LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Editorial de Sidwaya :La nouvelle armée burkinabè en marche…

Publié le lundi 31 octobre 2011 à 00h12min

PARTAGER :                          

De toutes les institutions républicaines dont le Burkina s’honore depuis les indépendances, on peut dire que l’Armée nationale est celle qui se situe le mieux dans la continuité : la continuité de la souveraineté de ces peuples habitant ce coin de la planète depuis des millénaires, la continuité des valeurs de courage et de loyauté qui ont constitué le socle des cultures de nos pères, la continuité de l’homme tout court, mais qu’il faut toujours appréhender dans la hauteur de ses aspirations… Cette année, à la suite de la série de mutineries que nous avons vécues, il nous est arrivé, parfois, de douter de nous-mêmes, de notre souveraineté, de notre valeur intrinsèque comme peuple, car, « la corruption de la tête est la pire des corruptions. »

Mais nous revoici debout, avec et à côté de notre Armée nationale. Décidément, le peuple burkinabé, pour parler comme nos pères, est comme l’écorce du tamarinier : même lavé, tourné et retourné, il garde sa saveur pugnace. Comment se présente cette nouvelle Armée en marche ? Des nominations viennent d’être faites (26 Octobre 2011) par le Président du Faso, pour le bien et le bon des Armes du Burkina Faso... Ce ne sont pas des changements, ce sont des chamboulements. De tous les intérimaires nommés suite aux mutineries, un seul a été confirmé. Lisons plutôt :

1.Colonel-major Oumarou Sadou : Chef d’état-major de l’armée de terre.
2.Colonel-major Théodore Naba Palé : Chef d’état-major de l’armée de l’Air.
3. Colonel Tuandaba Coulibaly : Chef d’état-major de la gendarmerie nationale.
4.Colonel Noaga Ouédraogo : Commandant du Groupement central des armées.
5. Colonel Gnibanga Barro : Chef d’état-major adjoint de l’armée de terre, cumulativement avec ses fonctions de commandant de la 3° région militaire.
6.Colonel Dibana Zerbo : Commandant adjoint du Groupement central des armées.
7. Colonel Kounsaouma Palenfo : Chef d’état-major adjoint de l’armée de l’air.
8.Colonel-major Nazindingouba Ouédraogo : Directeur central des services de santé des armées.
9. Intendant militaire de 1ère classe Wenceslas Zagré : Directeur central de l’intendance militaire du Burkina Faso.
10.Colonel Marie Georges Compaoré : Directeur central des sports des armées.
11. Colonel Mady Sawadogo : Directeur central des transmissions et de l’informatique.
Après les mutineries que le Faso a connues, nous sommes tous conscients que l’Armée est loin d’être ce que nous avons vu naguère ou ce que nos pères nous ont raconté jadis. D’aucuns ont entendu fredonner lors de la première fête nationale de l’indépendance : « … L’argent n’est rien, pour un soldat … … . » Faut-il, 50 ans après l’affirmation de notre souveraineté, boire la honte jusqu’à la lie en contre-fredonnant : « L’argent est tout, pour un soldat ... ». Faire naître une armée nouvelle de ces nominations et, au-delà, de tous les efforts de la communauté nationale est une exigence, car c’est une question de survie de l’Etat et de la société. Pour y parvenir, la contribution de toute la société est souhaitable pour éviter aux populations des frayeurs et, au fond, un sentiment de divorce avec soi-même.

Regardons de nouveau et peut-être pour une dernière fois dans le rétroviseur et demandons-nous : l’Armée, c’est quoi ? Et quelles sont les causes de cette honteuse illustration ?
Comment faire alors pour éviter que cela ne se reproduise à l’avenir et comment, d’urgence, corriger ce qui doit l’être ? Tous les niveaux (niveau politique et militaire) de commandement sont interpellés.
Il faudra donc accepter de faire le diagnostic sans complaisance (pas un déballage public) afin de remettre les choses à plat en ayant à l’esprit ceci :

Armée = institution qui incarne les valeurs d’une nation, et chargée d’en garantir leur sauvegarde.
Elle découle donc de la vision commune (politique) du type de société que nous avons décidé de construire et de notre vision prospective de la nation dans son environnement, aujourd’hui et demain.
Dès lors que le futur est imaginé, la stratégie militaire se conçoit plus facilement à l’avenant.

Toute la communauté nationale doit se sentir concernée.
Chacun devra savoir que cet outil n’est pas l’affaire des seuls militaires et pire, des seuls officiers, mais une propriété de tous.
Cela n’exclut pas que l’on ait son idée négative ou pessimiste du type : « l’armée est inutile, les militaires sont des budgétivores ».
A partir du moment où l’on sait à quoi cet outil doit servir, la déclinaison des moyens (finances, cadre juridique et réglementaire, ressources humaines) à y consacrer ne souffre plus de débats. L’armée occupera la place que la société va lui réserver.

Le soldat d’aujourd’hui doit être à mesure de comprendre qu’il est au service de la nation et comprendre le sens du métier (avec le concours de la société entière) qui ne doit pas être considéré comme un métier où l’on vient seulement gagner du pain. Il devra se soumettre, s’il est admis dans le corps, à ses principes et règlements. Il faut le reconnaître, ceux des soldats d’aujourd’hui qui commettent des actes répréhensibles sont le reflet de la société. D’autant plus qu’il n’est pas un mythe que pour certains, caser un rejeton délinquant reconnu dans l’armée est bien perçu…

Ceci amène droit dans la hiérarchie militaire qui devrait aussi faire preuve de plus de fermeté, d’abord vis à vis de ceux d’entre eux qui ont bradé la déontologie et l’éthique militaires pour le populisme, le laxisme et l’enrichissement. Certaines revendications, même si elles ne sauraient justifier les actes posés, semblent fondées.
Au delà du changement, il en faudra plus pour que l’Armée renaisse de ses cendres.

Les nouveaux chefs devraient avoir une vision claire de leur mission et des tâches qui les attendent, et le politique (toute
la société) devrait impérativement les accompagner

Par Ibrahiman SAKANDE (sakandeibrahiman@yahoo.fr)

Sidwaya

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 31 octobre 2011 à 02:36 En réponse à : Editorial de Sidwaya :La nouvelle armée burkinabè en marche…

    Mr le journaliste vous etes encore là a vous exciter en affirmant que notre armée ?Moi préfère un pays sans arme et sans ces gens qui vont mettre en transe,moi il me font froid au dos.Ils ont la chance que je ne suis pas à la tête de l’Etat sinon je divisais leur nombre actuelle par 10 parcequ’ils sont bugtévores inutiles car tout ce que ces gens savent faire,ce sont les coups d’Etat,c’est yout sinon que quelqu’un me dise concrètement ce que ces gens nous ont opporté depuis 50 ans.Que de la souffrance et la misère

    • Le 12 novembre 2011 à 09:59, par ikra En réponse à : Editorial de Sidwaya :La nouvelle armée burkinabè en marche…

      tu sais dans l’armée il n’ya pas que des militaires qui tiennent des armes il ya des mecaoniciens des architectes tous les jobs que tu peux imaginer et sache que c’est a cause de l’armée que tu dors en paix la nuit

  • Le 31 octobre 2011 à 08:29 En réponse à : Editorial de Sidwaya :La nouvelle armée burkinabè en marche…

    Voici la liste des pays qui n’ont pas d’armée, qui ne connaissent pas de coup d’Etat, et qui se portent très bien :

    Andorre, Îles Cook, Costa Rica, La Dominique, Grenade, Islande, Liechtenstein, Monaco, le Japon....

    Nous n’avons pas besoin d’armée dans nos pays très pauvres très endettés.
    L’armée dans nos pays s’illustre uniquement pour des coup d’État et protéger le dictateur.
    Qui va nous attaquer ? si c’est l’occident ils feront comme la Libye (Missiles à guidage laser lancés depuis un porte avion....

    • Le 1er novembre 2011 à 13:22, par ld En réponse à : Editorial de Sidwaya :La nouvelle armée burkinabè en marche…

      Notre pays n’a vraiment plus besoin d’armée mais plutôt d’une sécurité policière républicaine sachant respecter les droits des citoyens qu’ils doivent protéger. Qu’on donne plus de moyens à la police et que l’armée foutes le camp d’ici 10 ans ! IL faut aider les militaire nantis de diplômes et de compétences à s’insérer dans la vie civile et les autre les moins instruits les former aux métiers pratiques de la vie avant de les libérer. Ainsi si il n’ya plus d’armée, ’État pour recruter plus d’enseignants, de médecins, et d’ingénieurs...
      Quand thom sank disait que "Un militaire sans formation patriotique et politique est un criminel en puissance" on l’avait vite accusé de vouloir politiser l’armée et y introduire l’indiscipline. Aujourd’hui lui donne encore Raison ! est ce lui qui a introduit cette déconfiture actuel ans notre armée ?

  • Le 31 octobre 2011 à 10:29, par DJELIBA En réponse à : Editorial de Sidwaya :La nouvelle armée burkinabè en marche…

    L’armée doit se mettre au service du peuple qu’il incarne.Mais notre armée nationale à travers quelques chefs militaires a oublié le sacerdoce et s’est muée en une armée où certains chefs font la course aux biens meubles et immeubles jusqu’à incommoder les hommes du rang.Ces chefs ont oublié les conditions de vie de leurs subalternes et font dans la gabégie sinon pourquoi acheter un avion militaire alors que récemment nos soldats réclamaient seulement de quoi s’habiller et manger décemment.On a déjà oublié la crise.
    Cet avion et les armes récemment achetés qu’on nous a montrés vont être utilisés contre qui ?... Le peuple qui réclame plus de démocratie ou les militaires qui oseront contester le pouvoir ?...Quels militaires démocrates oseront tirer sur leurs concitoyens pour sauver un régime en décadence ??...
    Les armes les plus sophistiquées n’ont rien pu contre un peuple déterminé à apporter le changement...
    Notre armée doit alors savoir de quel côté se placer...et écouter la voix des djéli.
    Elles lui conteront l’histoire glorieuse de ses aînés(général SANGOULE,commandant MOUMOUNI O. ,Capitaine SANKARA, sergent YILOU et j’en passe...)

  • Le 31 octobre 2011 à 10:32, par Jen de Dieu En réponse à : Editorial de Sidwaya :La nouvelle armée burkinabè en marche…

    Merci à l’auteur de l’article pour ces informations ! Espérons que ces nouveaux chefs ne vont pas s’embourgeoiser et oublier l’essentiel !

  • Le 31 octobre 2011 à 13:42, par WAP En réponse à : Editorial de Sidwaya :La nouvelle armée burkinabè en marche…

    Oui mr Sankandé, l’armée est la fierté de toute nation !
    Elle fait la différence dans sa continuité, son mutisme, ses valeurs particulières et, ...
    Tenez compte de l’adage qui dit que " le poisson pourrit par la tête" ! S’il vous ait arrivé de fréquenter un camp militaire il y a de cela une dizaine d’années, vous serrez frappé par les changements qui s’y opère :
    - Les casernes, jadis grouillantes de monde sont en décrépitude réelle et avancée, les bâtiments sont a l’abandon et tous les services, autrefois fonctionnels sont désuets !
    - Malgré les recrutements massifs, les postes de garde sont fermés, ou pour ce qui existe, les éléments passent le clair du temps a faire du thé, a appeler et a recevoir des visiteurs ... en tenue débraillées !
    - Des chefs militaires, devenus de véritables pachas, partent au bureau quand ils le veulent et traitent les dossiers secrets ou confidentiels chez eux sur la terrasse de leur maison. D’autres parmi eux dirigent et utilisent les hommes/femmes placés sous leur commandement a leur guise et personne n’a le courage de les rappeler a l’ordre.
    Pour tout simplement faire comprendre qu’il existait, avant les mutineries, de vraies armées ou régions, dirigées par des chefs qui n’écoutaient personne, dans l’armée nationale.

    Tous ces faits, comportements et manières avaient fini par convaincre les "anciens" de la nécessité d’un renouveau dans l’armée afin d’éviter la dérive des armées, chose qui serra effective avec la crise sociale.

    Les troubles dans une société sont parfois nécessaires et celles du début d’année dans notre cher pays aura permis de faire tomber les oeilleres que les apôtre du YELKAYE avaient fait porter au PF.
    Voyant clair après que l’horizon se soit assombrit, le chef suprême des armées a repris son bâton de commandement et placera désormais ceux qu’ils faut a la place qui est la leur. Finis le désordre, l’oisiveté et le nabaisme de certains hauts gradés.
    Bon vent aux nouveaux responsables mais ne pas oublier surtout que tous les yeux sont braqués sur vous.
    Soyez a la hauteur et un rappel : Le commandement ne tombe jamais !!!

  • Le 1er novembre 2011 à 19:59 En réponse à : Editorial de Sidwaya :La nouvelle armée burkinabè en marche…

    HE JOURNALISTE DE DJAN JOBA

  • Le 1er novembre 2011 à 21:51, par nati En réponse à : Editorial de Sidwaya :La nouvelle armée burkinabè en marche…

    Observons un peu, je ne vois pas ce mérite cette armée si ce n’est la crainte de leur omniprésence dans presque toutes les institutions où il y a l’argent ; voyez aux ministères de l’agriculture et de l’administration territoriale pour ne citer que ceux là.Que font-ils là à des postes clés comme s’ils connaissent le travail mieux que les spécialistes !Ces Colonels, on est au courant, sont mieux traités que les ministres,ils construisent des étages comme des commerçants. Les lieutenants qui ne sont recrutés qu’avec le DEUG touchent plus de 300 000 francs, mieux que les fonctionnaires de classe exceptionnelle et monsieur Sakandé veut qu’on soit fier de quoi ? Merde

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique