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Burkina Faso : 2015, l’année de la relève ?

Publié le vendredi 28 octobre 2011 à 01h34min

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Certes, pour beaucoup, ce titre pourrait prêter à une franche rigolade. Après tout, on ne met pas la charrue avant les bœufs. Qui plus est, on est à peine en 2011, et qui sait où en sera la situation politique au pays des hommes intègres d’ici là ? Mais laissons toutes ces questions de côté et essayons quand même de nous projeter dans l’avenir.

En toute logique, Blaise Compaoré ne pourrait se représenter en 2015 car la constitution le lui interdit formellement. Dès lors, faisons un tour d’horizon de la scène politique burkinabé et tachons de voir qui a le plus de chances de remporter une élection présidentielle et peut-être que l’homme aussi mu par des considérations personnelles pense qu’il est temps de raccrocher même si pour cela il veut faire les choses comme il faut, évitant d’exposer le pays à l’aventure.

Admettons que l’exercice n’est pas des plus aisés, et pour cause ! Après plus de deux décennies de « Compaorisme », on a énormément de mal à s’imaginer un autre homme aux rennes du Faso. Toutefois, trois hommes semblent en mesure d’être présents dans les starting-blocks : Maitre Bénéwendé Sankara, Roch Marc Christian Kaboré et Maitre Hermann Yaméogo.

On pourrait toujours mettre en outsider le jeune président de l’ADF/RDA Zéphirin Diabré ou Arba Diallo,mais l’exercice ici est beaucoup plus précaire. En effet, le premier semble être à cheval entre le parti majoritaire et l’opposition.Plus grave pour beaucoup il n’existe que de par la grâce de son père et de Blaise Compaoré. Le fond programmatique n’est pas présent, même si par ailleurs l’homme ne manque pas d’entregents.

Le second est encore à ses débuts, il aurait besoin de convaincre par la force de ses idées et en brisant certaines barrières culturelles qu’il peut avoir un destin national.

Le troisième ratisse large au niveau de sa souche ancestrale mais le danger d’ethnisation de la politique peut limiter son ascension dans les cimes de l’Etat.

Mais quelles sont pour y revenir pour un quelconque membre du trio de succéder au chef ?

Me Sankara a pour lui de se déployer sous une bannière ( le sankarisme) qui fait des émules au niveau de la jeunesse, mais il mange un peu son blé en herbe par un manque de propositions de patience et de savoir faire. Pour ne pas arranger les choses son parti semble connaître des difficultés croissantes alors que les dern ières prestations de l’opposant au sujet du « Blaise dégage » n’ont pas servi son image.

En effet en tentant de jouer le tout pour le tout à travers la manifestation suite à l’affaire Norbert Zongo, Me Sankara à subi un revers dont il peine à se relever.

Loin d’être la marche du million annoncée, le résultat a été désolant : quelques centaines de personnes vomissant leur bile contre le pouvoir en place. Pour un chef de file de l’opposition, Maitre Bénéwendé Sankara n’a pas été capable d’être rassembleur. C’est pourtant la première chose que doit posséder tout bon politique. C’est dans le lexique. Le point fort de notre homme : il a déjà été candidat à une élection présidentielle. D’aucuns diront que cette élection était galvaudée, mais c’est un fait.

Passons à Mr Roch Kaboré. L’homme fait partie de la mouvance présidentielle et possède une expérience non négligeable dans la politique et il semble avoir les moyens de son action. Beaucoup d’opérateurs économiques de chefs se réclament de son amitié. Cela étant, il est apparu au fil du temps comme le chef de file de l’opposition interne au sein du CDP, situation difficile pour celui qui s’y trouve empêtré surtout lorsqu’il n’affirme pas clairement ses ambitions présidentielles.

Alors même s’il peut avoir une force de frappe cachée, il apparaît surveillé comme le lait sur le feu. N’étant pas au demeurant un enflammeur de foule, on hésite à l’imaginer ravissant le jackpot sans user de la courte échelle.

En dernier lieu, nous avons un opposant de longue date : Maitre Hermann Yaméogo. Si l’homme a été plongé dès sa plus tendre enfance dans le bain de la politique, son père étant le premier président de la république, il n’en demeure pas moins qu’il a toujours été frileux quant à être candidat à une élection présidentielle. C’est du moins ce que nombre de ses détracteurs lui reprochent. Face à cette critique, Maitre Hermann Yaméogo a toujours clamé haut et fort qu’il ne servait à rien de se présenter à une élection devant Blaise Compaoré tant que les dés étaient pipés.

Au-delà de ce reproche, on lui imputerait la prolongation de Blaise Compaoré au pouvoir par sa propension à lui voler au secours à chaque fois qu’il est en danger. Certains vont jusqu’à dénoncer un pacte secret entre les deux hommes.

Ceci étant, l’homme ne manque guère de talents, il passe même pour être un renard et un fin tacticien dans l’arène politique. Il est rassembleur, il a des idées, il a le verbe et sait en user pour captiver son auditoire. Bref, il possède tout de même pas mal de cordes à son arc.

Pour l’instant, le Burkina Faso est suspendu aux lèvres de Blaise Compaoré. Que va faire l’homme ? Va-t-il enfin rendre son tablier et, du même coup, damner le pion à nombre de ses détracteurs qui ne voient en lui qu’un président africain de plus, incapable de quitter le pouvoir ? L’année 2015 devrait être, si la constitution est respectée, une année qui sonnera le renouveau au Burkina Faso.

N’oublions pas que, mis à part le premier président de l’ex Haute Volta, nous n’avons connu qu’une succession de régimes militaires. Un civil de retour au pouvoir serait plus qu’une énorme surprise : ce serait une révolution pour l’histoire de ce pays !

PAR SAN FINNA

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Vos commentaires

  • Le 28 octobre 2011 à 03:13 En réponse à : Burkina Faso : 2015, l’année de la relève ?

    San Finna Journal de Hermann et de l’UNDD. L’article est tendancieux et sans reelle analyse.

  • Le 28 octobre 2011 à 09:05 En réponse à : Burkina Faso : 2015, l’année de la relève ?

    N’importe quoi !!!

  • Le 28 octobre 2011 à 10:29, par Sherrif En réponse à : Burkina Faso : 2015, l’année de la relève ?

    C’est intéressant votre article mais je ne voie pas d’alternatif à Blaise parmi nos hommes politiques en ce moment.
    En tant que burkinabè je conseille donc au peuple de mettre entre parenthèse cet article qui n’a aucun sens dans des pays comme le notre.
    Alors laissons Blaise continuer à faire sortir le faso de la pauvreté çà c’est l’essentiel.

    Merci,
    Sherrif

    • Le 28 octobre 2011 à 15:44, par trouss En réponse à : Burkina Faso : 2015, l’année de la relève ?

      salut Sherrif, je pense que ce sont l’égoïsme et l’inconséquence des gens comme vous qui mettez nos pays africain en sac ! réfléchi bien même vous, pouvez gérer ce pays ! il suffi que l’idéal démocratique soit enseigné au peuple par les dirigeants actuels pourque plus jamais un autre vient s’accrocher au pouvoir !si le PF que je respecte bien aime le BF au delà des interets personnels il n’écoutera pas vous autres qui peut être êtes accrochés a un coin "juteux" et craignez que ça ne change avec son départ ! Monsieur le Président du Faso ne les écoutez pas SVP !!!

  • Le 28 octobre 2011 à 10:46 En réponse à : Burkina Faso : 2015, l’année de la relève ?

    La rumeur dit que "San Fina" est un journal acquis à la cause de Me Herman YAMEOGO. Qu’à cela ne tienne ! Je voudrais apporter une contribution au "renouveau" tant souhaité par les jeunes générations qui ont légitimement cette propension marginale à accéder à la gestion de la chose politique.
    Je dois, d’ores et déjà vous indiquer que l’avenir politique du Burkina Faso ne pourra pas se décider sans le Président Blaise COMPAORE, qu’il renonce ou pas à briguer un mandat de trop en 2015.
    Ce postulat posé, et puisque j’ai le droit moi aussi de choisir mon tiercé gagnant, je place naturellement Zéphirin en tête, suivi en second lieu de Gilbert et, enfin e, troisième lieu du candidat du CDP qui qu’il fusse (De François COMPAORE à Représentant des jeunes du CDP).
    Pour le reste, je souhaite simplement qu’une transition tranquille se passe en 2015 sans heurt et avec un consensus exemplaire comme au Ghana, au Mali ou au Bénin, même si je reconnais que le Burkinabé est un mauvais coucheur. Tant qu’on ne le chauffe pas, il n’entend pas la voix de la raison, chose la moins partagée au pays des hommes intègres. Basta la Fiesta la Castafiore. Web master, publie stp cette contribution. De nombreux burkinabé vont cautionner cette idée, sinon, à vos critiques pour faire avancer la démocratie !

  • Le 28 octobre 2011 à 10:47, par Caïman Jovial (CaïJo) En réponse à : Burkina Faso : 2015, l’année de la relève ?

    Hum ! Ca là, c’est cailloux. Notre problème, c’est qu’on n’a pas de leaders politiques, populaires, sérieux et ambitieux. Quand Gilbert est arrivé au devant du RDA, j’avais dit : "voici le successeur de Blaise". Ses dernières évolutions (soutien à la candidature de Blaise) avaient confirmé mes analyses sur sa bonne tactique. Mais au jour d’aujourd’hui, il est entrain de se replier dans sa coquille tel un escargot qui qui a perdu sa route. La dernière sortie d’un de ses gueulards sur RFI me fait davantage douter des objectifs "des Gérard".
    Dans cet espace politique sans leader valeureux, on finira par être gouverné par des barbus aigris ; et à nous la galère et l’émigration.
    Wendé, song-y do.

  • Le 28 octobre 2011 à 11:07, par pagomdziri En réponse à : Burkina Faso : 2015, l’année de la relève ?

    Bonjour ! Le passage ci-dessous cité de votre article (1) est confus. Juste après avoir écrit "Zéphirin Diabré ou Arba Diallo" vous utilisez les substituts
    " le premier", "le second" et "le troisième"...

    Il s’agit d’une rupture dans l’énonciation puisque par ces terme vous entendez "Maitre Bénéwendé Sankara, Roch Marc Christian Kaboré et Maitre Hermann Yaméogo."évoqués plus haut.


    (1)"On pourrait toujours mettre en outsider le jeune président de l’ADF/RDA Zéphirin Diabré ou Arba Diallo,mais l’exercice ici est beaucoup plus précaire. En effet, le premier semble être à cheval entre le parti majoritaire et l’opposition.Plus grave pour beaucoup il n’existe que de par la grâce de son père et de Blaise Compaoré. Le fond programmatique n’est pas présent, même si par ailleurs l’homme ne manque pas d’entregents.

    Le second est encore à ses débuts, il aurait besoin de convaincre par la force de ses idées et en brisant certaines barrières culturelles qu’il peut avoir un destin national.

    Le troisième ratisse large au niveau de sa souche ancestrale mais le danger d’ethnisation de la politique peut limiter son ascension dans les cimes de l’Etat."

  • Le 28 octobre 2011 à 11:40 En réponse à : Burkina Faso : 2015, l’année de la relève ?

    SAN FINNA, on comprend que vous êtes un soutien inconditionnel de Herman Yaméogo, mais faites quelques fois l’effort d’être moins subjectifs et légers dans vos analyses. La popularité que vous tenez à attribuer à votre mentor ne se décrète pas. ça se constate. Et certains, sans usage des moyens de l’Etat en font la preuve en donnant espoir au peuple.

  • Le 28 octobre 2011 à 11:50 En réponse à : Burkina Faso : 2015, l’année de la relève ?

    Zéphyrin DIABRE président de l’ADF-RDA. Quel scoop !!

  • Le 28 octobre 2011 à 12:09, par Paligba En réponse à : Burkina Faso : 2015, l’année de la relève ?

    Depuis quand Zéphirin DIABRE préside t-il l’ADF / RDA ?

  • Le 28 octobre 2011 à 12:17, par alternance En réponse à : Burkina Faso : 2015, l’année de la relève ?

    Je trouve que l’analyse du journal n’est pas pertinente. Elle devrait se faire en fonction de la conjoncture nationale et internationale et ensuite voire dans ce contexte qui est actuellement à même de diriger le pays.
    Lorsque nous faisons le tour des présidentiables, il ressort que dans le sérail du pouvoir, il n’y a personne car aucun n’a le courage politique d’affirmer ses ambitions et de prendre ses responsabilités. Au niveau de l’opposition traditionnelle, il n’y a pas de gars charismatique à part Arba Diallo qui par ailleurs est sous le poids de l’âge.
    Dans la classe des démocrates consensuels avec comme chef de fil Me Herman Yaméogo, c’est la catastrophe. L’homme est certes politique, très politique je dirai, mais l’histoire le rattrape.Rappelez vous en 1992, et lors de la période du collectif, rien que désillusion. Pas la peine donc de se fier à lui.
    En fin de compte le potentiel successeur de Blaise Compaoré qui se dégage est Zéphirin Diabré, et ce pour plusieurs raisons : il a eu le mérite d’avoir poser la question de l’alternance au BF avec le forum des citoyens ; en outre, il a les atouts intellectuels et sociaux combinés à son carnet d’adresses fourni pour mener à bon port ce pays.
    En tout cas, si les gens laissent leurs préjugés culturels de côté, il sera le futur locataire de Kosyam.
    Bon courage à lui.

    • Le 28 octobre 2011 à 14:27, par Pasek En réponse à : Burkina Faso : 2015, l’année de la relève ?

      A mon ami qui pense qu’il n’ya personne capable de diriger le Faso si ce n’est Blaise. Voilà des genres de gars kil ne faut pas laisser approcher le Président. Certainement que bon nombre parmi l’entourage du Président n’ont que de tels propos à son égard. Mais Blaise est humain et il ne pourra pas echappé à la loi de la nature : "la mort". Iront nous chercher un bouc pour le mettre à Kossyam ? Qu’il me reponde !!!!!!!!!!!

  • Le 28 octobre 2011 à 13:18 En réponse à : Burkina Faso : 2015, l’année de la relève ?

    Je n’aime pas Blaise mais je le préfère à Hermann. Si Hermann vient au pouvoir il va vendre le Burkina et on ne saura plus où aller, on n’aura plus de nationalité. Honte à cet apatride !!

  • Le 28 octobre 2011 à 13:42, par Y .A.T.I En réponse à : Burkina Faso : 2015, l’année de la relève ?

    salut à tous.TRES BON ARTICLE ? MAIS JE PENCHERAI PLUTOT VERS ROCK MARC KABORE,SURTT QUE L’HOMME S’Y CONNAIT TRES BIEN EN POLITIQUE ;POURQUOI BLAISE NE LAISSERAI T’IL PAS LES RENNES A L’UN DE SES MILITANTS, SURTT QUE LE CDP EN REGORGE ?ON PEUT CITER EN PLUS DU PRESIDENT DE L’ASSEMBLEE DJIBRIL BASSOLET ET PARAMANGA ERNEST YONLI QUI LE SUCCEDERONT EFFICACEMENT ?

  • Le 28 octobre 2011 à 13:49 En réponse à : Burkina Faso : 2015, l’année de la relève ?

    Euh SANFINAAAAAAAAA, photo de Herman en haut et plus haut que pour les autres dèèèèèèè !!

  • Le 28 octobre 2011 à 14:42 En réponse à : Burkina Faso : 2015, l’année de la relève ?

    Puisqu’il est question de pronostique, je me permet de dire que Zéphirin Diabré est bien parti pour être le successeur de Blaise, quitte à lui d’y aller avec méthode car il a le plus d’atouts en ce moment.

    Je dis cela parce que du côté du CDP, il n’ y a rien de bon à attendre ils sont incapables de s’entendre sur un candidat, ils vont s’en doute se faire la bagarre pour ensuite disperser leurs efforts respectifs.

    Quant à Herman et Gilbert ils se sont tous dicrédités à un moment donné.

    Harba, il ya bien sûr le poids de l’âge et Maître Sankara fait les frais d’abord de l’incapacité des sankaristes à parler d’une même voix.

  • Le 28 octobre 2011 à 16:23 En réponse à : Burkina Faso : 2015, l’année de la relève ?

    Du n’importe quoi comme article ; Nulle comme analyse

  • Le 28 octobre 2011 à 16:56 En réponse à : Burkina Faso : 2015, l’année de la relève ?

    Sanfina est un journal trop partisan proche de Hermann. Ce journal enregistre trop d’invendus à l’image de l’opinion, de l’hebdo du Burkina. Il n’arrive même pas à écouler 60 journaux par mois. Hermann est grillé à cause de ses positions toujours bizarres

  • Le 28 octobre 2011 à 18:10, par GO En réponse à : Burkina Faso : 2015, l’année de la relève ?

    Mr Sherrif
    Il y a bien des opposants parmi nos opposants qui veulent bien faire. Seulement, le CDP à toujours fait pour nous faire croire qu’il ne sont pas tous bon. C’est pas vrais. Soyons vigilant, acception l’alternance et tu verras que nous allons aller de l’avant. Si on reste là à se dire qu’on a pas d’opposants, le peu de bien va toujours rester dans les mains de ceux qui occupent les hauts postes pendant ces 24 ans.
    Donc soyons courageux et optimistes qu’on peut bien faire avec nos opposants. Sinon, je crois à Zéphirin Diabré, à Arba Diallo, à SANKARA, à BADO. Il faut souvent écouter nos opposants, et pas se fier au coup bas que le CDP joue très souvent pour vos éloigner d’eux.
    GO

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