LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Autant le dire… : Le règne de la pensée unique dans un Faso démocratique ?

Publié le lundi 5 décembre 2011 à 00h50min

PARTAGER :                          

Depuis que les assises nationales sur les reformes politiques et institutionnelles sont annoncées pour les 7, 8 et 9 décembre, les adeptes de la pensée unique, et c’est bien comme cela qu’il faut les qualifier, ont rué une fois de plus dans les brancards pour tirer à boulets rouges sur tous ceux qui ne pensent pas comme eux. Surtout quand il s’agit de la possibilité ou non de révision de l’article 37. Sur le net, dans les journaux, dans les rues et dans les gargotes, ils s’égosillent à porter haut et à faire triompher cette façon de penser et de croire. Dans quel Faso se trouve-t-on ?

On ne cessera assez de le répéter. S’il est loisible aux uns de demander l’intangibilité, le verrouillage de l’article 37 de la Constitution, il est également permis et autorisé aux autres de souhaiter et d’insister pour sa révision. La loi le permet. La constitution elle-même le permet. Il faut le reconnaitre et l’enseigner comme tel. Il ne serait pas sérieux de demander une chose et son contraire. Surtout en ces moments où tout le monde demande et souhaite de tous vœux l’application des lois.

Il faut le dire tout net. Il est impossible, voire dangereux pour nous tous de penser qu’on peut construire le Faso en se fondant sur des intérêts purement égoïstes. Autrement, les graines de la pensée unique que nous sommes en train de semer aujourd’hui pousseront sans doute. Mais les premières victimes ne seront personnes d’autres que nous-mêmes, à défaut nos enfants. L’anarchie que certains sont en train de prôner à travers nos actes de tous les jours, c’est encore nous qui travaillerons à rétablir l’ordre en temps opportun. Mais, à quel prix ?

Nos enfants à qui nous avons tenté confusément de faire comprendre que « le seul langage qui vaille au Faso est celui de la violence, de l’indiscipline, de la pagaille, de l’anti-loi voire de l’anti-citoyen » seront en grande partie les bourreaux de la démocratie de demain. Et les responsabilités seront alors situées. Aujourd’hui, ils sont pratiquement dans les rues, refusant de suivre les cours dans les écoles, et pire de s’adonner à des actes purement contraire au bon sens. Et on croit que c’est de la seule responsabilité de l’Etat, ou plus précisément du gouvernement de leur faire entendre raison. Non, nous sommes tous responsables. Des parents d’élèves aux professeurs en passant par le gouvernement et la classe politique dans son ensemble.

Aussi, il semble que nous devons assez rapidement revenir à la raison. En Côte d’ivoire, les politiciens avaient réussi à « politiser » l’école, les universités et les centres de formation. Qui ont formé une élite purement partisane. Les résultats, on les connait. Après son arrivée au pouvoir, Alassane Ouattara est actuellement en train de procéder au « nettoyage » des universités pour en faire de véritables lieux de formation d’une élite responsable, digne et véritablement engagée sur le chemin du développement. Ces jeunes et enfants que nous abusons à leur insu, sont pour beaucoup des innocents dont nous sommes en train de compromettre l’avenir.

Revenant aux Assises nationales et principalement aux reformes politiques et institutionnelles, il me semble que tout le monde est unanime à reconnaître la nécessité de reformer ou de refonder. C’est une question de terminologie. Mais comment le faire et quoi réformer ? Toute la question se trouve à ce niveau. Si c’est le cas, l’une des portes de sortie reste la loi qui détermine les conditions et les règles de jeu. Il ne reste alors qu’à s’y conformer. Et le tout le monde est tranquille. Si on ne polémique pas sur l’article 37, qui n’est malheureusement pas la seule reforme à faire, il faut naturellement qu’à un moment la question soit tranchée par le peuple.

Qui est jusqu’à preuve du contraire, le seul souverain reconnu par la loi pour départager les belligérants à travers un vote sur les questions de ce genre. On exige des juges de dire le droit, rien que le droit ; et d’un côté on refuse que la même loi s’applique quand elle ne nous arrange pas !

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 5 décembre 2011 à 07:19, par Nongodo du Faso En réponse à : Autant le dire… : Le règne de la pensée unique dans un Faso démocratique ?

    Madame Daboué, apparemment vous avez pris la place de Mahama. je vous souhaite bonne chance ; mais je vous conseille de ne pas etre plus loyaliste que le roi. N’allez pas contre les interets de notre cher Faso. Vous vous acharnez en bon thureferaire à battre votre tambour pour la modification de l’article 37, mais sachez qu’il n’est jamais bon d’etre opposé aux interets du peuple qui aspire à un changement. Le Faso que vous pretendez aimer risque vous rejeter et vous pousser à l’exil comme les anciens du FPI en Cote d’Ivoire. S’il vous plait pour l’amour de ce pays, NE TOUCHEZ PAS A L’ARTICLE 37. Avec ou sans Blaise Compaore ou vous ou moi-meme qui reagis à votre article, le Faso existera. S’il vous plait, je suis à genoux et vous conjure de ne pas etre un pyromane pour ce pays....Please, please...NE TOUCHEZ PAS A L’ARTICLE 37, JE VOUS EN SUPPLIE.

  • Le 5 décembre 2011 à 08:23, par aliende En réponse à : Autant le dire… : Le règne de la pensée unique dans un Faso démocratique ?

    Il est très important de ne pas confondre les choses.
    Les violences que nous observons sont le fait d’un système suffisamment vieux, qui se croyait à l’abri de toute atteinte (élu à presque 100%) et qui n’a plus apparemment de nouvelles propositions pour nous sortir d’un cycle infernal.
    C’est vraiment facile d’imputer les sorties des jeunes (élèves, étudiants et autres bien sûr) à des mains invisibles qui ne veulent que la chute du gouvernement.
    Quand un Etat démissionne, quand les dirigeants s’adonnent à une course à qui aura la plus belle "caisse", ne comptez pas sur les autres pour recoller les morceaux d’un pays en implosion.
    26 ans de pouvoir !!! Si ce n’est pas de la pensée unique dites-moi ce que c’est.
    Si nous voulons réussir les réformes, nous devrons prôner l’alternance. Surtout n’engagez pas le peuple, qui a du mal à définir un député, dans un réferendum dont les résultats sont connus d’avance.
    Nous aimons tous le BURKINA FASO, faisons de telles sortes qu’il avance !!!

  • Le 5 décembre 2011 à 09:05, par CARLOS En réponse à : Autant le dire… : Le règne de la pensée unique dans un Faso démocratique ?

    Equilibriste, soit un peu plus clair dans ton écrit, on ne sait pas dans quel sens tu vas, tu es flou. Dans tous les cas il n’est pas question de modifier l’ARTICLE 37.
    De quel peuple tu parles celui qui avait déjà voté le référendum du 2 juin 91 et à qui tu demandes qu’il se renie ou quoi ? Si on a commencé à vous "enfeuiller" pour faire passer l’idée d’un autre référendum où vous tricherez comme dans toutes les élections qui ont eu lieu ici après le 2 juin 91, tu as tiré à terre et on vous attend. CARLOS

  • Le 5 décembre 2011 à 09:20, par wenlasida En réponse à : Autant le dire… : Le règne de la pensée unique dans un Faso démocratique ?

    Bonjour A Kani
    Votre analyse porte en elle-même ses propres contradictions. Vous fustigez ceux que vous qualifiez d’adeptes de la pensée unique. Mais vous, votre pensée, elle est coment ? Elle n’est pas plurilelle quand je vous lis. Accepter que ceux qui ne veulent pas de la modification de l’article 37 puissent aussi le faire savoir. Vous parlez de respecter la loi, ne pas modifier la constitution ne viole aucunement la loi à ce que je sache.

  • Le 5 décembre 2011 à 09:29, par ZUEZIDI En réponse à : Autant le dire… : Le règne de la pensée unique dans un Faso démocratique ?

    Mme 
    Sans vouloir vous critiquer, je pense que vous seule qui voulez imposer une pensée unique au faso en disant des contre vérités. Mais soyons un peu sérieux la ! quand les gens convoient des jeunes pour aller applaudir béatement le PF ou pour sortir demander et exiger qu’il se représente ce n’est pas de l’instrumentalisation. mais si les élèves et étudiants sortent de leur propre chef pour exiger plus de pain et de liberté vous appelez ça instrumentalisation. Songez à changer le dictionnaire que vous utilisez pour vos articles.
    Sana rancune

  • Le 5 décembre 2011 à 10:00, par citoyen En réponse à : Autant le dire… : Le règne de la pensée unique dans un Faso démocratique ?

    Personne ne prône le règne de la pensée unique comme vous l’affirmez et c’est pour cela que l’article 37 doit rester comme tel pour permettre à d’autres personnes de prouver de quoi elles sont capable. Vous faites exprès d’oublier quand cela vous arrange. je crois qu’on avais pas eu besoin de réferendum en 2000 pour limiter le nombre de mandat succssif à 2. Faite appel au collège de sage. Pourquoid les jeter au oubliètes ? N’ayons pas la mémoire de poule !

  • Le 5 décembre 2011 à 11:06, par LoiseauDeMinerve En réponse à : Autant le dire… : Le règne de la pensée unique dans un Faso démocratique ?

    Mr ou Mme. Vous faites de la naration. Le journalisme c’est plus intelligent que cela car il est le lieu de la logique dans la relation des faits. Oui la loi prévoit tout ok. Mais ne trouvez-vous pas suspect ce yoyo constitutionnel ? On noue on dénoue un même article à tout bout de champ.
    On comprendrait s’il y avait un ajout nouveau mais curieusement c’est toujours cette danse macabre autour du 37 ?

  • Le 5 décembre 2011 à 11:39, par le burkinabe de Hollywood En réponse à : Autant le dire… : Le règne de la pensée unique dans un Faso démocratique ?

    l’article 37 est reactionnaire car il limite le peuple dans son choix. on doit pouvoir choisir quand on veut et qui on veut

  • Le 5 décembre 2011 à 11:49, par Yssif En réponse à : Autant le dire… : Le règne de la pensée unique dans un Faso démocratique ?

    Vous manquez de sérieux dans votre argumentaire. Si votre seule préoccupation est effectivement ce que vous essayez maladroitement de nous faire passer, c’est-à-dire le respect de la loi,il n’est point besoin de vous rappeler que le peuple burkinabe tout entier avait dans l’esprit décidé de limiter le nombre de mandats à 2. C’est le plus important, le reste ne relevant que de la diversion. En effet, comment faire fi de l’esprit pour s’en tenir à la lettre (la disposition est en effet modifiable)comme si la lettre prévallait sur l’esprit ?
    le bon sens veut que ceux qui sont soucieux de la quiétude sociale conseillent aux velléitaires de revenir à la sagesse en s’abstenant de modifier l’article querellé.

    A bon entendeur salut !

  • Le 5 décembre 2011 à 12:27, par LoiseauDeMinerve En réponse à : Autant le dire… : Le règne de la pensée unique dans un Faso démocratique ?

    Mr ou Mme. Vous faites de la naration. Le journalisme c’est plus intelligent que cela car il est le lieu de la logique dans la relation des faits. Oui la loi prévoit tout ok. Mais ne trouvez-vous pas suspect ce yoyo constitutionnel ? On noue on dénoue un même article à tout bout de champ.
    On comprendrait s’il y avait un ajout nouveau mais curieusement c’est toujours cette danse macabre autour du 37 ?

  • Le 5 décembre 2011 à 13:15, par Palin En réponse à : Encore cette théorie qui nous revient !

    Mme ou mlle daboue !
    C’est avec beaucoup d’attention que j’ai lu votre article. Je crois que c’est peine perdu vous n’allez convaincre personne avec de tels propos.
    la notion de peuple souverain est vide de sens car vous savez comment les régimes corrompus de nos pays ont la main mise sur l’appareil électoral. Sinon comment expliquez vous le faite que BEN Ali, Moubarak aient remporté les élections à plus de 80% et quelques années après leurs peuples se soulèvent contre eux. Croyez vous alors que ceux qui se sont soulevés dans ces pays là sont minoritaire ? Connaissant les adeptes de la théorie"peuple souverain" vous allez me dire que le burkina est différent de ces pays.
    S’il ya eu des soulèvement dans le pays c’est parceque les gens ne reconnaissent plus dans les institutions démocratiques. Comprenez bien ceci : "Le Burkinabé ne crois plus qu’une élection traduit la volonté populaire.Selon le burkinabé tout est joué d’anvance". Le faible taux de participation aux récentes élections traduit le désintéressement du peuble burkinabé face aux élections.
    A moins d’être hypocrite je crois que vous comprenez cela.
    De grâce arrêtez d’écrire ce genre d’article car contrairement à ce que vous dites c’est vous qui provoqué la violence avec cette notion de "peuple souverain" visiblement on ne parle pas du même peuple.

  • Le 5 décembre 2011 à 15:16 En réponse à : Autant le dire… : Le règne de la pensée unique dans un Faso démocratique ?

    Evitons de raviver les tensions. Alors que les Assises sont prévues pour debuter le mercredi 08 de tel article ou éditorial n’augure pas d’un climat serein de travail. D’aucuns pourraient y voir un article commandé, toute chose qui prédispose mal les les esprits de certains participants et confortent les partisans du boycott dans leur position. Preservons la paix sociale.

  • Le 7 décembre 2011 à 18:14, par la jeunesse En réponse à : Autant le dire… : Le règne de la pensée unique dans un Faso démocratique ?

    c’est vraiment dommage de vous lire madame,vous ne pensiez qu’à votre intérêt.. le reste vous importe peu. je me demande parfois si nous vivons tous dans le même monde. n’avez vous pas encore compris que développement rime avec démocratie, changement de pensées, d’hommes à la tête de de l’Etat.j’attends toujours dans la bouche de nos dirigeants " burkina emmargeant" alors qu’il y’a insécurité alimentaire au pays. nous qui sommes à extérieur cela ne nous honore.tout ceci montre votre echec.
    de grâce, laisser d’autres personnes conduire la destinée du pays.nous sommes 13 millons BC n’est plus burkinabè que les autres.même au CDP il y’a des compétences capables de diriger ce pays, ne mettez pas uniquement votre seul espoir sur BC. regardez autours de nous mali, ghana,cap-vert, les investisseurs s’empressent de partir dans ces pays car il y’a une garantie de stabilité et les résultats se voient à travers les indices de developpement humain(IDH. les burkinabè ne sont pas maudits à ce point.nous aussi on aspire au changement. si vous n’aimez pas le BF, je vous rappelle SVP aimez là car avec vous, ou sans vous, avec BC ou sans BC, le bf demeurera.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Le Dioula : Langue et ethnie ?
Sénégal / Diomaye Faye président ! : La nouvelle espérance
Burkina : De la maîtrise des dépenses énergétiques des Etats
Burkina Faso : Combien y a-t-il de langues ?