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Burkina Faso/Côte d’Ivoire : La confiance retrouvée

Publié le vendredi 18 novembre 2011 à 01h40min

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Le président Houphouët-Boigny n’aurait sans doute pas désavoué l’initiative d’Alassane Dramane Ouattara, un de ses légataires qu’il tenait en haute estime : cultiver la paix avec les voisins. Dans la conjoncture politique sous-régionale actuelle, la tournée qu’a entreprise le n°1 ivoirien dans certains pays limitrophes ne peut être perçue que dans le cadre d’un meilleur rapprochement avec des partenaires immédiats. Après le Bénin, le Togo et le Niger, ADO est depuis hier 17 novembre à Ouagadougou pour une visite de 24 heures.

Pour la seconde fois depuis son élection le 28 novembre 2010, ADO foule le sol burkinabè. La première visite avait été consacrée, pour des raisons évidentes de civilité, au remerciement en bonne et due forme du président du Faso pour sa thérapie appliquée à la crise ivoirienne.

La présente est consacrée à la mise en musique du Traité d’Amitié et de Coopération, signé le 29 juillet 2009 par Blaise Compaoré et Laurent Gbagbo. C’était l’époque de l’amitié retrouvée entre les deux après une brouille de notoriété publique. C’est qu’entre-temps, il y a eu le 19 septembre 2002 avec des croquants nordistes soupçonnés d’être parrainés par le locataire du palais de Kosyam.

Après d’ailleurs que Laurent Gbagbo a eu la sagesse de confier la résolution de cette crise à son supposé déstabilisateur, on sait ce qu’il est advenu : dialogue interivoirien avec à la clef l’Accord politique de mars 2007.

On se souvient aussi de cette image d’Epinal d’un Gbagbo et d’un Blaise tout sourire à Yamoussoukro, scellant leurs retrouvailles sincères (?). L’évènement, qui s’est déroulé dans une atmosphère quasi folklorique dans la foulée en pays bété, suscite encore de nos jours des interrogations, même s’il relève de l’anecdote : d’aucuns ont épilogué sur l’habit de chef bété qu’on a fait endosser à Blaise Compaoré, arguant que cet accoutrement liait mystiquement le sort des deux présidents et que le jour où Gbagbo chutera, Blaise devra faire son paquetage...

Le 11 avril 2011, le premier cité tombe effectivement sous les coups de boutoir des FRCI et de la Licorne ; trois jours plus tard, comme un effet domino, à Kosyam, le second doit dare dare quitter le palais sous les tirs de sa garde rapprochée, c’est-à-dire des éléments du redoutable Régiment de sécurité présidentielle (RSP), pour se réfugier officiellement à Ziniaré.

Un hasard peut-être, mais l’Africain étant incurablement superstitieux...

De toute façon, l’accalmie avait été de courte durée entre les deux présidents, car, très vite, la fièvre électorale l’emportera sur tout, et après le coup d’Etat constitutionnel de Gbagbo, le président burkinabè s’était rangé du côté de la coalition internationale.

Maintenant que celui qu’on surnommait malicieusement ALASSANE DRAMANE OUEDRAOGO (ADO) (tiens, en acronyme, ça ne change pas) a pris le pouvoir, le moins qu’on puisse dire est que c’est la parfaite entente, c’est la confiance retrouvée entre la Côte d’Ivoire est le Burkina.

Dans une sous-région tourmentée épisodiquement, cette osmose au sommet devrait permettre une cogestion raisonnable des problèmes communs au Burkina Faso et à la Côte d’Ivoire. On aura remarqué, d’ailleurs, que le sort des Burkinabè s’est depuis considérablement amélioré. Mais demeurent toujours pendantes les questions du contentieux foncier, de la libre circulation des personnes et des biens et celle de l’énergie, interconnexion oblige.

Les populations ayant déjà fait de l’intégration une réalité, cette réunion au sommet aura atteint son objectif s’il parvient à dégager des solutions à ces problèmes majeurs ; une chose à la portée de Blaise et de son homologue ivoirien, qui caresse le rêve d’être le Périclès de son pays.

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 18 novembre 2011 à 09:39, par aliende En réponse à : Burkina Faso/Côte d’Ivoire : La confiance retrouvée

    Burkina-Côte d’Ivoire même combat, c’est vrai.
    Mais ne nous extasions pas trop sur cette collaboration, qui est remise en jeu, dès qu’il y a un problème. Notre développement ne peut commencer que par l’intérieur.
    Le plus important, c’est que les Burkinabè ne considèrent pas les Burkinabè comme leurs adversaires, nous sommes des frères et nous devons le mettre au centre de nos relations avec les autres Burkinabè. Si nous, issus d’un des pays le plus pauvre de la planète, nous voulons survivre dans cette jungle, nous devrons avoir un état d’esprit de développement.

    • Le 18 novembre 2011 à 19:46 En réponse à : Aigris de la 4e republique

      Vous etes des aigris de la republique, jaloux. Blaise est en bonne sante. De plus vous dites vous meme que les Burkinabe doivent s’aimer et ne pas se considerer comme des ennemis entre eux. Si c’est le cas, comment pouvez-vous vous rejouir du fait que Wikileaks soupconne Blaise et Salif d’etre malades. A moins d’etre mechants noirs, comment quelqu’un peut se rejouir que son compatriote puisse etre malade ?
      A bas les jaloux et les aigris de la 4e republique.

      • Le 19 novembre 2011 à 21:38 En réponse à : Aigris de la 4e republique

        Mon frere,il faut etre honnete car malheuresement les info de Wikileaks sont vraies.On ne peut pas faire a tout va du DSK sans protection et ne pas en subir les conséquences un jour ou l’autre.On est pas puissant face à tout meme pour un prési

  • Le 18 novembre 2011 à 11:11 En réponse à : Burkina Faso/Côte d’Ivoire : La confiance retrouvée

    C’est bien la coopération ; mais il faut que le peuple burkinabè apprenne à compter plus sur lui-même que sur les autres ! Notre salut viendra de nous-mêmes et non des autres. La plus grande richesse du monde est avant tout humaine avant d’être tout autre. Notre expérience passée avec la Côte-d’Ivoire devrait nous servir d’expérience. Nous avons payé le plus lourd tribut dans les chantiers les plus ’esclavagistes’ et humiliantes de l’Afrique noire occidentale : construction de la RCI, RAN, chemin de fer Sénégal-Mali, tirailleurs sénégalais, etc., et quelles retombées réelle pour notre pays ?
    Ouvrons l’œil et le bon et gardons notre fierté, notre orgueil, notre sens du travail et du respect des autres, pour nous-mêmes d’abord au lieu de nous mettre entièrement à la disposition des autres pour finalement être payés en monnaie de singe !
    Amicalement !

  • Le 18 novembre 2011 à 12:26, par Fils fu pays En réponse à : Burkina Faso/Côte d’Ivoire : La confiance retrouvée

    Regardez bien les deux Chefs d’Etat, on a l’impression que Blaise Compaoré est plus âgé que Alassane Dramane Ouattara. Alors que c’est le contraire. ADO a 69 ans et BC 60. Est ce que ce sont les troubles militaires de mars, avril qui ont porté un coup à BC ? Si c’est le cas, ADO avec les troubles de son pays de près de 6 mois allait KO complétement. Ou bien, le Président du Faso avec ses 24 ans de règne, commence à sentir le coup, dans ce cas, pour quoi il ne va pas se reposer ; il merite une retraite bien comblée après tant d’années de gestion de notre cher Faso. Si ce n’est donc pas les troubles militaires ni le poids de 24 ans de règne, c’est donc quoi alors ? Suivez mon regard....L’avenir nous situera.

    • Le 18 novembre 2011 à 17:49, par Ice En réponse à : Burkina Faso/Côte d’Ivoire : La confiance retrouvée

      Bien vu. Belle remarque. Il est temps qu’il aille se reposer oubien....

      • Le 18 novembre 2011 à 18:45 En réponse à : Burkina Faso/Côte d’Ivoire : La confiance retrouvée

        Oui, la confiance retrouvée dans le cadre de la Françafrique. C’est pas bien compliqué de constater que le couple Burkina-Faso/Côte d’Ivoire plus que jamais constitue un pôle majeur françafricain dans la sous région où aucune alternative anti-impérialiste ne peut-être à l’ordre du jour pour le moment vue l’ampleur des soutiens néo-coloniaux à l’œuvre et au profit des deux régimes : bases françaises, base US-Africom, bourgeoisies bureaucratiques férocement prédatrices et maffieuses ; en plus d’une paysannerie massivement tenue par des forces conservatrices et quasi-féodales.

  • Le 19 novembre 2011 à 10:18, par Subtance Grise En réponse à : Burkina Faso/Côte d’Ivoire : La confiance retrouvée

    C’est bien de renforcer les relations entre les pays africains. Mais pour que cela soit effectif,il faut de la bonne gouvernance dans chaque pays d’abord.
    Partant de ce prince si Blaise en 24 ans n’a pas pu developpe le Burkina dans une grande partie de son ensemble,c’est la CI qui va le faire a la place des burkinabes.
    Un element tres important,il faudrait que mes freres burkinabes apprenent a bien se comporter quand ils sont hors du Burkina. Cela eviterait des conflits avec les pays d’accueil.

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