager avec des dents noircies par le manque d’ hygiene buccal des temps de galere, on veut les traiter de n’ importe quoi. Moi a maman fut dolotiere et c’est ca qui a paye mes etudes. Beaucoup de diplomes n’ ont meme pas pu payer les etudes de leurs petits freres restes au village. Je ne p[arle pas des kilos de fesses qu’ ils ont paye mais ca, y a pas recu pour ca. Arretez les airs pour rien dans ce pays. On se connait. Ne soyez pas comme les tombeaux, propres et blanchis au dehors mais pleins de merde au dedans.

  • Le 20 décembre 2011 à 14:52, par Souly En réponse à : A propos de la diplomatie burkinabè : Réflexions éparses

    Heureux de vous lire ! Je me demandais ce que vous étiez devenu, car vous aviez pratiquement disparu depuis un temps du paysage politique Burkinabè. Du moins on ne vous entendait plus !! Vous êtes sans doute un homme politique très compétent. Brillant vous l´ êtes également. Je l´avoue, vous avez été un de ceux que j´ai admirés, pendant la révolution et même un peu aprés. Seulement vous avez fait partie du système actuel… jusqu´à perdre ses grâces. N´empêche, ces réflexions éparses constituent un enseignement et un cours d´histoire pour nous. Personnellement j´y ai appris beaucoup de choses, même si je ne partage pas toutes vos idées. A ce titre grand merci ! Je ne partage pas entièrement votre opinion quand vous écrivez :
    « Le Burkina n’aurait sans doute jamais pu jouer un rôle diplomatique majeur en Afrique de l’Ouest, sans la stabilité du régime politique de la IVe République pendant près d’un quart de siècle, et la personnalité plutôt pondérée et méthodique de Blaise COMPAORE »
    Stabilité politique du régime ? Parlons plutôt de longévité ! Méthodique, le président du Faso l´est, très certainement. Pondéré j´en doute encore, même si je peux affirmer sans risque de me tromper que le président Blaise Compaoré a beaucoup changé ! Mais ce qu´il ne faut pas oublier c´est que le monde a aussi beaucoup changé. On ne peut plus se permettre de résoudre nos différents politiques à coups de Kalachnikov ! Nous ne voulons pas de ces stabilités qui mènent aux instabilités après. Des régimes stables on en a connus en Afrique. Côte D´Ivoire de feu Houphouët Boigny, Zaïre du Marechal Mobutu…et le Togo du tristement célèbre Gnassingbé Eyadema. Que n´a t-on pas dit de ces régimes à l´ époque ? Qu´avons-nous vécu par la suite ? La stabilité d´un régime réside aussi un peu dans sa capacité à poser les fondements d´une paisible future alternance. La gouvernance de demain se décide aujourd´hui, par les actes de justice sociale que le régime pose.
    Comme vous le dites si bien, à propos de la diplomatie, les nominations d´Ambassadeurs, sont une de ces innombrables prérogatives du président du Faso. Personne ne le refuse, mais ce sont l´utilisation et l´interprétation de ces prérogatives qui posent problème. Si Maurice Yaméogo les a utilisées pour éloigner ses adversaires politiques, qu´en est-il du régime actuel ? Ne l´utilise t-il pas pour récompenser « ses larbins » ? Je me souviens dans les années 90 avoir eu « une discussion intense » avec un ambassadeur dont je tairai volontairement le nom. Il était menaçant à mon égard, il m´ avait presque…hélas insulté. Et dans ma colère je lui ai répondu que le poste d´Ambassadeur était avant tout, un poste politique… accessible par n´importe qui, y compris moi ! Il ne devrait donc pas en abuser ! Mais ma chance (et la malchance de ce diplomate) il a été rappelé peu de temps après au pays. Si les informations en ma disposition sont exactes, il doit toujours y être. Et ce fut d´ailleurs son seul poste. Bref…l´essentiel c´est l´intérêt du Faso, et là je me demande si les intérêts du Faso sont assez souvent pris en compte dans les nominations d´Ambassadeurs. Alors vous qui savez certainement très bien comment cela se fait. Qui est nommé, pourquoi et sur quelle base on est nommé !? Est-ce par ce qu´on est compétent ou est-ce par ce qu´on est proche du pouvoir !? Ou bien faut-il faut il remplir ces deux conditions !? Personne au Burkina ne le sait en dehors du président du Faso et de ceux qui sont nommés. Vous dites cependant : « Il faut accepter de faire confiance au président du Faso pour qu’il opère un choix judicieux des futurs ambassadeurs en conformité avec l’article 55 de la Constitution, et à ces derniers, lorsqu’ils ont l’honneur d’être accrédités à l’étranger »
    Naturellement ce sera génial. C´est même l´idéal, mais compte tenu de la situation délicate du Burkina actuel, nous refusons de faire « aveuglement » confiance au président du Faso. Nous refusons également de faire « aveuglement » confiance à ces accrédités, pour la simple raison qu´un certain mystère (si ce n´est pas tout simplement un certain laxisme) entoure encore leur nomination. On a l´impression que c´est souvent une histoire de « copains et coquins » ! Rien ne me dit qu´on ne récompense pas soit son entourage soit ses amis. Regardez bien ceux qui nous représentent à l´étranger, ce sont les mêmes visages depuis environ une vingtaine d´années. D´une Ambassade on saute à une autre. Si ce n´est pas ainsi, on part d´un ministère à une Ambassade ou vice-versa. Tout cela nous donne une impression de continuité d´un système hélas épuisé, n´inspirant plus confiance. Beaucoup comme moi attendent des réponses à ces interrogations. Je sais aussi que beaucoup se réjouiront de vous lire assez souvent. Beaucoup aussi se demanderont si vous n’essayez pas par cet écrit de vous revenir dans le gouvernement et de jouir de nouveau de ses avantages. Le plus important est sans doute le témoignage de votre immense expérience aux questions de diplomaties que vous apportez,et aussi le débat de qualité vous ouvrez par ces réflexions éparses. Souly

  • Le 20 décembre 2011 à 15:46, par citoyen En réponse à : A propos de la diplomatie burkinabè : Réflexions éparses

    Merci Excellence Monsieur TRAORE de votre éclairage historique sur la diplomatie burkinabè, diplomatie que vous enrechissez en tant qu’acteur et en tant qu’enseignant.
    Cependant, permettez moi de vous dire que nous savons que la nomination aux postes d’Ambssadeurs relève des pouvoirs discrétionnaires du Président du Faso, mais a quoi bon former des spécialistes de la diplomatie si c’est pour qu’ils ne bénéficient pas des avantages liés à leur corps. Nous ne demandons des postes de Gouverneurs, de Général mais d’Ambassadeurs, nous demandons ce qui nous reviens.Au Mali, la majorité des Ambassaduers sont diplomates. La récente vague de nomination des Ambassadeurs est du fait de la crise que le pays a traversée et du fait de la volonté de SEM Djibrill BASSOLE à qui nous jeunes diplomates tiront le chapeau.
    Je suis decu de votre part quand vous me parlez de loyauté. voulez-vous nous dire que parmis tant de diplomates chevronnés que vous meme vous êtes, il n’y a pas de loyals ?

    • Le 20 décembre 2011 à 22:58, par Sidzabda En réponse à : A propos de la diplomatie burkinabè : Réflexions éparses

      Mr Traore allez y voir du côté d’un pays anglophone de l’afrique de l’ouest où un ambassadeur, certainement un de vos parents, et sa femme y exercent leur autorité. C’est la femme qui dirige en fait l’Ambassade et dispose des véhicules et des chauffeurs de l’ambassade à sa guise. Parallelment allez voir également comment les diplomates en poste dans ce pays souffrent.

  • Le 20 décembre 2011 à 16:49, par sidzembala En réponse à : A propos de la diplomatie burkinabè : Réflexions éparses

    Il y a des diplomates qui sont oubliés dans leurs postes. Par exemple l’ambassadeur du Burkina au Mali. Mr le Ministre Bassolet, il est temps de rappeler ce monsieur au bercail.

  • Le 20 décembre 2011 à 16:51, par sidzembala En réponse à : A propos de la diplomatie burkinabè : Réflexions éparses

    Pourquoi publié des reflexions éparses. A mon avis il doit murir sa reflexion au lieu de nous presenter des trucs éparses.

  • Le 20 décembre 2011 à 21:24, par Le Politicos En réponse à : A propos de la diplomatie burkinabè : Réflexions éparses

    En résumé, le Président de l’UPC a raison mais sa sortie ne prends pas en compte tous les contours et les enjeux de la fonction de diplômates. C’est bien évident pour plusieurs raisons :
    - instabilité dans la fonction diplômatique
    - absence de mémoire
    - absence de continuité dans l’action diplômatique.
    Pour un diplômate nous pensons que les mots et leur place ont une importance. c’est pourquoi honorable je vous reformule la "boutade" de l’époque révolutionnaire Sankariste : "une dolotière conséquente peut être ministre". Le terme conséquent trouve ici toute sa pertinence et son importance. Aussi question. Qui choisirez-vous entre un intellectuel inconséquent et une dolotière conséquente ? C’est vrai que la désarticulation de notre administration est intervenue pour des questions idéologiques à partir de la révolution d’août. Mais Excellence cette désarticulation s’est poursuivie de façon partisanne exclusive à partir de la rectification jusqu’à nos jours. Honorable, cela aussi est bon à souligner pour l’histoire et pour la postériorité. Enfin Monsieur le Président, notre sous-dévéloppement n’est-il pas lié peut-être aussi à notre extrême "intellectualisation" de la gestion de nos états à plus de 80% analphabètes ?
    Merci de réfléchir avec nous.

  • Le 20 décembre 2011 à 22:19, par Le Burkinabè En réponse à : A propos de la diplomatie burkinabè : Réflexions éparses

    Et si vous écrivez livre pour pouvoir vous étendre à votre guise. on pourrai aussi vous lire plus tranquillement et vous gagnerez de points peut être auprès de Blaise. Qui sais

  • Le 20 décembre 2011 à 23:49 En réponse à : A propos de la diplomatie burkinabè : Réflexions éparses

    Analyse très décalée des aspirations des populations. On croyait lire une profession de foi au Président du Faso, d’un autre âge.
    Il ne faut pas confondre "discrétionnaire" et "arbitraire".
    Malheureusement en Afrique, donnez un peu de pouvoir ou une marge de manœuvre et on l’utilise avec abus en vous opposant les textes qu’ils savent lire quand ça les arrange et modifie quand l’intérêt personnel n’y est plus.

    La démocratie moderne n’est pas basée sur une confiance aveugle au dirigeant politique. Et pour bien fonctionner, il faut que la confiance soit réciproque. Pourquoi le peuple ferait confiance à un homme, qui lui décide de ne pas faire confiance à l’administration qui l’aide à mettre en œuvre son action. Le dirigeant dispose des moyens pour reformer les hommes.

    Comme pour l’opposition, le pouvoir a travaillé, d’abord pour des raisons idéologiques sous la révolution, ensuite pour des raisons personnelles, à laminer l’administration diplomatique pour ensuite dire qu’elle n’est pas crédible. Accordez de l’importance aux diplomates et vous verrez les hommes de qualité qui y émergeront.

    Continuez ainsi et c’est la Libye qui vous attend tous !

  • Le 25 décembre 2011 à 18:39 En réponse à : A propos de la diplomatie burkinabè : Réflexions éparses

    Quand l’ intellgigence n’est pas mise au service de la collectivite humaine, il demande et reclame un autre nom : Malice.

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