18 835. C’est le nombre de tables- bancs dont a besoin la Direction régionale de l’enseignement de base et de l’alphabétisation (DREBA) de la Boucle du Mouhoun pour cette rentrée scolaire 2011/2012. Mathématiquement, ce sont 56 505 élèves qui n’ont pas de places assises, si l’on multiplie le chiffre par 3 élèves par table- banc. Pour faire face à ce déficit criard, certains directeurs d’écoles n’hésitent pas à faire recours aux soudeurs afin de réparer ce qui peut l’être. « Pour une école lauréate du 1er prix de la journée de l’excellence 2010/2011 au Mouhoun et dans la région, nous n’avons pas le choix.

Nous sommes donc obligé de nous frayer un passage dans la ferraille pour trier et faire souder quelques tables- bancs, afin d’éviter que les élèves ne s’asseyent à même le sol » a fulminé Prosper Paré, directeur de l’école camp militaire de Dédougou. La situation des tables- bancs est très préoccupante, au point qu’elle a ravi la vedette aux autres points à l’ordre du jour du bilan de la rentrée scolaire 2011/2112, lesquels points ont été passés en revue le 14 octobre 2011 au cours du premier conseil de direction. Selon le directeur régional de l’enseignement de base et de l’alphabétisation, (DREBA) Missa Soara, des dispositions seront prises pour parer au plus pressé.

Tout en donnant l’assurance que les élèves qui ont repris le chemin de l’école, pleins d’entrain et disponibles pour le travail scolaire auront sur quoi s’asseoir, le DREBA a également expliqué aux directeurs provinciaux et aux chefs de circonscription que cette situation n’est pas inhérente à la seule région de la Boucle du Mouhoun. C’est pourquoi il a demandé l’engagement de chacun pour une réussite totale du programme dans la région. Aussi, a-t-il exhorté chaque acteur où qu’il soit, à avoir confiance en soi et à donner le meilleur de lui-même afin de réussir la mission à lui confiée.

En insistant sur l’esprit d’équipe, Missa Soara a rappelé sa devise à savoir : « Une équipe en maillons de chaîne, soudée et engagée pour les mêmes causes. Une équipe qui gagne et qui gagnera toujours ». Il a également insisté sur la bonne collaboration avec les partenaires sociaux que sont les syndicats et les parents d’élèves. Pour lui, ces derniers et l’administration sont comme des frères siamois. « Pour être syndicaliste dans l’enseignement, il faut d’abord être enseignant. Et comme nous sommes avant tout, des enseignants, nous pouvons tous être considérés comme des syndicalistes. Pour cela, nous devons privilégier le dialogue franc de partage permanent entre partenaires des informations utiles à la réalisation de nos activités.

La concertation et la cohésion doivent également nous permettre de savoir distribuer le travail, car un agent qui se sent négligé tombe dans le découragement et l’oisiveté », a-t-il soutenu. Le bilan de la présente rentrée effectuée à Moundasso, a aussi révélé que la région de la Boucle du Mouhoun enregistre un déficit de 222 enseignants avec 449 salles de classes sous paillotes. Les effectifs qui vont croissants d’année en année semblent être à leur pic à l’école Hankuy A de Dédougou où l’on retrouve 154 élèves dans une classe de CM2. Cette situation, première du genre qui inquiète les parents d’élèves, sera corrigée dans les jours à avenir, à en croire Dimi Bonané, le chef de la circonscription d’enseignement de base (CCEB) de Dédougou.

Serge COULIBALY

Le Pays