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Autant le dire… : Ainsi, Bongnessan a clos le débat

Publié le vendredi 28 octobre 2011 à 20h40min

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Seuls les points consensuels feront l’objet de mise en œuvre immédiate, naturellement après les assises nationales sur les réformes politiques et institutionnelles. Les points partagés et qui n’ont pas fait l’objet de consensus seront soumis prochainement à des débats et des consultations beaucoup plus larges et approfondies. C’est en substance ce qu’a dit Bongnessan Arsène Yé, ministre d’Etat, chargé des Relations avec le Parlement et des Réformes politiques. Ce qui met tout de suite fin à toutes les inquiétudes et appréhensions que les uns et les autres avaient, malgré tout, sur l’aboutissement des consultations sur les réformes politiques.

En même temps, cette déclaration coupe court à la méfiance qu’avaient certains partis de l’opposition, conduits par son chef de file qui ont toujours hésité, pour des raisons qui leur sont propres, à rejoindre la concertation, le dialogue sur de si grandes questions importantes qui conditionnent la vie de la nation.
Maintenant que le débat est clos, que les appréhensions sont quasiment levées, que va faire l’opposition radicale réunie autour de son chef de file ? D’autant plus que les conclusions auxquelles sont parvenues les consultations « feront l’objet d’une mise en œuvre immédiate » ?

En effet, la loi n°007-2000/AN portant statut de l’opposition politique dispose en son article 7 que « le Président du Faso et le chef du gouvernement peuvent consulter l’opposition politique sur des questions d’intérêt national ou de politique étrangère ». Sans doute c’est ce que le président a fait à travers son ministre chargé des Réformes politiques. Plus loin, l’article 11 de la même loi précise que : « Il est du devoir de l’opposition politique tout comme de la majorité de :
- contribuer au développement de l’esprit démocratique ;
- respecter la Constitution et les Institutions ;
- défendre les intérêts supérieurs de la Nation ;
- cultiver la non violence comme forme d’expression démocratique ;
-  promouvoir la concertation directe dans le cadre d’un dialogue politique sur les questions d’intérêt national ».

C’est pour ces raisons entre autres que « le chef de file de l’opposition prend place dans le protocole d’Etat lors des cérémonies et des réceptions officielles », article 13 de la même loi. Autrement, il a rang de président d’institution. C’est à ce titre qu’il bénéficie d’un siège et de commodités pour faire son travail. Dont une allocation annuelle d’environ 70 millions de F CFA, octroyée par le Budget de l’Etat.
Au regard de tout ce qui précède, si j’étais le chef de file de l’opposition radicale, ou tout au moins un membre en tant que parti de cette opposition, je m’expliquerais plus clairement devant le peuple. Pour lui demander de m’excuser parce que, j’ai commis une erreur en ne prenant pas part à des réformes dont lui comme moi avons besoin pour que la bonne marche de notre pays.

Que ce soit pour l’augmentation du nombre des députés par rapport à l’augmentation de la population ; pour la création d’un Sénat ; pour les réformes au niveau de la justice, de la santé et surtout de la gouvernance électorale, l’opposition est partante. Malheureusement, elle était absente au moment des débats. Va-t-elle continuer de travailler dans sa logique de « tout boycotter », ou va-t-elle enfin se décider à « remplir son devoir » de « promouvoir la concertation directe dans le cadre d’un dialogue politique sur les questions d’intérêt national » ; ce qui reviendra à dire qu’elle reprend sa place pour « contribuer au développement de l’esprit démocratique ».
ça ne sera pas mauvais car, le chef de file de l’opposition pourrait bien défendre sa première position.

Guidé qu’il était par le sens de ne pas aller dans des débats dont les conclusions sont arrêtées d’avance. Maintenant que ce n’est plus le cas, il pourrait bien expliquer qu’il a manqué de vision. Ce n’est sans doute pas très grave, car il n’y a que les hommes qui n’agissent pas qui ne se trompent pas. On pourrait bien le comprendre et l’absoudre. Sans doute qu’il en tirera des bénéfices politiques. Lui et les reste de l’opposition qui feront face aux électeurs dans quelques mois pour solliciter leurs suffrages dans le cadre des municipales et législatives couplées.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 31 octobre 2011 à 13:29, par mackiavel En réponse à : Autant le dire… : Ainsi, Bongnessan a clos le débat

    Franchement, même quand on n’est aveugle, on entend. Kadafi est a été tué, Moubarak est devant ses juges, Ben Ali est en fuite, Bachard est acculé... les oiseaux du ciel sont des messagers.

  • Le 1er novembre 2011 à 20:17, par M’NONGA SIDA En réponse à : Autant le dire… : Ainsi, Bongnessan a clos le débat

    SI VOUS Mr KANI ,VOUS AVEZ EU DES EXPLCATIONS DE LA PART DU PRESIDENT DU FASO ET SON CDP ,QUAND A LA NON APPLICATION DES DECISIONS ET ACCORDS DES ASSISES PRECEDANTES,LE PEUPLE ET L’OPPOSITION NE L’ONT PAS EU.....MEME LE GRIOTAGE A BESOIN SOUVENT DE LA COMMODITE....SANS RENCUNE

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