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Haro sur ces chantiers sans fin !

Publié le lundi 14 novembre 2011 à 02h10min

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Le Burkina Faso est un chantier à ciel ouvert. Les chantiers foisonnent et poussent comme des champignons. Projets de construction de routes par ci, de bâtiments publics et administratifs par là, Projet ZACA, aéroports de Ouagadougou et de Donsin... les cérémonies de lancement de tel ou tel chantier s’enchaînent et se ressemblent. Lancées tambours battants et à coup de tapages médiatiques, les infrastructures à réaliser ne sont pas livrées dans la plupart du temps dans les délais impartis. Les retards font même sombrer certains de ces chantiers dans l’oubli. Pis, leur exécution peine, piétine, à telle enseigne que le commun des Burkinabè se demande à quoi bon attribuer des marchés à des entreprises dont la réputation est de faire traîner les travaux.

Certes, il y a les lourdeurs administratives, les lenteurs dans les procédures de décaissement qui ne facilitent pas toujours les tâches pour les entreprises. Malgré cela, certaines consciencieuses et sérieuses, se déploient et livrent les infrastructures à temps et dans les règles de l’art. Donc, le citoyen lambda a du mal à comprendre pourquoi d’autres font du non-respect des délais leur sport favori. Aujourd’hui plus que jamais, il faut sévir. Une entreprise qui s’adjuge un marché public ou plusieurs, financé par des ressources publiques estimées à plusieurs milliards, doit se faire l’obligation de rendre compte.

Car les mêmes entrepreneurs, peu équipés, sans ressources humaines et expertises suffisantes, se retrouvent sur plusieurs chantiers au même moment et à divers points du pays. Cette « gourmandise ? » fait qu’ils ne sont pas opérationnels et éprouvent des difficultés à exécuter convenablement les chantiers. Le phénomène est tellement criant que des chantiers normalement prévus pour une durée d’un an, peuvent s’étaler sur plusieurs années. Peu d’entrepreneurs nationaux arrivent à finir les travaux dans les délais. Les entrepreneurs accusent des retards colossaux à tel point que certains chantiers, avant d’être achevés, finissent par se dégrader. Il faut que cette manière de faire le BTP cesse au Burkina.

Car ce sont des fonds publics, souvent empruntés aux bailleurs de Fonds qui sont ainsi dilapidés. Il convient de mentionner les multiples chantiers inachevés, abandonnés dont personne ne se sent responsable. Quand ils sont livrés dans les délais, les chantiers se dégradent assez vite comme s’il n’avait pas eu d’expertise, d’étude de faisabilité. Il y a également le cas des entrepreneurs- « fantômes » qui disparaissent aussitôt que le marché leur est attribué et après avoir palpé l’enveloppe de la première tranche du projet. De tels agissements doivent être combattus et punis sévèrement. D’autant plus que la conséquence de ces tâtonnements fait que c’est le sempiternel recommencement, si bien qu’il se pose la question de l’évaluation et des études préalables des travaux.

Saturnin N. Coulibaly

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 14 novembre 2011 à 15:48, par zz En réponse à : Haro sur ces chantiers sans fin !

    Que est le taux d’emprunt pour le Burkina ?

  • Le 14 novembre 2011 à 22:56 En réponse à : Haro sur ces chantiers sans fin !

    Arrêtez de vous partager les marchés. Le Burkina est une savane et on se voit. Les mêmes qui octroient les marchés sont les mêmes qui ont les entreprises. C’est écoeurants.

  • Le 15 novembre 2011 à 00:56 En réponse à : Haro sur ces chantiers sans fin !

    Vous avez tout dit M. Coulibaly. Les travaux de viabilisation de l’extension sud de Ouaga 2000 non loin du golf club sur la route de Po en est un exemple. Tenez vous bien que les travaux de raccordement des canalisation d’eau dure plus de 4 ans. L’electrification ne connait même pas un début. Les pauvres attributaire attendent depuis 2003 la moindre source d’eau pour espérer y habiter un jour sur des terrain qu’ils ont pourtant acquis a coût de million. Ont ils été arnarques ou bien faut il qu’ils attendent encore une decenie ? Ce qui est inacceptable c’est que les trous qui ont été creuses pour les canalisation d’eau ont été entre temps abandonnes et l’entreprise a disparu et les trous se sont bouches.

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