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Autant le dire…. : Côte d’Ivoire/Burkina Faso, il ne peut en être autrement

Publié le vendredi 18 novembre 2011 à 01h38min

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Le président Alassane Dramane Ouattara et son gouvernement au grand complet seront ici vendredi à Ouagadougou où ils tiendront avec l’équipe gouvernementale burkinabé un conseil de ministres conjoint sur les grands axes de la coopération entre les deux pays. Il ne pouvait en être autrement entre les deux pays s’ils sont bien conscients de leur avenir. A l’image de l’Allemagne et de la France, la Côte d’Ivoire et le Burkina, quelles que soient les vicissitudes de l’histoire, du présent ou même de ce que ce l’avenir peut envisager, sont condamnés à vivre ensemble. Autant on dit que lorsque la Côte d’Ivoire éternue le Burkina s’enrhume, autant quand le Burkina est enrhumé, la Côte d’Ivoire éternue.

Du président Félix Houphouët-Boigny à Alassane Ouattara en passant par Bédié, Robert Guéï et même Laurent Koudoug Gbagbo, les choses ont été comme cela et elles le seront toujours comme cela. La Côte d’Ivoire et le Burkina Faso ont bien besoin l’un de l’autre.
D’abord par rapport à l’histoire des deux peuples et des deux pays. Depuis la nuit des temps, les deux peuples se sont toujours confondus. N’est-ce pas ce qu’on a souvent abusivement soutenu que la main-d’œuvre dans les plantations ivoiriennes venait de la Haute Côte d’ivoire qu’était la Haute-Volta de l’époque ? Cette même Haute Côte d’Ivoire n’était-elle pas une partie de la Basse Côte d’Ivoire devenue la Côte d’Ivoire ?

Après l’indépendance, le président Félix Houphouët-Boigny n’avait-il pas proposé que les habitants des deux pays portent la double nationalité ? Tellement, il était difficile de les dissocier. Aujourd’hui, plus qu’hier, cette relation demeure et se renforcera davantage. Contre le gré de tous ceux qui ont pensé à un moment que la Côte d’Ivoire était suffisamment puissante, économiquement parlant pour se passer des pays de l’hinterland dont le Burkina Faso.

Ensuite, sur le plan économique, l’un des premiers chemins de fer de l’Afrique de l’Ouest a relié les deux pays. Il devait se rendre jusqu’à Niamey. Mais jusqu’aujourd’hui, il n’y est pas encore arrivé. C’est dire que la relation économique entre les deux pays a longtemps été un élément fondamental. Les produits d’exportation et d’importation du Burkina Faso transitent par la Côte d’Ivoire dont le port d’Abidjan n’est pas appelé par hasard « Port naturel du Burkina ». En même temps, le Burkina Faso constitue un pays de transit pour les autres pays de l’hinterland qui se ravitaillent à partir du même port d’Abidjan. Injectant ainsi des devises importantes à l’économie de ce pays.
Sur le plan culturel et de l’intégration des peuples, il n’y a véritablement pas de frontière entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso.

Pour ceux qui ont eu la chance de visiter ce pays, des villes comme Garango, Koupéla, Koudougou etc au Burkina Faso ont leurs homonymes en Côte d’Ivoire. Et ce n’est pas tout. La langue mooré est parlée sur les ondes de la radio Côte d’Ivoire. C’est une véritable intégration réussie et qui ne se discute pas. Les habitants de la commune de Mangodara au Burkina Faso ne sont-ils pas originaires de la Côte d’Ivoire ? On trouve ainsi des peuples entiers qui sont à cheval sur la « frontière » héritée de la colonisation entre les deux pays. Parlant le même dialecte, avec les mêmes habitudes alimentaires, vestimentaires et coutumières, etc.

Aussi, qu’on le veuille ou non, les deux peuples sont liés. Par l’histoire, par le sang, par la langue. C’est donc mieux pour les deux peuples d’envisager leur avenir ensemble. Puisqu’en réalité il ne peut en être autrement. Et le plus tôt est le mieux. Laurent Gbagbo, malgré son nationalisme très prononcé n’avait pas pu résister à cette vérité de l’histoire. Il avait aussi fait tenir le même conseil de ministres conjoints à Yamoussoukro, avec le même Premier ministre Guillaume Soro. En réalité, ce n’est donc pas du nouveau. Cependant, il faut saluer la bonne disposition des dirigeants des deux pays qui ont compris qu’il faut aller ensemble. Puisque l’un ne peut aller sans l’autre.
L’essentiel est que les résultats bénéficient à ceux qui en ont réellement droit.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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