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Luc Adolphe Tiao dans le Centre-Est : Gouverner, c’est écouter et agir

Publié le mercredi 16 novembre 2011 à 01h37min

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Les relations entre gouvernés et gouvernants sont tellement complexes qu’il est souvent difficile d’analyser les rapports entretenus par ces deux entités. Il est vrai que dans la politique moderne, les gouvernants parlent, la plupart du temps et les gouvernés écoutent. Mais peut-être qu’il est temps que les gouvernants commencent à écouter les gouvernés parler. C’est peut-être ce que le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, a tenté de faire, en effectuant un périple de 72 heures dans la région du Centre-Est. Partout, on sentait le besoin de s’exprimer des populations. Preuve que, de plus en plus, les gouvernés ont envie qu’on les écoute.

En effet, le chef du gouvernement l’a, lui-même, souligné lors de son parcours du combattant à Bagré, en affirmant que ce qu’il a vu et entendu dépasse de loin 1000 rapports. Il est clair qu’un rapport n’exprimera jamais assez l’émotion que l’on éprouve de voir les poissons du centre d’élevage piscicole se mouvoir dans le filet des pêcheurs. Un rapport ne peut pas remplacer ces femmes, enfants au dos, en train de procéder à l’étuvage du riz. Un rapport ne suffit pas à montrer à quel point l’Etat de la route Koupèla-Cinkansé est si difficile.

Autant de choses qui méritent que les gouvernants, eux- mêmes, touchent souvent du doigt les réalités que vivent les populations. L’engouement des populations lors des échanges avec le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, montre du reste, que les Burkinabè ont besoin que les gouvernants les écoutent davantage. En effet, de Cinkansé à Bagré en passant par Tenkodogo, le temps imparti aux échanges n’a jamais suffi, toutes les couches sociales brûlant d’envie de s’exprimer. La politique n’est donc souvent pas affaire de grands actes, mais de simples gestes par lesquels se nouent les rapports entre gouvernés et gouvernants. Les gouvernés ont de temps à autre, simplement besoin de «  ?l’affection ? » de leurs gouvernants. Ils ont besoin de sentir le contact des personnes à qui ils ont choisi de confier leur destin.

Toutefois, il ne faut pas se tromper, autant ils ont besoin d’être écoutés, autant ils attendent des actes. Il est vrai que tout au long de son périple, Luc Adolphe Tiao s’est refusé à faire des promesses, mais il a dû remarquer que les attentes étaient énormes. Il est donc impératif qu’au-delà de l’écoute, des actions soient menées pour combler un tant soit peu, les attentes des populations. C’est la seule façon de rétablir la confiance entre gouvernants et gouvernés et d’éviter qu’un jour, les deux entités ne se parlent sans s’écouter.

Raphaël KAFANDO

Sidwaya

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