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ETATS GENERAUX DE L’AGRICULTURE ET DE LA SECURITE ALIMENTAIRE : En finir avec la langue de bois

Publié le vendredi 25 novembre 2011 à 01h20min

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Le Premier ministre, Beyon Luc Adolphe Tiao, a présidé, le 24 novembre 2011 à la salle de conférences de Ouaga 2000, l’ouverture des Etats généraux de l’agriculture et de la sécurité alimentaire ( EGASA). Près de 250 acteurs des différents domaines d’activités, prennent part à ces EGASA qui ont pour thème : "Actions et mesures de réformes nécessaires dans le secteur rural pour la croissance économique et la réalisation d’une sécurité alimentaire durable au Burkina Faso". Ces EGASA visent à évaluer les progrès réalisés, à relever les contraintes et à convenir du modèle d’agriculture souhaité pour le Burkina.

L’agriculture occupe 85% de la population active mais ne produit pas des ressources suffisantes pour nourrir les Burkinabè et procure des revenus à peine nécessaires pour assurer une véritable souveraineté alimentaire. Il est donc, plus qu’urgent, selon le Premier ministre, Beyon Luc Adolphe Tiao, de reconceptualiser les différentes stratégies de développement agricole pour enfin arrêter d’entretenir ce paradoxe. Après avoir souligné la pertinence du thème de ces EGASA, il a dit attendre des participants un diagnostic sans complaisance et surtout des propositions d’actions et de mesures de réformes nécessaires pour provoquer, dans les années à venir, une véritable révolution dans le développement rural. Il leur a aussi demandé de proposer un calendrier clair de mise en oeuvre des recommandations et principales propositions de leurs travaux avec des mécanismes ou des modalités de suivi et d’évaluation.

En finir avec la langue de bois

Il a souhaité que les travaux qui vont durer 3 jours se déroulent dans la sérénité et dans une totale liberté d’expression. "Il faut en finir avec la langue de bois et apporter des réponses précises à des questions précises. Nos paysans et nos éleveurs sont des pragmatiques et attendent donc des résultats concrets et non des théories", a-t-il martelé. Malgré l’introduction des réformes dans le secteur agricole accompagnée d’importants moyens financiers, l’agriculture et l’élevage extensifs sont les modes les plus prédominants caractérisés par de faibles productivités. Les prix et revenus agricoles sont faibles et la pauvreté est atterrante en milieu rural, a confié le chef du gouvernement.

Pour lui, on ne pourra faire reculer le seuil de pauvreté dans le pays si l’on n’accroît pas le niveau de vie dans le monde rural. Mais comment y parvenir si les paysans s’adonnent toujours en ce XXIe siècle à une agriculture de subsistance majoritairement basée sur des moyens de production obsolètes ? Comment garantir la sécurité alimentaire si 90% des semences utilisées ne sont pas améliorées ? Autant de défis à relever pour booster le développement du secteur rural, a-t-il relevé. Selon le Premier ministre, les EGASA constituent une opportunité pour raffermir les analyses situationnelles et suggérer ou consolider des mesures à même de renforcer l’efficacité du secteur rural. La représentante des Partenaires techniques et financiers (PTF), Galina Sotirova, a réaffirmé l’engagement des PTF à accompagner le gouvernement dans la mise en oeuvre des conclusions des EGASA.

Elle a loué l’initiative de ces EGASA qui, a-t-elle indiqué, doivent identifier des réformes prioritaires à mettre en oeuvre en vue de renforcer le secteur agricole comme moteur de création d’emplois. Pour le représentant des acteurs non étatiques, Bassiaka Dao, président de la Confédération paysanne du Faso (CPF), les attentes des paysans sont, entre autres, permettre à ceux-ci de minimiser les aléas climatiques, de moderniser leur agriculture pour être compétitifs au même titre que les agriculteurs des Etats-Unis d’Amérique, etc. Il a souhaité que les conclusions de ces EGASA soient le reflet d’une agriculture familiale. Selon le ministre de l’Agriculture et de l’hydraulique, Laurent Sédogo, l’idée d’organisation des EGASA est née en décembre 2009 et les réflexions qui ont été menées depuis lors, ont permis de disposer d’un document de base conçu suivant un processus participatif.

En termes de contenu, le document proposé prend en compte les sous-secteurs de la production végétale, de l’élevage, des ressources halieutiques, de la foresterie et de la faune, a-t-il précisé. Il a soutenu que ces EGASA se tiennent à un moment où la situation alimentaire s’annonce difficile aussi bien pour les hommes que pour le bétail et les populations rurales traduisent leur reconnaissance au gouvernement pour les mesures et actions déjà prises pour assurer la disponibilité alimentaire à tous les Burkinabè.

Les thèmes retenus pour les travaux en commissions

1- Exploitation des ressources naturelles, processus de génération et de diffusion des technologies de production, de transformation et de gestion des ressources naturelles

2- Mise en place de cadres institutionnel, législatif et réglementaire favorables

3- Financement de l’agriculture, transformation agro-alimentaire, développement du marché des intrants et des produits agricoles

4-Sécurité et souveraineté alimentaires et nutritionnelles durables

Dabadi ZOUMBARA

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 25 novembre 2011 à 10:21, par Le paysan professionnel En réponse à : ETATS GENERAUX DE L’AGRICULTURE ET DE LA SECURITE ALIMENTAIRE : En finir avec la langue de bois

    Une très bonne idée. Moi personnellement, je fais confiance au Ministre SEDEGO pour son engagement pour le monde agricole. Seulement, je ne pense pas que le système va le laisser atteindre son objectif. Pour le développement de l’agriculture, il faut la participation de tous les ministères, je dis bien tous. C’est une oeuvre commune, une fonction commune pour les 50 années à venir.
    Il faut un encadrement de proximité jadis abandonné sous la pression des institutions internationales à travers les outils comme le conseil à l’exploitation famial, les bonnes pratiques agricoles accompagnés par des financements adéquats(fonds de garanties dans une banque à créer pour permettre aux producteurs d’avoir de crédit inviduels), des équipements subventtionnés etc. Par ailleurs, l’Etat doit mettre l’accent dans l’alphabétisation des paysans et laisser les paysans s’organiser d’eux mêmes sans la politique politicienne au sein des op. Et l’Etat doit veiller à la culture de l’alternance dans les op par le suivi, contrôle des lois qui régissent les op.
    En fin, pour moi, il faut sécuriser les terres par des lois acceptables par tous.

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