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Communication et information en milieu traditionnel burkinabè : La touche du Dr Jean Hubert Bazié

Publié le jeudi 24 novembre 2011 à 01h06min

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« Comprendre l’information et la communication en milieu traditionnel », c’est le titre de l’ouvrage du docteur Jean Hubert Bazié, paru en octobre 2011 aux Editions Presses africaines. Un document de 292 pages qui apporte un plus à la connaissance de la communication traditionnelle en milieux « Gourounga », "Moaga" et "Lobi".

« Comment, dans leur milieu traditionnel, les populations au sud du Sahara s’informent-elles ? Comment communiquent-elles ? Quels instruments utilisent-elles ? Société évoluant essentiellement dans la tradition orale, comment leurs habitants font-ils face aux questions de mémoire, de formation, d’éducation ? Comment résolvent-ils leurs conflits ? Comment ces sociétés ont-elles évolué au contact d’autres civilisations, au contact d’autres modèles » ? Cette série de questions de Jean Hubert Bazié, à la page 9 de son ouvrage intitulé « Comprendre l’information et la communication en milieu traditionnel », justifie son ambition de porter sa réflexion sur les structures traditionnelles d’information et de communication en Afrique sub-saharienne en général, au Burkina Faso, en particulier.

Dr Bazié a séquencé son travail en trois parties. La première est titrée « L’information et la communication en milieu traditionnel gourounga » et s’étale de la page 19 à la page 120. Dans cette partie, après un bref regard sur l’histoire des gourounsi, l’auteur fait une analyse des fondements de la société Lélé du Sanguié. Il lève le voile sur le fonctionnement de la société Lélé, ses fondements politico-religieux, le choix et les charges du chef de terre, les fondements économiques et philosophiques des Lélé. De même, Dr Bazié fait l’analyse des fonctions du devin, les alliés à plaisanterie, le masque, le griot, les salutations, le repas, le mariage, le prénom, le décès et les funérailles, les instruments d’animation sonore et l’approche « genre » de ces instruments. La lecture de cette première partie permet de comprendre comment communique la société Lélé, les différents protocoles de communication dans ce milieu et la conception des Lélé sur le monde et leur environnement.

L’on peut retenir que rien n’est fait au hasard dans ce milieu. Tout répond à une nécessité, un besoin. L’auteur ne s’est pas enfermé dans son seul milieu culturel. Il a ouvert une fenêtre sur d’autres ethnies afin de savoir comment celles-ci fonctionnent dans le milieu traditionnel. C’est ainsi que la deuxième partie de son ouvrage porte sur « l’information et la communication en milieu traditionnel Moaga ».

Ouverture sur les "Mosse" et les Lobis

Cette portion qui est développée de la page 133 à la page 235, donne également de riches informations sur la culture "Moaga". Jean Hubert Bazié y a suivi, plus ou moins le même procédé d’analyse que dans la première partie. Ainsi, il a interrogé, entre autres, la cosmogonie "Moaga", la mort dans toutes ses facettes, les scarifications et leurs rôles, les salutations, le mariage, le statut de la belle-mère, le prénom. Des analyses qui donnent de profondes informations sur le fonctionnement de la société "Moaga". La troisième et dernière partie développée de la page 249 à la page 264 du document est intitulé « L’information et la communication traditionnelle dans d’autres ethnies ». Dans cette dernière tranche, l’auteur fait une analyse de l’initiation en générale, mais de façon particulière, l’initiation chez les Lobis : le "Djoro".

Cela permet de connaître l’origine des Lobis, le « Djoro », ses valeurs communicationnelles. « Comprendre l’information et la communication en milieu traditionnel » est un document facile à lire. Il se veut une forte contribution à la valorisation et à la sauvegarde de la culture burkinabè et africaine, relevant de l’oralité. L’auteur dit être inspiré par sa vie personnelle, en tant que fils de responsable coutumier dans le Sanguié. Pour lui, « notre manière de vivre et notre protocole de vie obéissent à des structures religieuses qu’il est nécessaire d’étudier pour restituer le positif et retenir ce qui peut dynamiser nos vies ». A son avis, « Si nous nous connaissons mieux, nous nous accepterons davantage. Ainsi, nous pouvons raffermir la paix et fonder une nation de tolérance et de respect mutuel ».

Dr Jean Hubert Bazié, est né, le 1er août 1949 à Koudougou, au Burkina Faso. Professionnel de l’information et de la communication, il a exercé dans divers organes de presse écrites et audiovisuels publics et privés et occupé des postes de responsabilité dans l’administration d’Etat. Il a parallèlement et concomitamment enseigné le journalisme et la communication dans plusieurs écoles et instituts publics et privés. Aujourd’hui à la retraite, il passe son temps entre les activités pédagogiques et la production littéraires. Jean Hubert Bazié est titulaire d’un Doctorat en sciences de l’information de l’Université Paris II (1978), d’une Maîtrise en Lettres modernes et d’une licence en journalisme approfondi de l’Université de Strasbourg. L’ouvrage est disponible dans les librairies de la place et auprès de l’auteur, qui continue de former la jeune génération au journalisme à l’Institut des sciences et techniques de l’information et de la communication (ISTIC), à Ouagadougou, sis à côté du siège des Archives nationales.

Ali TRAORE (traore_ali2005@yahoo.fr)

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 24 novembre 2011 à 10:57 En réponse à : Communication et information en milieu traditionnel burkinabè : La touche du Dr Jean Hubert Bazié

    Merci au koro Jean Hubert pour cette contribution à l’avancée des sciences de l’info com au BF. Je suis praticien de la com en milieu paysan et ce livre je vais m’en procurer. J’invite les burkinabè en faire de même.

    • Le 24 novembre 2011 à 19:15 En réponse à : Communication et information en milieu traditionnel burkinabè : La touche du Dr Jean Hubert Bazié

      Pour des raisons purement politiques, on a musele ce monsieur qui aurait pu apporter plus a la science de l’information et de la communication.
      Trimbale de brousse en brousse (Nouna, Fada...) dans de petites ecoles secondaires pour enseigner le francais, alors qu il aurait pu apporter plus a l’universite comme enseignant (Docteur depuis 1978) ou dans l’ecole professionelle de journalisme de Ouaga. Juste pour le punir seulement, on a tout fait pour le balader de CEG en CEG en brousse. Vraiment, tantie Bea, Watamou,...ce que vous avez fait la, c’est pas bien. Dieu vous regarde seulement.

      • Le 30 novembre 2011 à 15:27 En réponse à : Communication et information en milieu traditionnel burkinabè : La touche du Dr Jean Hubert Bazié

        au moins lui il est reste égal a lui meme alors que d’autres ont fini par plier et se renier. Jean hubert reste l’un des rares sankaristes integres, sinceres et fideles. quant a watamu et bea (dois je comprendre damiba ?) tant mieux pour eux, ou plutot pour elle qui a reussi a naviguer jusque la. Ce que tu dis la reste la tare qui a plombé le develloppement du burkina, a savoir les reglements de compte au service d’interets personnels mais au detriment de la competence au service du pays
        SOME

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