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Commémoration du 15 Octobre au Burkina : Thomas Sankara mérite plus que messes et gerbes de fleurs

Publié le vendredi 4 novembre 2011 à 00h14min

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Le 15 octobre dernier, au cimetière de Dagnoën, le président Sankara et ses 12 compagnons tombés avec lui il y a 24 ans sous les balles assassines au Conseil de l’Entente ont reçu les hommages des admirateurs de l’idéal qu’ils ont défendu sous la révolution. Une gerbe de fleurs sur chaque tombe, des discours, des chants et beaucoup de slogans. C’est l’essentiel du cérémonial de la soirée. Tout cela dure entre 16h30 et 18h. Après, retour à la maison et rendez-vous pour l’année prochaine. Le rituel est organisé ainsi depuis longtemps. A l’exception du 20ème anniversaire qui a connu un programme plus étoffé, les autres années sont fades.

Il y a bien sûr les messes. Ce n’est pas rien, mais reconnaissons que ce n’est pas suffisant pour constituer l’essentiel des activités rendre hommage un personnage tel que Thomas Sankara. Il faut ici reconnaitre le mérite de Thibaut Nana qui, quand il était toujours sankariste, organisait au moins des projections de films sur l’homme. A l’époque, les œuvres cinématographiques, théâtrales et littéraires étaient rares. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Celui qui souhaite parler de Sankara ne peut pas manquer de matière. Il y a des centaines d’œuvres sur l’homme et la révolution qu’il a animée.

Plusieurs artistes ont composé des chansons très réussies sur l’homme du 4 Août, des pièces de théâtres foisonnent, les poèmes et des récitals magnifiques et des films inédits fournissent de quoi agrémenter tout programme de célébration du 15 Octobre. Mais de tout cela, nos sankaristes du Burkina n’en voient rien. L’anniversaire de la mort de Sankara n’est pas un événement célébré au Burkina. Aucune conférence sur son itinéraire personnel et la portée de son action n’est tenue pour la nouvelle génération qui veut en savoir plus sur la vie et l’œuvre de celui qui les fascine tant. Ce qui est fait au Ghana lors de l’anniversaire de NKrumah ou au Congo pour Lumumba n’est-il pas possible au Burkina ? Il faut croire que non. C’est purement de la paresse intellectuelle et une incapacité organisationnelle des nombreux partis et associations dits sankaristes qui expliquent cette situation.

Les sankaristes du Burkina sont ceux-là qui font le moins lors des 15 Octobre. A Lomé, Bamako, Niamey, Kigali, Dakar, Brazzaville et Libreville et dans plusieurs villes européennes et américaines, diverses activités se tiennent pour rendre hommage au président Sankara. Les sankaristes excellent plutôt par leurs querelles interminables, leurs scissions innombrables. A chaque saison son épisode. Cette année, trois nouveaux partis ont vu le jour dont les géniteurs appartenaient à d’autres partis sankaristes. Mais aucun ne fait mieux que ses ex-camarades en termes d’innovations. Tous sombrent dans le dénigrement mutuel et ne savent que s’invectiver. Ils ne se rendent pas compte que tout cela finit par les discréditer. Alors qu’ils devraient cultiver ensemble le champ commun pour espérer pouvoir capitaliser des acquis lors des prochaines campagnes.

Nous sommes à la veille des consultations électorales de 2012. Les Burkinabè seront appelés à choisir parmi les leurs ceux qui seront capables de résoudre leurs problèmes et non ceux qui perdent leur temps à rivaliser dans la production d’affiches et de portraits emblématiques. Ce qui est sûr, Sankara restera un modèle aux yeux de la jeunesse. Mais ce n’est pas évident pour ceux qui se réclament de son redoutable héritage. Quand sauront-ils aller à l’essentiel ? S’intéresser concrètement à leurs enfants ? Se tourner vers l’avenir ? On aimerait qu’ils nous surprennent.

Abdoulaye Ly

Mutations : Mensuel burkinabé paraissant chaque 1er du mois
(Mutations.bf@gmail.com)

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Vos commentaires

  • Le 4 novembre 2011 à 04:48 En réponse à : Commémoration du 15 Octobre au Burkina : Thomas Sankara mérite plus que messes et gerbes de fleurs

    Est ce que ya une evidence qui nous montre que reelement Thomas a ete entere laba ? Je veux q’une justice soit faite .

    1) . Ce ne sont pas les elements de Thomas qui l’ont entere.
    2) . Ya pas eu temoignace ou presence d’un/une journalist(e).
    3) . On l’a pas voulu justqu’ au point de le faire eparpilleren morceaux.

    Je doute fort qu’il soit laba. Des recherches doivent etre faites par DNA test ou test d’ADN .

  • Le 4 novembre 2011 à 07:13, par Beurk En réponse à : Commémoration du 15 Octobre au Burkina : Thomas Sankara mérite plus que messes et gerbes de fleurs

    Si le capitaine Thomas Sankara mérite plus que messes et gerbes de fleurs,à qui la faute ?Vous posez une excellente question mais vous apportez une très mauvaise réponse en ce sens que vous accusez les partis sankaristes de ne pas commémorer dignement l’évènement.C’est votre droit mais il me semble qu’il faut voir les fautifs ailleurs,à savoir ceux qui tentent vainement de gommer Thom Sank de notre mémoire collective et comme il faut appeler un chat,un chat,les vrais coupables,ce sont les tenants du pouvoir en place et au premier chef,Blaise Compaoré.Il aurait pu,il aurait dû avec sa journée de pardon,s’il était de bonne foi,déclarer la date du 15 octobre,jour de souvenirs sur toute l’étendue du territoire national mais comme un criminel reste toujours un criminel,il tente vainement de faire oublier Thom Sank.Peine perdue car il restera à jamais populaire et ce n’est pas fortuit si des hommages lui sont rendus à travers le monde
    PS:au webmaster,ne me censurer pas sinon vous serez aussi coupable devant l’Eternel car je n’ai fait que dire la vérité

  • Le 4 novembre 2011 à 09:48, par un militant de l’unir En réponse à : Commémoration du 15 Octobre au Burkina : Thomas Sankara mérite plus que messes et gerbes de fleurs

    Monsieur Ly, je suis d’accord avec vous sur certains point mais en tant que journaliste je suis surpris que vous ne soyez pas plus informé sur les activités commémoratives du 15 octobre.

    Parlant de projections cinématographique sur SANKARA, saches que l’unir/ps a organisé des projections dans tous les vidéos clubs de l’arrondissement de Bogodogo du 12 octobre jusqu’au 15 octobre.

    On a animé également des conférences et des débats publics dans plusieurs provinces à l’initiative de nos structures provinciales.

    Les commémorations ne se limitent pas aux messes et au dépôt de gerbes. Mais nous sommes au BF et les journalistes ne cherchent pas l’info. Il faut plutôt vous courir après pour donner l’info et des fois vous ne la publié même pas. Vous préférez publier les articles pour lesquels vous avez reçus quelques choses en retour et venant des puissants du moment(vous voyez ce que je veux dire.

    C’est bien de critiquer à chaque fois les partis mais nos journalistes doivent d’abord se regarder dans la glace.

    Vous voyez cher journaliste que les responsabilités sont partagés.

    • Le 4 novembre 2011 à 14:06 En réponse à : Commémoration du 15 Octobre au Burkina : Thomas Sankara mérite plus que messes et gerbes de fleurs

      mr le militant de l’unir tu aurais mieux fait de te taire ; moi en tout cas a ta place je ferais profil bas vu les comportements. Mais comme vous ne voulez rien comprendre, dès qu’on touche a quelque chose de vrai, ca fait plus que vous chatouiller et vous ne pouvez vous empecher de reagir (a tord et a travers, evidemment !)
      vous etes certainement mal placés pour vous plaindre ! si les journalistes font mal leur boulot, vous ne faites pas grand chose pour les y aider ! Le clientelisme, on sait d’ou ca vient. De toute facon, il est toujours plus facile d’attaquer le premier que d’avoir a se justifier avec des arguments solides (c’est la guerre preemptive, n’est ce pas !). Je ne sais ce que le journaliste a recu pour se taire, mais comme vous semblez bien au parfum, dites-le nous ! Evitez en totu cas de prendre votre cas pour une generalité. Il reste tout de meme encore quelque rare individu integre au burkina. Et c’est la où les assassins de sankara, du burkina, de l’afrique et d’une certaine humanité ont eu tout faux ; meme s’ils sont vainqueurs pour un temps, mais ce ne sera pas tout le temps. Ceux qui n’ont rien compris a sankara (ou peut-etre parce qu’ils ont compris un peu, ils en ont eu peur !) se sont appropriés à la hate la surface de ses actions et le nom de sankara pour des artifices vains, inutiles et bassement temporels en deca de la noblesse, universalité et eternité des ideaux de sankara. Les assassins ne sont pas seulement ceux qui ont eliminé le corps physiquqe mais aussi ceux qui ont été complices pour noyauter et noyer les idées de sankara. Nous le voyons bien sur le terrain de l’action politique, des evenements. Comme a dit sankara tuez un sankara il se levera 1000 sankara ; c’est la marche de l’Histoire et nul ne peut bloquer la roue de l’Histoire, meme s’il en illusionne.
      You can fool the people for one time but you cannot fool the people all the time
      SOME

  • Le 4 novembre 2011 à 10:08 En réponse à : Commémoration du 15 Octobre au Burkina : Thomas Sankara mérite plus que messes et gerbes de fleurs

    Mr le journaliste je ne suis pas du tout d’accord avec votre titre. Thoma SANKARA mérite plus que messes et gerbes de fleurs. croyez vous qu’il y’ait quelque chose sur cette terre qui surpasse DIEU ? ou croyez vous que demander une messe pour quelqu’un c’est seulement une question de formalité ?? il merite qoui d’autre alors ?? que la foule sorte dans la rue et crie son nom sur tous les toit ?? qu’on casse tt et se faire entendre des Hommes ? NON Mr le journaliste

    • Le 4 novembre 2011 à 14:26, par ts En réponse à : Commémoration du 15 Octobre au Burkina : Thomas Sankara mérite plus que messes et gerbes de fleurs

      t’es con ou koi,tu es un réactionnaire pcq on ne demande ps de sortir pr la casse et kom a dit l’internaute beurk,le pf devait déclaré le 15 oct chomé et payé et kom ça on partage les idées de thom sank,il a fait bcp pour le faso et il mérite bien ça et aussi un mosolée pour lui,des rues a son nom,des batiments a son nom.il est aimé thom sank et on l’aime tjours,c’était kelk’un de très bien

  • Le 4 novembre 2011 à 11:46 En réponse à : Commémoration du 15 Octobre au Burkina : Thomas Sankara mérite plus que messes et gerbes de fleurs

    en voila au moins un article digne de ce nom et de ce qu’on peut appeler analyse de journaliste. M Ly vous faites honneur. Non pas seulement parce que je souscris entierement a vos idees mais surtout parce que vous y allez avec objectivité pour dire ce qui est. A chacun de se faire son idee ensuite. Que l’on soit d’accord avec vous ou non ! Le journaliste c’est l’ouvreur des consciences, celui qui ouvre les yeux et les esprits aux autres en leur faisant se poser des questions afin de se faire leur opinion eux memes. Ce n’est pas se faire le thuriferaire de quoi que ce soit au service de qui que ce soit en cachant ce qui doit etre dit pour aider a eclairer les autres. En cela votre analyse fait honneur et je vous en remercie : il en reste encore qui essaient encore de faire leur metier dans la deontologie du metier
    SOME

  • Le 4 novembre 2011 à 12:46 En réponse à : Commémoration du 15 Octobre au Burkina : Thomas Sankara mérite plus que messes et gerbes de fleurs

    vous avez tout à fait raison, les sankaristrs n’honorent pas la mémoire de Thomas Sankara par leurs querelles interminales et la multitude de partis sankariste qui existent

  • Le 4 novembre 2011 à 13:20 En réponse à : Commémoration du 15 Octobre au Burkina : Thomas Sankara mérite plus que messes et gerbes de fleurs

    Bel article, qui sonne comme un appel à plus d’imagination, de créativité, mais surtout d’unité. En guise de témoignage, je voudrais vous relater mon cas personnel pour étayer l’absence de stratégie d’unité des formations politiques se réclamant du Sankarisme.
    Je fus un militant du MTP, crée par le Nayab. Puis, au regard de son option prise d’accompagner le pouvoir en place en son temps, nous nous sommes retrouvés avec d’autres camarades, à créer le CRAUS : Comité de Réflexion et d’Action pour l’Unité des Sankaristes. Ce comité a suscité de grands espoirs, en ce qu’il a pu rassembler de nombreux camarades des autres partis Sankaristes et qui avaient soif d’unité. D’autres camarades, plus nombreux, Sankaristes dans l’âme mais ne militant pas au paravant nous rejoignèrent. L’avanture était prometteuse. Puis, n’arrivant pas à convaincre les ténors des premiers partis Sankaristes, nous décidâmes de nous muer en parti, pour donner naissance au FFS. Le succès que connu ce parti à sa naissance, conduisit ses premiers responsables à croire que le travail d’unification ne devait plus se poursuivre. Ils se voyaient dejà grands. De l’intérieur, nous avons continué à oeuvrer pour la cause qui nous avait vu naître : travailler à l’unité.Hélas, de jour en jours, d’année en années, les dissensions et autres conflits inter-personnels, à l’interne comme à l’externe, urent raison de nous. Personnellement, nous décidâmes de suspendre notre militantisme dans tout autre parti politique Sankariste, car ce qui virent le jour après, emboîtaient les mêmes erreurs stratégiques.
    Nous en sommes aujourd’hui à nous demander comment cela peut-il arriver à Sankara et à son message ? Que faire ?

    • Le 4 novembre 2011 à 14:15 En réponse à : Commémoration du 15 Octobre au Burkina : Thomas Sankara mérite plus que messes et gerbes de fleurs

      votre "aventure" montre bien la mauvaise foi de soi disants sankaristes face a la sincerité de certains camarades Tout le monde parle de "unite" etc et c’est justement le mot et cette notion qui ne sont pas du tout mis en oeuvre Votre desarroi ne fait que confirmer les dires du journalistes. Il fau tout simplement une revolution au sein de la pleiade de sankaristes pour faire le nettoyage et offrir un espoir a une population assoiffée
      SOME

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