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Côte d’Ivoire – Burkina Faso : Le Traité d’amitié au pied du mur

Publié le mardi 15 novembre 2011 à 01h13min

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En principe, c’est ce mardi que débutent à Ouagadougou, les activités entrant dans le cadre de la deuxième rencontre au sommet Côte d’Ivoire – Burkina Faso, avec la concertation des experts des deux Etats. Le clou, sans doute, c’est pour ce vendredi où a lieu le tête-à-tête entre les présidents Blaise Compaoré et Alassane Dramane Ouattara. Au menu des différents cadres d’échanges de la rencontre figurera en bonne place l’application du Traité d’amitié bilatéral conclu le 29 juillet 2009 dans notre capitale à l’issue de la visite officielle de l’ex-président ivoirien Laurent Koudou Gbagbo.

Les deux parties en présence, sur cette question de la mise en œuvre du Traité, ont manifestement du pain sur la planche, tant les défis sont immenses et les moyens, certainement limités. Ce d’autant plus que les deux Etats, intimement liés par l’histoire et la géographie, sont en situation post-crise.

La Côte d’Ivoire après le grave et meurtrier conflit post-électoral d’Octobre tente de se reconstruire et de se forger une identité. Le Burkina Faso, pour sa part, est encore loin d’avoir pansé toutes les plaies de la crise sociopolitique du début d’année.
D’un côté comme de l’autre, les challenges prioritaires se résument entre autres à : assurer la sécurité des biens et des personnes, restaurer l’autorité de l’Etat ; rassurer les investisseurs et réhabiliter l’image de marque de la nation à l’étranger ; Promouvoir plus que jamais le secteur privé et relancer la croissance économique afin de répondre de façon structurante et durable aux préoccupations sociales.

En outre, à Abidjan comme à Ouagadougou, l’on se prépare à aller aux élections législatives, avec des fortunes diverses. En effet, si le parti au pouvoir au Faso, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) semble avoir la possibilité de se mesurer aux formations de l’opposition dans les urnes ; du côté du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), les jets sont quasiment faits, avec le refus du Front populaire ivoirien (FPI) de participer au scrutin du 11 décembre sans la libération de ses leaders dont le président Gbagbo.

Pour la partie burkinabè, la présente rencontre de Ouagadougou sera également une occasion d’obtenir plus d’engagement du partenaire ivoirien pour ce qui est de l’approvisionnement du pays en énergie électrique, notamment dans le cadre du projet d’interconnexion dont l’application des clauses a beaucoup souffert de la crise en Eburnie. Autre souci du Burkina : la situation de ses ressortissants agriculteurs en Côte d’Ivoire, maintenant que c’est un nouveau pouvoir qui est en place depuis quelques mois. Surtout que bon nombre de nos compatriotes ont été dépossédés de leurs terres pendant le régime Gbagbo.

Bien sûr que l’on ne pourrait certainement pas trouver toutes les solutions aux préoccupations bilatérales durant cette petite semaine. Mais, de la deuxième rencontre au sommet Côte d’Ivoire Burkina Faso, l’on devrait pouvoir percevoir un début de mise en œuvre du Traité d’Amitié. Cela est d’autant plus concevable aujourd’hui que le ciel politique s’est davantage éclairci dans les deux pays frères. Parce qu’en juillet 2009, à la conclusion dudit Traité, Ouaga comme Yamoussoukro se préparait à organiser des élections présidentielles.
Dans ces conditions, pas grand-chose, hormis les bonnes intentions, ne pouvait véritablement être fait à court terme.

Certes il y a eu entre- temps la première rencontre au sommet en mi-septembre 2009 à Yamoussoukro au cours duquel d’autres points de l’Accord de partenariat ont été paraphés, suscitant une certaine euphorie dans certains milieux. Une euphorie qui s’est vite estompée avec la mauvaise tournure du processus électoral en Eburnie.
Quand ça tirait à Yopougon ou à Abobo, personne ne pouvait s’hasarder à parler de coopération bilatérale. Même le Représentant spécial du Facilitateur de l’Accord politique de Ouagadougou a dû à un moment donné abandonner ses quartiers à Abidjan pour rentrer au bercail. Il est vrai, les défis pour ces deux Etats de l’UEMOA sont énormes, au regard notamment de la crise traversée par l’un et l’autre, mais l’environnement aujourd’hui semble plus favorable à l’action que par le passé.

Outre l’éclaircissement de l’horizon politique, l’on peut noter la qualité des relations qu’entretiennent les présidents Compaoré et Ouattara. Bref, tous ces paramètres devraient en principe concourir à traduire en actes concrets le renforcement de l’axe Ouagadougou – Yamoussoukro.

Grégoire B. BAZIE

Lefaso.net

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