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Alain Edouard Traoré, ministre de la Communication : « Nous voulons faire des UACO un évènement panafricain »

Publié le mercredi 7 décembre 2011 à 02h25min

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La 8e édition des Universités africaines de la communication de Ouagadougou (UACO) se tient du 7 au 10 décembre 2011 sous le thème : « Les enjeux médiatiques en Afrique face aux mutations internationales : mondialisation, transition numérique, presse en ligne, éthique et déontologie ». Dans cette interview, le ministre de la Communication, porte- parole du gouvernement, Alain Edouard Traoré, situe l’importance de l’évènement, les innovations majeures et se prononce sur l’impact des UACO sur la qualité des médias burkinabè.

Sidwaya (S.). : Quelle est la philosophie des UACO ?

Alain Edouard Traoré (A.E.T). : Il s’agit essentiellement de réunir les acteurs du monde de la communication, pour réfléchir sur des grands thèmes de la profession, des grands défis à relever.

S. : Y-a-t-il de grands enjeux pour les UACO 2011 ?

A.E.T. : C’est déjà un défi en soit que de pouvoir organiser ces UACO au terme d’une année qui a été l’une des plus difficiles pour notre pays depuis son accession à l’indépendance. Relever le défi de ces UACO, c’est aussi relever le défi de la communication internationale sur le Burkina Faso. Ce qui va montrer que nous avons transformé la crise en opportunité et que nous voulons aller davantage de l’avant.

S. : Après les mutineries, l’organisation de ces UACO confirme le retour à la stabilité du pays ?

A.E.T. : Le Burkina Faso n’a pas connu d’instabilité telle qu’on le dit, mais une crise sociale. La tenue de ces UACO est en soit un indicateur de sortie de crise, un indicateur de retour vers la normalité.

S. : Des innovations majeures sont-elles prévues dans le cadre de la 8e édition ?

A.E.T. : Nous avons essayé d’aller au-delà de l’aspect colloque entre des experts et des chercheurs du monde universitaire, professionnel et de la communication, afin de mener plusieurs types d’actions. Nous aurons un certain nombre d’innovations, dont des reportages sur le Burkina Faso que nous allons ouvrir au regard des médias internationaux. En outre, ces experts qui viennent pour les UACO vont donner des communications dans les grandes écoles, les instituts et les académies de formation en journalisme. Ensuite, nous envisageons des visites d’organes de presse par nos invités qui viennent d’Europe, d’Afrique et d’ailleurs. Voilà autant d’innovations qui sont envisagées. En marge de ces activités, nous aurons des petits déjeuner de travail pour discuter de questions spécifiques. Par exemple, nous allons réunir les télévisions membres de l’espace UEMOA pour réfléchir ensemble sur un partenariat efficace entre ces organes audiovisuels.

Nous allons faire le même exercice avec les instituts de formation tels que l’ISTIC du Burkina, l’IFTIC du Niger... Tous les instituts des pays membres de l’UEMOA seront représentés. Ils vont se concerter et travailler à créer des partenariats. Nous travaillons à faire des UACO un évènement panafricain, un évènement qui soit un référentiel pour la communication sur le continent africain.

S. : Comment appréciez-vous le thème de la présente édition ?

A.E.T. : C’est un très bon thème qui est d’actualité, qui est configuré dans le temps et dans l’espace. Nous sommes dans un monde où les médias sont confrontés à un certain nombre de défis. Les médias africains doivent entreprendre des mutations pour s’adapter à ces nouveaux défis. Nous allons réfléchir sur la question de la mondialisation qui fait que les médias burkinabè ne s’adressent plus qu’aux Burkinabè seuls, mais au monde entier. Lorsque Sidwaya sort le matin, par le biais du Net, il est lu simultanément à Paris, en Indonésie, en Chine… Dans ces conditions, doit-on rester, ou essayer d’adapter la parole au monde universel ? Nous allons aussi examiner la question de la transition vers le numérique qui est une opportunité pour nous. Avec des échéances pour la télévision UHF en 2015, VHF en 2020, il faut que nous puissions réfléchir en tant que monde de la communication, donner des orientations aux gouvernants par rapport à cette question essentielle.

S. : Est-ce que les UACO rencontrent vraiment l’adhésion du monde de la communication et des médias, surtout en termes de participation ?

A.E.T. : Oui ! Cette année, nous allons essayer de crever les plafonds. Nous attendons près de 400 participants qui viennent d’au moins une vingtaine de pays. C’est extrêmement important. Nous avons un contingent qui vient d’Europe, assez énorme en termes d’expertise, de professionnels des médias, de structures afin de définir des partenariats. Par rapport à la sous-région, nous sommes totalement satisfaits parce que les annonces d’arrivées des pays dépassent nos attentes. Cette année aussi, nous avons décidé d’aller au-delà, d’aller vers les pays francophones d’Afrique Centrale et ailleurs pour les inviter. Il y a un engouement certain, il y aura des invités du milieu de la régulation des communications électroniques, de la régulation du secteur des médias des pays africains, des chercheurs, des professionnels de la communication, des représentants des sociétés civiles, etc. Voilà autant de monde qui fait que nous pensons que la manifestation est bien partagée aujourd’hui, que tous les acteurs du monde de la communication se sentent impliquer.

S. : Au plan national, qu’est-ce qui est mis en œuvre pour une grande participation des journalistes, surtout ceux exerçant en province ?

A.E.T. : Depuis deux mois, nous avons lancé une campagne de courrier en direction de tous les médias pour les inviter aux UACO. La participation est ouverte. Nous avons aussi mis en place un comité d’orientation ouvert au monde de la communication. On compte en son sein des patrons de la presse publique et privée. Cette vision de partage, d’impliquer l’ensemble des acteurs a un impact sur le terrain en terme de mobilisation. Tout le monde est invité. En ce qui concerne les médias de province, les dispositions sont prises au niveau de l’organisation pour les modalités de leur participation et de leur prise en charge.

S. : Combien va coûter la 8e édition UACO et quelle est la part du ministère de la Communication ?

A.E.T. : Nous avons évalué la 8e édition, grosso modo, à 96 millions de FCFA. Pour le moment, nous avons une quarantaine de millions (ndlr : l’interview a eu lieu le 2 décembre). Nous avons essayé de mobiliser des fonds auprès de tous les partenaires du monde de la communication. Nous avons bon espoir d’obtenir ces fonds, de pouvoir mener les activités prévues et atteindre nos objectifs.

S. : Depuis la première édition des UACO en 2004, peut-on dire que ces universités ont eu un impact sur la production des journalistes et le rayonnement des médias ?

A.E.T. : Naturellement ! Les UACO ont déjà permis aux journaux et aux médias du Burkina Faso de se faire connaître auprès des autres médias invités et idem. La manifestation crée un cadre de partage et de contact dans un esprit de dialogue et d’ouverture. Lorsqu’on met des scientifiques, des professionnels et des techniciens pour réfléchir et qu’ils posent leurs problèmes, leurs difficultés, mais aussi envisagent les solutions à la faveur de rencontres telles que les UACO, il y a toujours un partage qui renforce les capacités. Il faut voir les UACO comme un cadre de renforcement de capacités des acteurs. Cette année, nous voulons ajouter le volet contrat ou protocole de partenariat entre les acteurs, dans l’objectif de renforcer les capacités. En cela, je pense que les UACO ont joué leur rôle en étant un référentiel de réflexion sur les questions de la communication sur le continent africain.

S. : Cette année, les médias nationaux peuvent-ils s’attendre à des retombées matérielles ou financièree au regard du thème ?

A.E.T. : Il ne dépend que de ces médias. Nous invitons des partenaires qui viennent d’Europe, d’Afrique et d’ailleurs, de différents groupes de médias. Au sein des UACO, il y a un dialogue bilatérale qui se mène entre les différents acteurs qui échangent des contacts. Il faut voir les UACO comme une plate-forme de dialogue et de contact. Nous avons joué notre partition en organisant l’évènement. A à chaque acteur aussi de jouer sa partition en nouant des contacts. Nous avons déjà créé des évènements spécifiques pour ce type de partenariat. On espère que des discussions vont sortir des éléments essentiels et palpables pour aider les médias nationaux.

S. : Un message envers les hommes, femmes des médias et les étudiants d’écoles de journalisme de Communication ?

A.E.T. : Je les invite à s’approprier l’évènement et à s’inviter aux UACO. Je souhaite, les voir tous à l’occasion des activités qui se déroulent autour de ces UACO. A partir de cette édition, les UACO vont désormais avoir lieu chaque deux ans et non chaque année en vue de nous permettre d’élargir la base de participation d’une part, et d’autre part, d’avoir davantage de moyens pour approfondir les réflexions et aussi atteindre plus de résultats. Nous envisageons déjà les prochaines UACO pour 2013, au cours de la deuxième quinzaine du mois de novembre. Nous essayons d’anticiper pour mieux préparer car comme on le dit, gouverner c’est prévoir. Pour la 8e édition, nous y sommes allés avec un minimum de moyens de bord, mais avec la ferme conviction qu’il faille le faire. Concernant la 9e édition prévue pour 2013, nous voulons nous donner les moyens d’en faire un évènement panafricain digne de ce nom, qui fera la fierté du Burkina, de toutes les femmes et les hommes du monde de la communication de notre pays.

Interview réalisée par Bachirou NANA

Sidwaya


COMMUNIQUE UACO 2011

Le président du comité national d’organisation de la huitième édition des Universités africaines de la communication de Ouagadougou (UACO), invite tous ceux qui souhaitent prendre part aux travaux à se faire enregistrer auprès de la permanence du comité d’organisation à partir du lundi 5 décembre 2011. Les enregistrements se déroulent dans la salle de réunion du ministère de la Communication au troisième (3ème) étage de l’immeuble du Faso (face au Trésor).

La participation est ouverte et libre à la condition de s’inscrire sur la liste des participants. Les inscriptions sont recevables jusqu’au mercredi 7 décembre à 17 heures, dernier délai. Toutes les informations sur le chronogramme des travaux vous seront fournies par la permanence.

Ouagadougou, le 1er décembre 2011

Le Secrétaire Général

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