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Vente de carburant : Des lieux de stockage, parlons-en

Publié le lundi 19 décembre 2011 à 01h21min

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L’incident survenu dans un garage sis au secteur 17 de la ville de Ouagadougou dans la matinée du 1er décembre 2011 (explosion d’une citerne contenant du carburant), mérite que l’on s’arrête sur ce problème de lieux de stockage, de vente des carburants et de leur suivi. Afin de ne pas être long, nous allons cibler les stations-service.

Dans la ville de Ouagadougou, les stations-service (pompes à essence) s’installent à tout bout de chemin. Cela peut se comprendre, lorsque l’on sait que notre capitale, voire notre pays se caractérise par son parc très fourni en véhicules motorisés surtout à deux roues.

Il existe, certes, des conditions préalables à remplir pour obtenir l’autorisation officielle d’ouverture de telles stations. Nous pensons tout de même que, une chose est d’obtenir cette autorisation en bonne et due forme, et une autre est de respecter le cahier de charges y afférent.

Une application très rigoureuse des conditions de tenue de ces stations-service aussi bien avant ou après leur ouverture (contrôles inopinés périodiques de leur état) s’avère nécessaire à plus d’un titre pour la sécurité de la population, surtout pour celle vivant dans les environs immédiats.

Au niveau de ces stations-service, surtout celle de petite taille, les pompes sont installées généralement devant une maisonnette confinée dans laquelle sont entreposés des barriques pleines de carburant dont l’origine reste à vérifier et ce, sans aucun système de sécurité (absence totale d’extincteurs) et même si ce système existe, n’est il pas obsolète ? Certainement. Situation renforcée par un manque de conduite visant à écarter le moindre risque. Dans de telles situations, la moindre étincelle (cigarette, court circuit électrique, etc.), ne peut qu’être à l’origine d’une déflagration dont les conséquences aussi bien en perte de vie (humaine, animale, végétale) qu’en destruction de biens matériels ne peuvent qu’être importantes et ce sur un rayon non négligeable (malheur aux voisins immédiats).

Cet incident doit interpeller tout un chacun. Le comportement écocitoyen, prôné depuis un certain temps par les autorités de notre pays, passe aussi par là. Si les services chargés de l’octroi des autorisations d’ouverture de ces stations et de leur suivi en bonne et due forme pêchent par défaut pour diverses raisons, il nous revient de plein droit de le leur signifier et même de nous plaindre. Nous avons aussi le droit de nous opposé à l’installation de telle structure dans notre biotope (milieu) immédiat et cela pour la sécurité de nos enfants, nos épouses de nous- mêmes, ainsi que de nos bien matériels sans oublié cette pollution atmosphérique qui en résultera suite à la survenue de tel incident. Entre nous, est-ce que les propriétaires de telles structures habitent généralement dans les environs ? Hum !

Il y a des moments où nous devons avoir les pieds sur terre et nous départir de notre côté Africain, qui voudrait que tout évènement soit attribué à la fatalité (le Wend-raabo). Personnellement, nous refusons cet état de fait. Il ne doit pas avoir de complaisance lorsque quelqu’un pose des actes susceptibles de troubler notre quiétude.

Encore une fois, nous disons ici que la conservation durable de notre environnement mérite une prise de conscience collective avec tout ce que cela comporte comme approche : l’approche écosystémique renforcée par celle participative. La dernière étant pour nous aussi importante que la première et peut-être même plus, car s’il est vrai que nous avons des structures étatiques qui ont la charge de veiller sur notre environnement, il est aussi vrai que nous en tant qu’éléments constitutifs de cet environnement il nous revient en premier de les accompagner et ce, dans notre intérêt.
Vous savez, en tant qu’Ecologue, nous pensons et nous croyons que le ministère de l’Environnement et du Développement Durable doit être un super ministère doublé d’un ministère Délégué.

Nous ne le disons pas parce que l’actuel ministre de l’Environnement et du Développement durable est issu de l’université d’où nous professons et cherchons, non, cela est une réalité. Nous assumons de façon responsable nos propos.
Retenons cette définition du développement durable donnée dans le rapport de la commission Brundland (1987) que nous partageons. Pour cette commission, le développement durable se définit en termes « d’un développement pouvant satisfaire les besoins actuels sans compromettre la capacité qu’auront les générations futures à satisfaire leurs propres besoins ».

Ce rapport, reconnaît clairement le rôle que jouent les êtres humains dans les changements du milieu et établit sans équivoque l’impact des changements climatiques sur la santé et le bien-être. Déjà que nous sommes confrontés à ce problème des changements climatiques dont nous ne sommes pas tellement responsables, nous gagnerons à ne pas en rajouter.
Dans ce cas : installation des stations-service, OUI, mais pas au détriment de la sécurité de nos enfants.
Salut.

Frédéric Zongo
Maître de Conférence
Université de Ouagadougou
Adresse courriel : gulb.zongo@yahoo.fr


P.S. : Un article sur notre compréhension de l’approche écosystémique pour une gestion efficiente de notre environnement à été soumit pour publication dans le journal L’Observateur Paalga (journal que nous avons choisi pour nos articles) depuis un bout de temps, mais pour une question de plage (nous exigeons la publication complète de nos articles) il n’est toujours pas paru.

Qu’il nous soit permit de saluer cet internaute qui nous a traité de lâche suite au contenu de notre premier article paru dans L’Observateur Paalga du 27 septembre 2011 relatif aux évènements de Kouna, car pour lui nous devrions incriminer le cyanure. Réponse lui a été donnée dans l’article non encore paru. Qu’il se rassure, nous ne lui en tenons pas rigueur (seuls les faibles sont rancuniers), car en tant qu’enseignant nous savons que la compréhension du contenu d’un cours donné est fonction du degré de compréhension de chaque apprenant.

Ce qui ne veut pas dire qu’ils sont tous incapables de comprendre et d’assimiler le message. Certains comprennent vite, avec d’autres il faut être patient et s’assumer. L’important est que tous arrivent à l’objectif final visé. Mon ami (on peut se tutoyer ?), nous allons nous comprendre. Alors prière de m’écrire à visage découvert dorénavant.
Portes-toi bien.

L’Observateur Paalga

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