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BONNE GOUVERNANCE : "Un bon dictateur ne vaut-il pas mieux qu’un aventurier ?"

Publié le mardi 6 décembre 2011 à 00h55min

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L’auteur de ce point de vue, mène une réflexion sur les relations internationales. Il y pose une problèmatique essentielle qu’est la démocratie.
Mario Monti a prêté serment hier comme président du Conseil italien, en remplacement de Silvio Berlusconi. En Grèce, devant la crise économique et financière du pays, là-bas aussi on a mis entre parenthèses la démocratie pour mettre comme Premier ministre un non-élu, un non-démocratique. A un analphabète africain comme moi à qui on a rempli la tête pendant ces deux décennies que nous étions pauvres parce que nous étions incapables de bien gérer nos affaires et que nous gérions mal parce que nous n’avions pas la démocratie comme en Occident, il y a deux petites questions qui me taraudent depuis quelques semaines :

si la démocratie résolvait tous les problèmes, pourquoi chaque fois qu’en Occident il y a de sérieux problèmes que les élus n’arrivent pas à résoudre, on met toujours entre parenthèses cette démocratie pour faire appel à des personnes non élues et qu’on appelle tous des "compétents" ? Est-ce une confirmation que la démocratie porte au pouvoir des incompétents ? Et si tel est le cas, faut-il extrapoler et en déduire que ceux qui ont prétendu mettre la condition de cette démocratie avant notre développement savaient au départ qu’il s’agissait bel et bien d’une manœuvre pour nous plomber au sol, en écartant tous les compétents pour privilégier ces politiciens incompétents ?

En regardant la composition de ce gouvernement non démocratique de Mario Monti en Italie, je me suis dit que tous les donneurs de leçons sur la potion magique que devrait être la démocratie pour l’Afrique doivent bien se cacher en ce moment. Et avec eux, tous les gouvernements dits démocratiques, à commencer par le déchu gouvernement de M. Berlusconi. M. Monti s’est excusé parce qu’à la prestation de serment, il manquait deux ministres, celui de la Défense, un général de l’armée qui se trouvait au milieu de ses troupes en Afganistan, le ministre des Affaires étrangères, encore jusqu’à la veille ambassadeur à l’étranger. J’ai essayé de me mettre dans la peau de l’ancien ministre de la Défense, M. La Russa, cet élu qui ne connaissait l’Afghanistan que des furtives tournées solennelles, accompagné, des principales chaînes de télévision italiennes.

Et que dire du sentiment de l’ancien ministre des Affaires étrangères Franco Frattini qui ne comprenait rien de la politique internationale ? Je me suis senti obligé de lui adresser une lettre ouverte il y a deux ans, pour lui donner un peu de cours sur la géopolitique africaine, tellement il brillait par son ignorance. Ce qui serait même comique s’il ne contribuait par là à ternir l’image de l’Afrique, ce à quoi je tenais à mettre fin et très vite. Le 10 octobre 2009, je prenais donc ma plume pour écrire une lettre ouverte de protestation au ministre des Affaires étrangères d’Italie, Franco Frattini. Il s’était trouvé une nouvelle spécialité : "Spécialiste en Afro-pessimisme", parler mal de l’Afrique, en expliquant à qui voulait l’entendre qu’avec la crise économique de 2008, l’Afrique était passée de la famine à la mort.

Et Lors du Sommet du G8 de l’Aquila, il avait remis un prétendu rapport sur l’hécatombe Afrique avec une conclusion tout aussi burlesque, proposant à la nouvelle administration Obama de passer par les religieux italiens pour développer sa politique dite d’aide à l’Afrique, parce que selon lui, les soeurs et les prêtres catholiques italiens étaient les seuls au monde à bien connaitre l’Afrique de la misère. Et dans cette lettre, je reprochais à M. Frattini de se tromper de siècle en parlant d’Afrique et, de se comporter en irresponsable lorsqu’il attisait la haine contre les Blancs qui était en train de se propager dans toute l’Afrique au fur et à mesure que le niveau de vie augmentait sur le continent. Voilà ce que produit la démocratie.

Je ne crois pas que j’aurai besoin de rappeler à l’ordre l’actuel ministre non démocratique parce que contrairement à Frattini qui était devenu expert de l’Afrique pour y avoir passé deux nuits dans des hôtels 5 étoiles et accompagné de trois gardes du corps, le nouveau ministre a séjourné comme ambassadeur dans plusieurs pays et ne pourra se rendre coupable de diffuser n’importe quel non-sens. A l’endroit de son patron, Silvio Berlusconi, j’étais allé encore plus loin, en lui expliquant dans une autre lettre ouverte du 8 avril 2009 qu’il commettait une erreur en sacrifiant les étrangers africains dits "clandestins" à la haine démocratique des sondages qui voulaient que la majorité des Italiens souhaitât voir pendus les immigrés africains sans papiers, parce que selon l’imaginaire collectif, ces derniers devaient êtres responsables de tous les crimes et délits, même de ceux commis par la mafia .

Je lui demandais d’oublier un instant le racolage de ses électeurs pour faire l’effort de comprendre que sa loi sur le délit de clandestinité qu’il s’apprêtait à faire voter ne pouvait pas décourager un seul migrant à se mettre en marche. Et je lui conseillais de lire un auteur italien dénommé Empédocle né en 432 avant l’ère chrétienne, qui a écrit que le monde est gouverné par deux forces antagonistes : le bien et le mal ; et que le mal (la division, la discorde) prend naturellement le dessus. Et qu’un politicien doit avoir le courage de se battre pour éviter que la très facile fatalité de la haine domine l’amour. A Mario Monti, non démocratique, je ne pense pas que j’aurai besoin d’une telle incitation, parce qu’ayant la compétence de s’attaquer aux vrais problèmes, la diversion de l’immigré africain sans papiers pour flatter les électeurs ne lui passe certainement pas par la tête.

Quelles leçons pour l’Afrique ?

La corruption tant décriée en Afrique est principalement due à l’incompétence. Une personne compétente qui occupe une haute fonction dans son domaine de spécialisation, le vit comme la consécration de son amour pour ce travail et lui parler de corruption ou de détournement de fonds publics est comme un véritable sacrilège. Il faut avoir le courage de fermer les oreilles au piège tribal ou ethnique qui voudrait qu’en Afrique on nomme des responsables en fonction de leur appartenance à des groupes ethniques et non en fonction de leur connaissance approfondie de la tâche qui les attend.
- Un proviseur de lycée ou un directeur d’école est mieux placé pour être ministre de l’Education ou de l’Instruction,
- un commissaire ou un préfet, mieux placé pour être un ministre de l’Intérieur,
- un général ou un colonel, mieux indiqué pour occuper le poste de ministre de la Défense,
- un ambassadeur, le plus à même d’être ministre des Affaires étrangères, etc... Il vaut mieux instituer comme règle le choix des technocrates à la gestion des affaires d’un pays et ce, avant que la crise n’arrive.

Les Occidentaux sont obligés de le faire seulement en profitant du prétexte de la crise économique, parce qu’ils ont tellement vanté les mérites de la démocratie qu’ils ne peuvent pas se démentir aussi vite. Nous qui n’avons rien vanté ne devons pas avoir honte de recourir aux services de nos très nombreuses meilleures compétences. Et pour être sûr que le haut responsable d’une administration publique, plutôt que de rendre compte à son supérieur, ne passera plus son temps à dénigrer l’équipe à laquelle il appartient, afin de mériter la sympathie de certaines ambassades occidentales (wiki-Leaks), il faudra penser à ajouter le test de patriotisme (pas de nationalisme) pour tous les hauts fonctionnaires, comme on le fait déjà dans beaucoup de grands pays à travers le monde.

Avec les politiciens aux affaires, la supposée bonne gouvernance de l’Occident a produit un gouffre financier que même les 10 futures générations ne pourront pas assainir. Faut-il pour autant se méfier de la démocratie ? Je crois que oui. Parce que c’est la course au mensonge. Le gagnant est celui qui ment le plus aux électeurs, et qui peut être le plus crédible à formuler son mensonge. Et au final, on a des situations tout aussi grotesques que l’Afrique ne peut pas s’offrir le luxe d’avoir comme un acteur de cinéma qui est devenu gouverneur de l’Etat le plus riche des USA, la Californie, et qui en est reparti en laissant le trou financier le plus profond de l’histoire de cet Etat.

Ne vaut-il pas mieux un bon dictateur pour mettre l’ordre dans un Etat qu’un aventurier qui va tout détruire ? Et c’est quoi un dictateur ? M. Berlusconi qui, en 17 ans, a fait toutes les lois les plus impensables pour lui-même, ses entreprises et pour ses amis, était-il un dictateur ? En quoi ? A chaque pays sa propre démocratie, qui reste un simple processus et non une fin.

Jean-Paul Pougala www.pougala.org

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 6 décembre 2011 à 04:10, par AO En réponse à : BONNE GOUVERNANCE : "Un bon dictateur ne vaut-il pas mieux qu’un aventurier ?"

    Ta contribution est sans valeur car truffée d’amalgames malsaines et pour un intellectuel qui se dit compétent et donc honnête si je suis ton raisonnement,tu viens d’etre pris en flagrant délit de contre-vérités et en voici quelques preuves parmi tes nombreuses contre-vérités :
    - Sur Mario Monti et les autres,tu les présentes comme des "non démocrates" tout au long de ta contribution.Je suppose que pour toi,un non démocrate est un dictateur mais tu as tout faux car c’est pas parcequ’ils ne sont pas élus qu’ils ne sont pas des démocrates.Alors faut pas chercher a embrouiller les gens parceque ta thèse ne tient pas la route
    - Ensuite pour toi,il suffit d’etre compétent pour etre incorruptible.Un peu de sérieux mr Pougala car nous connaissons dans ce pays des compétents bardés de diplomes mais qui sont aussi bardés de pots de vin et qui trainent aussi des casseroles très bruyantes.Alors sur ce point aussi,tu n’arriveras meme pas à convaincre un gosse de CM1 meme avec des bonbons à la main
    - Aussi pour toi,il suffit d’etre un proviseur de lycée ou un directeur d’école pour faire un bon ministre de l’éducation ou de l’instuction.J’hallucine avec un tel raisonnement puéril car pour te convaincre avec un seul exemple que tu es là aussi dans le faux,prenons le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche qui est occupé par Mr Albert Ouédraogo,un professeur d’université compétent mais désolé,tout le monde est unanime pour lui reconnaître qu’il patauge dans son ministère.Alors,tu lui renies ses nombreux diplomes ?
    - Ensuite concernant Arnold Schwarzenegger,pour toi,c’est parcequ’il était acteur de cinéma qu’il a échoué comme gouverneur de Californie mais je te dirai aussi que Ronald Reagan était aussi acteur de cinéma mais il fut un excellent président des USA.Tu peux te renseigner
    En tout cas les intellectuels vont nous tuer dans ce pays déhh comme si nous les obligeons à disserter sur tout,pour souvent nous pondre des balivernes car de grâce,nous ne voulons pas des dictateurs comme les Bokassa,les Idi Amin Dada et sincèrement je n’ai pas pris mon pied en lisant ta contribution qui est vraiment nulle et dangereuse car je me méfie des gens qui font l’apologie des dictateurs

  • Le 6 décembre 2011 à 05:16 En réponse à : BONNE GOUVERNANCE : "Un bon dictateur ne vaut-il pas mieux qu’un aventurier ?"

    C’est VRAIMENT DU N’IMPORTE QUOI ! Vous n’avez rien compris, continuez à réfléchir, peut-être que vous allez progresser un peu plus....

  • Le 6 décembre 2011 à 07:46 En réponse à : BONNE GOUVERNANCE : "Un bon dictateur ne vaut-il pas mieux qu’un aventurier ?"

    M. Pougala, s’il existait de bons dictateurs, si vous aviez trouvé dans l’histoire de l’humanité un exemple de bon dictateur, je pense que vous en auriez cité pour appuyer votre argumentation.

    Mais Vous savez très bien qu’au cours de l’histoire de l’humanité, les dictatures ont jour été des pouvoirs oppresseurs, des tyrannies contre le peuple.

  • Le 6 décembre 2011 à 08:25, par Pathe Diallo En réponse à : BONNE GOUVERNANCE : "Un bon dictateur ne vaut-il pas mieux qu’un aventurier ?"

    M. Pougala, je ne suis pas contre la démocratie mais je crois que votre raisonnement est correct et la question mérite d’être posée surtout pour ce qui concerne le continent Africain. Je suis d’avis que même dans une démocratie il faut un régime fort qui peut au moins faire appliquer les lois et faire régner l’ordre. Nous avons aujourd’hui l’exemple d’un pays africain dirigé par une dictature reconnue par tous, mais qui est cité en exemple de réussite sur le plan socio-économique, le Rwanda de Paul Kagame. Après un génocide, en 15 ans il a reconstruit le pays et dépassé sinon doublé beaucoup de pays africains. Il n’y a pas de démocratie, mais l’odre règne, les gens travaillent et mieux les investisseurs étrrangers se bousculent aux frontières

  • Le 6 décembre 2011 à 08:28, par mouze En réponse à : BONNE GOUVERNANCE : "Un bon dictateur ne vaut-il pas mieux qu’un aventurier ?"

    Ciel ou sommes nous ?Comment au jour d`aujourd`hui quelqu`un peut il faire l`apologie de la dictature en tentant avec peu d`elegance de comparer celle ci a l`aventure alors que les 2 sont la meme chose,un dictateur est un aventurier qui s`est retrouve a la tete d`un Etat,et quand Monsieur trouve qu`il ya `bon dictateur`je tombe des nues,il n`ya jamais eu de `bons dictateurs` c`est clair

  • Le 6 décembre 2011 à 10:33, par Palin En réponse à : BONNE GOUVERNANCE : "Un bon dictateur ne vaut-il pas mieux qu’un aventurier ?"

    Mon frère ! On te vois venir. Si tu veux faire allusion au règne à vie de blaise compaoré tu te trompes. C’est très dangereux ce que tu dis. La démocratie n’est pas dangeureuse. Les dicateurs afraicains(ex : Mobutu, Bongo, BIA, Yadema )on fait pire que ces dirigeants africains. Arrête de nous divertir. L’article 37 ne sera pas modifié ici

  • Le 6 décembre 2011 à 12:22, par drangwell En réponse à : BONNE GOUVERNANCE : "Un bon dictateur ne vaut-il pas mieux qu’un aventurier ?"

    Rien a dire cest une bonne reflexion

  • Le 6 décembre 2011 à 12:48, par Nongodo du Faso En réponse à : BONNE GOUVERNANCE : "Un bon dictateur ne vaut-il pas mieux qu’un aventurier ?"

    IL n’y a pas de bon DICTATEUR.

    • Le 6 décembre 2011 à 14:33, par adamo En réponse à : BONNE GOUVERNANCE : "Un bon dictateur ne vaut-il pas mieux qu’un aventurier ?"

      je suis entièrement d’accord avec lui. la democratie tue l’afrique et il faut l’arreter. imaginez un seul instant si blaise quitte le burkina. qu’est ce que nous, on va devenir ? mes frères laissons blaise au pouvoir jusqu’à sa mort et pendant ce temps cherchons son remplaçant tout doucement.nous n’avons pas pour le moment une bonne opposition capable de gerer ce pays si difficile ;

  • Le 7 décembre 2011 à 03:25, par Wendlaboumb En réponse à : BONNE GOUVERNANCE : "Un bon dictateur ne vaut-il pas mieux qu’un aventurier ?"

    Eh oui, je crois comme Pougbila à la dictature éclairée comme nous l’avons vécu sous la Révolution d’Août.
    C’est une démocratie non labellisée par l’occident mais qui a fait ses preuvres dans la construction de capacités à se prendre en charge vers le mieux être.

    La Libye fera l’amère expérience de la démocratie labellisée par l’occident : des années futres d’errement politique, de pillage des ressources par des rapaces étrangers, de banqueroute du système scolaire et sanitaire malgré les richesses du pays, de décisions à faire valider à Paris ou Londres. Bref des années de "zaïrisation" en perspective pour ce pays qui a incarné et annoncé l’Afrique Libre et Autosuffisante.

    La nouvelle classe dirrigeante de ce pays n’a encore rien montré des valeurs qui ont manqué à son successeur.

    Cette affaire est le plus horrible complot de l’Occident contre l’Afrique Nouvelle.

    Félicitations à ATT du mali qui a gardé raison et dignité tout au long de ce drame africain. Les autres ont justifié leur forfait par un concept de real politik.
    quelle pitié

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