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Déclaration/ Hausse des taux de vacation à Bobo : Les fondateurs des établissements d’enseignement privés laïc du Burkina Faso rejettent l’accord

Publié le mercredi 9 novembre 2011 à 00h41min

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Les syndicats des enseignants du secondaire (SNESS et SYNTER) de la ville de Bobo-Dioulasso ont observé depuis la rentrée scolaire d’octobre 2011 des boycotts des cours pour réclamer une augmentation du taux de la vacation et une diminution des effectifs des élèves par classe.
L’UNEEP-L section des hauts bassins a depuis le début pris l’initiative de prendre langue avec les syndicats pour dialoguer afin d’aboutir à une reprise des cours.

Le Bureau Exécutif National de l’UNEEPL a pris le relais et a initié des rencontres avec les représentations nationales des syndicats pour trouver un consensus sur cette question.

Le mouvement des enseignants qui au début était pacifique a dégénéré par des actions quelques fois violentes entraînant çà et là des saccages sur les biens de certaines écoles et des menaces physiques à l’endroit de certains fondateurs et enseignants non grévistes. C’est dans ce climat fait d’intimidations et de menaces que s’est tenue une séance de travail provoquée par le Ministre des Enseignements Secondaire Supérieur, le vendredi 04/11/2011 à Bobo-Dioulasso, autour des taux horaires de vacation.

Sous la contrainte et des intimidations, notre Coordination Régionale a signé un protocole d’accord qui fixe les augmentations des taux de vacation comme suit :
• de 1 800 à 2 800 ou 3 300 pour les professeurs de CEG selon les frais de scolarité perçus par les établissements soit une hausse de 55.5% et 83.3% ;
• de 2 000 à 3 000 ou 3 500 pour les professeurs de lycées selon les frais de scolarité perçus par les établissements soit une hausse de 50% et 75%.

Cet accord inique obtenu localement est inacceptable. Appliquer ces nouveaux taux avec les niveaux actuels de scolarité est irréaliste et impossible pour nos écoles, car ils compromettraient leur survie.
Cette décision vient bouleverser radicalement les équilibres financiers et sociaux de nos écoles. Si les enseignants vacataires sont les principaux partenaires de nos écoles, notre personnel d’appui et de soutien et nos enseignants permanents sont aussi indispensables à leur fonctionnement, sans oublier les remboursements des nombreux crédits d’investissement.
Comment pourrait-on alors résister au déséquilibre que cette hausse brutale nous impose et vers quels bouleversements cette décision nous entraîne-t-elle ?

Nous courrons donc le risque d’avoir une année scolaire fortement perturbée et surtout des fins d’année scolaires escamotées pour impayés de salaires et de vacations.
Pour ces raisons, les fondateurs du Burkina Faso rejettent fermement cet accord et sont décidés à ne pas l’appliquer. Nous sommes aussi décidés à ne pas nous faire imposer par cette méthode des taux qui menaceraient la survie de nos entreprises.

Notre Union a toujours fait du dialogue son cheval de batail et dans cet esprit, nous souhaitons l’ouverture de négociations nationales avec tous les partenaires pour discuter de cette question. Nous demandons au Ministère des Enseignements Secondaire et Supérieur, au Ministère en charge du Travail, au Ministère en charge du développement du secteur privé d’accompagner les partenaires sociaux que nous sommes (fondateurs et syndicats d’enseignants) dans cette négociation.

Fait à Ouagadougou, le 07 novembre 2011
Pour le Bureau Exécutif National
Le Président
Ladji Ismaël TOURE

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