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Situation dans les lycées de Bobo : Bi NABIE contribue au débat

Publié le mardi 8 novembre 2011 à 02h13min

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Salut à toute l’équipe de lefaso.net. Je vous envoie mon point de vue sur la situation dans les lycées de Bobo. Je suis un citoyen qui a en charge, non seulement ses enfants, mais aussi certains neveux et cousins. Je suis simplement révolte contre le SNESS et le SYNTER. Je souhaite que mon post soit publié.

Depuis le début de l’année 2011, le Burkina Faso traverse une crise aiguë. Profitant de cette situation, nous avons créé le printemps des revendications sociales. Les gouvernants, débordés de toutes parts, se sont mis à la recherche de solutions appropriées ou approximatives en vue d’endiguer ce fléau social-et je pèse mes mots-ce qui nous a permis de retrouver une certaine quiétude. Si certaines revendications sont légitimes et fondées, d’autres par contre, brillent par leur inconséquence, par leur opportunisme et parfois, leur manque de réalisme.

En effet, les syndicats ont trouvé dans cette situation trouble, l’occasion de redorer leur blason et d’engranger le maximum de résultats en leur faveur. A qui la faute ? Certainement ‘’à Blaise Compaoré et son CDP’’. Comme d’habitude. Mais, si ‘’ce monsieur poubelle’’ semble bien responsable pour sa gestion sans cesse décriée de la chose publique en tant que premier citoyen, il n’en demeure pas moins que ces mêmes experts ès revendications ne sont pas des parangons de la vertu et de la sagesse comme ils se font passer. Et je vois certains pointer déjà, un doigt accusateur. Mais seuls, chez vous, cogitez, interrogez-vous. « Qu’ai-je fait pour mon pays ? » Que dois-je faire pour mon pays ?

Si l’on doit récolter le fruit de son labeur, je reste néanmoins convaincu qu’il faut une certaine hauteur d’esprit pour comprendre qu’il ne faut pas tuer la poule aux œufs d’or. C’est pourquoi, il faut toujours se poser la question de savoir, quelles peuvent être les conséquences de l’acte que je suis entrain de poser ? Il faudra que certains se démarquent de cette propension à revendiquer à tout va, avec un esprit aussi belliqueux que surréaliste.

Faut-il que chaque fonctionnaire fasse un petit tour dans les salles de l’ENEREF pour comprendre que notre État ne peut tout nous offrir ici et maintenant ? Que chacun fasse son introspection et dépasse ego surdimensionné.

La grêve des professeurs de Bobo me donne l’occasion d’apporter ma pierre, une de plus, à l’édification de notre chère patrie. Que l’on se comprenne. Je suis concerné et préoccupé au premier chef par cette situation catastrophique étant donné que j’ai la charge de plusieurs élèves. Loin de moi toute prétention à vouloir donner des leçons à qui que ce soit. Mais, un certain nombre de questions taraudent mon esprit. Une gréve illimitée alors que l’on n’a pas encore entamé l’année scolaire est-elle opportune ? Pourquoi faut-il que cette gréve des professeurs du privé se répercute sur le public ? Est-il raisonnable d’exiger du gouvernement qu’il satisfasse totalement en octobre 2011, des engagements pris en mai 2011 ? Les débats sur la convention collective annoncés pour novembre 2011 auront-ils lieu ?

Pour ma part, plusieurs remarques s’imposent :
- Le budget du BF ne suffit pas pour résoudre tous nos problèmes, même si nous avions une gestion divine des deniers publiques.
- Aucun secteur d’activité de notre pays ne peut se targuer de respecter les normes requises. Que diront alors les agents de santé, les policiers, les instituteurs, etc.
- Les syndicats se soucient très peu de balayer devant leur porte. En effet, trois semaines après la rentrée scolaire, certains établissements publiques peinaient encore à démarrer les cours pour le même motif : effectifs pléthoriques.
- Nous sommes dans un système capitaliste où celui qui investit son argent entend le rentabiliser.
- Quelle que soit l’issue des négociations, le temps perdu ne sera jamais rattrapé.

Je suis d’avis que les profs revendiquent, mais qu’ils se gardent de soutenir que les fondateurs font d’énormes bénéfices sur leur dos, avec des chiffres aussi insensés que bruts à l’appui. Sans rentrer dans les détails comptables et réglementaires, il faut savoir que des établissements privés ferment pour cause d’endettement, s’ils ne sont pas simplement cédés. Le problème en mon sens, c’est d’amener les établissements privés à embaucher régulièrement des profs au lieu de toujours recourir aux enseignants du public et aux étudiants pour les vacations. Il faut aussi amener l’Etat à assainir le milieu en exerçant des contrôles appropriés et réguliers, et en sanctionnant sévèrement ceux qui ne se conforment pas aux cahiers de charges. Pour vous prendre au mot, un prof qui dispense 5 heures de cours par jour aura en moyenne 100h*3500F = 350 000F/mois. En tenant compte des éventuels jours fériés et autres, on peut réduire à 250 000F/mois. Avouons que ce salaire est au dessus de la moyenne dans notre pays, même si vous estimez que c’est votre mérite.

La pléthore des effectifs ne date pas de maintenant, et revendiquer en même temps une baisse des effectifs et une hausse des taux horaires pour la vacation aujourd’hui, c’est manquer de vision, sauf inconscience prononcée ou cynisme de votre part. Les recrutements étant déjà faits, où iront les autres enfants si les effectifs doivent être ramenés à 70 et 60 comme vous le revendiquez ? Pendant que vous exigez la réduction des effectifs, sachez qu’ailleurs les enfants marchent pour revendiquer des table-bancs dans leurs classes surpeuplées. Sachez aussi qu’avec la meilleure volontés du monde, les fondateurs et l’Etat ne peuvent vous trouver une réponse adéquate et immédiate, tant il est vrai que « la plus belle fille du monde ne peut donner que ce qu’elle a ». Évitons donc les surenchères. Il est impérieux que chaque burkinabè ne mette à l’ouvrage au lieu de chercher à se faire des sous, advienne que pourra. J’ai souvent dit à certains journalistes que les burkinabè sont dans une grande majorité, des paresseux qui travaillent 8 heures par jour (soit 172 heures sur 720 heures par mois) et, qui veulent vivre décemment avec le fruit de ce maigre travail. Les profs eux, travaillent 8 mois dans l’année. Il est temps de trouver autre chose à faire le reste du temps, afin de minimiser les affres de la vie chère plutôt que de dépenser le peu qu’on gagne dans les voyages et autres lubies, pour revenir en octobre avec des revendications maximalistes.

En tout état de cause, nous invitons les profs à avoir un peu plus de sagesse pour entamer les cours dans les meilleurs délais et à se préparer pour novembre. Nous avons payé les frais de scolarités et nous n’entendons pas que ‘’quelqu’un cherche son beurre sur notre pain’’ pour dire comme D.A. KANI. Ne soyez pas cupides, braves profs, car des revendications démesurées vont aboutir indubitablement à une hausse des frais de scolarité. Sachez raison garder, parce que les troubles ne profitent à personne. A l’endroit des parents d’élèves, soyons vigilants, payons nos frais, mais dénonçons les fondateurs escrocs et les profs fantômes ou mercenaires chasseurs de primes, tout en sensibilisant davantage nos enfants.

Si le gouvernement a pris ses responsabilités face aux mutins de Bobo, il faudrait ici aussi en faire de même. Nous avons assez du deux poids deux mesures. Le PM dans son discours sur l’état de la Nation, a prévenu que ‘’l’Etat assumera fermement ses responsabilités vis-à-vis de ceux dont l’inclinaison est recouvrer à l’insécurité". Nous l’attendons fermement. Il est de la responsabilité du Ministre en charge des enseignements secondaires de prendre les mesures idoines quelles qu’elles soient. Il est inadmissible qu’à Kantchari, à Toné ou Nabou etc. l’on recoure chaque année aux services des étudiants, alors que beaucoup de profs se tapent innombrables vacations dans les grandes villes. Que l’on procède à un redéploiement sans complaisance des profs dans nos villages et départements, là où le besoin est le plus pressant. Enfin s’il n’y a pas de profs de brousse et les autres privilégiés.

Bi NABIE, artiste musicien à Kantchari, nabiebiyk94@yahoo.fr

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Vos commentaires

  • Le 9 novembre 2011 à 11:57, par Gentleman En réponse à : Situation dans les lycées de Bobo : Bi NABIE contribue au débat

    Monsieur,
    Votre lettre ne mérite pas de réponse, tellement vous êtes hors sujet. Voilà pourquoi après plus de 24 heures il n’a suscité aune réaction. Mais il fallait bien quelqu’un pour vous le dire.

  • Le 9 novembre 2011 à 20:11, par yk En réponse à : Situation dans les lycées de Bobo : Bi NABIE contribue au débat

    tu peux repartir a l’université si tu veux etre prof si tu es jaloux de ce qu’il gagne.On comprend que tu es trop limité.pour ta gouverne le travail du prof ne se limite pas au 8 mois de cours dont tu parles.tu es réellement borné.évite d’étaler des carences

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