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SIDA-Financement des plans d’action des associations : pourquoi la lenteur des décaissements

Publié le vendredi 15 octobre 2004 à 06h51min

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Sur initiative du Secrétariat permanent du Conseil national de lutte contre le Sida et les IST (SP/CNLS-IST), le cabinet Deloitte et Touche Burkina a animé une conférence de presse, mardi 12 octobre 2004 à son siège situé à la CGP.

Cette structure tenait à faire la lumière sur la gestion du projet Sida-communauté financé par l’ambassade royale des Pays-Bas au profit des associations.

En 2002 et 2003, le SP/CNLS-IST avait signé deux conventions de financement avec l’ambassade Royale des Pays-Bas. Ces conventions mettaient à la dispositions des associations de lutte contre le Sida par l’intermédiaire du SP/CNLS-IST environs 2,4 milliards de FCFA. Par souci de bien faire, Deloitte et Touche Burkina a été retenu à la suite d’une consultation restreinte en novembre 2002 pour "assurer la gestion financière du projet de financement des plans d’action du secteur de la communauté", a indiqué d’entrée de jeu, Nabassom Salif Ouédraogo, président directeur général (PDG) du cabinet.

L’objectif de la rencontre avec la presse est de lever un coin de voile concernant la lenteur dans le décaissement des fonds pour l’exécution des plans d’action. En effet, certains responsables d’associations accusaient le cabinet d’être responsable de cet état de choses. Pour les responsables de Deloitte et Touche Burkina, il en est tout autrement. Ils expliquent cette lenteur par le fait de certaines difficultés rencontrées dans l’exécution du projet. Ces difficultés sont en grande partie imputable aux associations de lutte contre le Sida qui ne respecteraient les procédures mises en place.

"Sur la base des mécanismes de gestion fournis par l’ambassade des Pays-Bas d’une part et d’autre part de notre expérience spécifique et l’audit de projets, nous avons élaboré au profit des bénéficiaires, un document appelé "directives administratives, financières et comptables pour la gestion des fonds de la convention de financement SP/CNLS-IST", soutiennent les responsables du cabinet.

Ce document contient les différentes démarches, procédures et outils nécessaires à l’établissement des demandes de fonds, la gestion des fonds, la justification et le reportage. Il complète et précise les informations contenues dans la convention de financement signée entre les associations, et le SP/CNLS-IST.

Ces procédures et outils, après amendement par le partenaire et le SP/CNLS-IST, ont été administrés aux bénéficiaires à l’occasion de formations organisées à leur intention. Les difficultés rencontrées sont de divers ordres. Mais grosso modo, on peut citer la surévaluation des éléments de budget dans la demande de fonds, le retard ou la non transmission des rapports financiers, la mauvaise qualité des rapports présentés, l’insuffisance des pièces justificatives et du suivi sur le terrain. "Quand on vous amène une facture de vivres délivrée par une société d’informatique, vous êtes obligés d’être plus attentifs.

Ainsi, plus d’une fois, il nous est arrivé de rejeter des pièces justificatives parce que ne présentant pas les garanties de probité", a indiqué Idrissa Savadogo, directeur du département audit et contrôle. A cela, s’ajoute souvent le problème de communication entre le cabinet et les associations se trouvant dans certaines provinces pour raison d’adresse fiable.

"Autant de raisons qui font qu’on peut constater des lenteurs, mais elles sont dues à la nécessité de respecter les règles qui ont été élaborées pour la mise en place du financement", a ajouté M. Sawadogo.

Au demeurant, les responsables du cabinet sont satisfaits de l’exécution du projet. "Nous sommes parvenus à un taux de consommation d’environ 99 pour mille sur 2,4 milliards de FCFA, il ne reste que 20 millions à la fin du projet", a indiqué M. Sawadogo. Par ailleurs, le président directeur général Nabassom Salif Ouédraogo invite les responsables d’associations à plus de professionnalisme pour le succès de la lutte contre le Sida.

Charles OUEDRAOGO
Sidwaya

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