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Autant le dire… : Le devoir de participer et le droit de savoir

Publié le lundi 31 octobre 2011 à 00h11min

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Le Mouvement citoyen de Bobo-Dioulasso (MCB) organise aujourd’hui et demain un forum sur le thème : « Travaillons à une prise de conscience citoyenne pour une meilleure implication de tous les acteurs dans l’aménagement, la gestion de la ville de Bobo-Dioulasso et pour la transparence dans les opérations de lotissements ». Un thème bien à propos qui selon les organisateurs sera « un cadre d’échanges autour d’une question complexe qui préoccupe les citoyens, les communautés et les institutions ». Aussi, le Mouvement citoyen de Bobo « espère en faire une tribune et une occasion de solidarité contre les dérives liées aux lotissements, dérives qui alimentent les conflits dans les villes de notre pays ».

A priori, le thème du forum est d’une importance capitale au regard même de la situation générale que suscitent les opérations de lotissements. Tant à Bobo-Dioulasso que dans les autres villes du Burkina. Pendant que certains cherchent juste un 300 m2 pour en faire une habitation, d’autres en possèdent tellement qu’ils en ont fait un fonds de commerce. Si bien qu’il n’est rare de voir des personnes détenir entre leurs mains des dizaines, pour ne pas dire des centaines de parcelles. On est donc d’avis avec le Mouvement citoyen de Bobo-Dioulasso qu’il faut voir clair, comme on dit, dans cette affaire-là. Mais comment le faire et quand exactement ? Sans doute qu’il faut faire le bilan, tirer des enseignements et rectifier le tir s’il y a lieu pour mieux envisager l’avenir. Et c’est ce que, apparemment le MCB veut faire.

Seulement, le moment est-il bien indiqué ? Assurément non dans la mesure où, les questions de lotissements sont encore vivaces dans tous les esprits. Quand on sait les mouvements d’humeur, les protestations et même les affrontements qu’il y a eu autour de ces questions il n’y a pas encore longtemps. N’est-ce pas cela qui a conduit le Premier ministre Luc Adolphe Tiao à prendre la mesure portant suspension de toutes les opérations de lotissements sur toute l’étendue du territoire national ? Même si la mesure n’a pas guéri définitivement les plaies, dont certaines bien béantes continuent d’alimenter les débats dans certaines villes, elle a permis au moins de calmer les ardeurs et de faire redescendre le mercure. N’est-ce pas pour cela aussi qu’un comité interministériel, composé de personnes bien imprégnées des questions d’aménagement urbain et de lotissements a-t-il été mis en place pour gérer au cas par cas, les questions en suspens ? Il me semble que ce comité interministériel est bien en train de travailler.

Aussi, il pourrait paraître inapproprié, en pareille circonstance de réunir des populations dont les réactions sont imprévisibles sur la même question. On se rappelle qu’il a fallu de peu, dans cette même ville, pour que des personnes soient lynchées chez elles. Il a fallu de peu pour que des affrontements violents aient lieu dans certaines zones. Alors, au nom de la paix et de la concorde qui guident les actions de chacun de nous, les organisateurs du forum de Bobo devront prendre toutes les mesures pour éviter des affrontements et des casses dans la ville. Il y va de leur crédibilité même. Si tant est que leur objectif c’est de « travailler à une prise de conscience citoyenne pour une meilleure implication de tous les acteurs dans l’aménagement, la gestion de la ville de Bobo et pour la transparence dans les opérations de lotissements ».

Car en fait c’est de cela qu’il s’agit. Combien sont-ils les Bobolais ou Burkinabé qui s’intéressent réellement à la gestion de leur ville ? Et pourtant les cadres de participation ne manquent pas. Les conseils municipaux sont ouverts. Aussi, il est même important et capital que les organisateurs du Forum sensibilisent les populations à la prise de conscience qu’elles ont le droit de savoir ce qui se passe dans leur cadre de vie, mais que c’est un devoir pour elles de participer à la gestion de ce cadre de vie. Aussi, doivent-elles participer aux cadres établis à cet effet. Car, tout compte fait, il est plus facile de prévenir que de guérir.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 31 octobre 2011 à 11:57, par Citoyen Bobolais En réponse à : Autant le dire… : Le devoir de participer et le droit de savoir

    Ce forum est le bienvenu car je ne peux pas comprendre que des membres d’une commission (voir chaque fois les mêmes) puissent disposer de 2, 3, 5 voir 10 parcelles à chaque lotissement dans la ville de BOBO. Je crois que les services de contrôle et les structures d’inspection de l’État ne font pas leur travail.

  • Le 1er novembre 2011 à 12:57, par carquois En réponse à : Autant le dire… : Le devoir de participer et le droit de savoir

    Monsieur KANI, que voulez-vous au juste ? On a du mal à vous suivre, comme d’habitude, l’express du faso. Depuis combien de temps les problèmes de parcelle se posent ? Et à chaque fois que les populations et les organisations de la société civile veulent y voient clair, ce sont ces cadres bidons qu’on met en place pour divertir les gens. Où étaient ces experts de l’amenagement. C’est plutôt de gens comme vous qui faîtes perdurer ces arnaques en divertissant les populations avec des faux discours de "paix". Laissez nous tranquille, on en a assez de vous.

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