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Autant le dire… : Pourquoi Bobo-Dioulasso seulement ?

Publié le mardi 25 octobre 2011 à 02h15min

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Les enseignants vacataires de Bobo sont en grève depuis le lundi 17 octobre 2011 pour exiger des fondateurs d’établissements privés l’augmentation du taux de la vacation. Ainsi, ils demandent qu’elle passe de 1800 pour le premier cycle et 2000 pour le second cycle à 3500 F CFA l’heure. En même temps, ils dénoncent les effectifs pléthoriques dans les classes. Une lutte tout à fait légitime dans la mesure où, c’est le droit de ces enseignants vacataires d’exiger de meilleures conditions de travail. En rappel, un enseignant vacataire est un enseignant qui donne des cours en principe le temps que dure l’année scolaire. En clair, ils ne sont employés que pendant la période que dure l’année scolaire.

En plus de cette catégorie d’enseignants véritablement vacataires, il y a ceux qui sont employés dans le public mais qui donnent des cours de vacation dans les établissements privés. C’est donc tout ce beau monde qui demande aux fondateurs d’établissements privés d’augmenter le taux de leur vacation.
Si la lutte est normale, elle pose tout de même un certain nombre de préoccupations qui ne sont pas des moindres. La première est de savoir pourquoi, elle ne concerne que Bobo-Dioulasso seulement ? En effet, il nous semble que des négociations nationales devraient s’ouvrir d’ici le 15 novembre autour d’une convention collective des enseignants vacataires.

Pourquoi donc les enseignants de Bobo n’ont-ils pas attendu ces négociations avant d’engager leur mouvement ? Est-ce pour mettre la pression sur les négociations qui vont s’ouvrir dans vingt jours ? Si c’est le cas, la date est mal indiquée puisque le mouvement risque de s’épuiser avant le 15. Et puis, peut-on aller à des discussions pendant que l’autre camp est déjà en grève ? Y a-t-il réellement une justification à aller en grève de façon unilatérale à Bobo alors que la question concerne aussi bien les enseignants de Bobo que ceux de Ouahigouya, de Fada, de Ouagadougou, de Banfora, bref de tout le Burkina ? Les fondateurs d’établissements de la ville de Bobo peuvent-ils décider de façon unilatérale, même le couteau à la gorge, de l’augmentation du taux de vacation ? Les sections SNESS et Synter de Bobo peuvent-elles changer les choses à Bobo seulement sans leurs camarades des autres villes du pays ? Il n’est pas mauvais que le bon exemple vienne de Bobo. Encore faut-il qu’il soit réellement le bon.

Si bien qu’on peut être fondé à croire que la forme pose problème. Véritablement, il y a des non-dits derrière cette grève qu’on peut qualifier de prématurée. Elle est d’autant plus prématurée qu’elle commence en début d’année, alors que les parents d’élèves sont à la recherche de quoi payer la scolarité de leurs enfants. Certains ont contracté des prêts scolaires que les banques leur coupent à la fin du mois. D’autres ont signé des engagements en attendant que la pension « tombe » pour pouvoir payer. D’autres encore ont carrément négocié des échelonnements pour toute l’année. Et voilà qu’ils n’ont pas fini de digérer cette quinine assez amère que les enfants se retrouvent à la maison.

Le comble, c’est que c’est seulement à Bobo-Dioulasso alors que partout dans le Burkina Faso les cours se déroulent normalement. Il est évident qu’un bon enseignant souhaite toujours la réussite de ses élèves. Loin de nous l’idée de croire qu’ils sont contre la réussite de nos enfants. Mais à prendre de court et en otage tout le monde en cette rentrée des classes, est tout de même incompréhensible. Surtout quand on connaît la situation qui a prévalu l’année dernière et les résultats scolaires auxquels on est parvenus, il n’était pas mauvais de privilégier le dialogue.
La deuxième préoccupation, c’est le statut même des enseignants vacataires. Il nous semble que l’Etat doit aussi prendre ses responsabilités à ce niveau. Et on ose croire que les négociations qui vont s’ouvrir sur la convention collective va résoudre une fois pour toute cette question. Car, il va falloir regarder un peu sérieusement dans le milieu des établissements privés de l’enseignement secondaire. Il y en a tellement qu’on se demande si certains fondateurs sont réellement préoccupés par la qualité des enseignements.

Aussi, il ne serait pas mauvais d’exiger de chaque fondateur l’embauche des enseignants. A défaut, que la convention soit négociée pour mettre fin à cette situation qui pénalise nos enfants. Car, les uns ne doivent pas chercher leur beurre sur le dos des autres, qui ne cherchent que du pain. Tout simplement.

Dabaoué Audrianne KANI

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 25 octobre 2011 à 10:43, par sympatik En réponse à : Autant le dire… : Pourquoi Bobo-Dioulasso seulement ?

    Bonne reflexion mais le probleme de nos journalistes, la plupart entouka c’est kil ne font pas un minimum de recherche avant la redaction de leur article. A combien le cout de la vacation a ouaga !Vous connaissez le train de vie des fondateurs ! Kes ce kon a comme resultats en fin d’année dans ces etablissements. Allez y a ALPHA SOLIDARITE. Jai peur et meme trés peur pour l’avenir. Tout compte fait l’etat cherche a se degenger.

  • Le 25 octobre 2011 à 11:07 En réponse à : Autant le dire… : Pourquoi Bobo-Dioulasso seulement ?

    Franchement, je me demande si cette dame sait de quoi elle parle !

  • Le 25 octobre 2011 à 12:08, par NELO En réponse à : Autant le dire… : Pourquoi Bobo-Dioulasso seulement ?

    Belle intervention dans cette affaire.
    Y a rien à ajouter. Tu as tout dit.
    Félicitations, que DIEU te bénisse !

  • Le 25 octobre 2011 à 12:19, par Adi En réponse à : Autant le dire… : Pourquoi Bobo-Dioulasso seulement ?

    Bonjour !
    En attendant le 15 novembre 2011,on fait quoi ?Les fondadeurs ne peuvent pas trouver un compromis pour ce temps ?Le temps chômé sera t-il deduit des frais de scolarité ?

  • Le 25 octobre 2011 à 12:24, par NELO En réponse à : Autant le dire… : Pourquoi Bobo-Dioulasso seulement ?

    Belle intervention dans cette affaire.
    Y a rien à ajouter. Tu as tout dit.
    Félicitations, que DIEU te bénisse !

  • Le 25 octobre 2011 à 12:53 En réponse à : Autant le dire… : Pourquoi Bobo-Dioulasso seulement ?

    Pourquoi Bobo seulement ? Bobo seulement "Car, les uns ne doivent pas chercher leur beurre sur le dos des autres,..." La reponse est dans votre article. Les fondateurs d’établissements privés de Bobo ont augmenté les frais de scolarité sans penser aux pauvres parents d’élèves. Ceux qui dispensent les cours ne doivent pas profiter de cette mane ?
    Je ne connais pas les règles de déontologie du journalisme, mais je pense que l’EXPRESS DU FASO ne fait pas bien son travail, vous ne donnez pas la parole aux différentes parties j’en veux pour preuve le present article mais aussi le traitement que vous avez fait de l’histoire des indemnités des concours. Grâce à vous l’Etat burkinabè allait faire d’énorme économie sur le budget des concours si vous aviez bien fait votre travail. Copiez le bon exemple (VERGER DE KOUDOUGOU).

  • Le 25 octobre 2011 à 18:48, par rapengba En réponse à : Autant le dire… : Pourquoi Bobo-Dioulasso seulement ?

    votre article est tendancieux et laisse penser que les enseignants ont tout simplement attendu ce debut d’année scolaire pour poser leurs revendications et même que les enseignant cherchent à mettre la pression sur les negociations pour la convention avec le privé. soyez impartial, c’est ça le vrai journalisme.la première lettre a été envoyée aux fondateurs individuellement et à leurs unions en avril 2011 avec ampliation à la DR et au Gouvernorat demandant le respect de l’esprit de l’arrêtéportant limitation des éffectifs et une revalorisation du taux de vacation. la seconde lettre de rappel à été envoyée en septembre 2011 aux mêmes destinataires avec un ultimatum pour le 10 octobre 2011 mais la main toujours tendue. deux arrêtés doivent être mis sur la table lorsque parle de la renumération de l’ensignant au privé, celui portant limitation des éffectifs et celui portant taux horaires minimaux de vacation. on pourrait trouver un indice ou coeficient de proportionalité en mettant ces deux arrêtés en parallele et regler la question puisque l’article 2 de l’arrêté 2006-103/MESSRS/MFB portant fixation de taux horaires dit que le taux effectifs sont fixés par établissement. le 22 octobre 2011 les fondateurs sont venus à la rencontre organisé par la DR sans aucune proposition. aussi la situation n’est pas assez inquietante pour eux pour des conseils extraordinaires soient tenus, il faut attendre novembre et pour l’UNEC et pour l’UNEEPL !alors pas de parti pris, traitez le sujet en toute impartialité. les nons dits sachez où les trouvés. pensez vous que les enseignants soient cupides.

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