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Editorial de Sidwaya :Un couple de raison ...

Publié le mardi 22 novembre 2011 à 00h48min

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Uni par l’espace et par l’histoire, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso se sont retrouvés, le vendredi 18 novembre 2011 à Ouagadougou pour célébrer l’union sacrée scellée par le Traité d’amitié et de coopération de juillet 2008. A travers le Conseil des ministres conjoint, les deux pays ont passé en revue des questions majeures d’intérêt bilatéral et sous-régional. Le communiqué final de la rencontre met en évidence la vision et les ambitions des Présidents Ouattara et Compaoré pour des relations fraternelles et interdépendantes entre les deux pays. Les deux Etats s’engagent à agir de manière concertée et consensuelle dans la conduite de la diplomatie au niveau sous-régional et international.

La réactivation du Conseil de l’Entente a fait l’objet de compromis afin d’utiliser cet outil pour la concertation. La route unit des peuples et propulse le développement. C’est le support de l’interdépendance par excellence. Les deux gouvernements convaincus de cette réalité, ont décidé de renforcer le réseau routier et ferroviaire entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso.

En effet, ils ont décidé de faire aboutir le projet de l’autoroute Yamoussoukro-Ouagadougou, de réhabiliter et de prolonger le chemin de fer jusqu’à Niamey et de construire un nouveau chemin de fer Abidjan-Ouagadougou. Il s’agit là d’une vision fédératrice de l’intégration régionale. Avec l’aboutissement de ces projets, la fédération de l’espace ouest africain par la route fait sa marche.
La satisfaction des besoins énergétiques du Burkina Faso par la Côte d’Ivoire fait partie des engagements pris. L’électricité et les produits pétroliers supportent les efforts de développement.

L’expérience des délestages dus à la crise ivoirienne a prouvé la nécessité pour le Burkina Faso de disposer, en permanence et en quantité suffisante de ces ressources indispensables à la vie de l’économie nationale. Cette décision aura un impact sur la vie des populations et contribuera à la croissance.

Le foncier rural, enjeu majeur pour la production agricole, a fait l’objet de réflexion et de recommandation afin que les acteurs puissent, de manière sereine dans les deux pays, accéder à l’outil de production qu’est la terre. Cette question au menu des discussions d’un Conseil des ministres conjoint entre deux pays traduit un changement de mentalité et une reconnaissance de la complémentarité entre les propriétaires terriens et les producteurs. Les deux pays sont disposés à prendre des mesures d’encouragement et de soutien à l’agriculture, vecteur principal d’un véritable décollage économique des pays en voie de développement.

En accord avec les décisions et engagements des communautés sous-régionales, UEMOA et CEDEAO, les deux pays s’engagent à prendre des dispositions utiles en matière de sécurité, de transports, de commerce, de communication, de culture et d’éducation, entre autres. A travers ce sommet, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso donnent un exemple à l’Afrique. Par cet acte qui est en train de devenir une tradition, les deux pays dessinent un projet de fédération des efforts endogènes pour bâtir une communauté de destin. Il s’agit de partir de la volonté de deux Etats liés par la géographie et par le temps pour aboutir à une union d’Etats partageant des intérêts commun, dans un monde interdépendant.

Le défi est donc grand et la volonté politique manifeste. Le soutien de chaque acteur, décideur et gouverné, est indispensable car l’important est dans le comportement et dans l’action. Au regard de la noblesse des ambitions et de la détermination des acteurs, le nouveau mariage du « vieux couple Côte d’Ivoire – Burkina Faso » donne à espérer. C’est ce que résument ces paroles des deux premiers magistrats. Pour Alassane Dramane Ouattara, « Il s’agit de renforcer la coopération entre nos deux pays et je crois que les choses sont sur de bonnes voies. Nous avons de grandes ambitions pour les deux pays ». Blaise Compaoré conclut que « Cette rencontre est la symbolique de la ferme volonté des deux pays à unir leurs forces, leurs génies, leurs intelligences et leurs potentialités pour bâtir un présent et un avenir de prospérité partagée ».

Ibrahiman SAKANDE (sakandeibrahiman@yahoo.fr)

Sidwaya

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