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Assises nationales : La question de l’article 37 éludée au profit des acquis du CCRP

Publié le mardi 13 décembre 2011 à 00h56min

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Le moins que l’on puisse dire des assises nationales sur les réformes politiques dont la clôture est intervenue ce vendredi à Ouagadougou, c’est que le souci de la préservation des consensus obtenus au CCRP (Conseil consultatif sur les réformes politiques) a prévalu sur le reste chez les acteurs. Ils ont préféré se concentrer exclusivement sur l’examen, l’adoption et les modalités de mises en œuvre des points consensuels. Au lieu d’aborder aussi, comme annoncé au préalable, les points non consensuels dont l’article 37, sur lesquels ils étaient attendus par bon nombre de Burkinabè.

De ce fameux article 37 de la Constitution portant limitation des mandats présidentiels à deux, personne n’en a soufflé mot pendant la clôture des travaux desdites assises. Ni le rapporteur général, Marc Somda. Ni le commanditaire, le Président du Faso Blaise Compaoré, qui a juste parlé dans son allocution d’ « idées non consensuelles relatives à la limitation des mandats électifs ». Alors que deviennent ces points non consensuels, quel sort leur sera-t-il réservé ?, avons-nous voulu comprendre auprès de quelques participants. « On nous avait confié une mission.

Nous l’avons exécutée comme nous le pouvions. Pour les points dont vous parlez, il revient au commanditaire de décider. Même pour les points consensuels c’est à lui de décider parce que les assises ne sont que consultatives », avance un interlocuteur. Pour un autre, il ne faut plus en parler pour préserver la paix sociale. C’est aussi la position de Me Hermann Yaméogo qui avait exprimé auparavant son opposition à toute idée de référendum pour régler la question de l’article 37.
Pour le Chef de l’Etat, « Il faut poursuivre les analyses sur ces questions tout aussi essentielles, car aucune contribution ne me paraît négligeable dans la construction d’une nation émergente, solidaire et démocratiquement forte ».

S’agissant des points consensuels, le président Compaoré s’est solennellement engagé à les mettre en œuvre, avec le précieux concours des institutions de la République. « Car il s’agit d’un compromis historique fondé sur le sens élevé de l’intérêt collectif et l’attachement aux valeurs de paix et de cohésion nationale ». « Toutes les actions que vous avez préconisées et dont j’atteste la pertinence, connaîtront une concrétisation dans le respect du genre, puissant adjuvant pour un ancrage solide et harmonieux des politiques publiques au sein de la communauté », a-t-il précisé.

Dans cette perspective, le commanditaire des présentes a annoncé la création d’un organe de suivi et d’évaluation de leur mise en œuvre. Au titre de propositions de réformes politiques consensuelles à mettre en œuvre, l’on peut noter entre autres : la constitutionnalisation de la chefferie traditionnelle et coutumière ; la fixation de l’âge minimum et maximum des candidats à l’élection présidentielle respectivement à 35 et 75 ans ; la participation des personnes handicapées aux opérations électorales ; le vote des Burkinabè de la diaspora ; la constitutionnalisation du genre et l’institutionnalisation du conseil national de la jeunesse.

Quant aux points n’ayant pas fait l’objet de consensus, l’on peut retenir outre l’article 37, le redécoupage des circonscriptions électorales, l’abolition de la peine de mort, les candidatures indépendantes.
Bref, on l’aura compris, les acteurs des assises nationales ont évité d’aborder les questions qui divisent. Ce qui leur a permis de préserver les acquis obtenus au CCRP. Une situation qui a au moins l’avantage, selon Alexandre Le Grand Rouamba (participant au titre de la société civile), de permettre aux Burkinabè de continuer à travailler. « Imaginer que la question de l’article 37 était définitivement réglée et que le président Compaoré déclarait qu’il ne représente pas à la fin de son actuel mandat.

La course à sa succession va être tout de suite engagée. Les gens ne vont plus travailler. Alors que 2015, c’est encore », nous expliquait-il avant le début de la clôture des assises. Le Président du Faso ne dira pas autre chose à la presse lorsqu’il a indiqué que c’est son mandat actuel qui le préoccupait d’abord, de ne pas lui demander des choses sur l’après 2015.

Grégoire B. BAZIE
Ph. Jean Pierre Sawadogo

Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 13 décembre 2011 à 01:42 En réponse à : Assises nationales : La question de l’article 37 élidée au profit des acquis du CCRP

    Quel perte de temps et surtout d’argent que le pauvre Burkina n’a pas !

  • Le 13 décembre 2011 à 03:45, par PERSONNE En réponse à : Assises nationales : La question de l’article 37 élidée au profit des acquis du CCRP

    si au sortir u CCRP il ya des avancees positives dans le sens du developement de la nation et de l’ancrage de la democracy au FASO c’est tres bien. Pour ma part il ya meme pas lieu discuter de l’article 37 car c’est ecrit noir sur blanc que le mandat presidentiel est limite a deux termes. Moi ce qui me fait mal dans cette histoire la c’est de la maniere que ces caciques du party majoritaire insultes l’inteligence de BC. Donc il ya personne parmit eux qui nourit d’ambitions d’etre appeles a ce poste de haut niveau ? Meme si BC arrivait a electrifier, butumer, le BF ou meme produire assez de nouriture pour tout le pays cela ne changera en rien l’envit de changement a la tete de l’etat.On ne veut plus de lui seuelement depuis pendant plus de 20 ans il n’aura nullement progresse dans son CV, et touts les jours que je me leve de pendant plus de vinght ans c’est tjrs lui mon president. Regarder comme ces caciques on cultuive le culte de la peronalite autour de lui comment un intellectuel peut dire au sortir d’une rencontre mener pour le bien de toute une population que la decision d’appliquer les points consensuels ou le sort reserve a ceux non consensuels dependent de BC}. Et l’assemble national ? si la decission finale revient a lui seul donc pourquoi le CCRP alors ??????? MOI JE NE COMPRENDS PAS UNE CHOSE INTERNAUTE AIDER MOI S’IL VOUS PLAIT : DEPUIS QUAND ON MET EN TOUCH DES POINTS SUR LESQUELS ON NE SAIT PAS ENTENDU LORS D’UNE REFORME ?? DONC C’EST PAS UNE REFORME ALORS. CA LA C’EST POLITIQUE MADE IN "BURKINA FASO" DONC ON SE RETROUVE ENTRE SOIT DISANT DECIDEURS CONSCIENT ET ON DIT VOILA CE QUE ON VEUT OU QU’ON ACCEPTE CEUX DON’T ON NE S’ENTEND PAS LA ON MET CA DE COTE POUR ULTERIUEREMENT ?? EXPLIQUE MOI !! QUE CELUI QUI A DES COUILLES EXCUSE MOI LE MOT AU MEGARPARTY DECLARE CES AMBUTIONS DE REMPLACER BC IL SE POURAIT QUE BC LE SUPPORTE LUI MEME CAR IL EST PARMI DES HYPOCRITES ! """MASTER PLEASE POST MON MESSAGE"""

  • Le 13 décembre 2011 à 08:04, par AWOTO En réponse à : Assises nationales : La question de l’article 37 éludée au profit des acquis du CCRP

    Bravo aux partis politiques de l’opposition constructive car ils ont défié l’opposition file indienne conduite par Me Sankara. L’art 37 n’a pas été évoqué car des femmes et des hommes le protégeaient aux assises. Si le Blaiso et son CDP tentent de passer en force,alors l’occasion est belle pour l’opposition de s’unir une bonne foi pour arracher le pouvoir et refuser l’amnistie gracieusement accordé à Blaise.

  • Le 13 décembre 2011 à 10:07, par DJERE DJIN En réponse à : Assises nationales : La question de l’article 37 éludée au profit des acquis du CCRP

    Dja !!!!! les gens sont des peureux comme ça. éludé la question de l’article 37 c’est vraiment faire preuve de phobie. les malhonnetes commencent à revenir à la raison. pouvu que cette question ne revienne plus jamais pour completer les propos du Gouverneur de Centre quand il disait à l’occasion de la commemoration du 11 décembre je cite "plus jamais de mutineries, plus jamais de..."

  • Le 13 décembre 2011 à 10:33, par évidence En réponse à : Assises nationales : La question de l’article 37 éludée au profit des acquis du CCRP

    Bonjour,

    A t’on besoin de taper le sable ou de jeter des coris pour savoir qu’il va se présenter à nouveau et remportera à nouveau les élections de 2015 ? Il suffit de lire le jeu politique. Juste après les élections passées il met en place le CCRP pour débattre et réfléchir sur les questions politiques. Ce qui est visé est biensûr l’article 37. Il laisse les gens bavarder pendant 5 ans et d’ici là, les burkinabé auront digéré la modification dudit article et tout ce qui s’en suit.

    Bonne journée

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