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romotion du tourisme dans le Kénédougou : « L’envoyé de Dieu » et son palais de droit de Wossomon

Publié le vendredi 18 novembre 2011 à 01h31min

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En plein cœur du village Wossomon, à quelques encablures de Orodara, vit un homme solitaire, unique en son genre. Son "look", son comportement et ses œuvres font de lui, un homme craint et incompris par son entourage. Et pourtant, il se dit être envoyé de Dieu pour montrer aux hommes le bon chemin, à travers des miracles. C’est l’exemple d’une maison atypique qu’il a construite lui-même de ses propres forces et qu’il a baptisée le Palais de droit.

Wossomon, il est 12 heures 20 minutes ce jeudi 28 octobre 2011. Nous voilà à la résidence de Daou, un homme extraordinaire. A l’état civil, il s’appelle Daouda Barro, et son nom d’artiste est Daou alias « Maître de droit ». La quarantaine révolue, l’homme est d’ethnie siamou et originaire du secteur n° 4 de Orodara. Il est célibataire sans enfant. Il est analphabète et cultivateur. Pour l’heure, Daou réside à Wossomon, une localité située à plus d’une dizaine de kilomètres de Orodara, chef- lieu de la province du Kénédougou. L’accès à ce village est difficile, à cause du mauvais état de la route qui y mène. Mais c’est ce village que notre artiste a choisi pour construire sa maison.

Une maison pittoresque et atypique, qui défraie la chronique dans la capitale fruitière du Burkina. A notre arrivée, le maître de droit, tout de bleu vêtu, avec un casque blanc sur la tête, était visiblement content. Mais son "look" effraie un peu, au regard de tout ce que l’on dit sur lui (Il serait un génie, un fou ou un sorcier). A première vue, il a un style propre à lui, à cause de sa longue chevelure qu’il ne rase jamais. Mais pourquoi préfère-t-il garder ses cheveux ? A cette question, sa réponse laisse perplexe : « A ma naissance, a-t-il expliqué, les anges avaient dit à mes parents de ne jamais couper mes cheveux, mais ceux-ci n’avaient pas cru au départ. Devenu adulte, ces forces invisibles m’ont révélé la même chose en rêve. Depuis, j’ai décidé de laisser mes cheveux tels ». Et d’ajouter qu’à sa tendre enfance, il avait été envoyé par des génies qui lui ont permis d’être ce qu’il est aujourd’hui.

Ces forces lui ont également permis d’acquérir des connaissances, en vue de montrer aux hommes, le chemin de la paix et de la justice. Selon Daouda Barro, le monde est injuste et tout est mélangé, à travers les différentes crises que nous vivons, présentement. Il préconise ainsi que l’on aille sur de nouvelles bases pour reconquérir ce monde, mais dans le strict respect des principes et recommandations du Père Céleste. Dans le même ordre d’idée, Daou avoue que ses connaissances ne sont pas faites pour nuire à autrui, mais pour faire des miracles et des merveilles, en témoigne cette maison qu’il a construite et baptisée « Palais de droit », symbole de la paix et de la justice.

Au sujet du mariage, Daou estime qu’il est trop tôt d’en parler, car la mission à lui confiée par Allah n’est pas encore accomplie. C’est donc à l’issue de celle-ci qu’il pourra se marier. Mais pour l’heure, il dit avoir une copine qu’il compte épouser, plus tard. Daouda Barro, rappelle-t-on, a déjà travaillé à Bérégadougou, comme contractuel à la SN SOSUCO pendant trois ans, et à Borodougou, pour le ramassage du sable.

Un palais atypique

C’est un véritable chef-d’œuvre qui se passe de commentaire. Un sous-sol traditionnel qui ne dit pas son nom. A vue d’œil, le joyau ressemble à une mosquée. Construite en banco avec un peu de ciment, cette maison, selon son promoteur, a coûté plus de 500 000 F CFA. Elle comprend plusieurs pièces dont un puits. La toiture est faite à base de bois et la dernière chambre se trouve à l’étage. A l’intérieur de la chambre principale sont fixés deux fanions aux couleurs nationales. La porte d’entrée est en haut et il faut obligatoirement passer par des escaliers pour avoir accès à celle-ci, puis redescendre par d’autres escaliers pour aller au couloir. Selon Daouda Barro, cette maison est une initiative personnelle qui a été financée sur fonds propres.

Il n’a bénéficié d’aucune aide extérieure. Le plan a été tracé par lui-même et il a bénéficié de l’appui technique de quelques amis pour la construction. L’inauguration de ce joyau est intervenue le 14 juillet 2011, en présence de nombreux parents et amis. Il dit être à sa deuxième trouvaille, car il aurait réalisé une première en terre simple, mais qui s’est écroulée par la suite, à la fin des travaux. Le souhait de Daou est de faire de ce joyau, un véritable site touristique. Aussi, projette-t-il à l’avenir, de réaliser d’autres infrastructures plus extraordinaires que la précédente, avec le concours des anges.

Apollinaire KAM (AIB-Kénédougou)

Sidwaya

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